9 novembre 2013 - Tour du lac d'Annecy depuis la maison
220km en 8h59, D+ 2885m, coef 1,31
Moyenne: 24,5kmh (roulée) / 22,6 (totale)
Météo mitigée le matin, soleil et froid le reste de la journée
Un nouveau mois, un nouveau dodecaudax - c'est à dire, un parcours de plus de 200 bornes pour le mois de novembre... j'avais commencé ma série en janvier dernier. Ce coup-ci, je pars en solo direction Annecy depuis le pays de Gex. C'est un parcours vallonné qui m'attend, avec une belle montée exigeante à la mi-parcours.
A 7h30, je suis en selle; pas besoin d'éclairage, il fait déjà jour. J'ai décidé de changer mes habitudes et de traverser l'agglomération genevoise pour commencer; cela raccourcit le parcours globalement, mais je sais aussi que les chances de perdre du temps aux feux rouges, de mal gérer les pistes cyclables, et de me paumer légèrement, sont grandes. Et ce sera le cas !
Passage devant le Centre Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN) en début de parcours, en traversant Meyrin
La traversée de cette banlieue genevoise va m'agacer rapidement. les feux rouges sont nombreux, les pistes cyclables très mal indiquées, et on n'arrête pas d'y rentrer et d'en sortir, en faisant à chaque fois un détour pour contourner une barrière ici, descendre de vélo pour redescendre du trottoir là... bref c'est soûlant. Sans compter que je suis complètement perdu ! Plus loin, je me retrouve au même endroit que lorsque j'étais allé au Mont Salève depuis la maison (lire ici) en avril dernier. J'avais eu du mal à franchir un petit pont pour cause de zone en travaux... ben je vois que les travaux continuent mais ce coup-ci, impossible de passer. Il faut donc faire demi-tour et franchir un mur à 10% que je venais juste de descendre. Ce n'est pas la fatigue engendrée qui me dérange, mais le retard pris sur le programme du jour...
De piste cyclable en traversée de ponts, de petites rues, et en longeant le tram à un moment donné, je finis par retomber sur la route de la frontière de St Julien en Genevois. Première heure: 22kms parcourus. C'est peu, très peu ! Grrr
Sorti de St Julien, je m'enquille la longue montée du col du Mont Sion, que j'avais déjà grimpée courant août à la toute fin de mes vacances d'été. La route est très (trop) circulante, c'est pas super agréable. Je fais un long passage debout sur les pédales pour faire travailler les muscles qui ne bossent pas sur le home-trainer (où il faut toujours rester assis en selle). Peut être 10 minutes de grimpée, et je suis au sommet.
La D1201 m'emmène maintenant à Cruseille; c'est beaucoup plus roulant par ici. Un petit coup d'oeil au compteur m'indiquera d'ailleurs que j'ai parcouru 27km au cours de la seconde; c'est mieux.
Après Allonzier-la Caille et son joli pont ancien, je bifurque en épingle à gauche; petite montée sur Villy-le Pelloux et ensuite une longue descente puis un faux plat sur la plaque m'emmènent sur la D1203 plein sud.
Ne pas oublier de tourner sec à droite; j'ai du faire demi-tour car je n'avais pas l'oeil sur le GPS. Ici commencent les 2,5km d'ascension sur le premier 'nouveau' col du jour. La montée est faite sous le soleil. Certains passages sont au-dessus de 7%, il faut s'employer pour ne pas retomber sur le plateau de 30.
Puis m'y voilà, je franchis le col de la Frétallaz (altitude 670m). Pas besoin de pause au sommet, j'enchaine sur la descente pentue à travers bois qui me mènera à Argonay et Pringy.
Je suis dans l'agglomération étendue d'Annecy et Annecy le Vieux. Et une nouvelle fois, je suis paumé ! Je fois faire demi-tour, emprunter une piste cyclable très mal indiquée. J'arrive dans une zone industrielle; ici je fais de nouveau demi-tour. Rageant. Puis de fil en aiguille, je vais réussir à rattraper la trace de mon GPS, perdue un bon moment.
Je traverse Annecy le Vieux, puis arrive sur le campus d'Annecy. Ici, un gros raidard au coeur du campus m'attend, à 10%, tout droit. Ca pose le décor tout de suite; effectivement je suis sur la seule portion montagneuse du parcours, sur les 25km à venir (en comptant la montée et la descente). Je vais commencer par prendre la route de Thônes pour contourner le Mont Veyrier et le Mont Baron.
Une fois derrière moi les gorges du Fier, je suit à l'instinct une petite route à droite qui indique un parcours cyclo; celà me permet de couper une portion de route pas marrante. Et je me trouve au contraire sur une superbe petite route à flanc de montagne, sans aucun trafic. La zone est très humide par contre, il devait pleuvoir il y a quelques minutes.
Plus haut, je fais la course avec un chien qui m'arrive par derrière et qui se fait engueuler par sa maitre. Puis j'arrive au niveau du col de Bluffy (altitude 630m).
Je m'offre un petit A/R pour aller prendre en photo le château de Menthon d'un peu plus près. Puis retour sur mes pas pour emprunter la D169, sous quelques gouttes de pluie (qui ne durera qu'un quart-d'heure).
La route est d'abord vallonnée, puis descend ensuite un bon ptit coup. Me voilà à la fonction avec la D42, la route principale qui monte au col de la Forclaz de Montmin, la vraie grosse difficulté du jour. Sauf que moi, il ne m'en reste plus que 5kms à en monter. Mais la pente est très sérieuse !
Le lac d'Annecy pris dans une fine couche de brume, de nuages... l'air est très automnal aujourd'hui... d'ailleurs ça caille: 6° au compteur au sommet !
Je passe rapidement sur le plateau de 30, les jambes commencent à chauffer sur le 39 ! Je trouve doucement un petit rythme qui me convient. J'ai bien fait d'enlever les gants et le bonnet, car l'effort est intense.
Après un bout de montée costaud, un bon replat permet de récupérer. Avant d'entrer sur les 3 dernières bornes, que je savais très pentues pour y être passé en voiture il y a deux mois (et où la pente m'avait impressionné, EN VOITURE, c'est dire !).
Car bientôt, ce sont de longues portions à 10%, puis 12%, puis au-delà, qui m'attendent !
Je suis contraint de passer sur le petit plateau, puis tout à gauche en 30x28 dans le dernier kilomètre. J'alterne passages assis et passages debout sur les pédales. Et bientôt m'y voilà; au sommet du superbe col de la Forclaz de Montmin (altitude 1150m).
Arrivé au sommet, je suis trempé de sueur; l'effort était réel malgré la température caillante (à en juger par les volutes de vapeur que je crache à chaque expiration). Je mange un sandwich, envoie un SMS pour dire que tout va bien, remets bonnet, lunettes 'blanches' (simplement pour protéger les yeux de l'air froid), gants longs, coupe vent, et après la photo 'essuyage du panneau au sommet', je m'engage dans la descente.
(à noter qu'il y a un point d'eau potable au sommet)
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que de ce côté là aussi, la pente est terrible ! Une petite recherche sur internet après coup m'apprendra que la montée par ce versant, c'est 10km à 8,5% de MOYENNE ! Incroyable. En plus la chaussée n'est pas en aussi bon état de ce côté là; il faut dire que la route est très encaissée.
Arrivé en bas, je me trouve dans la vallée qui mène du 'bout du lac' d'Annecy à Faverges. J'étais passé ici lors d'un énorme raid l'année passée.
Je prends à droite, direction Annecy. Ca file sur la belle piste cyclable rectiligne qui me ramène sur le bord du lac d'Annecy !
Je vais maintenant longer le lac d'Annecy sur toute sa longueur ouest. C'est plat, roulant, et je m'applique à rouler au-dessus de 30km de manière régulière, les mains en bas du guidon. Les heures passées sur le HT paient car si les jambes chauffent, le palpitant accepte l'effort.
Ici aussi, les pistes cyclables sont très mal indiquées; je suis sur une route avec pas mal de traffic, et les seuls panneaux indiquant l'entrée sur la piste cyclable sécurisée se trouvent... de l'autre côté de la chaussée ! Pas très malin de la part des services publics.
Plus loin heureusement, la piste cyclable passe de mon côté, c'est à dire entre la route et le lac, et là bien sur, c'est facile de la suivre.
Annecy ! Pas mécontent d'arriver, les pulsations ralentissent un peu en relâchant le rythme à l'entrée de la ville. Par erreur, je me trouve dans le centre-ville. Une nouvelle fois, je vais réussir à me paumer, et à faire de beaux détours dans les rues à sens unique de cette ville que je ne connais pas du tout. Une belle perte de temps.
Bref. Après moults détours, j'arrive à sortir de la ville. Plus loin entre Meythet et Epagny, je vais même réussir à me retrouver sur une bretelle d'accès qui mène sur une double-voie qui part dans le mauvais sens ! Décidemment, j'y arrive pas, aujourd'hui ! Je m'arrête dans le fossé et fais demi-tour en poussant le vélo sur 100m. Puis je retrouve le bon ordre de marche.
Je vais me coltiner une longue section rectiligne avec un peu de vent de côté, sur une route avec beaucoup de trafic: tout le monde va faire les courses ce samedi après-midi, et il y a une zone commerciale à proximité. Puis enfin, après un bout de montée rapide, le trafic se résorbe un peu.
Ca file sur la D1508. De nouveau, j'ai les mains en bas du guidon, et les 15 bornes à venir sont avalées à plus de 35kmh. A Frangy, je récupère une route que je connais bien sur quelques kiomètres, puisqu'elle fait partie de mon itinéraire classique lorsque je viens de St Genis direction l'Isère (souvent au cours de l'hiver, d'ailleurs !).
Sauf que quelques bornes après Frangy, je tourne sec à droite pour grimper une petite colline au "doux son" des coups de feu des chasseurs du coin (c'est ironique, comprenons-nous bien).
Les prochains kilomètres seront une succession de courtes côtes et de redescentes tout aussi courtes. Au village de Chessenaz, je trouve des toilettes publiques avec un point d'eau. Je fais un dernier plein des bidons, et je repars sous le soleil. Il fait un temps superbe en cette fin d'après midi.
Bientôt j'approche des gorges au fond desquelles s'écoule le Rhône, qui vient juste de quitter les eaux du Léman, à 15km d'ici à vol d'oiseau. Géographiquement, je suis à deux pas de Bellegarde sur Valserine, sauf que je me trouve de l'autre côté du fleuve.
Un dernier petit sandwich avalé, et je redescend sur cette belle petite route isolée, dans une chouette lumière jaune de fin d'après-midi. En passant, je n'oublie pas de profiter des petites curiosités locales, notamment le château d'Arcine et le fort de l'Ecluse.
Allez, j'y suis presque. Les jambes commencent à soufrir. Heureusement, je suis passé à l'ombre et il fait très frais, ce que je considère idéal pour finir mon effort.
Arrivé à Valleiry, je tourne à gauche pour traverser un bout de Suisse via Chancy et Avully.
Je profite de mon passage ici pour avouer qu'ici, par contre, les pistes cyclabes sont superbes, et bien indiquées. Celle-ci longe une longue ligne droite de la route; une vraie autoroute pour vélos ! Plus loin au niveau d'Eaumorte, je prends à gauche. Redescente sur La Plaine, où m'attend la dernière montée du jour, celle qui me mène à Dardagny à travers les vignobles.
J'arrive encore à ajouter 5km en faisant une boucle 'pour rien'. Je croyais reconnaitre le coin, alors je suit mon instinct plutôt que la trace du GPS. Montée, redescente, remontée, boucle autour d'un champs et d'un petit bois, aux angles duquel il n'y a que des voies sans issue. Résultat, je me retappe la redescente, remontée, pour revenir sur mes pas au-dessus de Dardagny. En suivant la trace GPS ça va mieux, je suis bientôt à Saint Jean de Gonville.
D'ici c'est du gâteau, c'est extrêmement roulant, en donnant ce qu'il me reste dans les guibolles j'arrive à rouler à 38-40kmh, jusqu'à la maison à St Genis, alors que la nuit tombe.
Carte (parcours openrunner 3044643):
Conclusions:
- Belle sortie solo, 200km dans la musette; voilà mon dodecaudax de novembre plié. Il m'en reste un à faire, en décembre, et l'affaire est pliée.
- Trois nouveaux cols franchis aujourd'hui, j'en suis à 365 en tout.
- 420 bornes pédalées cette semaine, puisque j'ai également fait du home trainer lundi, mardi, mercredi et jeudi, en soirée après le boulot. Je me suis mis en tête d'essayer d'atteindre les 10 000 bornes cumulées sur la saison... il m'en reste un paquet, c'est quand même pas gagné !