15 aout 2014 - 400ème col sur les pentes du Pas de Peyrol
120km en 5h25, D+ 2324m, coef 1,93
Météo: froid, averses glacées et mouillantes, éclaircies
A occasion particulière, journée d'exception !
C'est aujourd'hui que j'ai prévu de franchir mon 400ème col, et pour fêter l'occasion, je me suis tracé un p'tit parcours tiré de derrière les fagots qui m'emmènera fêter ça au sommet de ce qui (après un rapide coup d'oeil au site cols-cyclisme) semble être le second col le plus haut de tout le Massif Central (après le col de Pierre sur Haute, au-dessus du col du Béal): le Pas de Peyrol (ou Puy Mary).
Un simple coup d'oeil à la liste des coureurs pro qui sont passés en tête là-haut à l'occasion du tour (Bahamontès, Van Impe, VIrenque...) me donne la preuve qu'il s'agit d'une des montées 'sérieuses' du centre de la France. D'ailleurs, en 2011 c'est Voeckler qui était passé là-haut en tête avant de s'emparer du maillot jaune... c'était la 'grande année' Voeckler, celle où il s'accrocha au maillot jaune à travers les Pyrénées et jusqu'à l'étape historique remportée par A.Schleck au sommet du Galibier, où je me rappelle encore la course poursuite de Voeckler où il conserva son maillot jaune pour quelques secondes... avant de le perdre pour de bon sur les pentes de l'autre versant du Galibier le lendemain !
Voilà pour la partie historico-sportive... moi je ne suis pas là pour faire la course mais pour découvrir cette région que je ne connais pas, sur un parcours qui se veut 'fun': grimpant, mais pas trop long; Je dois donc pouvoir le passer à bon rythme, sans trop piocher.
Etant sur le chemin des vacances, direction le Périgord, je peux même me permettre de faire un itinéraire 'linéaire' (ce qui s'oppose à une 'boucle'); je pars de Massiac et terminerais à Saint Martin Valmeroux, ce qui sur la carte, représente une traversée du Cantal presque entière d'est en ouest.
8h30, après un ptit dej en famille, je monte en selle. Traversée de Massiac, et à la sortie du village je tourne à droite sur la D21. Celle-là, je vais la suivre un moment...
Comme prévu, ça monte dès le départ. Il fait frais et il y a du soleil, mais les routes sont très humides, à la limite du mouillé.
Arrivé sur un plateau, je dois me coltiner un gros vent de face. Aie - ça gave un peu car je sais que cette D21 est très rectiligne pendant un bon moment. Derrière moi, ciel bleu et soleil qui chauffe le dos. Devant moi, la grisaille, bien sombre, semble capturée par le sommet des puys, Zut, j'ai l'impression que je fonce tête baissée dans l'orage.
Mains en bas du guidon, cerveau éteint... c'est dur de pédaler fort contre le vent comme ça. Et pourtant, je rame.
Ca continue à alterner entre faux plats montants et courtes remontées plus pêchues. Dont notamment celle qui me fait entrer dans le village Le Bru. Un truc saisissant ici; les villages faits de chouettes maisons paysannes, typiques, faites de grosses pierres 'de taille'.
Après Le Bru, le ciel s'assombrit encore plus... je passe devant une série de quelques énormes éoliennes, avec un gros gros vent de face. Puis c'est la pluie qui commence. Routes détrempées, averse qui fouette le visage; en 5 minutes, je suis trempé.
Puis de fil en aiguille, me voilà au premier col du jour: le col de Baladour (altitude 1207m).
La pause photo est rapide; ça mouille ! Je mets vite les manchettes et le k-way, et je repart.
... pour tout de suite embrancher à droite sur la D9, pour aller chercher le col de la Croix de Baptiste (altitude 1229m), en aller-retour, sur une courte bosse.
Demi-tour, puis je continue direction Allanche. Ce qui consiste en une belle descente complètement caillante. Le village est de nouveau fait de jolies maisons toutes de pierres baties. TYPIQUE?
A la sortie d'Allanche, la pluie se calme, puis finit par s'arrêter pour de bon. Après une petite remontée, la route devient plus plate, et rectiligne. heureusement, une petite forêt va m'abriter du vent de face pendant un ptit moment.
Je fais une pause pour quitter le k-way, baisser les manchettes. Et me voilà déjà au col de Montirargues (altitude 1139m).
Une petite averse mouillante plus loin et une descente sur le hameau de la Gazelle, à proximité du lac du Jolan, et je tourne à droite sur une route plus passante: la D3.
Ici, le revêtement est bien meilleur, et c'est assez plat: je peux remettre un peu de rythme. Ouah que ça file dans ces conditions... faut aussi dire qu'ici, j'ai le vent de 3/4 dos !
Petit faux plat montant, le panorama des puys se découvre sur ma droite. Vue époustouflante, c'est vert, les montagnes sont arrondies, l'ambiance est à l'humidité.
Avant d'aller traverser le village de Dienne, je reste un moment sur la D3, pour aller chercher le col d'Entremont (altitude 1210m); en aller-retour. Oh, rien de bien méchant comme côte... plutôt une cotelette, dévorée en 5 grosses minutes.
Demi-tour, passage par Dienne, où débute pour de bon l'ascension du Pas de Peyrol. Au début ça ne monte pas très fort, je peux emmener un peu de braquet; les sensations sont bonnes même si je ne vole pas exactement sur le bitume, avec mes 86kgs et mes jambes de cyclotouriste.
Après quelques bornes de montée, le pourcentage est légèrement plus 'montagnard', je mouline petit. Puis cette D680 m'emmène au niveau de l'embranchement avec la D62. Deux minutes de montées en aller-retour, en mettant entre parenthèses quelques instants la montée du Pas de Peyrol, et me voilà au niveau du col de Serre (altitude 1335m).
Puis demi-tour et retour sur la route principale du Pas de Peyrol. 5 bornes de montée restent, à peine. Seulement, les 2 dernières sont indiquées à 9,4% de moyenne ! Une fin monumentale pour une ascension coriace sur des montagnes 'anciennes', et donc généralement moins grimpantes que les Alpes ou les Pyrénées, par exemple !
A environ 2 bornes du sommet, m'y voilà justement. Franchissement du col d'Eylac (altitude 1375m), et c'est à partir d'ici que ça pique franchement. Les pourcentages sont assez sérieux, de fait !
La route est inondée par moments - c'est dire la quantité d'eau qui a du tomber ces dernières heures !
Quelques VTTistes descendent, mais je ne croiserais... qu'un cyclo 'route' de la journée ! Étonnant. Bon OK, la météo ne se prête peut être pas beaucoup au pédalage aujourd'hui. Mais quand même !
L'arrivée au sommet est superbe !
Brr qu'il fait froid là-haut... 5° + du vent.
Je pose le vélo contre le panneau 'Pas de Peyrol' (altitude 1588m), le temps d'enfiler de nouveau deux k-ways (dont un sans manches), l'un sur l'autre. Encore quelques photos à la va-vite et je file dans la descente. La D17, empruntée en descente, va se révéler très tournante, et aussi très pentue ! De fait, Eric m'avait indiqué par message interposé que ce versant était plus exigeant que celui que je viens de grimper.
Rapidement, passage au col de Redondet (altitude 1531m); on ne fait pas "plus col" que ça... il se situe sur une sorte de pointe, la pente des deux côtés est importante !
Puis ensuite, c'est la loooongue descente qui m'attend, jusqu'à Mandailles Saint Julien. Seul souci, je me trouve coincé derrière des voitures qui n'avancent pas bien vite. Mais impossible de les doubler en toute sécurité, tant pis, je vais bouffer du patin de frein derrière elles !
Après Mandailles Saint Julien, la route se transforme en faux plat descendant. Mais entre les graviers qui recouvrent la route, la pente moins forte et le vent de nouveau de face, ça n'avance pas bien vite. Ce passage n'est pas bien fun.
Après Saint Julien de Jordanne, voilà le tournant à droite sur la toute petite D59. Ca descend jusqu'à un joli pont de pierre, avant de remonter illico. Ca pique les jambes... voilà au moins 40min que je n'ai plus eu à vraiment appuyer sur les pédales, je réalise que ça commence à piquer.
Un bout de montée bien pentue plus loin, passée sur le 34x30 (parce qu'y'a pas mieux !), et me voilà à un carrefour: c'est ici que se situe le col de la Croix de Cheules (altitude 910m). La pluie recommence; zut.
Me voilà sur une route de crêtes, la D35... mais je ne vois pas en quoi elle s'appelle route des crêtes ! Ça monte encore assez longtemps, sous ce qui commence à ressembler à un déluge ! Je ressors le K-way une ènième fois, et je le remets en roulant cette-fois ci.
Puis ça se calme un peu, autant au niveau de la pente, que de la pluie. Et avant que j'ai eu le temps de dire ouf, y'a même un peu de soleil. Chouette. Ça fait des volutes de vapeur sur la route qui commence déjà à sécher.
Une fois le col du Bruel (altitude 1020m) passé, la montée se poursuit en pentes douces, à travers la forêt.
L'arrivée au col de Legal (altitude 1231m) est longue compter 5 bornes; les jambes piquent bien. J'ai un peu l'impression de ramer. Mais m'y voilà. Maintenant, c'est la descente !
Descente gravillonnée; j'ai beau rouler tout doucement, j'ai l'impression de perdre de l'adhérence à deux reprises. Petites frayeurs semi-contrôlées, on va dire. Puis en fond de vallée, faux-plat en descente avant une dernière petite bosse jusqu'au col Saint Georges (altitude 952m), où un couple de cyclotouristes bien chargés et harnachés fait la pause en tendant une bâche pour se faire un abris et manger... ça vous donne une idée de la météo du jour !
A partir de là, courte descente puis D35 en fond de vallée... ça roule pas super pour un faux plat descendant, le revêtement n'est pas de super qualité. Passage par Fontanges.
Encore un village, encore de vieilles pierres, encore de l'humidité !
Encore 10 bornes sur la D37, jusqu'à Saint Martni Valméroux, où la petite famille m'attend depuis plus d'une heure... j'ai mis bien plus longtemps à finir ce parcours, la faute à ce vent de face constant. Bon faut aussi avouer que la météo annonçait très exactement ça: un vent d'ouest en est, constant à 10kmh... et j'ai douillé face à ça !
Conclusions:
- 12 nouveaux cols, je franchi donc la barre des 400 au col de Serre. Me voilà désormais à un total de 407 cols. J'écrirais un petit compte-rendu en guise de résumé de cette barre des 400.
- Quel chouette département, le Cantal ! C'est ma première fois à pédaler dans le centre de la France, ce Massif Central tient toute sa place sur la carte des massifs montagneux français qui valent le détour à deux-roue !
- J'ai plus la forme d'il y a deux mois ! 120km m'ont suffit aujourd'hui. Mais c'était vraiment un superbe itinéraire.