7 avril 2014 - Raid solo dans le Jura... séance de rattrapage
254kms en 11h09, D+ 4332m, coef 1,7
Temps de pause cumulées: 48min
Vitesse roulée 22,4kmh / totale 21kmh
Météo: froid le matin, chaud en journée, soleil
Je n'aurai pu participer ni au BRM300, ni au BRM200 'grimpant', de Grenoble cette année, pour cause de ma toute récente paternité. Ma non-participation ayant été décidée au tout dernier moment, et en raison du manque de temps, j'ai l'impression de perdre la forme et j'ai besoin de me rassurer sur la longue distance, en prévision du BRM400, prévu début mai, l'un de mes deux gros défis de la saison...
Pour cela, une seule solution: enquiller un gros parcours avec distance et dénivelé sérieux. C'est mon objectif aujourd'hui, je joue un peu à quitte ou double: je me lance sur un parcours exigeant en solo et on verra comment tournent les jambes ! Ce parcours devrait me permettre de 'faire un 300' mi/fin avril, dans le but d'être prêt pour le 400 du premier week end de mai, donc.
Sur la route de Thoiry / Montée du Credo au lever du jour
Départ à 6h du matin. Je suis surpris par le poids du vélo. Avec la grosse sacoche, pleine de bouffe, matos de réparation, et prête à recevoir les différentes couches de vêtements que j'enlèverai au cours de la journée, annoncée chaude, je pars vraiment en mode 'longue rando'. Idem, j'ai bien sur les éclairages AV/AR, dont je commence à mieux maîtriser l'installation et surtout, l'utilisation.
Sorti de St Genis, je file via St Jean de Gonville, Péron, Collonges... passage sous le fort de l'Ecluse, et grosse route direction Bellegarde où le trafic commence dejà à s'accumuler; les gens vont bosser à Genève. Le jour s'est levé alors que j'enquille à droite sur l très calme montée du Credo, que Tom m'avait montrée récemment (lire ici). Je mets très rapidement en 34*27 histoire d'épargner les jambes, au vu du parcours prévu. La seule conclusion au sommet est que les sensations ne sont pas au RDV. La descente est vite faite, non sans avoir refermé le maillot à manches longues avant de m'y engager, car ça caille encore.
A Lancrans, ça repart sur une petite montée, puis la descente du pont des pierres, et enfin la courte montée sur le village de Montanges, situé aux portes de la vallée de la Valserine.
J'aime toujours bien la section, bien roulante, jusqu'à Champfromier... mais je sens que je suis un peu trop lourd, et que les pistons ne poussent pas comme il faudrait. A Champfromier, pause minute pour enlever le bonnet, les gants longs, et le maillot manches longues. Et c'est parti pour la belle montée sur Giron, découverte en fin d'année dernière (lire ici).
Cette route est vraiment superbe, et très calme. Comme lors de mon dernier passage ici, le soleil brille fort à travers les arbres, et sur les falaises au-dessus de la route. Rapidement (façon de parler...), je franchis le tunnel, qui marque le sommet de cette ascension. Derrière, courte descente et chouette faux-plat roulant jusqu'à Giron.
A Giron, c'est une belle descente qui m'attend. Prudence quand même, le revêtement est plein de nids-de-poule. Au fond de la vallée, tournant à 180°, et remontée en pente douce sur l'autre versant du vallon. Gros soleil en arrivant à Belleydoux. Beau faux plat sous le soleil pour grimper au Désertin.
Arrivé au Désertin, je met la flèche à gauche sur la D25, et je file direction Oyonnax. Courte montée en arrivant à Viry - le terrain est vallonné. Puis grosse descente super rapide jusqu'à la périphérie d'Oyonnax, où je n'entrerais pas, puisque je tournerais à droite à deux reprises (dont une courte section sur une deux-voies dégueulasse, dont je suis pas mécontent de sortir avant Dortan).
En sortant de Dortan, me voilà au lac de Coiselet, qui était un peu "l'idée" de destination de mon circuit. Un lac plus petit que je ne l'imaginais... mais le coin est joli. Je descends tout le long du lac, section très roulante. Au bout, le seul mini pont qui me permet de passer de l'autre côté est fermé, pour cause de travaux. Tant pis, je passe sous le ruban qui barre le chemin, et hop j’amorce ma remontée de l'autre côté. Non sans avoir fait une courte pause pour quitter surchaussures, jambières, et envoyer un SMS pour dire que ça plane pour moi :)
La remontée du lac côté ouest est beaucoup plus vallonnée ! Passage par Condes, où je fais une courte pause pour remplir les bidons.
Ici commence la montée qui surplombe le bas du lac de Vouglans, et son barrage. Il fait chaud ! Je continue à m'économiser en emmenant du petit braquet.
Le parcours est assez vallonné sur les bornes suivantes, mais il y a aussi un bon bout de descente. Dommage, on ne voit pas le lac de Vouglans qui est juste derrière la colline sur ma droite... enfin bon, je pouvais pas deviner ça en traçant le parcours sur la carte ! Je tombe sur la grosse D470 juste à l'ouest d'Orgelet, mais ne l'emprunte qu'une courte section. Juste après un tunnel, je tourne à gauche pour continuer à suivre cet itinéraire fléché 'route des lacs'. Celui-ci m'emmène tout droit à Pont de Poitte, où un pont enjambe la partie supérieure du lac de Vouglans. Il y a de belles 'marmites' dans le lit de la rivière... j'en connais qui s'y baigneraient bien !
Voila pour la 3è mini pause de la journée - j'essaie de limiter au minimum le temps de pauses cumulées pour voir comment ça se passe. Hop, petite grimpée pour sortir de ce patelin et... zut, je me retrouve sur une grosse route. Allez tant pis, les mains en bas du guidon, le cerveau éteint, et c'est parti. Heureusement, plus loin je trouve le moyen d'éviter cette grosse départementale, surtout que... je m'étais éloigné de ma trace GPS.
Y'en a qui m'ont dit que je ne portais pas assez la tenue Vélogessien... ici, la preuve du contraire !
Encore une bosse à passer avant d'arriver à Clairvaux les Lacs. Pouah ça monte fort... et qu'il fait chaud ! Je mouline sur du tout petit et finis par redescendre dans ce joli petit village, qui borde "le Grand lac"... un tout petit lac ! Je tourne illico à droite, et me rend immédiatement compte que... j'ai un bon vent de face. Aie. Ce vent de sud via signer mon arrêt de mort fraîcheur physique.
La D27, bien vallonnée, m'emmène à Meussia... mais je pioche ! Je n'arrive plus à emmener de braquet digne de ce nom. Oh la la le coup de mou.
Bon, quand c'est comme ça, faut pas tergiverser. S'arrêter, poser le cul quelque part, laisser les pulsations retomber, et manger. Les sandwiches saucisson/comté pris derrière l'église de Meussia vont bien m'aider.
Une fois les sandwiches avalés et les bidons remplis d'eau fraiche, je remonte en selle. Tout ça pour m'arrêter 2km de montée plus loin... fait trop chaud. J'enlève cette-fois le maillot respirant à manches longues que j'ai stupidement gardé trop longtemps. Pause technique, coup à boire, et reprise des opérations.
La D83 sur laquelle je me trouve est tout bonnement superbe. Je n'y croiserai qu'un véhicule 4*4... c'est chouette. La forêt est dense, la route suit un petit ruisseau... vélo-plaisir au RDV.
Arrivé à Etival, où il fait réellement un temps estiv... (euh ok, je m'arrête là), j'embranche sur la D118 à droite. De nouveau plein sud, de nouveau vent dans le nez. Il me casse les pattes... je suis scié. Obligé de retomber sur le plateau de 34 dents, désormais j'y passerai le plus clair de mon temps. En plus c'est vallonné, et le revêtement est jurassien de pure souche, c'est à dire, de qualité plus-que-médiocre. Grr..... je serre les dents.
Me voilà à Crozet. Pas le village situé dans le pays de Gex, ça voudrait dire que je suis arrivé ! Non non, le Crozet qui se trouve au pied du col des Crozatons (aussi appelé col des Crozatiers). Je franchis le village via un mini mur indiqué à 18%, puis vais chercher ce col des Crozatons (altitude 860m) en aller-retour... rapidement fait, il se situe à quelques encablures du village ! Voilà mon 366è col franchi... mais surtout.. le premier 'nouveau' col de 2014. Demi tour là-haut, pour retomber sur Crozet, remplir de nouveau les bidons à une fontaine du village, et reprendre mon chemin.
Belle descente jusqu'à la jonction avec la D146, que je prends à gauche. Direction plein nord = vent dans le dos... ahhhh que ça aide ! Zut, déraillage. Bon, je profite de l'arrêt pour m'enfiler une crème de marrons. Puis c'est reparti. J'avance pas.... pouah que je suis fatigué. Epingle à droite au-dessus de Leschères, j'emprunte la D146e, une mini route perdue qui me donnera droit à de beaux panoramas sur les collines environnantes... et les montagnes du Jura, les plus hautes, encore enneigées, tout là bas au loin, derrière lesquelles je retrouverai le lac Léman dans quelques heures.
Valfin lès St Claude... Ici, je récupère la route qui descend, à fond les ballons, jusqu'à St Claude. Je sais qu'il me reste encore deux belles bosses d'ici: le Haut-Crêt du Jura, puis la montée de la Faucille depuis Mijoux. Alors je vais rouler... à l'économie ! La bonne nouvelle, c'est qu'après avoir lutté contre le vent, il ne me gênera que par intermittences sur la grimpée de Cinquétral, puisque c'est une série de lacets qui m'attend; vent dans le dos, vent de face, de dos, de face...
Je rame un peu dans la montée, mais au moins je sens qu'à ce rythme, je peux aller au bout. La tête a un peu lâché sur les dernières bornes alors je cherche à me changer les idées. La pause à Cinquétral me permet de me verser de l'eau fraîche sur la tête pour faire retomber la chaleur. Je me suis pris un sacré coup de chaud dans cette ascension de 8-9kms qui m'aura paru... bien plus longue ! Et c'est vent dans le dos que je franchis le cap des 200 pitons, lors du long faux-plat jusqu'à Longchaumois. Je ne suis passé ici qu'en décembre 2012, je ne me rappelle que partiellement de cette montée sur la D69e1 vers le Haut-Crêt du Jura. Alors j'y vais doucement...
... comme si j'étais en état de faire mieux :(
Finalement, je ne me souvenais pas si mal de cette ascension. Elle doit faire 7km, et surtout... elle est très irrégulière au niveau de l'inclinaison. Avec le vent de côté, je ne peux pas dire que je l'ai bien passée...
Encore du mini vallon avant Lamoura; je n'ai pas du tout les forces de relancer, alors au pied de chaque mini bosse, je retombe à gauche et prends mon mal en patience. A Lamoura, je trace tout droit... par erreur, car ça me fait plus redescendre que ce que j'avais tracé sur le GPS... que je n'ai pas du avoir la force de regarder ! Remontée direction Lajoux, passage devant le grand vélo (qui est encore plus abîmé que la dernière fois), et traversée de Lajoux. Allez, pour le vent c'est quasi fini pour aujourd'hui, je sais qu'après je serai abrité dans la forêt.
Redescente sur Mijoux... la vue sur la Valserine, que j'ai quittée ce matin, est superbe. Il est rare que le soleil pénètre vraiment fort dans la vallée, qui est fort encaissée. Là, c'est chouette. Mais cette remontée sur la Faucille me trotte dans la tête... comment vais-je bien pouvoir la passer !?
Bon... faut bien y aller... alors sans pause, c'est plus la peine, j'enchaîne sur cette remontée. Compter un peu plus de 7kms avant d'arriver au col de la Faucille... heureusement, il n'y a que 5km de remontée franche, car la fin c'est du faux-plat.
Finalement, cette remontée ne se passe pas si mal. Ai-je enfin réussi à me remettre de mon coup de chaud / déshydratation ? Je sais pas. Je suis content d'arriver là-haut ! Et la vue sur le Mont Blanc est superbe en cette fin d'après-midi.
Petite discut' avec un papi à vélo, qui me propose de redescendre ensemble... il n'en revient pas que j'ai fait dejà 230 bornes depuis le matin ! S'il savait seulement ce que mes copains ont fait du côté des BRM grenoblois en l'espace d'une petite semaine... !
Oh que cette descente fais du bien ! Il fait frais (j'ai remis une couche), la vue sur le Léman est superbe... Arrivé à Gex, je décide de rentrer au plus facile, via Cessy, la bosse de Véraz et Prégnin. Ca y est... la maison est en vue.
Conclusions:
... elles sont nombreuses !
Les points négatifs:
- Le BRM400, je ne l'ai clairement pas encore dans les jambes, ni la tête. Va falloir encore faire du long et du difficile d'ici début mai !
- Parcours intéressant dans le Jura, mais j'ai l'impression de ne pas toujours avoir choisi les routes les plus touristiques/panoramiques en traçant ça sur la carte. Le lac de Coiselet est chouette, mais je n'ai quasiment pas vu celui de Vouglans. Dommage...
- Ce vent... je ne sais toujours pas gérer cet élément... ça me rogne dans la tête puis ça me bouffe les guibolles. Je n'en menais pas large du côté de Meussia, au km155. Autrement dit, sur un parcours de 254km, j'en ai fait une grosse centaine en étant cuit!
Les points positifs:
- Je suis allé au bout. Et franchement, c'était pas une mince affaire au vu du vent à gérer en seconde partie de parcours, et de l'état de forme un peu en berne après 2-3 semaines avec trop peu de sport.
- Plus de 4300m de D+, cela fait partie des parcours les plus durs en D+ 'à la journée' que j'ai jamais fait. Ca, c'est cool. Surtout avec le mulet, harnaché et donc très lourd. A noter que j'avais emmené trop de bouffe (ramenée à la maison) et qu'en dehors des remplissages de bidons aux fontaines de villages, je l'ai fait 100% en autonomie.
- L'année dernière, à la même saison, j'avais fait un parcours un peu comparable avec Didier. Ce que je retiens, cette année, en comparaison, c'est que j'ai fait à peu près la même chose en solo (sans relais = sans abris), ce qui est plus dur dans la tête aussi. Mais par contre, j'étais rentré BIEN PLUS FRAIS l'année dernière.
- Dodecaudax numéro 16... dans la poche.
What next?
- Difficile à dire. J'envisage à moitié, mais sans être décidé (= peu de chances que ça se concrétise) de faire le parcours du BRM300 autour du Vercors en solo au cours du week end de Pâques. Sans placer ce type de "perf", je me vois mal m'aligner sur le BRM400.
- Au-delà de la distance, et de la difficulté, je souhaite aussi continuer à grimper, et sur des parcours courts de vélo-plus-facile / vélo-plaisir. Il est probable que la Barillette et la Faucille me revoient prochainement !