10 juillet 2013 - Le col des Gondrans et les 200
67kms en 3h52, D+ 1513m, coef 2,26
Météo: chaleur, ciel couvert, averse au sommet.
Je suis vraiment déçu de devoir annuler 80% des sorties que j'avais prévues en posant cette semaine de congés, passée dans les Hautes Alpes. Mais rien ne veut marcher.
- Tout d'abord, la santé n'est toujours pas top du tout (rhume, bronchite, angine... un petit cocktail qui mixe certains de ces symptômes...).
- La météo, qui laisse la part belle aux orages de montagne dès 15h chaque jour.
- Et les jambes... qui ne tournent plus. Quand je pense à la facilité (relative, bien sur) avec laquelle j'avais plié la boucle du Cormet de Roselend au départ d'Albertville, à une semaine de juillet... me voilà bien incapable de rouler ne serait-ce que la moitié de ça... j'ai la méchante impression de devoir reprendre deux mois en arrière mon entrainement. Grrrr et encore grrrr.
Mais bon, plutôt que de me plaindre et de ne rien faire, je vais (1) d'abord me plaindre (quand même - on n'est pas français pour rien !), mais aussi (2) essayer de rouler pour que cet entrainement paye et que la forme revienne.
Je pars donc avec pour objectif le col des Gondrans et son fort. Il s'agit d'une longue route en 'impasse'. Je n'en sais pas beaucoup beaucoup au niveau de la qualité du revêtement, mais théoriquement, ça devrait passer jusqu'au sommet avec mon Scott de route et ses pneus fins. Théoriquement.
Pourquoi ce col ? Tout d'abord parce que "j'aurai du" le faire au cours de la même sortie que le col du Granon (lire ici) avant-hier. Mais la santé et mon rayon récalcitrant en ont décidé autrement. Et aussi, et surtout, parce que le col des Gondrans fait partie des 25 cols français répertoriés qui soient bitumés et au-dessus des 2000m d'altitude. Oui, 25 seulement (21 dans les Alpes et 4 dans les Pyrénées) !
Or, ce col sera le 10ème col au-dessus de la barre mythique des 2000m d'altitude que je franchirai... ce qui me permettra de 'valider' mes 200 cols auprès du CCC (lire l'explication détaillée dans la conclusion de cet article).
Pour ça, je dois d'abord traverser la vallée de part en part, en traversant les Guibertes, Villeneuve, Chantemerle, puis entrer dans Briançon.
L'une des portes d'Embrun, permettant l'entrée dans la cité Vauban et le centre historique de Briançon
La traversée de la vallée est facile, ça descend en faux plat la plupart du temps. Arrivé à Briançon, je reste à gauche pour rester 'en haut' de la ville, ce qui me permettra de descendre via le centre historique et la 'grande gargouille' pour rejoindre le bas de la ville, d'où commence la route du col d'Izoard que je dois emprunter sur quelques kilomètres.
Après avoir redescendu la grande gargouille à vitesse réduite pour ne pas être dangereux avec les touristes/piétons, me voilà tout en bas de la ville. J'enquille illico sur la route du col d'Izoard, parfaitement indiquée. Et d'ici, ça monte assez fort tout de suite.
Je sais que j'ai 3-4kms sur cette route avant de prendre à gauche pour commencer sur la route des Gondrans. J'ai entré le parcours sur le GPS, par peur de rater ce virage sur une route qui ne sera pas forcément bien indiquée. Pour rappel... il n'y a rien de spécial en haut, très très peu d'habitations (seulement un hameau composé de quelques vieilles bicoques, Poët Morand, situé à peut être 1900m d'altitude), et il s'agit d'une impasse (en ce qui concerne la voie bitumée).
Je savais que cette route était fermée au trafic automobile. Il s'agit d'une route en zone militaire (j'imagine que le fort des Gondrans est utilisé par les Chasseurs Alpins un peu comme le fort du Granon). Mais en vélo, aucun souci c'est permis.
Mouais... pas convaincu par le revêtement ici non plus - je préfère me focaliser sur la beauté de ce petit tunnel :)
Voici maintenant une longue montée d'encore 13kms à partir de la jonction avec la route principale. Je suis surpris par deux choses notamment:
- La qualité du revêtement... laisse à désirer. Et c'est un euphémisme. Il y a de gros trous sur la route, un nombre incalculable de méchants nids de poule... et encore, c'est quand il y a du bitume ! Car par moments, c'est plus du gravier fin que du bitume. C'est en réalité plus une 'piste' qu'une vraie route. Enfin... ça dépend en fait. Hormis les 2 premiers kms et les 2 derniers kms, ça roule parfaitement... en faisant attention.
- Le trafic ! Je ne peux pas dire que je ne suis pas 'au calme', mais j'ai bien croisé une vingtaine de 4*4 tous terrains qui redescendent de la montagne via cette route. j'imagine qu'ils font exception à l'arrêt préfectoral qui interdit tout trafic automobile sur cette route ?!
Au niveau sensations, ce n'est pas aussi méchant qu'avant hier sur la route du Granon. Je n'avance pas vite, mais j'arrive doucement à respirer et à tourner les jambes. Mais je ne suis pas naïf, je sais aussi que les pourcentages sont loin d'être aussi méchants que sur le Granon. Finalement, la difficulté vient surtout du fait qu'il faille être concentré perpétuellement pour 'poser' la roue là où il faut, éviter les ornières, les petits éboulements, etc. Tout en profitant du paysage.
Et alors, de ce point de vue là... on fait difficilement mieux !
Après avoir franchi un long passage dans la rocaille, la route ressort momentanément dans de hauts alpages
... avant de replonger dans la rocaille. La fameuse Casse Déserte du col d'Izoard n'est pas 'si' éloignée d'ici.. peut être 10kms à vol d'oiseau
Bon, là il faut carrément porter le vélo sur 150m... ce qui n'est pas sans me rappeler la montée au-dessus de Montaud/les Coingts en Isère et d'une fameuse sortie aventure avec Tom en 2011 !
Mon esprit est partagé entre les paysages et "le 200ème".
Le 200ème col, bien sur. L'effort n'est pas trop violent, j'arrive à gérer à faible rythme. Mais je suis un peu inquiet de voir le ciel tourner au gris sombre. Et sans tarder, il commence à pleuvoir. Heureusement, il ne s'agira que d'une légère averse, qui mouille un peu quand même... mais pas le déluge que l'on pourrait craindre à cette altitude en cette saison !
Me voilà au bout de la voie bitumée...
... mais le GPS m'indique que le col est plus loin encore !
Je ne redescendrai pas sans être arrivé au col ! Je vais donc pousser le vélo sur peut être 600m. Mais j'ai le temps. Je prends le temps. C'est les vacances quand même, y'a pas le feu au lac !
Comme je l'avais fait lors de mon 100ème col... si vous voyez un 200 se matérialiser sur la photo... y'a pas erreur :)
Et voilà, je suis au col des Gondrans (altitude 2347m) ! Je profite 5min du calme et du paysage, bien que le couvercle du ciel soit vraiment bas...
Il ne me reste maintenant plus qu'à ma laisser glisser sur la route du retour. En toute prudence, et non sans prendre le temps de prendre quelques photos... et aussi de porter/pousser le vélo à l'occasion pour éviter de terminer cette belle sortie par une crevaison ou une nouvelle casse rayon !
Décor grandiose et calme absolu depuis une heure et demie que je n'ai pas croisé âme qui vive... le Scott n'en revient toujours pas.
Arrivé à Briançon, il me reste à ressortir de cette petite 'cuvette' puis à remonter en faux plat sur environ 15kms jusqu'à l'arrivée. Je décide de prendre le 'mur' (photo ci-dessus) à 10% qui mène sur le haut de la ville, dans le but d'éviter la route de gauche, beaucoup plus fréquentée. Les jambes répondent encore à peu près, par contre, signe qui ne trompe pas, les oreilles se bouchent complètement - je suis encore bien 'pris', niveau rhume. Je terminerai cette sortie à moitié sourd, et il faudra attendre jusque tard dans la soirée pour que cele s'améliore...
Conclusions:
- Le voilà, mon 10ème col à +2000m d'altitude ! J'en suis aujourd'hui à 323 cols franchis dont 10 au dessus de 2000m.
- Je déconseille franchement ce parcours aux vélos de route. Idéalement, monter en cyclo-cross, voir en VTT comme l'a fait ce seul cyclo croisé aujourd'hui sur ce parcours.
- Le retour dans la vallée avec vent de face a été difficile. Preuve que la forme n'est pas encore là. Mais j'en ai pris plein les yeux aujourd’hui !