23 février 2020 - Jura graveleux

76km en 4h14, D+ 1594m, coef 2.08

Météo: soleil, douceur, vent de sud

Il y a du changement au garage ! Récemment, j'ai fait de la place en donnant mon vieux MBK jaune à un mec de Valleiry, via le site de dons en ligne donnons.org. Ce MBK était vieux, puisqu'il datait de 2000 ! Je l'avais acheté 1000 francs (français !) après avoir bossé un été. Il en a vu des vertes et des pas mures, ce vélo... des sorties avec Tom & Toinou, mes premiers 'cent cols', et mes débuts en longue distance dont notamment mon premier parcours de 200km autour du Léman, et mes deux premiers BRM 200km en 2012 et 2013. Mais voilà, de par sa vieillesse et sa transmission toute grippée, il était remisé au garage où il a officié de longues heures sur le home trainer jusqu'à début 2019. Avec 24000km parcourus sur la période 2011-2019, il était temps de lui laisser retrouver une seconde jeunesse avec un cycliste plus agé et moins exigeant.

Il n'aura pas fallu longtemps pour qu'un nouveau vélo fasse son arrivée. Je me suis décidé pour un Canyon Grail CF SL 8.0. Non seulement pour découvrir la pratique 'gravel', avec dejà quelques idées de parcours qui me permettront d'allier bitume et chemins autour de la maison. L'intérêt de ces vélos gravel étant leur polyvalence, et le fait qu'ils se débrouillent assez bien sur route également, sans que ça ne fasse l'effet 'tank' d'un VTT qui n'avance pas sur le bitume, le temps de rallier les chemins ou pour les transitions. Mais en plus, il aura pour rôle le vélotaf. Il est plus 'confort' avec ces pneus intermédiaires, et surtout, j'ai vu récemment que mon Scott CR1 carbone avait une fêlure au niveau du porte gourde. Une fêlure au cadre qui date probablement, mais disons qu'il ne faut pas trop jouer avec ce risque potentiel que le cadre casse net sous mon poids. Donc ce Scott risque soit de disparaître soit du moins d'être remisé pour les très courtes sorties.

Donc voilà, le Grail sorti de son carton et fini d'être monté, et ce dimanche ensoleillé me parait une belle opportunité pour aller le tester. Ma première impression c'est que quand même, il est plus lourd qu'un vélo de route (même mon vieux Scott carbone). Une fois monté dessus, premiers coups de pédales... ça file bien sur le bitume, c'est bluffant. Avec la position basse et le cockpit typé 'vélo route', ça envoie bien. Et ce malgré les pneus Schwalbe avec des petits picots. Il faut dire que j'ai bien gonflé les pneus pour voir le comportement sur bitume. Vraiment chouette. J'ai pris le cadre en taille 'M', chose que je n'avais pas osé faire pour mon Canyon route. Et c'est vraiment une taille bien plus confortable et adaptée pour moi. Seul l'étagement de la cassette apporte une limite au comportement du vélo sur les faux plats, parfois il manque un peu quelque chose "d'intermédiaire"... mais bon, il ne peut pas tout faire parfaitement non plus ce vélo.

Je file donc sur Gex, le long des Monts Jura. Une route ultra habituelle, c'est mon itinéraire vélotaf. Peu avant Gex je grimpe sur Naz Dessous, puis bientôt c'est la grimpée du Creux de l'Envers. J'avais dejà fait cette grimpée de la route forestière deux fois, et en sens inverse également. Mais plus depuis 2016. Car c'est une route très déteriorée par endroits, et j'avais crevé deux fois ici, me jurant de ne plus y mettre les roues.

Ca grimpe fort, je profite du coin qui me rappelle mes premières sorties de découvertes du pays de Gex, à une époque où c'était ma 'nouvelle région'. L'effort est intense, et clairement je paye les efforts de la veille en skating ! Après une longue montée, la pente perd en pourcentages, me voilà au sommet. D'ici, la vue est imprenable sur le bassin Lémanique, le lac, Genève, Gex, etc. La route est bitumée mais recouverte de graviers, de cailloux. Parfois des passages en terre, et pas mal de brindilles aussi. Mais le gravel se comporte impeccablement, il file plutôt vite même. Du moins c'est l'impression qu'il me donne... jusqu'à après la sortie où mes temps de passage inférieurs à 2015 et 2016 me prouvent que vraiment, je n'avais pas les jambes aujourd'hui ! Mais peu importe, c'est un vélo pour la découverte et les sentiers inspirant le calme et le repos.

Un bon bout de descente bitumée, serpentant aux alentours de 720m d'altitude, puis 680 là où je rejoins la route forestière de Crozet. Je poursuis ici un bout de montée à droite, me fait doubler par une camionnette remplie de VTTistes et leurs vélos sur la remorque derrière. Puis là où je faisais d'habitude demi-tour, au carrefour, là où le bitume s'arrête, je peux poursuivre mon chemin sur la route du Tiocan. C'est super plaisant, il fait doux, je peux même bientôt enlever mon maillot ML. Cette portion de route est encore plus dégradée, mais c'est encore plus plaisant... voilà exactement le type de chemins sur lesquels le Grail est le plus agile.

Passage sous le télécabine de Crozet, je poursuis sous un soleil et une douceur hallucinants pour fin février.

Puis la route s'incline et ça commence à descendre pour de bon. Je sais que c'est bientôt qu'il me faudra prendre à droite pour regrimper un peu et poursuivre à mi-hauteur de la montagne, sans retomber tout en bas. C'était l'objectif. Sauf que je me plante de chemin, et pars dans une piste forestière caillouteuse à 14% de moyenne... Même tout à gauche, j'ai du mal à grimper. L'effort est intense, vraiment ! Et ça dure un moment ! 300m de dénivelé d'un coup, et apparaissent les premières plaques de neige. Bientôt, je suis obligé de pousser le vélo dans de longs passages de 30cm de neige lourde et mouillée. Ca ne passe pas avec des pneus de gravel, mais ça ne passerait pas non plus en VTT. Il y a juste trop de neige... je me suis fait surprendre bêtement. Puis peu à peu la neige s'installe et je suis parti pour pousser le vélo 20min dans la neige. C'est épuisant, et en plus j'ai mes chaussures de 'route'. Pas idéal avec les cales dessous !

Arrivé à 1300m d'altitude et à la petite barrière en travers de la route, je finis par remettre la fonction 'data' sur mon téléphone pour voir où je suis, puisque mon vieux GPS ne fait pas la fonction carte. Et là je réalise que... je me suis planté de route. Demi-tour dans la neige, et c'est reparti dans l'autre sens. D'abord dans la neige, galère. Puis enfin en selle, en roulant doucement. J'atteins ici aussi les limites du Grail... ici vu les cailloux et la pente, je serais plus secure en VTT quand même. Alors je descends assez doucement... puis de retour sur la route du Tiocan, je trouve très rapidement la route, cette fois bitumée, que je devais prendre pour grimper en direction du Gralet. Mon objectif est de retrouver la route forestière partiellement bitumée qui rejoint la route du col du Sac. Banco, c'est bien là cette fois. Encore pas mal de montée, 60% en bitume dégradé, 40% en chemin caillouteux et terreux. Encore 2-3 passages avec de la neige dont deux où je dois pousser le vélo, et m'y voilà ! D'ici, il ne me reste plus qu'à me laisser retomber sur Farges 600m d'altitude plus bas, et de rentrer à la maison par la route normale.

Je suis bien cuit ! Nettoyage du vélo et repos cet aprem...

Comments

[FG]

J'hésite vraiement à acheter un gravel depuis que je suis instalé dans le 74... Ca me tente vraiment :-)

[cestdurlevelo]

Oups FG, je crois avoir raté ce commentaire, je ne le vois que maintenant. A mon avis fonce. C'ets juste géant les perspectives que ça ouvre ! Ce d'autant plus en montagne je trouve... par chez toi il doit y avoir énormément de petits chemins caillouteux à explorer. J'aime aussi bien pouvoir alterner chemins et routes (sans que les portions sur routes soient trop lentes, comme avec un VTT). Mais en plus, ça envoie à fond sur les chemins caillouteux ou en terre, et ça c'est un bonheur. T'as l'impression d'avoir une caisse pas possible, ça roule tout seule. Dejà qu'en VTT j'aimais les sentiers par trop techniques... avec ça c'est le bonheur !