Vocabulaire cycliste: mots et maux hivernaux
Avec l'arrivée des premières neiges, des premiers froids, arrivent également ces petits mots du vocabulaire cycliste hivernal. Tout bon cycliste qui se respecte déteste l'hiver, le froid, la neige. Evidemment, il y a toujours ceux qui ajouteront 'mais non, l'hiver je fais de ski de fond et du trail', mais eux ce ne sont pas des cyclistes. Ce sont des sportifs. Des multi-sportifs même. Ca compte pas.
Et donc, maintenant que l'hiver est bel et bien installé, on peut de nouveau commencer à utiliser ces mots qui nous rappellent le ralentissement sportif, la luminosité limitée, la lutte contre le froid pour tout de même sortir pèpère sur le vélo.
Passage, donc, en revue de ces petits mots du quotidien du cycliste en hiver. Tous ces mots ont une consonnance péjorative, forcément.
Smog
Nom. Anglicisme, mélange de smoke (fumée) et fog (brouillard)
On entend ce pratique anglicisme de plus en plus souvent. Mais déjà, c'est pas du français, hein ! Et puis quoi de pire que cette référence doublement mortelle ? Référence à la fumée, à la cigarette aussi (nondidjiou, si je trouve encore un cycliste qui fume...).
Et second effet kiss-cool, la référence à la brume, la grisaille, celle qui verglace nos routes l'hiver, celle qui nous prend la tête et nous monte à la tête. Brume hivernale, brume mentale... pas de quoi se motiver à sortir le vélo, franchement.
Roulotter
Verbe. Rouler peu, rouler mal.
Ca non plus, on n'aime pas. Dejà, parce qu'une roulotte, c'est une roulotte. Il faut appeler un chat, un chat.
Et puis ensuite, on n'aime pas, parce que roulotter, c'est faire l'effort minimum, sortir le vélo du garage 'histoire de'. Ne pas rouler beaucoup.
Le cycliste est frustré, privé par l'hiver de son exercice régulier. Alors il roulotte, il 'fait tourner les jambes', mais sans grande motivation, ni plaisir réel d'ailleurs. On se dira que c'est pour 'entretenir le moteur' aussi. Beaucoup de comparaisons qui prouvent la langue de bois du cycliste lambda (dont je fait partie, évidemment), qui aime bomber le torse et sous entendre qu'il roule beaucoup mieux, beaucoup plus souvent, allègrement même, lorsque ce satané hiver voudra bien lui lâcher la grappe.
Engoncer.
Verbe. Faire paraître le cou, comme enfoncé dans les épaules, de manière inélégante
Sérieusement, on utilise encore ce terme au XXIème siècle ?!
Pour commencer, mettons nous d'accord. Clairement, c'est le terme le plus archaïque et, disons-le, ridicule de la langue française. Mais il est également diablement précis, donnons lui au moins ça: ce terme ridicule voit son utilisation augmenter de manière drastique l'hiver, pour justement décrire ces cyclistes ridicules, couverts de la tête aux pieds, à renfort de '36 couches en haut, 7 en bas' pour maintenir leur corps à une température acceptable.
Et évidemment 'non, j'ai pas froid en vrai !!! Bon ok, je suis un peu engoncé, mais ça ne me dérange pas... de toutes façons je ne fais que roulotter en ce moment'.
Régime
Le vrai sportif fait attention à ce qu'il mange tout au long de l'année, été comme hiver. Mais le vrai sujet qui nous intéresse ici, le cycliste du dimanche, le vélotaffeur acharné ou le p'tit coureur de vire-vire du coin, lui il attend de ne plus pouvoir faire de sport pour 'penser à la saison prochaine', à grands coups de projets XXL et autres défis sportifs stupides.
Or, pour réaliser ces monts et merveilles de surpassement de soi, 'il faudrait que je perde -3-4 kilo'. Alors là, non, je m'insurge. La saison hivernale est très exactement le mauvais moment pour mettre en place ce mauvais réflexe. Déjà, les régimes qu'on nous vend, c'est du rêve, c'est du...vent. Hormis les cas de figure cliniques, spécifiques, ça ne sert à rien. Ensuite, au cours de la saison des raclettes tartiflettes fondues braserades et autres choucroutes, c'est vraiment vouloir affronter Hercule. Et enfin... on sait très bien que ces belles promesses s'évanouiront après quelques mois de restreinte... pile au moment où, justement, quelques kilos en moins ne feraient effectivement pas de mal. Bref... c'est le serpent qui se mord la queue.
En attendant, moi, j'essaie de manger quelques fruits au p'tit dej. Comme ça, hop - cycliste incognito dès le lever du lit.
Chute, glissade
Nom. A éviter, mais ça arrive plus souvent l'hiver
Avec l'état des routes qui se dégrade, les glissades et autres chutes arrivent plus souvent. Les mots et maux qui font peur.... 'tibia / péroné', 'poignet', ou plus classiquement 'clavicule'. Les os des cyclistes ne tiennent pas souvent le choc face au bitume. A éviter, mais... ça arrive ! Pour ma part, je ne suis plus tombé depuis 3 ans, à part à VTT... mais à VTT ça compte pas, comme le dit Tom, si on rentre pas en sang c'est qu'on n'a pas 'vraiment' fait de VTT !
Bon à part ça, le vélo l'hiver, ça peut être sympa aussi !
Alors que je rentrais du taf à bicyclette ce mardi soir, de nuit et par grand froid, j'ai pu faire la "tournée des sapins" ! C'est un nouveau concept, faut que je fasse breveter. La mode des illuminations dans les villages donne une nouvelle tournure aux froides pédalades nocturnes. Plutôt sympa de pouvoir admirer ces chouettes sapins, mairies, écoles, ronds-points et autres maisons individuelles, décorés de guirlandes lumineuses. Bon, la mairie de Farges qui décore son sapin en bleu-blanc-rouge, ça fait un peu nationaliste, mais sinon il y a de belles réalisations.
Et tout engoncé que j'étais, affublé de X couches et déguisé moi même en sapin de noel clignotant pour qu'on me voit bien dans la nuit, malgré le smog actuel, j'ai pu roulotter, tranquille, jusqu'à la maison...
Et ne bossant pas jeudi, j'en ai aussi profité pour aller voir la neige du côté de Chaumont, par de nouvelles routes... retour par le col de la Croix Biche... les collines du 74, c'est vraiment pas mal du tout ! C'est varié, on n'a pas le temps de s'ennuyer.