1er aout 2014 - Vadrouille jurassienne
224km en 9h44, D+ 3601m, coef 1,6
Météo: t° très lourdes, soleil voilé
Après un mois de juillet au ralenti avec seulement 433km parcourus, le mois de juillet le plus léger depuis que je fais du vélo, principalement pour cause de boulot prenant, me revoilà à la maison, et en selle ce vendredi 1er aout. A l'occasion de la fête nationale suisse et du jour ferié qu'elle occasionne, j'ai une belle et longue journée devant moi.
Le mois d'aout sera encore assez léger niveau vélo, j'ai donc en tête de boucler un parcours de +200km. Pas envie de refaire le tour du lac Léman comme le mois dernier, c'est donc sur le Jura que me projette.
Une belle boucle étirée en gros entre Bellegarde sur Valserine et Mouthe, dans le Doubs; un parcours de moyenne montagne, accidenté mais avec assez peu de pentes méchantes. La difficulté tiendra surtout dans ma capacité à retrouver la forme, surtout sur longue distance, après 3.5 semaines où je n'ai pu glisser... que 4 séances de home trainer, et aucune en extérieur !
Y'a de la bosse, y'a de la distance... c'est une reprise des activités en bonne et due forme.
Départ à 7h de la maison. J'ai tablé sur 11h de route en tout, je m'attends donc à rentrer autour de 18h, large avant la nuit, pas besoin d'éclairages. Dans le sac à dos: bouffe, bouffe, bouffe.
Le départ est classique: Thoiry, St Jean de Gonville, Collonges, Farges. Passage dans le tunnel sous le fort l'Ecluse, puis remontée juste derrière. Pas mécontent de quitter le gros trafic après Léaz, en tournant à droite sur la route du Credo. 15° au thermomètre, idéal pour grimper.
Je suis ici pour tuer le chat noir; c'est mon premier passage après ma chute ici à vélo il y a 2,5 mois. La montée passe vite finalement. Et me voilà sur les lieux du crime.
L'arme du meurtre, ce tuyau noir, placé en plein virage en travers de la chaussée, en descente, n'est plus là. Mais plus haut. Il a essayé d'échapper à la justice en fuyant. Son compère n'est pas loin non plus, ils sont désormais deux à rendre cette section de route infréquentable. Mais pris en montée, ça va mieux. No souci. Bientôt, me voilà en haut de cette route du Credo. Descente prudente jusqu'à Lancrans, où s’amorce la montée suivante.
A Confort, je tourne à droite direction la petite station de ski des Menthières. Compter 8,5km de montée sérieuse, pour environ 560m de dénivelé... mais surtout, 5,5 premières bornes à un 8% très régulier. Cette route est très isolée et calme...
...théoriquement. Car, pas de bol 'ils' sont en train de refaire la chaussée. Résultat, je me trouve sur une route gravilloneuse au possible, zut. Pas du tout agréable. En plus, je reviens doucement sur un énorme engin de chantier qui roule à 10kmh. Je le double, mais je mettrais longtemps à le distancer réellement pour de nouveau profiter au moins de la paix des lieux, plutôt que d'entendre cet énorme vroummmm qui me casse les oreilles.
Dans un lacet à gauche, différents engins et travailleurs DDE sont massés, ça y est je vais enfin être au calme. Et la route devient moins gravilloneuse... seulement, ils ont deja du faire une 'première couche' de revêtement, et c'est encore pire: des gros graviers bien collés à une sous-couche de bitume collant, il me faudrait presque un vélo cyclocross ! Beurk.
J'émerge enfin de la forêt, et le revêtement deviens meilleurs. Et la route replate presque. Enfin, du moins, ça se calme. Y'a même un bout de faux plat descendant, avant d'arriver au pied de la station de ski. Dernier coup de cul non négligeable, et me voilà au col de Menthières (altitude 1128m), mon 395è col franchi.
Pas besoin de m'arrêter au sommet pour remettre une laine, il fait frais mais c'est pas méchant. La descente est bien plus jolie de ce côté; ce col serait à grimper de ce côté là, c'est bien plus intéressant. J'avais prévu de le faire il y a deux petits moi, avant de tirer au plus court pour cause de fatigue avancée, suite aux montées exigeantes du Grand Colombier et du Cirque des Avalanches.
Descente sur Chézery Forens
Superbe arrivée sur Chézery Forens, dans le soleil du matin, et parmi les vaches. Pause à la fontaine du village pour remplir un bidon, et c'est parti pour la très longue remontée de la vallée de la Valserine. Compter quasiment 30 bornes de montée en pente (certes douces depuis ici ! Voilà qui me rappelle le BRM400 en compagnie des copains Franco & David en 2012...
Ne pas oublier de s'alimenter ! Je mange ici déja un second ptit bout depuis le départ. Et j'essaie de mouliner au mieux. Mais n'ayant plus la caisse d'il y a un mois après ce mois de juillet tronqué, les cannes ne poussent pas super sur les pédales.
Lélex, les 7 Fontaines, puis enfin Mijoux. A noter à Lelex: des panneaux de pub pour le tour de l'Ain; les pros passeront ici le 15 aout ! C'est T.Pinot, fort de son TDF 2014, qui tient la place belle sur les affiches...
Mais à Mijoux, l'ascenson n'est pas finie - je tourne à gauche non pas direction Lajoux comme sur le BRM400 en question, mais direction l Tabagnoz via le golf de Mijoux. C'est une belle section de route, calme. OK le revêtement ne rend pas bien, mais que c'est beau. Car ici la vallée s'ouvre vraiment, avant de se refermer au niveau du Tabagnoz, au sommet de la vallée de la Valserine, où l'on rejoint la route qui relie le col de la Faucille aux Rousses.
Pas mécontent d'arriver au Tabagnoz, le coeur peut enfin retomber dans l'effort. La section qui suit, je la connais par coeur. Et ce que je retiens avant tout, c'est la qualité déplorable du revêtement ici. Ca saute, ça ne rend absolument rien, c'est vraiment moche. Je me fais doubler de très près par un cyclo qui tire la gueule et ne daigne pas dire bonjour (effet TDF, encore ?!), puis enfin arrive la section qui descend. Bientôt, me voilà aux Rousses. Coup de frein derrière ce con au volant qui ne sait ni utiliser ses clignotants, ni.. où il va. Puis descente à fond sur la N5 jusqu'à Morez.
Ca file vite, et à Morez débute une autre longue montée. D'abord, resortir de Morez, pour ensuite tirer à droite direction Bellefontaine. C'est une section de route que j'avais pris en A/R en octobre dernier, pour aller chercher les '3 commères' et le col de la Bucle. Sauf qu'aujourd'hui, après la section très grimpante jusqu'au niveau de l'entreprise des Signaux Giraud, je continue tout droit.
Attention: portion de route inconnue à ce jour :)
Cette section, je la trouve très casse pattes. Ou alors suis-je déjà cassé ? Ici aussi, compter 10 bornes de montée irrégulière, mais en pentes douces. Franchissement d'une série de petits villages.
Arrivé à Bellefontaine, tout me pousse à faire la pause. J'ai un peu faim, je trouve une fontaine pour faire un plein de bidons dont j'ai grand besoin, et surtout, j'ai CHAUD ! Et les jambes piquent sérieusement... déjà. Après vérification sur le téléphone (je n'ai pas de compteur vélo, seulement le GPS dans le sac à dos), ça fait déjà 5h que je pédale... il est temps de faire une première pause pour respirer.
Je mange un sandwich assis à même le sol devant l'église de Bellefontaine. Et je réalise à quel point j'ai les gambettes et le dos en feu. Ouille.
8 minutes de pause, il est temps de repartir. Ouf, le palpitant a pu retomber dans les tours, ça va mieux. Bon, les pistons ne poussent pas super, mais je peux faire avec. Me voilà bientôt au sommet de cette longue montée, au niveau des lacs des Mortes (qu'on ne peut malheureusement pas voir depuis la route).
Désormais, c'est tout droit dans la vallée. Je réalise que j'ai un peu de vent de face - zut, je m'en serais bien passé.
Y'a pas foule sur cette D46 ! Et aucun cycliste... bizarre. Franchissement du village de Chapelle des Bois, puis ça continue de manière très rectiligne, vent dans le nez, mains en bas du guidon, à faible rythme. Mini montée en laissant un centre de chiens de traîneaux sur ma gauche, puis ça descend un bout. En bas, un 'parc polaire' à animaux est indiqué sur ma droite; mais je poursuis tout droit. 'Parc polaire', pas étonnant, quand on sait que je suis tout proche de Mouthe, la commune célèbre de la "petite Sibérie" française !
Arrivée en descente à Chaux Neuve, où est attablé un groupe ENORME de peut être 40 cyclos, tous d'orange et noir vêtus. Je tourne à droite en suivant la direction de Mouthe sur la D437. C'est encore assez rectiligne ici.
Passage par le mini village typiquement doubiste/jurassien (comprendre: une seule rue principale traversée par la départementale, avec maisons anciennes alignées des deux côtés de la chaussée) de Petite Chaux, où je fais la pause à la fontaine pour remplir les bidons. Il fait chaud et il faut absolument continuer à s'hydrater.
Un nom de rue relativement inhabituel dans ce patelin...
Et après quelques bornes, me voilà à Mouthe ! Youpi, je sais que je me trouve à l'extrêmité nord de mon itinéraire, et j'amorce donc ma redescente vers le sud-est.
... euh, la 'redescente' commence par une belle montée, celle vers le col de Landoz-Neuve. Première fois que je monte par là, c'est chouette à travers les bois. Ca sent la forêt et la route est finalement relativement calme.
Bon, faut partir tout doux là-dessus car j'ai les jambes en mode "sécurité", là, je suis cramé.
Cette montée n'est pas pentue, mais à ce stade de la journée, 9 bornes de grimpée, c'est dur ! Et qu'il fait LOURD, en plus..
Je joue au chat et à la souris avec un camping-car qui n'arrête pas de faire des pauses après m'avoir doublé... je comprendrais plus haut qu'ils cherchaient un bon coin pour faire la pause apéro ou pique nique, puisqu'ils sortiront la table dépliante à l'ombre de leur engin.
Une grosse cylindrée à deux roues me double en pétaradant, avant de mettre un coup de frein; le mec prend le panneau du col de Landoz Neuve (altitude 1260m) en photo; pas besoin de pédaler pour remplir la boite à souvenirs !
Tricheur, va.
Arrivée au col ! Et entrée en Suisse
Allez hop, d'ici ça file vite direction Le Pont, le village situé à l’extrémité du lac de Joux. Sauf que moi, je n'oublie pas de tourner à droite sur le bout de route forestière emprunté avec Didier à l'occasion d'un raid magnifique en 2013.
Ce bout de route isolée est vraiment magique. Mais surtout, il m'évite de retomber au niveau du lac de Joux, je m'épargne donc un bout de remontée, et à ce stade de la journée, c'est un vrai plus !
Au niveau du Sechey, je retrouve la route principale qui longe le lac de Joux sur son bord nord; mais une petite colline nous en sépare, on ne peut donc le voir d'ici.
Je profite de la décoration en rouge, rouge, rouge, des villages traversés. Il faut dire que si je peux rouler ce vendredi, c'est parce que c'est jour férie pour cause... de fête nationale Suisse ! Et les villages arborent tous de nombreux drapeaux à la croix blanche sur fond rouge, quand ce n'est pas une enfilade de petits fanions aux couleurs des 26 cantons suisses. Super chouette. Ça roule bien entre Le Lieu et Le Chenit.
Petite déviation pour cause de 'manifestation' (petite info: en Suisse, chaque événement, fête, brocante, etc est clairement indiqué de panneaux "manifestation" à son entrée, pour éviter tout accident ou quoi), je tourne à donc à gauche pour aller jusqu'à L'Orient, et reprendre la bonne direction, sud-ouest jusqu'au Brassus.
Bon, ici faut lâcher le reste des forces, si toujours il y en a. Car c'est l'ascension du col du Marchairuz qui m'attend, par son versant le plus irrégulier et le plus difficile.
La base de cette montée est la section la plus difficile, je le sais. Je peux donc espérer la passer 'comme on peut' avant de finir tranquillou sur le sommet, moins difficile. Seulement, avec des sections à plus de 12%, je suis à l'arrêt. Et n'oublions pas, je suis en 34x30 au plus petit sur le Specialized compact, puisque mon Scott Carbone (triple) est encore en SAV Scott en attente de nouvelles sur le cadre fortement abimé :(
Et donc, il faut s'employer. Je dois rouler à 6kmh, je suis MORT. Mais l'image que je retiens surtout, c'est surtout mes bras et jambes qui luisent; je transpire tout ce que je peux, il fait réellement LOURD. Pas 'chaud' à proprement parler, juste lourd. Y'a plus un brin d'air et je lutte contre la pente pour me hisser jusqu'au replat salvateur, à mi-ascension.
Au fond, le lac de Joux. La route ici est un monstre de pente.
Le replat, m'y voilà enfin. Allez, c'est presque gagné. Car, je le sais, c'est la dernière ascension de la journée ! Après le replat, il faut encore se coltiner une forte pente, mais ça ne dure pas, avant le lacet à droite qui annonce le dernier 1.5km environ, avant le col du Marchairuz (altitude 1447m). Point culminant de la journée.
Pfiou, pas mécontent d'y être. Après la pause photo, c'est partiiiii dans la descente, très roulante, jusqu'à St George. Puis en prenant à droite, direction Longirod, je poursuis mon bonhomme de chemin tranquillement. La pente est désormais moins forte en descente, mais ça file quand même.
Derrière, les traversées de villages s’enchaînent: Longirod, Marchissy, Bassins, où je fais une pause à la fontaine du village, puis Genolier, Givrins, Gingins, Chéserex, passage devant le hameau au nom qui me fait toujours rire 'Tranchepied', puis ENFIN la frontière et le retour en France après Crassier.
Le retour se fait sans histoire via Divonne les Bains et les petites remontées qui suivent, Grigny, Tutégny, un mini bout sur l'axe Gex/Genève avant de prendre à droite "à travers champs" via Brétigny, Véraz et Prégnin.
Saint Genis Pouilly, m'y voilà.
Quelle sortie. Rarement cette année ai-je eu tant de douleurs dans les jambes. Mais voilà vraiment une belle visite touristico-sportive du massif du Jura, donc j'ai parcouru une belle distance de sud en nord !
Conclusions:
- Un nouveau col dans la besace.
- 4èsortie la plus longue de l'année !
- Me revoilà en selle après un mois de juillet tronqué. Cependant, j'ai maintenant plus envie de sorties courtes et grimpantes en prévision de sorties montagneuses à la fin du mois. Vive les minitours d'après-taf le soir...