26 mars 2017 - BRM 300km de Grenoble
303km, D+ 2470m, coef 0.8
- - Temps roulé: 11h48 (moyenne moyenne 25.6km/h)
- - Temps total: 12h35 (47min de pauses cumulées)
Météo:
- - Matin: glacial + verglas et neige en altitude
- - Après-midi: douceur et soleil
Alors là, celui-là...
Celui-là, je l'ai attendu un moment ! Ce célébrissime tour du Vercors.
BRM 300km de Grenoble: c'est un parcours méga connu dans le milieu Rhône-Alpin des brevets cyclotouristes et parmi les autres baladeurs au long cours.
Or, je n'ai jamais pu le faire. Il a été annulé l'an dernier. Je n'avais pas osé m'y frotter en 2012, après avoir fait un premier BRM 200 et l'avoir fini sur les rotules, exténué. La seule exception, en 2014... c'est toute une anecdote, que j'aime raconter tellement elle est... stupide.
Car oui, j'étais bien inscrit... j'avais même préparé les affaires, les sandwiches... je m'en rappelle encore, ce tas de maillots, gourdes et barres de céréales... qui m'attendaient en rentrant tard le samedi soir, alors que je venais de devenir papa pour la première fois ! Oui oui, j'avais prévu d'y aller, bien qu'Amandine soit à 3 semaines du terme de sa grossesse... le bonhomme est né 3 semaines en retard, et c'est depuis la maternité, au milieu de la nuit, à quelques heures du départ, que j'avais prévenu les copains que je n'allais pas pouvoir venir ce jour même ! Oui oui... bon, c'était risqué, et j'ai eu la chance qu'il pointe son bout de nez à quelques heures de mon départ, car une fois paumé dans la cambrousse.... je n'aurais jamais pu être là au bon moment.
Mea culpa.
Tout ça pour dire que 3 ans plus tard, me voilà pour de bon au départ, et prêt à découvrir ce parcours autour du massif du Vercors. Chouette !
Depuis 2 ans, il y a moins de copains, notamment de la Team Mont Ventoux, présents sur les BRM. C'est dommage, mais c'est aussi normal et compréhensible. Les habitudes sont là pour changer, et chacun doit aussi vivre au rythme des familles, du boulot... des autres priorités et envies.
Je suis content de revoir au moins Christophe, Robert, les deux du trio d'il y a un petit mois au BRM 200, ainsi bien sur que Jean Philippe l'organisateur, et aussi Patrick, de Rumilly - et les autres participants, plus ou moins inconnus pour moi. La nuit a été très courte, puisque le départ est à 4h et que nous avons perdu une heure dans la nuit pour cause de changement horaire...
Au départ, je pars avec pas mal d'inconnues... cette sortie est la 5è plus longue de ma vie en distance, et je ne sais pas avec qui je vais rouler. Dans ma tête, je suis blindé et je suis prêt à rouler en solo s'il le faut. On s'est mis d'accord avec Cricri de ne pas s'attendre puisque je suis un peu plus rapide en montée, et que le plus gros du dénivelé se fait justement sur le premier tiers du parcours. Robert, avec qui je roule en longeant l'Isère, me fera signe assez rapidement vers Vif qu'il va rester avec Cricri, et donc que j'aurais tout intérêt à prendre les devants. Je me porte alors à l'avant.
Clairement, ça roule à rythme plutôt correct, sur cette longue montée qui serpente vers Monestier de Clermont. Mais ce rythme est légèrement irrégulier, alors je finis par me caler en 2-3ème position, où je semble mieux trouver ma place.
Un cyclo habillé en rouge fait de gros écarts, ce qui présente un risque surtout lorsqu'on roule dans la nuit noire comme en ce moment. Je m'écarte doucement et reste un peu en retrait de lui. Je reconnais aussi le cyclo de Craponne, super randonneur s'il en est, qui avait mis des relais tout le long sur le retour en fin de BRM 300 en 2015. J'ai aussi le plaisir de retrouver Patrick, vu au départ, qui fait bien partie du bon wagon et m'en alerte un peu plus haut. Cool, les pièces se mettent en place doucement.
Au col du Fau, nous sommes 15, mais petit à petit, nous allons perdre quelques éléments. Je trouve intéressant de faire ce décompte, car j'y trouve le plaisir (non pas de faire la course et de voir qu'on est devant !) de découvrir peu à peu les éléments qui formeront le groupe qui risque, j'imagine bien, de rouler ensemble une bonne partie de la journée. Enfin, ça, c'était la théorie. Pour le moment ça file en silence, en rang d'oignons sur la route qui serpente à flanc de colline.
Nous sommes 12 au calcul suivant, puis 9. Arrivent les derniers kilomètres de montée pour mener au col de la Croix Haute. Là, il ne reste que le mec de Craponne et son pote, Patrick, deux cyclos habillés en jaune, et moi. En me doublant, un des gars en jaune me dit 'c'est pas si dur le vélo'... probablement un lecteur du blog ! Je n'ai même pas pensé à lui demander son prénom...
Le jour se lève tout doucement, pour nous laisser entrevoir les montagnes alentours recouvertes de la neige... de la nuit dernière ! C'est tout frais et tout blanc. Moments magiques dans un Triève en noir et blanc. Patrick se laisse décramponner dans les 2 derniers kilomètres, mais nous arrivons donc à 5 au sommet: col de la Croix Haute (altitude 1176m).
Il fait -4°, et il y a du verglas. Pendant la pause technique au sommet, je me dis 'prudence dans la descente'. Je mets le k-way, les gants, et c'est parti. Chacun repart à son rythme et de manière désordonnée. Patrick et les deux cyclos en jaune sont devant, les deux autres sont derrière. Nous entrons dans une belle couche de brume en descendant.
Malheureusement, l'un des cyclos en jaune a crevé... je m'assure qu'il a de quoi réparer en le doublant... et me retrouve en chasse-patate derrière Patrick qui envoie du bois. Un cyclo de Bourg de Péage vient me prêter main forte, mais ce n'est pas sans mal qu'on rattrape Patrick, peu avant Aspres sur Buech. Premier point de contrôle, il est 8h14.
Courtes hésitations à Aspres sur Buech. Patrick a besoin de remplir ses bidons d'eau, il avait oublié de les remplir au départ. Il propose une pause café, alors qu'un groupe de 3-4 éléments se joint à lui. Moi, j'ai froid, et pas envie de commencer à faire de pauses si tôt dans la journée. Alors je repars seul, avec le mec de Bourg de Péage qui semble motivé pour continuer. Je suis persuadé, à ce stade de la journée, que le groupe reviendra de derrière, ça roule forcément plus vite en groupe qu'en solo... si j'avais su, à ce moment là, que Patrick avait raison en sous entendant qu'il ne me rattraperait peut être pas...
J'ai enlevé le kway car ça va repartir en montée bientôt. Le mec de Bourg de Péage semble hésiter derrière... au début il hésite sur la route à suivre, je prends les commandes en lui indiquant le chemin sur mon GPS... puis pouf, d'un seul coup il n'est plus là. Peut être a-t-il fait demi-tour pour aller faire la pause à Aspres sur Buech ? Toujours est-il que je me retrouve seul... mais je n'ai pas une seconde d'hésitation, et poursuis ma route. Ciel bleu, air pur et clair. Les montagnes sont couvertes de neige. Et je suis sur la route du col de Cabre, un tout nouveau col pour moi... que demander de plus ?! Je profite de chaque tour de pédalier, le vrai pied à vélo.
D'abord, quelques kilomètres irréguliers, tout en à-coups, courtes descentes et remontées. Puis une longue ligne droite à travers les champs couverts de neige, depuis St Pierre d'Argençon, jusqu'à la Beaume, où je profite de ressortir de la brume, et des vues exceptionnelles sur les montagnes autour de moi, à 360°. Ici, la route va prendre quelques degrés, et commence à s'enfoncer au coeur de la montagne. La pente est sérieuse, surtout lorsque s'enchainent 2-3 lacets... pas étonnant que la route se 'cabre' ici !
C'est sans aucun doute le meilleur moment de cette journée de cyclotourisme. Mes yeux ne savent plus où se poser pour profiter du moment, tellement le coin est magique. La neige tombe par petits paquets des branches des arbres, sous la chaleur du soleil qui est haut dans le ciel déjà. La route est très humide, forcément, mais ce n'est pas avant d'avoir franchi le tunnel faisant suite à l'embranchement avec la route - fermée - vers le col de la Haute Beaume, que les premières traces de verglas et de neige sur la route font leur apparition. Ce ne sont que de petites traces, mais il faut quand même faire attention où l'on pose les roues !
J'en bave un peu dans cette montée. En repensant à un commentaire entendu le matin même au départ, auprès d'un 'BRMiste' (participant au BRM), selon qui 'bah, le col de Cabre est vraiment facile, sauf quand il y a du vent', je me dis qu'on devait pas parler du même col de Cabre ! Ca grimpe quand même assez sérieusement, et pendant assez longtemps. Heureusement là encore, les paysages somptueux sont là pour détourner mon esprit de l'effort soutenu exigé. L'avantage, c'est aussi que l'effort a permis à mes pieds de décongeler.
Quasiment aucun trafic sur cette route, pas étonnant, il est encore tôt... et vu les traces de neige sur la route, qui n'ont pas été chassées par le trafic auto, ça n'est guère surprenant de se retrouver un peu seul au monde.
Voici le col de Cabre (altitude 1180m), c'est mon tout premier passage ici. Je reconnais malgré cela les lieux, pour avoir vu de nombreuses photos de mes potes cyclistes depuis des années. Mais cette fois-ci, j'y suis en vrai, pas juste depuis derrière l'ordinateur. Il fait bon au sommet, le soleil chauffe les lieux... sauf le sommet versant nord... là où la route m'emmène maintenant. Aie. La descente risque d'être à la très limite du praticable. Je remets une couche, et pars en toute prudence - entrant par la même occasion dans les Hautes Alpes.
Dès la première épingle à droite, au ralenti, je dérape de la roue arrière... j'étais pas loin de la chute. Et, même à vitesse très réduite, on peut se faire mal ou abimer du matos facilement en tombant. Alors sur les 2km de descente qui suivront, je garderais un pied déchaussé de la pédale, pour parer à toute éventualité. Sur une seconde glissade, il m'est d'un bon secours pour rester d'aplomb. Youhou c'est chaud (froid) !
Plus bas, la route repasse au soleil, et même si je reste à faible vitesse par prudence, car la chaussée est mouillée, il n'y a presque plus de risques. Après réflexion, je réaliserais aussi plus tard que ce manque de 'grip' au sol était peut être partiellement du à mon pneu arrière tout neuf. Neufs, les pneumatiques vélos ont cette tendance 'slick'.
Beaurières: fin de la descente. Maintenant ça sera des faux-plats très roulants, avec peut être un peu de vent de dos. On y file à 35km/h sans y laisser de plumes.
C'est ensuite le Claps et le saut de la Drôme. Une zone d'éboulements particulièrement jolie, que la route contourne en serpentant. Là aussi, j'ai l'impression de m'afranchir de l'écran d'ordinateur en dépassant ces lieux à vélo, moi qui les ai vus en photo sur les blogs de Brigitte, Franco, Olivier, Jeff, Cricri (et j'en passe) depuis 6-7 ans. C'est beau visuellement, et c'est beau "d'y être" aussi. S'ensuit une descente le long d'un pont (de chemin de fer ?) jusqu'à Luc en Diois, où je m'arrête pour remplir les bidons à la fontaine du village. Puis me remets en selle vite fait, pour ne pas perdre de temps. Je mange un bout de gâteau au chocolat, tiré du sac: des restes de la petite fête d'anniversaire du fiston hier aprem.
A partir d'ici, ce sont de longs faux-plats, principalement en lignes droites, pour longer la Drôme. C'est bien roulant, et le petit vent sur mon épaule gauche (vent d'ouest ?) ne me gêne que très peu; Je me retourne une fois ou deux, en m'attendant à voir fondre sur moi le groupe de Patrick... toujours rien.
Je reconnais sur ma gauche la route du col de Premol, d'où Yann & moi étions descendus lors du BRM 400 montagneux l'an dernier. J'étais tellement cuit à ce moment là... probablement mon plus gros coup de bambou ce jour-là. Tiens, en parlant de coup de bambou, je me sens particulièrement las, aujourd'hui, là. Et j'ai mal aux fesses. Aie aie aie, ouais, mais maintenant que j'y prête attention, j'ai mal au cul. Argh, j'ai besoin de changer de position toutes les 5 minutes pour répartir la douleur. Et me mets en danseuse de temps en temps.
Voici Die. Je vois le petit snack de la station essence où nous avions bouffé avec Yann avant d'attaquer le Vercors lors de ce célébrissime BRM 400. Puis à la sortie de Die, j'ai une pensée pour la super sortie avec Toinou il y a quelques années. Mais, pas de col du Rousset pour moi aujourd'hui, je poursuis ma descente de la Drôme.
Entre St Auban et Pontaix, je fais une pause au soleil, assis à une table sur une petite aire de repos en bord de route. Deux petits sandwichs au saucisson, et je vois un participant passer en lui faisant un signe de la main. Je penserais à ce moment là qu'il passe donc 'en tête' du BRM... sauf que j'apprendrais le lendemain qu'en fait deux participants sont partis devant dès le début et termineront avec 1h30 d'avance sur moi.
De retour en selle: Pontaix, puis les vignobles de Clairette, Saillans (où j'ai des souvenirs de mes débuts cyclistes en Drôme, notamment du côté du col de la Chaudière). Pas besoin de pause ici, je poursuis sur Crest, non sans oublier de bifurquer par Aouste sur Sye.
Pontaix
J'ai trop chaud, toujours pas envie de perdre du temps en pauses inutiles, alors je noterais la réponse sur le carton de contrôle du BRM plus tard. Mémorisant la réponse à la question 'secrète' devant le panneau d'entrée de Crest, je file sans hésiter jusqu'à la gare où je sais pouvoir trouver les WC publics, et donc de l'eau.
Souvenir, souvenir... lors du BRM400 en 2014, nous étions passés ici de nuit, et je me rappelle m'être énervé à attendre de remplir mes bidons d'eau, m'énervant un peu derrière deux BRMistes qui rigolaient et me faisaient perdre du temps avec leurs gamineries... chose que j'avais assimilée rapidement comme une preuve de ma fatigue avancée. Là ce qui m'énerve, c'est de me rendre compte qu'il n'y a que trop peu d'espace pour glisser mon bidon sous le robinet, et que celui-ci coule très mal. Je ne pourrais remplr qu'un bout de gourde avant d'abandonner. Tant pis. Je profite quand même de la pause pour répondre à la question sur le carton de BRM, et retirer mon maillot de corps. Qu'il fait chaud ! Il m'aurait fallu un maillot à manches courtes, mais je n'ai pas ça en stock... et mon sac à dos est bien trop plein. Pas top, tout ça.
La bosse à la sortie de Crest, je m'en rappelle par coeur... sur le BRM 400 nous avions eu un énorme vent de face, et j'avais explosé ici, décrochant de la route de Thomas. De repenser à ceci me rappelle autre chose: nous nous étions arrêtés à une borne-fontaine à Chabeuil pour boire. Impeccable, j'en ferais de même aujourd'hui ! Encore faudra-t-il la retrouver.
Mais Crest-Chabeuil, ça fait 20km et il y a une belle montée en pente douce pour commencer. Donc ça prend du temps, tout ça ! Mais rien ne semble vouloir trop me contrarier: il n'y a que très peu de vent, et même la chaussée en réfection ne m'embête pas trop.
Chabeuil: je retrouve la borne fontaine sans soucis et bois à grandes goulées. Remplis les bidons. Et repars en traversant la passerelle devant la porte fortifiée. Non sans avoir vu repartir le participant au BRM qui m'avait doublé avant Pontaix, désormais portant un maillot orange. Je vais le garder en point de mire un très long moment. Il monte mieux que moi mais semble rouler de manière irrégulière, puisque tout à coup je le vois 200m devant alors qu'une minute avant il disparaissait de ma vue.
Super, voilà de quoi m'occuper l'esprit. Non pas essayer de recoller, je n'ai pas les jambes pour, mais essayer de ne pas trop décrocher, pour, qui sait, à l'occasion d'une pause, pouvoir se regrouper ?
Pouah, la remontée sur Charpey est aussi interminable que dans mes souvenirs. Comme elle est toute droite et à travers champs, on a l'impression de ramer et de se cramer... mais il ne faut pas oublier que c'est une vraie montée, même si visuellement on ne s'en rend pas compte. Dans le but de s'épargner le moral.
Je profite des vues sur les contreforts ouest du Vercors, sur ma droite. Maintenant, il faut remonter tout ça jusqu'au Bec de l'Echaillon avant Grenoble... c'est pas gagné...
... mais la présence 'familière' du BRMiste devant a un côté moteur pour mon mental... mais fichtre, je n'arrive pas à le reprendre.
Barbières, Rochefort-Samson. Je remonte la bosse de la combe d'Oyans à gros rythme en pensant à Thomas qui racontait qu'il avait fait cette grimpée à fond lors du 400, au petit matin, avant... de s'endormir 2 minutes au sommet :)
Je laisse filer le cyclo orange, que je ne reverrais plus, pour discuter quelques minutes 'hors du temps, hors du BRM' avec Alice. Et je repars, après cette pause clairement rafraichissante mentalement.
A Hostun, je perds une partie de ce gain immédiatement, face à un gros conn... qui ne me laissera pas passer à vélo car un défilé va commencer dans les rues du village, alors que je n'ai que 10m à faire pour reprendre sur la route ouverte à la circulation. Demi-tour, remontée et détour pour retrouver la déviation. Argh.
Ne nous énervons pas trop. Voici dejà St Nazaire en Royans et le dernier point de contrôle du jour avant l'arrivée à Grenoble. Courte pause, et re-départ. La remontée de St Nazaire est bien plus roulante que dans mes souvenirs ! Après St Just de Claix commencent les interminables lignes droites plates, sur route assez passante, qui longent le Vercors de très près. Boooring.
En tout cas, je n'ai plus trop mal au postérieur, et les jambes tournent très bien, à rythme raisonnable, mais sans fatigue trop importante. Sur le plat, je suis à 25-26km/h, ma vitesse de croisière... le voici, ce second souffle ! J'ai cette impression de force ; d'arriver à me dire que de toutes façons il ne reste que 80km, c'est pas la mer à boire. C'est rigolo de voir comment le moral peut tourner du positif au négatif, ou inversement, en quelques minutes parfois !
La D1532 m'emmène d'abord à Izeron, où je remplis un dernier bidon d'eau. A chaque village ses souvenirs: Izeron et sa montée de Montchardon, Cognin les Gorges et la grimpée vers les gorges du Nan / Mont Noir... Et voici enfin la délivrance à St Gervais: le pont qui enjambe l'Isère pour entrer sur la piste cyclable, qui va m'emmener à Grenoble sur environ, quoi.... 35km ?
Courte pause technique, allez cette fois-ci, il faut finir le boulot.
Au fur et à mesure de mon passage aux embranchements qui connectent cette voie verte au monde extérieur, le nombre de cyclos, rollers, poussettes, va en augmentant. Normal, on se rapproche de Grenoble, et il fait un vrai temps printanier !
Un cyclo me double vers Moirans, je saute dans sa roue... et mon rythme augmente immédiatement de 4km/h, avec un ressenti à l'effort inférieur. Ca me saute maintenant aux yeux: punaise, vent de face ou pas, je ne me suis vraiment pas facilité la tâche à faire les 2/3 de ce BRM en solo ! A 30km/h dans sa roue, je n'ai pas la force de donner un relais à ce cyclo tout de bleu vêtu, mais je n'hésiterai pas à lui crier un gros 'merci pour le relais' lorsqu'il bifurquera à St Egrève.
Quelques minutes plus tard, je croise un cyclo en jaune et gris... Franco ! Excellent ça ! Encore une belle rencontre. En plus, il connait le monde des BRM par coeur, alors il sait que je suis probablement bien cuit... il "comprend" ! D'ailleurs, il est surpris de déjà me croiser ici, preuve que j'ai plutôt bien roulé. Quelques minutes à tailler la bavette et on se dit au revoir. Il ne me reste plus que 10km, qui passeront comme une lettre à la Poste.
Le pont à haubans est là, je re-traverse l'Isère et remonte la rue des Martyrs comme un dératé... que je suis content d'arriver ! 16h44 à la boite aux lettres, pour poster mon carton de BRM. Excellent ça, car il me reste 2h de voiture pour rentrer à la maison, et je ne souhaitais pas conduire de nuit à cause du manque de sommeil additionné à la fatigue physique.
Après m'être changé, avoir rangé le vélo, j'aperçois le groupe de Patrick, 5-6 éléments, passer devant moi... je leur crie mes félicitations à grand appui de signes du bras, que Patrick me retourne... j'espère qu'il ne m'en voudra pas de ne pas être allé dire au revoir à l'arrivée, il était temps que je file, et j'étais trop 'cassé' pour marcher ou ressortir le vélo !
C'est d'ailleurs avec un bon mal aux lombaires et aux genoux (deuxième fois de suite pour eux, il va falloir faire quelque chose) que je me réveillerais le lendemain à 5h50, après une nuit difficile à essayer de rendormir le fiston.
Lendemains difficiles... au taf.
A lire ici: le résumé de Patricia sur son blog.