29 mai 2014 - Grand Colombier + cirque des Avalanches
147km en 7h03, D+ 3521m, coef 2,39
Météo: soleil parfois voilé. Glacial le matin, doux en fin de matinée
Après les super sensations en grimpette samedi dernier, je suis motivé pour retenter quelque chose de similaire au niveau ascensions, mais sur du plus long. Et donc forcément, à rythme inférieur. Mais l'idée est la même: accumuler du dénivelé pour voir comment se comportent les jambes et le cardio, et continuer à voir du 'nouveau'. Pour l'occasion, je jette mon dévolu sur le Grand Colombier, que je n'ai jamais grimpé par Virieu-le-Petit (côté le plus court, et donc aussi le plus pentu), et sur le Cirque des Avalanches, au départ de Champfromier, pas très loin de Bellegarde sur Valserine. J'avais au début prévu de finir par le col des Menthières, mais finalement je ferais l'impasse vu l'état des jambes après les deux gros morceaux du matin !
Puisque je doit être rentré avant 15h à la maison, départ matinal obligatoire ! Après même pas 4h de dodo, le réveil me tire difficilement du lit à 4h. A 4h40 je quitte la maison en voiture avec le vélo dans le coffre. A 5h20, je suis garé à Pierre Blanche, au-dessus de Bellegarde, et déjà en selle. La mauvaise surprise c'est que ça caille à fond. 7° au mercure, ça me force à emporter un kway à manches longues et donc, un mini sac à dos, dont j'avais prévu de me passer, mais emporté dans la voiture 'au cas ou'... bien m'en a pris !
Au moins je ne me caille pas trop longtemps au départ, puisque je commence par la belle ascension du col de Cuvéry, qui mène au plateau du Retord. Je ne l'ai grimpé qu'une fois celui-là, et j'en garde un bon souvenir... route isolée, pas trop de pente... bon alors, la chaussée est très granuleuse, mais bon je ne fais pas la fine bouche ! Je suis déjà chanceux d'être à vélo aujourd'hui !
Et comme c'est jeudi de l'ascension... ascendons les amis, ascendons.
Evidemment, y'a pas un chat sur les routes. Je suis doublé par une voiture... puis plus rien pendant environ une heure. Sympa !
Ca y est, je suis réchauffé, je peux ouvrir le coupe-vent sans manches, en roulant. Plus haut, les pourcentages me semblent plutôt plus faibles. Mais le gain est annulé par la qualité du bitume qui se détériore. Les jambes ne me semblent pas super, mais en même temps je commence par monter un col, y'a mieux comme début d'itinéraire... j'ai pas eu le temps de vraiment m'échauffer.
Plus haut, youpi, le soleil commence enfin à dépasser les collines à l'est, et quelques rares sections sont ensoleillées. C'est limité quand même. Puis hop, voilà l'arrivée au plateau du Retord, et avec, le franchissement du col de Cuvéry (altitude 1178m). Pause technique, puis j'enfile le kway à manches longues pour la courte descente, ainsi que les longues sections de faux plat descendants, à venir. Mais qu'est-ce-que j'ai froid !!! Pas surprenant... un petit coup d'oeil au compteur m'annonce 4° ! Et dire que je n'ai ni gants longs, ni bonnet, ni surchaussures... et que je suis en court en bas. Brrrrrr.
La suite, c'est une longue série de faux plats, principalement descendants. Ca roule fort, mais ça caille fort aussi. Brrrr je ne m'attendais vraiment pas à ça aujourd'hui. Passage à proximité du col de la Cheminée, puis descente sur le Petit Abergement, Ruffieu, où j'enquille à gauche directement. Descente, remontée, hésitation sur la direction à suivre...
Avant Brenaz, grosse côte, courte mais grimpante. Puis traversée de Lochieu. Peu après, me voilà à Virieu le Petit.
Brénaz.
Bon ben voilà, maintenant va falloir s'accrocher fort au guidon, car le versant du Grand Colombier le plus exigeant, c'est bien là qu'il commence !
Compter un peu plus de 7kms de montée... mais attention, les pourcentages sont réellement sérieux ! Après 2-3 lacets, ça part sur du 17%. Puis ça "replate" à 13%. Puis après un lacet sur la gauche, c'est parti pour la 'world famous' section à 19%. Mais attention, je ne la connaissais pas... avant d'aller taper dans le 19%, il y a une longue ligne droite à 17%.... vive les petits braquets ! J'aurais tout fait sur le 30x28 de toutes façons... c'est une évidence !
Croyez-moi sur parole... ça grimpe comme pas possible, là !
Puis doucement, la route retombe entre 13 et 15%... mais le coeur bat tout ce qu'il peut dans les tempes ! Ouah faut vraiment s'accrocher. Je roule à moins de 7kmh... ahah.
Puis enfin, voilà le carrefour avec le versant de Lochieu, au niveau du col de la Selle (altitude 1175m). Je peux respirer un instant en pédalant tout doux sur une section moisn exigeante. Le plus dur est derrière moi !
Mouais... le replat dure pas bien longtemps. Mais ça, je le savais, puisque j'étais redescendu par là, la seule fois où j'ai grimpé le Grand Colombier, en 2012 avec Franco & Cricri...
Puis suite à un lacet sur la gauche, voilà la longue ligne droite, qui mène à l'avant dernier lacet ! Mais qu'elle est longue ! Les pourcentages restent bien costauds, et avec un brin de vent dans le nez, c'est pas fastoche.
Pfiou, le dernier lacet est derrière moi. Sur ma droite, panorama à 200°, gros ciel bleu. Surtout... profiter du moment ! Puis voilà le sommet, après un virage à gauche: me voilà au col du Grand Colombier (altitude 1500m).
Oh bah, zut, y'a plus le panneau du col ! Tant pis, faudra faire sans.
Rha la la, quel panorama ici. Bon, y'a trop d'humidité dans l'air, et on est à contre jour, pour voir les Alpes et le Mont Blanc. Mais ça donne, quand même ! Notamment l'effet de la descente du Grand Colombier qui 'plonge' dans le lac du Bourget !
Bon allez, je mets le K-way, et c'est parti pour une descente ultra prudente. Ca descend tellement fort ! Et puis la chaussée n'est pas très bonne, ça secoue dans tous le sens. Je fais une mini pause photo à mi-descente histoire de me décontracter le dos et les mains... à forcer d'agripper les freins, j'ai les mains douloureuses !
Me voilà à Anglefort, où je vais récupérer le parcours qu'on avait emprunté sur le BRM400 en 2013, sur les quelques 21km à venir... une fois de plus, souvenirs, souvenirs...
Mais c'est aussi la section de mon itinéraire la moins fun aujourd'hui. En gros, un très long faux plat sur une route où il y a parfois un peu de trafic. C'est plus le côté 'long faux plat' qui me fait peur car j'ai du vraiment 'taper dedans' pour me hisser jusqu'au Grand Colombier, et je ne veux pas trop griller encore de cartouches à ce stade de la sortie, sinon je devrais annuler la seconde boucle prévue depuis Bellegarde, qui se veut très grimpante.
Donc j'enlève le k-way, je met les mains en bas du guidon, et j'essaie de tenir un bon rythme de 20kmh tout du long. En prenant garde de bien mouliner; je suis dans le même état d'esprit que sur le BRM 400 du début du mois, à savoir, il faut que ça avance bien, mais interdiction de se griller.
La D992 puis la D991a m'emmènent de manière très rectiligne à Chatillon en Michalle, via Gignez, Etranginaz, Orbagnoux, Chanay, l'Hopital, Injoux Génissiat, puis Billiat. C'est là que je fais la pause sandwich, auprès de la fontaine où je savais que je pourrais remplir les bidons. Il est 10h alors que je reprends mon chemin, après 5 bonnes minutes de pause.
Reprise des opérations, je redouble le couple de cyclotouristes croisés à la fontaine de Billiat, repartis avant moi, et après deux bons bout de ligne droite, je traverse Chatillon en Michalle et enquille à gauche sur la route de Nantua. Section sur route très passante pour le coup, mais c'est pas long, et en faux plat descendant, ça roule à 35kmh sans forcer.
Puis je tourne à droite quelques bornes plus loin pour grimper dans le sens opposé, sur le versant opposé de ce vallon étroit, direction Montanges... une route découverte en compagnie de Thomas il y a deux mois (lire ici).
La montée n'est pas très longue, compter peut être 3.5km. Et la pente est douce (5%, 7% max sur courtes sections). Ca passe bien, et bientôt je traverse Montanges. Oups, quelques nuages gris commencent à s'accumuler sur le Jura, zut.
Je double un duo de cyclo à la sortie de Montanges, et file sur Champfromer, où commence la deuxième gros morceau de la journée: l'ascension du Cirque des Avalanches (ou 'Belvédère des Avalanches'), une montée coriace, pentue, sur route de forêt extrêmement isolée (et pas toujours en bon état), qui fait partie des Challenges Big, pour ceux que ça intéresserait. Didier m'a assuré que c'était du costaud, je ne serais pas déçu.
A la sortie de Champfromier, je prends à gauche. Via un petit raccourci à 17%, sur impasse, avec une mini barrière au bout. Puis je récupère la route principale, encore en bon état à ce stade.
Dès que la pente s'élève à 13-14, puis 15%, les jambons n'arrivent plus à appuyer sur les pédales. Je flanche vraiment. Ma glycémie doit être un peu limite alors vite je m'enfourne un gel sucré/glucidé.
A ce propos: j'ai été contacté récemment par un blogueur et une marque de produits d'alimentation du sport. Ils ont mis au point cette chouette infographie sur 'comment se nourrir'... et je trouve que c'est assez bien fait, à diffuser !
Ils m'ont envoyé un échantillon de poudres, gels, barres pour le sport, et même si je n'en utilise que très rarement (aujourd'hui, c'est seulement la 4è fois que je prends un gel de ma vie !), celui-là m'aura sauvé la mise. 5-10min d'effort plus tard, je me sens mieux. Alors attention, ce n'est pas un coup de baguette magique ! Mais utilisé à bon essient, ça peut faire la différence. Et de fait, je devais avoir une glycémie basse, car peu après, de nouveau le cardio semble tourner comme il faut, et il ne m'empêche plus d'appuyer comme un beau diable sur les pédales. Alors bon, je ne m'enflamme pas, je ne suis guère qu'à 6-7kmh... mais c'est moins à l'agonie, plus en "gestion". Je me pose parfois la question de savoir si prendre ce genre de produit pas 'naturel' est bon pour la santé... mais en même temps, on pourrait aussi rétorquer que ne PAS en prendre dans un cas de glycémie basse n'est pas très prudent non plus... donc voilà, à vous de vous faire votre propre opinion.
Le reste de la montée me semblera plus abordable... même si extrêmement exigeante. La zone franchit une zone d'éboulis (ne pas rester là pour pique niquer... on est ici à ses risques et périls). Plus haut, me voilà devant une stèle à la mémoire d'un résistant exécuté a cours de la seconde guerre mondiale... le Jura, une autre zone du maquis... que je connais peu.
A partir de cette stèle, la route semble 'replater' à en-dessous de 12%, avec pas mal de passages à 11%. Nan mais sérieux, ça semble presque facile, après m'être enquillé tant d'hectomètres à +12% !
Mais j'ai pas dit que c'était FACILE hein, attention... personne ici ne dira jamais que c'est une montée facile :)
Et enfin, 200m de tout droit le long des falaises plus loin, me voilà au sommet ! Youpi.
Comme c'est beau ! Le panorama sur la gauche est purement hallucinant ! Parfaite vue sur le belvédère des Avalanches. Je sais que la superbe route entre Champfromier et Giron est là, quelque part, juste en dessous, mais je ne l'ai pas vue. Je poursuis mon effort sur une section finale dans les bois, en faux plat montant, puis descendant, jusqu'à me trouver face à deux chemins non bitumés. La route s'arrête ici, mais pour ceux que ça intéresse, il y a possibilité de pousser le vélo (ou bien sur passer en VTT) pour retomber sur la MAGNIFIQUE D48a que j'avais empruntée en octobre dernier (lire ici).
Demi-tour, puis redrescente sur Champfomier. Prudamment car entre les pierres sur la route et les gouttières en travers de la chaussée pour écouler les chutes d'eau... c'est casse-gueule !
Et arrivé en bas, en ressortant de la forêt, zut voilà qu'il fait très gris... il pleut même 2-3 gouttes. La vallée de la Valserine, dont j'entre dans l'embouchure direction Chézery-Forens, est vraiment prise dans la grisaille.
Je me tate... vais-je aller faire la dernière grimpette prévue aujourd'hui, le col des Menthières ? Est-ce que j'ai le temps avant mon RDV de fin d'aprem ? Oui. Mais ça me ferait rentrer un peu 'juste'. L'ai-je encore dans les pattes ? Oui. Mais en allant vraiment 'taper dedans'... je n'arriverais à me hisser là-haut sans finir au mental. Et justement... bah... j'ai plus trop envie... je sais que j'ai déjà une belle boucle derrière moi, alors une fois n'est pas coutume, ma gourmandise va s'arrêter là, et je décide de rentrer au plus court.
Pour celà, je descends tout d'abord à Chézery. Dernière hésitation au pied de la montée des Menthières... mentalement en arrivant là, je me dis 'si elle fait moins de 6km j'y vais, sinon je laisse tomber, et je reviendrais une autre fois, plus frais'. Or, elle fait 9km cette montée ! Bah allez... pas de regret à avoir.
Ca commence ici... promis, je reviendrais.
Du coup, il ne me reste plus que la remontée du bout des gorges de la Valserine, en suivant le chemin inverse du BRM 400 de 2013, puis retomber sur Confort, Lancrans, et Bellegarde sur Valserine. Me sachant presque arrivé, j'en remets un ptit coup, histoire de me finir les jambes.
Une fois Lancrans derrière moi, c'est descente à fond sur le haut de Bellegarde... il ne me restera plus qu'à faire la courte remontée sur Pierre Blanche et pis c'est fini.
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