11 mars 2012 - Brevet des Randonneurs Mondiaux 200k (Grenoble)
212,76kms en 9h19, D+ 2096m, coef 0,96
Météo: soleil - froid au départ, chaud sur la journée
Si 10km à pied ça use les souliers... 212km à vélo ça fait quoi ?
Après deux semaines sans vélo, me revoila en selle pour de nouveau une sortie 'longue distance'. L'occasion de retrouver la joyeuse bande des cyclo blogueurs Isère/Drôme, notamment Brigitte, Jef, ainsi que David, que je suis content d'enfin rencontrer ! C'est également l'occasion de rencontrer de nouveaux cyclos pas forcément tous blogeurs tels qu'Alain 'Kezako', Franco, Michel, Jacques, Robert et 'Cisou'. Manquent au compte notamment Cricri et Olivier, que j'espère recroiser à l'occasion ! C'est une belle bande de 10 cyclistes (dont un couché) qui s'engage à 7h depuis Grenoble.
Départ pour, comme la dernière sortie en date, repousser les limites de kilomètres jamais accumulés sur une journée pour moi. C'est également l'occasion, tant attendue, de retrouver certaines des routes sur lesquelles j'ai tant roulé en 2011 et sur les années passées... à commencer par la voie verte sur la digue de l'Isère, qui nous permet justement de doucement lancer la machine ce matin.
Il fait frais au départ. J'ai un peu de mal à ma réchauffer malgré les 4 couches (fines et isolantes) portées en haut. Après une quinzaine de kilomètres ça ira mieux, ceci dit. Comme je l'ai souvent raconté sur ce blog, la piste cyclable est vraiment idéale pour se chauffer et se réchauffer en début de parcours. Les jambes tournent bien et je vais commencer par faire un bon bout de route à discuter avec Franco, un cyclo du club de Tullins très sympa ! Plus loin je ferai plus ample connaissance avec Michel, puis Robert, tout ça en tournant les jambes tranquillement... avant que nous ne rencontrions Jef, qui nous a rejoint de Tullins en venant à notre rencontre. Désormais la bande des 10 est au complet et nous pouvons continuer notre chemin. 34 kilomètres d'accomplis sur la piste cyclable et nous voila deja à St Gervais le Port.
Sortie de la piste cyclable à St Gervais
Nous montons à droite direction l'Albenc mais tournons rapidement à gauche pour passer via Bouchetière avant d'arriver à Vinay.
Sur notre gauche... le Vercors. Nous sommes proches du col de Romeyere que j'ai tant apprécié l'année dernière !
Nous faisons poinçonner les cartes BRM à la chocolaterie (que je connais deja !) de Vinay, où nous réalisons que nous avons perdu Jef et Robert. Nous les retrouverons au col de la Croix de Toutes Aures. La montée vers Toutes Aures, je la connais par coeur - j'en profite pour discuter notamment avec David - que je suis content d'enfin rencontrer 'en vrai' - puis Brigitte.
Regroupement en haut (col de la Croix de Toutes Aures, altitude 628m), petite pause pour remplir les bidons, et j'en profite pour enlever une première couche. La descente qui suit est courte et rapide. Nous voila à St Etienne de St Geoire.
Arrivée au col de la Croix de Toutes Aures - premier passage en 2012 pour moi
Regroupement au col (de gauche à droite: Brigitte, Jacques, Alain, Michel, David et Franco)
Nous passons rapidement par le centre du village, puis nous allons maintenant traverser la plaine de la Bièvre. Une traversée que j'évite généralement, et que je redoute un peu. Le vent y souffle presque toujours. En file indienne sur la longue ligne droite; direction la 'bosse d'en face' - je reste en fond de 'peloton' dans les roues, je passerai un peu devant plus tard ! Arrivés à La Frette, tournant à 45° sur la droite, puis seconde longue ligne droite - jusqu'au Grand Lemps. Nous allons maintenant tourner à gauche direction Burçin.
De St Etienne de St Geoirs...
... à la Frette
Alors que je discute avec Michel, nous nous faisons doubler par un bon groupe de 20 cyclistes du club de Bourgoin, qui roulent à une vitesse phénoménale. Après avoir observé ce peloton au matos qui doit bien valoir quelques centaines de milliers d'euros, nous continuons tranquillement notre chemin... à notre rythme. Le groupe s'étire un petit peu mais au niveau de Burçin nous nous retrouverons tous. Traversée de Chabon par la D520, et nous voila bientôt au col de la Rossatière (altitude 565m). Ce bout de parcours, ainsi que les 15kms à suivre, je les avais effectués il y a plusieurs mois pour tester mes roues Mavic pour la première fois.
Désormais sur la D51 direction plein nord, nous suivons la route qui nous mènera à la Tour du Pin. Comme prévu, cette portion est très roulante et présente une bonne opportunité de faire tourner le compteur sans forcer. Petite hésitation sur le chemin à suivre à l'entrée de la Tour du Pin. Je fais confiance à David, qui nous conseille de passer par le centre. Après avoir tourné un peu dans tous les sens aux différents feux, stops et cédez-le-passage du centre ville, nous voila à sortir de la Tour du Pin par une belle montée sur la D10, jusqu'à la Chapelle de la Tour. Devant, Michel David & Franco semblent s'envoler. Je vais monter seul, sans forcer, à mon rythme. Je ne sais que trop bien que la route est encore longue, et même si les jambes sont encore fraiches à ce moment, il faut en 'garder sous la pédale' !
Regroupement en haut de cette belle côte, et ravitaillement tiré du sac. Après une pause que je trouve un peu trop longue (j'ai peur de terminer un peu tard ce soir, sachant que je dois ensuite passer par l'Albenc et rentrer à Genève !), nous allons reprendre la route. Après une portion de quelques kilomètres vallonnés, une superbe descente rapide s'offre à nous. Nous voila bientôt à Morestel, second point de passage et de 'poinçonnage' de la journée. Ici de nouveau, nous allons nous arrêter plus de 10min - beaucoup trop longtemps selon moi, même si je fais confiance à mes partenaires du jour pour gérer le parcours, le tempo, etc.
A la sortie de Morestel, une longue ligne droite s'offre à nous. Sauf que désormais, le vent est plutôt en notre faveur. Sur la D22, passage à Le Bouchage, puis nous tournons à droite pour amorcer notre redescente vers le sud. Nous sommes ici plus ou moins, au point le plus éloigné du départ. Nous avons maintenant un bon vent dans le dos, et la D49 est assez rectiligne. Je passe un moment devant avec Robert et Brigitte.
En formation serrée direction la Savoie !
Les jambes tournent bien, et pourtant nous avons deja pédalé 115kms... mais ceci représente surtout les portions 'faciles' de la journée, ce que je ne savais pas franchement à ce moment là !
Après avoir passé quelques kilomètres devant je vais me retrouver dans le milieu du groupe alors que nous entrons dans St Genix sur Guiers, en Savoie (d'où j'avais commencé un raid dans le Bugey en mode chasse aux cols il y a quelques mois). Petite pause pour remplir les bidons, puis nous repartons sur la D916.
Plus loin, la montée la plus longue de la journée s'amorce rapidement: le col de la Crusille. Tout comme les autres cols franchis aujourd'hui, je l'ai deja passé et 'engrangé' dans le cadre de mon défi des 100 cols. Sauf que je l'avais grimpé de l'autre côté... beaucoup plus facile ! En début de montée, je sens que les jambes 'tirent' un peu. Je vais donc essayer d'adopter un rythme raisonnable, à mon niveau. Pas la peine d'essayer de suivre Brigitte et Jacques, encore moins de m'accrocher aux basques des 'purs grimpeurs' du groupe (que je soupçonne d'avoir attendu mon arrivée au col pendant de longues minutes !).
J'ai chaud, les jambes commencent à faire bien mal, et les pourcentages sont de plus en plus méchants au fur et à mesure de ma lente avancée. Avec de courts passages à 8%, je me sens un peu "à l'arrêt". Je me fais doubler par quelques cyclos, seuls ou en petit groupes de 2-3. Alain me rattrape et me dépose à 2kms du sommet. Je me retrouve à 8kmh par moments... je sais (si cela n'était pas encore clair !) que ça ne va pas bien... cela est la preuve d'une fatigue avancée. Tant pis, je prends mon mal en patience... comme d'habitude, l'objectif est d'arriver au bout, pas de faire un temps.
A 300m du sommet, le groupe m'attend et m'encourage. Je ne suis pas mécontent d'arriver... Petite pause le temps de boire un coup et d'enlever une autre couche, et nous voila au complet avec Cisou et Jef. Nous remontons en selle avant de nous arrêter au niveau du col de la Crusille (altitude 573m) pour la photo traditionnelle.
Me voila à lutter dans les derniers hectomètres de cette montée... une photo qui parle d'elle même ! (photo de Brigitte)
La longue pente du col de l'Epine face à nous ! Heureusement... ce n'est pas au programme aujourd'hui !
La descente sur Novalaise est superbe, comme je m'en rappelais ! En face de nous, on voit clairement la route (pentue !) qui mène au col de l'Epine, où j'étais passé l'année dernière lors d'un enchainement Epine + Granier. Le village de Novalaise est lui même très joli... nous y ferons une pause pour faire poinçonner nos cartes BRM, prouvant que nous sommes passés par ce troisième et dernier point de contrôle avant de rallier Grenoble. Puis nous remontons en selle direction le lac d'Aiguebelette. Nous allons passer par le côté 'est', qui est de loin le plus joli. Je n'y étais passé qu'une fois à vélo jusqu'à présent, lors d'une belle sortie où j'avais enchainé cols du Banchet, de la Crusille et du Mont Tournier en 2011.
A Novalaise...
... puis direction Aiguebelette.
Après avoir longé le lac pendant quelques kilomètres 'faciles' car plats, nous allons tourner à gauche au coeur du village d'Aiguebelette pour monter sur un raidard court et sec direction Attignat Oncin. C'est la portion du parcours qui m'intéresse le plus car les seules routes d'aujourd'hui que je ne connaisse absolument pas ! Je sais qu'une montée nous attend, mais je ne sais pas quel TYPE de montée. Je vais découvrir deux choses rapidement. Tout d'abord qu'il s'agit d'une vraie belle montée avec des passages à 8% (et un bref instant, mon compteur enregistrera du 9% puis du 10% !), et ensuite que... je n'ai plus rien dans les chaussettes ! Alors que la pente ne fait que s'amorcer, je sens que je n'arrive pas à coller au groupe. Alors lorsque la pente passe à 6 puis 7%... je perds tout le monde de vue et part à la dérive aux alentours de 7-8km/h. J'aurai même des passages à 6km/h ! Je garde Cisou en vue devant moi un moment mais au bout d'un moment je suis irrémédiablement seul. Cette montée sera faite au mental. Arrivé en haut... personne. J'amorçe ma descente et retrouve tout le groupe quelques encablures plus loin.
J'apprends ici que Jef a décidé de rentrer au plus court directement chez lui. Nous sommes désormais neuf. Enfin... 8.5 au vu de l'état de mes jambes ! Jacques me pousse à manger et me passe une banane. Pourtant je me suis gavé tout au long du parcours ! J'explique que ce n'est pas forcément une question d'alimentation mais plutôt que je suis à cours de forme et du coup... complètement carbonisé ! (ce n'est que la 5ème sortie de l'année pour moi). En tout cas... tout le monde est sympa avec moi et tour à tour je verrai les uns et les autres m'attendre, m'encourager, se retourner pour voir si je m'accroche au wagon en bout de groupe... je suis tombé comme prévu dans un groupe peut être pas entièrement homogène (à cause de moi !) mais clairement très sympathique !
Enfin de la descente ! Après avoir traversé Attignat Oncin et terminé la montée, c'est une longue descente vers les Echelles qui nous attend. Je retrouve ici des routes que je connais mieux. Le plus dur est fait, il ne reste en gros qu'à franchir la 'bosse' du col de la Placette et le tour sera joué.
Ce matin, nous longions le Vercors... maintenant, c'est la Chartreuse !
Je reste sagement dans les roues en bout de groupe dans les longues lignes droites jusqu'à l'entrée des gorges de Crossey, où nous tournerons à gauche pour monter à La Placette. Sur cette très rectiligne D520a, il n'y a que peu de vent et finalement tant que c'est plat, les jambes semblent encore plus ou moins coopératives. Malheureusement, en cette fin de week end, cette route est très empruntée par les voitures. Prudence donc. Je repense, en passant ici, à la sortie entre frères avec Tom & Toinou l'année passée, et la crevaison de Toinou ici même.
Nous voila maintenant sur les pentes du col de la Placette (altitude 587m). Au pire, nous affrontons ici des pentes de l'ordre de 5%, ce qui en temps normal n'est qu'une formalité. Oui mais voila, je suis cuit. J'essaie de mouliner au mieux et m'accroche au groupe - je terminerai la montée en compagnie (= dans les roues) d'Alain et de Cisou en serrant un peu les dents !
Courte pause en haut, puis nous partons dans la descente. Une belle et rapide descente où le groupe s'étire beaucoup. A Voreppe, nous nous regroupons et retrouvons rapidement la piste cyclable, direction Grenoble. Voila une fin 'facile', une petite quinzaine de kilomètres entièrement plats, que je passe en compagnie de Franco et Brigitte.
Avant d'entrer dans Grenoble, je remonte un peu dans la groupe pour retrouver David & Co. Arrivée groupée devant le terminus du tram où boissons et gateaux maisons nous attendent. Une petite photo finale plus tard, et il est deja temps de dire au revoir à tout le monde.
Parcours:
Profil altimétrique:
Conclusions:
De nombreuses conclusions pour une sacré sortie vélo !
- Tout d'abord un grand merci à Brigitte & David pour m'avoir donné l'idée de prendre part à ce BRM 200km à travers leurs explications sur le blog de Brigitte il y a quelques mois !
- Un beau groupe et de belles rencontres aujourd'hui. J'espère que nous aurons l'occasion de nous recroiser.
- 212kms... voila un nouveau record d'établi en termes de distance parcourue sur une journée pour moi. Record à battre... mais pas trop rapidement quand même.
- Mal aux genoux. Ca revient. Ne sais pas trop quoi y faire. Pourtant je me suis alimenté comme il faut et ai beaucoup bu d'eau. La position sur le vélo et le placement des cales peut être à revoir... dans le cas de l'achat d'un nouveau vélo, je ferai une étude de posture pour ne pas avoir trop de soucis de ce côté là.
- Un beau parcours sous une météo très clémente. Au départ, je disais que ce parcours ne m'intéressait que parce qu'il serait fait en bonne compagnie et sur une distance relevant du 'challenge'. Je retire ce que j'avais dit ! Certes la traversée de la plaine de la Bièvre est très peu intéressante, mais le reste n'est pas mal du tout ! Le passage entre St Genix sur Guiers et Voreppe valait le coup. J'y retournerai à coup sur.
- D'autres récits de ce BRM sur les blogs de David, Brigitte, Jef, Alain...
- Un grand merci à Jean Philippe Battu pour son organisation. Au poil - et le gateau au chocolat valait le détour :)