Mars-Avril 2020: Confinement, home trainer, l'ancien monde
Salut à tous,
En ces temps de confinement, lié au covid-19, nous sommes tous dans une parenthèse. Une large parenthèse, une longue parenthèse. Tout est en suspens, en attente. Les informations qui circulent au goutte à goutte, ou plutôt par brouettes entières, à chaque minute, complètent lentement le puzzle de cette 'histoire'. Une histoire de pandémie telle que le monde n'en avait pas connu, ou pas depuis longtemps.
Le temps s'est arrêté, et avec lui, nos projets et nos envies sont tous sur 'pause'. Les envies de 'super randonnée' en solo, envolées. Le projet annuel d'Ardéchoise Vélo Marathon, c'est terminé aussi puisque toutes les cyclosportives sont annulées, et qu'à ce jour, on ne peut pas encore faire de vélo hormis une petite heure journalière, dans un rayon de 1km de la maison.
Tout ce qu'il reste... c'est ce qu'il y avant tout ça. L'entrainement pour arriver à réaliser ces projets sportifs, qui ne se réaliseront pas. Depuis des années, je passe l'hiver sur le home trainer; cet hiver n'a pas été une exception. Depuis un an et demi que j'utilise la plateforme zwift, à laquelle je me connecte via mon home trainer 'connecté' mesureur de watts, j'ai mis les bouchées doubles. A ce jour, j'ai fait dejà 2700km de home trainer cette année, c'est dire.
Ca ne remplacera jamais la sortie en extérieur, le bonheur et l'évasion physique et mentale, qui en découlent. Rien ne vaut une belle boucle autour du Léman avec les copains, grimper à la Barillette au printemps avec des murs de neige le long de la route, ou découvrir et re-découvrir des bouts de Chambarans entre Isère et Drôme. Mais voilà à défaut, je continue de Zwifter. Et je ne suis pas prêt de m'arrêter.
Une séance de Zwift, ça ressemble à quoi?
Dejà une séance de home trainer, c'est une séance qui fait forcément mal. On se fait bien à ça, mais il y a toujours un aspect physique de vraie difficulté, le coeur qui monte dans les tours, les cuisses qui brulent.
Une séance de Zwift à proprement parler, c'est aussi quelque chose qui peut varier. En durée, de 45 minutes à 3h30 dans mon cas. J'avoue qu'avant le confinement, je faisais la très grande majorité du temps des séances d'1h30. Avec le confinement, on est sevrés de sorties plus longues en extérieur, donc on se replie sur ce qu'on a... et on en fait plus. Depuis peu, j'ai découvert les 'meet-ups'; une invitation d'un pote sur Zwift et on se retrouve rapidement 5, 6, 7 ou plus copains dans un environnement virtuel, à pédaler... seuls, mais ensemble. C'est comme ça qu'on se retrouve à faire des sorties de 80 ou 100km! Si, si. Ensuite en termes d'intensité, ça va de la séance 1h à fond, ou des sorties plus cool. Et enfin les entrainement plus structurés, dont les séances SST, où j'arrive à tenir 300w sur 3 paliers de 15 minutes, avec 5 minutes de récup entre. Avec de gros progrès d'entrainement à la clé... Zwift mesurait ma FPT à 322w il y a un an... 333w la semaine dernière suite à une grimpée à la célèbre (mais pour autant uniquement virtuelle) Alpe du Zwift... une simulation des 21 célèbres virages...
Donc voilà des progrès. Des progrès sur le 'moteur' qui tourne bien en ce moment, et sur la motivation qui reste intacte, ou presque, à enchainer les séances de home trainer.
Mais voilà, se pose quand même la question 'tout ça pour quoi' ?! On s'entraine, on s'entraine... mais quand pourra-t-on ressortir en extérieur, et lorsqu'on pourra le faire, que fera-t-on des quelques opportunités pour se dépenser ? Pas d'Ardéchoise cette année... généralement je fais le CLM de Paladru, mais ne suis plus sur de m'y retrouver comme avant, en termes de plaisir.
Donc à défaut de tourner les jambes, on fait tourner les méninges. On réfléchit aux idées de défis sportifs, de découvertes aventuresques. Pour moi cette année, l'envie est définitivement liée à mes débuts de pratique en gravel. Le sol du Sommeiller, au-dessus de Bardonnechia, pourrait être un beau défi... je l'avais envisagé dejà l'an dernier mais n'avais pas pu. Les descriptions de Will font forcément envie, pour ce qui serait mon premier col à +3000m d'altitude !
Et puis ce ras-le-bol mental, de tourner en rond, de ne pas sortir du garage, donne envie de repousser les limites du raisonnable, d'aller chercher l'aventure, la vraie, la grande. La Route du Diable, un défi de 1400km en solo sans asisstance, avec rien d'autre comme objectif que de rallier l'arrivée... c'est quelque chose que j'avais décidé de ne pas faire en raison des difficultés logistiques (départ de Valence, arrivée à Mulhouse... il faut trouver de quoi se déplacer...), mais c'est quelque chose qui refait surface... bon début juillet... rien n'indique si oui ou non ça aura lieu vu l'épidémie actuelle... mais est-ce que ce serait quelque chose à creuser ?!
Une sortie avec les pros... N.Roche, M.Matthews, R.Porte...
Sinon hormis le home trainer, j'ai tenté les sorties dans les limites des règles du confinement: dans le rayon d'1km depuis le domicile, et la limite d'1h en tout. Ca a donné 9 tours à 'fond les casseroles' (comme dit mon fils Cyrian en ce moment) par la boucle 'de la nounou'... des faux plats, des relances, tout ça en mettant du coeur à l'ouvrage.
Une sortie "débouche-tuyaux", c'est certain... mais niveau plaisir, faudra trouver autre chose.
Du coup dimanche 10 mai, veille du début de déconfinement partiel en France, je me tente une boucle qui passe légèrement au-delà du 1km de rayon. Mais qui, en roulant costaud, doit pouvoir se faire en environ 1h. Alors j'enfourche le Canyon gravel, et je pars sur la route forestière d'Ecorans.
Sauf qu'une fois arrivé à la fin du bitume, plutôt que de faire demi-tour comme je l'ai fait quelques fois ces derniers temps, je poursuis mon chemin sur la piste caillouteuse. Ca grimpe encore un moment comme ça, puis ensuite ça pars sur la 'transversale', route partiellement bitumée qui rejoins la route au-dessus de Farges, celle qui monte au col du Sac. D'ici, je peux redescendre et rentrer à la maison, non sans ajouter une 'boucle de la nounou'. Pile 1h de vélo, impeccable, et juste avant la pluie en plus.
Beaucoup plus sympa cette boucle ! Je retrouve le pédalage dans les cailloux, l'odeur de la forêt, le calme de la montagne. Je suis aussi surpris de croiser non moins de 3 vélos et un joggeur... à les juger par leur style et leur rythme, ils ne sont sans aucun doute pas partis moins d'1h... et je réalise à quel point le confinement a du être 'adapté' par les uns et les autres à leur propre sauce. En ce qui me concerne j'ai vraiment essayé de limiter au plus, et je n'ai jamais roulé plus d'1h. Enfin bon.
La descente est super agréable ! Technique, rapide, tournante, et sur une route avec zéro trafic, un vrai bonheur. Rien à voir avec les descentes de l'Alpe du Zwift (la pente de l'Alpe d'Huez, simulée en monde virtuel) en ligne !
Puis retour avec un gros vent de face jusqu'à la maison.
"Demain c'est déconfinement"
C'est donc la fin de cette période enfermés chez nous... mais d'autres périodes vont peut être suivre, à en croire la seconde vague épidémique en Chine, à Singapour... et la troisième en Corée du Sud?
Toujours est-il que d'ici là, je compte bien enfourcher mon vélo et aller tater de la Faucille, du Grand Colombier et du Retord.
Bon sport à tous, et soyons raisonnables et prudents dans notre déconfinement !
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