3 aout 2015 - Montagnes interdites
114km en 6h57, D+ 2450m, coef 2.15
Météo: soleil, températures estivales - lourd et chaud sur la dernière heure
Aujourd'hui, nous allons parcourir avec Brigitte des routes qui sont fermées au trafic, et profiter de panoramas incroyables depuis ces itinéraires désormais rayés de la carte. Le thème du jour, ce sont les tunnels de montagne. Nous allons en franchir pas moins de 6 tunnels; les 4 dans la montée de la Chartreuse de Curière, menant au col de la Charmette, puis le célèbre tunnel du Mortier, construit il me semble à l'époque des JO de Grenoble, mais inutilisé depuis que la route a disparu dans un éboulement, puis enfin le tunnel des Ecouges, sous le col de Romeyère.
Départ 6h35 de Rives - je n'avais plus revu Brigitte depuis l'Ardéchoise... nous avons décidé aujourd'hui de former un duo 'cool'... l'objectif est de discuter, de profiter du paysage, de faire des pauses quand on veut.
Nous traversons Réaumont, montons à St Blaise de Buis, descendons à la Ravignouse, où je peux déjà enlever les manchettes - même tôt le matin il fait chaud, preuve du retour imminent de la canicule. Puis Chirens, Saint Nicolas de Macherin et Saint Etienne de Crossey. Voilà des années que je ne suis plus passé ici, ça me rappelle ma première grimpée au col du Cucheron en VTT, à l'époque du lycée.
Puis à Saint Laurent du Pont, nous bifurquons à droite et très rapidement, voici à droite la route montant à la Curière de Chartreuse, et au-delà (fermée au trafic et interdite à tout véhicule) la route du col de la Charmette. J'y étais monté l'an passé, pour le plus grand plaisir des yeux... c'est parti dans une pente terrible, mais que nous prenons doucement pour pouvoir économiser un peu les jambes.
L'effort est malgré tout intense - je suis bas au cardio, mais les jambes travaillent dur... ce qui met fin à la conversation pendant quelques minutes. Une fois le tunnel du Sourd traversé, coivi la Chartreuse de Curière sur notre droite. Nous la délaissons et entrons sur une zone où la chaussée est vraiment mauvaise...
Nous passons alors la barrière qui interdit le trafic aux véhicules. Plus de mention des 135€ d'amende pour tout véhicule intercepté au-delà de cette barrière, ou alors je ne l'ai pas vue ? En tout cas, nous continuons avec prudence, la chaussée n'est pas très bonne. La pente est légèrement moins forte, nous pouvons piailler à nouveau...
... jusqu'à arriver au tunnel des Agneaux, le plus long, et avec un revêtement inégal en cailloux à l'intérieur. Courte pause pour installer les éclairages, et nous partons à pied pour pousser le vélo dans cet engouffrement lugubre.
A la sortie du tunnel, nous éteignons les lampes, puis survient le premier 'tournant' de la journée. Un gros bruit de véhicule fonçant dans le tunnel se fait entendre... un vrai bruit de train tellement ça bourdonne à l'intérieur...
... une voiture 4*4 de l'ONF ressort du tunnel, nous nous étions écartés sur le côté (je pensais plutôt à un grumier (lire ici pourquoi), elle s'arrête à notre hauteur..... et merdeeeeee.
Pas du tout pédagogue, môsieur est ici pour faire respecter la loi... il menace, coupe la parole à Brigitte qui demande gentiment quelques explications... car voilà, si la route est ouverte aux piétons, c'est que l'interdiction aux véhicules n'est pas liée à des éboulements ou raisons de sécurité... mais pourquoi cette route est-elle fermée, alors ?! Le garde forestier fait mine de descendre de la voiture, menace de nous verbaliser... 'un vélo est considéré comme un véhicule, légalement'... oui oui... on a compris, on fait demi-tour. Le mec repart devant, et nous sommes contraints de retourner sur nos pas.
Argh... quand je pense que j'ai réussi à aller au sommet l'année dernière ! En plus nous avions fait les 2/3 du dénivelé, il ne nous restait que la zone en replat (c'est relatif !), celle qui donne accès aux plus belles vues, aux zones où la route longe le vide, sans parapet... c'est tellement magique ce lieu.
Nous redescendons donc sur Saint Laurent du Pont, dépités. Direction le col de la Placette, monté en discutant, puis descente sur Voreppe.
Un bout de voie verte le long de l'Isère, et nous voilà à Veurey-Voroize. Ici débute la seconde montée, vers Montaud et le tunnel du Mortier. La base de cette montée est terrible... les pourcentages sont costauds à nouveau. La discussion s'arrête donc quelques minutes. Petite pause à Montaud pour remplir les bidons d'eau, avant de poursuivre vers les Coingts, et au-delà... où la route est fermée (mais pas interdite !).
La seconde moitié de l'ascension est largement moins forte en pourcentage. Route forestière, nous sommes à l'ombre du soleil qui commence à taper fort. Evidemment, la qualité du revêtement laisse à désirer. Passage au niveau du col de Montaud, nous poursuivons, et bientôt voici le replat, avec la zone d'envol des parapentes, avec les falaises de calcalre, typiques du Vercors, au-dessus de nos têtes. Le soleil brille, la vue sur Tullins/Voiron en contrebas est magnifique... tout va bien, merci !
Puis nous voici de nouveau en terrain 'interdit', en franchissant une barrière sur le bord de route annonçant des éboulements, et que la route est coupée. Car oui, un éboulement a emporté la route en 1992, elle a donc fermé depuis. Mais je sais qu'après avoir franchi cette zone en contrebas de l'éboulement, on peut remonter en selle et aller franchir le tunnel du Mortier, qui se situe au-dessus d'Autrans... un 'passage secret' que j'ai franchi à deux reprises, la dernière fois avec Tom en 2012 (un grand souvenir !).
Approche & franchissement de l'éboulement
Après avoir tiré les chaussures du sac pour pouvoir franchir cette zone escarpée, avec vélo sur l'épaule, nous nous remettons en selle à petite vitesse... des rochers sont amoncelés sur la route, il faut passer à pied. Puis de nouveau en selle, un bruit de tronçonneuse se fait entendre...
... et au détour d'un virage, ô rage, ô désespoir, un duo de bucherons est en plein travail, la route est recouverte de troncs et amas de bois, et l'un d'eux nous fait immédiatement signe du doigt de faire demi-tour.
Ah non !!! Pas une seconde fois !!! On attend un peu, se disant que vu l'heure, ils vont peut être faire une pause casse-croute et qu'on pourra négocier un passage à ce moment là.
Le second bucherons, qui nous tournait le dos, finit par nous voir... éteint sa machine, se rapproche nous... pour nous expliquer que non seulement, il est impossible de franchir le chantier, mais qu'en plus... une grille a été installée avec cadenas, pour bloquer défintivement le passage du tunnel du Mortier ! Un second coin secret et méconnu, une nouvelle route de montagne qui disparait... ça m'agace ! Quelle déception... plus jamais on ne pourra aller là-bas. Grrrrrrrr
Alors pour la seconde fois aujourd'hui, demi-tour et nous retournons sur nos pas. Aux Coingts, nous nous arrêtons discuter avec deux VTTistes perdus... pour leur expliquer que vu notre échec, leur seule solution de rentrer à Autrans, où leur voiture les attend, c'est soit de faire en chemin inverse le parcours qu'ils viennent de faire (à les écouter, par un pas et une prairie difficiles à franchir), soit de retomber sur la voie verte tout en bas et de faire du stop en bas de la montée de Lans en Vercors... les connaissances tip-top de la zone par Brigitte semble les convaincre... ils redescendront tout en bas.
Nous deux, nous repartons jusqu'à Montaud, puis St Quentin sur Isère. Il fait étouffant en vallée, en bas... la remontée sur Rives va être difficile. De Tullins, nous passeront par la route des Arronds qui relie directement Beaucroissant, pour éviter la section Tullins-Renage qui est trop circulante à mon goût.
Arrivés au sommet de cette bosse ultra-irrégulière, et bien pentue par moments, je peux faire découvrir le raidar le plus pentu que je connaisse à Brigitte...le chemin de la Croze... mais en descente. Attention à ne pas passer par-dessus le guidon !
Fin des opérations... une belle partie de pédalage malgré ces deux échecs.
Conclusions:
- Une belle journée avec Brigitte (lire son compte-rendu ici), malgré les deux déceptions... des routes de montagne inaccessibles, dont personne ne peut profiter... qui ne servent donc à rien d'autre qu'à produire du bois ? C'est bien dommage.
- Franchissement des 6000 km cette saison à l'occasion de cette sortie.
- Je mesure encore plus ma chance d'avoir pu aller franchir ces montées de part en part (1 fois la Charmette, 2 fois le tunnel du Mortier) alors que c'était encore possible !
- Lire ici un article au sujet du Mortier sur le blog de Didier - très intéressant !
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