13 septembre 2014 - Mont Chasseral, à la croisée des cantons
227km en 10h17, D+ 4066m, coef 1,79
Météo: soleil et fraicheur / brume, venteux et glacial au Mont Chasseral
"A la croisée des cantons", simplement parce que nous aurons visité une partie de 4 cantons suisses: Vaud, Fribourg, Neuchâtel, et Berne.
Le Mont Chasseral, montagne bien connue des sportifs pour ses pentes exigeantes, et des touristes, pour le panorama qu'elle offre sur les 'trois' lacs (de Neuchâtel, Bienne et de Morat).
... malheureusement, pour nous aujourd'hui, ça sera nuages et brume = panorama ZERO !
Voilà un parcours qui me faisait de l’œil depuis très longtemps ! Déjà, Pascal 'Bridou' m'a convaincu de l'intérêt d'aller me frotter au Mont Chasseral depuis environ un an demi. J'ai tracé un semblant de parcours en mode 'chasse aux cols' depuis 8-10 mois, tracé affiné par Didier il y a environ 4 mois. Nous espérions aller le parcourir ensemble, mais les fenêtres-temps pour les longues journées de pédalage sont de plus en plus rares, en raison d'un emploi du temps chargé à tous niveaux, et de l'arrivée de l'automne et des jours qui raccourcissent, de la météo qui se dégrade...
Du coup, je n'ai plus fait un si gros parcours depuis un bail. Sur le papier, il m'impressionne un peu, il va falloir que je l'aborde avec humilité au niveau rythme adopté notamment sur les premières heures, si je veux me donner les moyens d'aller au bout.
Il faut mettre le réveil tôt, pour conduire jusqu'à Orbe en Suisse, et être à pied d'oeuvre à 7h pour commencer à pédaler.
Au dernier moment la veille, Yann est motivé pour être de la partie; avec ses soucis de dos, il part pour 'au moins' les 75 premières bornes plates, et puis il avisera en fonction du ressenti, pour voir s'il décide de poursuivre au-delà. Dans le cas contraire, j'aurais fait un tiers du parcours accompagné, et c'est déjà un plaisir.
Bien sûr, Yann "le guerrier" ira jusqu'au bout avec moi... ce qui ne me surprendra pas beaucoup :)
Réveil à 5h, départ en voiture avant 6h, arrivée à Orbe à 7h et déballage du matos à proximité de l'usine Nestlé. Puis une fois que nous sommes tous les deux prêts, il est environ 7h15, c'est le grand départ.
Il fait froid ! Heureusement que j'ai pris un maillot de corps respirant à manches longues, glissé sous le maillot MC, car avec 8° au départ c'est limite. Et comme on va passer la journée en altitude, ça risque de peler un paquet... car le profil altimétrique grimpebien.
Nous allons commencer le parcours par des sections de routes 'sans histoire', rien de bien spécial à signaler sur ces passages qui nous font longer le lac de Neuchâtel sur sa côte sud.
Allez hop, suivez nous sur ce chouette parcours ! Go.
Commencer par rejoindre Yverdon les Bains via Mathod, où l'on hésite un peu sur la direction à suivre, et Treycovagnes. On passe à proximité d'un château puis arrivons dans le centre d'Yverdon en évitant son aéroport. Petite déviation pour cause de travaux mais bientôt nous sommes de nouveau 'sur' la trace GPS et on continue via une piste cyclable toute droite sur plusieurs bornes. Depuis le début, comme prévu, Yann restait dans ma roue, car il est enphase de reprise le coco, et faut qu'il se ménage. Mais là, la piste cyclable est assez large pour rouler à deux de front, ce qui nous permet de discuter.
De retour sur la route, traversée de Yvonand, Cheyres. Yann décide de prendre un relais, et - je trouve - à tendance à rouler trop vite s'il souhaite sérieusement aborder cette sortie très cool. Mais bon, le gars est un costaud, alors je reste sagement dans la roue avant d'aborder une première montée avant Estavaver le Lac.
Nous avons donc quitté depuis un moment le canton de Vaud, et sommes temporairement dans le canton de Fribourg.
Nous prenons à gauche pour entrer dans le centre d'Estavayer le Lac. Je fais deux mini pauses photos pour immortaliser notre passage sur ces rues pavées, avec la vieille église et le château, mais déjà Yann a continué; c'est surtout lui qui gère le parcours aujourd'hui car il a le GPS sur le cintre, devant les yeux, moi il est dans la poche du maillot et il marche de toutes façons très mal. Il faut donc que je guette où il tourne, le garçon, pour ne pas le perdre des yeux !
On continue via de belles lignes droites le long des champs de choux, et de maïs; il n'y a que peu de trafic auto, c'est agréable. On roule vers le soleil, qui nous réchauffe et brille en plein visage, le top. On fait la pause à Grandcour. Yann mange un traditionnel choco, moi je tombe la veste réfléchissante orange, qui m'aura surtout servi de coupe-vent lorsqu'il faisait froid.
Saint Aubin, Villars le Grand, Constantine, les villages traversés se ressemblent un peu tous. Il commence à y avoir des vignes sur notre gauche, et progressivement nous passons à droite d'une belle colline. Puis sur notre droite, le lac de Morat apparaît.
A Vully, voici la route qui tourne sec à gauche et va taper droit dans la pente. J'annonce tout de suite à Yann qu'on se verra au sommet, moi je veux l'aborder à rythme cool pour épargner les jambes. Il part devant mais je ne le perdrais de vue qu'au tout sommet.
Une montée en plusieurs partie. Déjà un beau mur avec sections à 11%, replat en arrivant à Lugnorre. Mort de rire, un autocar affublé du mot 'surprise' en énorme nous double juste ici. Ahah 'surprise' ça pique cette montée, hein ?!! Puis on tourne à droite direction Mont Vully. En traversant un lotissement, la route reprend des porucentages dépassant allègrement le 10%. Replat relatif, puis ça tourne à gauche en montant dans un champs. Dernier coup de cul, et redescente de 100m... pour tourner à droite et repartir dans la pente ! Ca va encore faire le coup une fois - une pente qui laisse le cyclo croire qu'il est arrivé mais que nenni. Puis finalement nous voilà en haut. Juste besoin de traverser un petit parking en gravier/terre pour aller au point de vue qui donne sur le lac de Morat. De l'autre côté, côté route, la vue est relativement bouchée par une brume légère; on ne voit déjà plus le lac de Neuchâtel.
Descente prudente; la pente est encore plus forte du côté nord du Mont Vully. Petite hésitation en bas, le parcours vélo direction Ins c'est à gauche, alors que notre trace GPS nous emmène à droite, puis à gauche. Je convainc Yann de prendre le parcours vélo, ça sera plus sympa. Derrière un tracteur sur ce chemin cimenté, au milieu des champs, on est en 'chasse patate', dis-je à Yann... ermh... le tracteur fait tomber des patates de sa caisse.
Bref. Yann ne croit pas que 'ça passera' car il nous faudra traverser une rivière pour rejoindre la trace GPS. Que nenni; on prend à droite plus loin et une superbe passerelle nous amène du bon côté de la rivière. Puis un bout de piste cyclable plus loin, on récupère la route en entrant dans Ins. Qui a une bien jolie place centrale; mais pas le temps de s'arrêter, on continue notre chemin.
Au bout du lac, nous sommes ici dans le canton de Berne.
Après Ins et sa courte remontée, où je réalise que même sur faux plat je perds un peu de terrain sur Yann, qui a une sacrée forme quand même, on a ENFIN le vent dans le dos et non plus de face. D'un seul coup, après un virage à 90°, ça avance tout seul ! Le pied. Résultat, on bouffe les dernières bornes qui nous séparent de Thielle Wavre, puis Cornaux, à vitesse grand V (entrée temporaire dans le canton de Neuchâtel).
On fait la pause ici, car c'est ici commence le plat du jour: la longue ascension, en deux parties, du Mont Chasseral. j'enlève le maillot de corps à manches longues, Yann s'achète une boisson sucrée. Comme il sait qu'il grimpe plus vite que moi, il m'indique que je peux repartir sans l'attendre, il finira sa pause et me reviendra dessus plus haut.
C'est la fin de la première partie de la journée; 77km à environ 0,8 de coef. Ce qu'il reste, c'est 133km à plus de 2,3 de coef !!
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Dès la sortie du village, droit dans la montagne, la pente est terrible. Probablement au-delà du 15% pendant une trentaine de mètres, avant de se stabiliser juste au-dessus de 12%.
Je suis à l'arrêt total, en 34x30 (je roule toujours avec le mulet - Specialized compact - pour le moment). Plus haut, ça replate en sortant des bois, ça remet un gros coup, et on rejoint la route principale, la route de Frochaux, où nous nous situons justement.
Or, le GPS indique de prendre en face (voir la capture d'écran ci-contre). C'est à dire, de traverser cette route et de poursuivre sur une mini route forestière qui tape encore droit dans la pente. Seulement, mon GPS a du mal à me repérer, j'hésite un peu. Je me retourne; Yann n'est pas encore en vue, je continue tout droit en espérant viser juste.
OHLALA que ça monte fort. Après un gros mur à 10%, la route entre dans la forêt. Croisement en Y, obligation de prendre à droite. Replat dans le 7% avant de repartir dans les 11-12%. Je rame, je sue tout ce que je peux. Le cardio n'est pas au mieux, les jambes ça va. Après une épingle et encore un long virage à droite, on rejoint enfin la route principale juste avant Enges; c'est la route 2186 qu'avaient emprunté les participants du BRM1000km, la 'Trirhéna', il y a deux mois. La pente est moins forte ici, mais je suis encore vraiment au ralenti.
Après le village d'Enges, la pente est enfin moins forte. Un bout de piste cyclable le long de la route plus loin, et à un carrefour en Y, mon GPS me 'paume', il ne doit pas capter assez de signaux satellites pour me trianguler comme il faut. Je grimpe 200m avant de faire demi-tour pour revenir sur la route d'en-dessous, où arrive justement Yann, qui me fait un signe.
Je reprends donc mon chemin 100m derrière lui. Il y a de nouveau une grosse bise de face, c'est dur. Mains en bas du guidon (je me serais appliqué à tenir cette position, à laquelle je me fais bien, tout au long de la journée sur les sections roulantes), et je reviens doucement sur Yann, mais c'est dur. Un tracteur me double, je me dis que Yann va sauter dans son aspiration, mais je n'ai pas le courage de produire l'accélération pour le faire. Résultat, Yann prend le train en marche et moi non; bientôt il est de nouveau hors de ma vue.
Un bout de montée et de descente plus loin, et voilà l'embranchement pour aller chercher à droite le col de Son Mont, en aller-retour. On traverse les champs, grimpons, et à l'orée de la forêt, voilà Yann qui m'attend. Franchissement du col de Son Mont (altitude 962m), le premier que je passe dans le canton de Neuchâtel - et demi-tour pour retrouver notre itinéraire de base, et l'ascension du Mont Chasseral. Celui-ci est pris dans du coton, c'est très nuageux là-haut, la différence entre le vert des pâturages et le blanc des nuages est saisissants.
Un mini bout de descente et on tourne à gauche. Ici débute la seconde moitié de l'ascension. Une seconde partie plus longue, et bien qu'elle soit pentue, elle l'est moins que la route forestière que nous avons empruntée au début !
Dès la base, je laisse Yann partir devant, pas la peine que je me grille. Après une première moitié difficile jusqu'à présent, il s'agit de retrouver des jambes sur la seconde moitié jusqu'au sommet.
Un bout au milieu des pâturages, puis nous entrons dans la forêt. La route est très humide, il fait frais. Rapidement, des volutes de vapeur sortent de ma bouche en respirant, c'est dire qu'il fait frais. Yann est parti devant, je ne le vois plus, il doit avoir 3-4 minutes d'avance sur moi. Plus haut, bifurcation à gauche, le Chasseral est bien indiqué, pas de souci. Longue portion rectiligne, je vois Yann à nouveau.
Puis de fil en aiguille, je semble retrouver des jambes. Et le fait de me voir revenir sur Yann, clairement, m'aide mentalement. Je suis surpris de le revoir, lui qui grimpe d'habitude si vite.
En le rattrapant au niveau de la première barrière canadienne (ou 'bovi-stop' selon les panneaux), je le vois 'moins bien' que d'habitude. Mais il m'indique que ça va, il a le sourire, alors je continue à mon rythme et pars devant.
Et voilà que nous entrons dans les nuages. Je suis trempé du sueur, mais les sensations sont superbes. La montagne, la vraie ! Celle qui exige le meilleurs de vos jambes et de votre motivation, celle qui se dérobe à vos yeux en s'entourant de cette brume opaque. Nous y voilà bientôt, cependant. Je ne m'arrête pas au col du Chasseral (altitude 1502m), mais tourne à droite pour poursuivre jusqu'au sommet du Mont Chasseral, qui culmine à 1607m, et sa célèbre antenne.
La route serpente, en pente faible, sur les flancs de la montagne. En-dessous, on aperçoit par moment le lac de Bienne, tout en bas.
Une fois l'hotel du Chasseral dépassé, la route rétrécit encore plus. Je laisse la croix sur ma gauche, et le reste de l'ascension se transforme en montagnes russes; un gros coup de cul, une mini descente... et ça remonte, etc. Le vent est vraiment terrible, et glacial. Je regrette de ne pas avoir pris bonnet et gants longs pour la descente !
Pause juste avant le sommet pour attendre Yann; content d'arriver là, avec son poing levé !
On se rhabille vite, et revenons sur nos pas, dans un premier temps jusqu'à l'hôtel, où nous constatons qu'il n'y a toujours pas la possibilité de voir à travers cette soupe. En redescendant jusqu'au niveau du col, on verra un moment le lac de Bienne et celui de Neuchâtel. Pause au col du Chasseral pour la photo traditionnelle, avant de continuer la descente direction St Imier.
A partir de là, c'est une longue descente jusqu'à St Imier qui nous attend. Mais auparavant, une courte remontée derrière un vallon pris dans la brume. Les photos ne lui rendent pas justice, c'est vraiment vert et magnifique là-haut !
Puis c'est la descente pour de bon. Descente prudente, la route est vraiment trempée ! Et nous avec ! Mais je n'aurais pas eu aussi froid que je le craignais en haut. Nous franchissons le col des Pontins (altitude 1110m) sur un semblant de faux plat en passant. Puis ce sont les lacets qui nous emmènent au creux de la vallée, où est coincée la petite ville de St Imier, ville aux horlogeries. Pas un seul mètre de plat, la route tape tout droit dans la pente, sur un sacré raidard pour retrouver le centre de la ville. Nous amorçons ici notre retour vers le sud-ouest, puisque nous sommes à l’extrémité nord-est de notre boucle. Mais auparavant, pause dans un café pour boire un espresso et faire la pause au chaud.
Quand nous ressortons, il fait soleil, et doux ! Chouette.
A la sortie de St Imier, nous tournons illico à gauche, à Sonvillier sur une mini route forestière... faut connaitre pour s'y aventurer !! Ou alors, avoir étudié la carte de très près et suivre ça au GPS. On peut dejà enlever la sous-couche, il fait très doux. Puis c'est parti sur une route qui aura été peut être la plus 'fun' de toute la journée. Ça monte, ça descend. Il faut relancer sans arrêt, tout en profitant du calme et de la verdure... et des vaches. Il n'y a guère qu'une ferme ou deux sur le bord de la route, avant que nous ne rentrions dans la forêt, où la pente s'accentue un peu.
On ressort du bois, puis il faut tourner à gauche, et remonter sur une route coincée elle aussi entre deux petites collines. En en ressortant, il nous faudra encore pédaler un peu pour atteindre le col de Derrière Pertuis (altitude 1025m). Au loin, on est dégoutés de découvrir... l'antenne du Chasseral, qui est dénuée de tout nuage désormais ! Dommage, on y est passés trop tôt aujourd'hui.
Un bout de descente, puis ça remonte dans la forêt. Encore un bout magnifique, qui me fait penser aux routes du Jura français, notamment du côté de Champfromier au-dessus de Bellegarde. Des routes en sous-bois, qui zig-zaguent et vous font profiter des odeurs de mousse et des arbres coupés. Magnifique, du vrai cyclotourisme même si le bitume est de piètre qualité.
Mais je m'égare. Là, de nouveau, il va falloir affronter une longue montée 100% dans la forêt, très irrégulière en pente, ce qui la rend particulièrement exigeante à ce stade de la journée; pour gagner encore 300m de dénivelé avant le sommet.
Les jambes répondent moins bien, le cardio plafonne. J'annonce à Yann que ça devient difficile. Mais lui semble pareil; on roule un coup devant l'autre, un coup derrière. Après un sacré mur coriace aux % plus proche de 13% que de 10%, la route replate enfin. Yann m'indique qu'on est presque au sommet. Et de fait, voilà bientôt le col de la Vue des Alpes (altitude 1283m).
Rigolo d'arriver sur cet énorme parking au sommet, au niveau du col, situé sur une méga grosse route, à deux voies par endroits, mais par le côté ! Car nous, nous y sommes arrivés pa cette mini route forestière - excellent, ça.
Un petit sandwich et 15min de pause plus loin, et on commence à descendre. Fait froid dans la descente ! Plus loin, on tourne à gauche pour quitter cette route D1320 peu intéressante (direction La Chaux de Fonds), et enquiller dans cette petite vallée isolée, qui fait partie de la 'petite Sibérie suisse'. Rien à signaler ici, il n'y a clairement que fermes, fromageries, fruitières, tracteurs et vaches. Et probablement même pas la moitié de ça l'hiver !
Le vent dans le dos, sur un faux plat descendant, on a une impression d'invincibilité... je prends un premier relais de presque 15min à au moins 40kmh, c'est la grande classe. Mais ce n'est que temporaire, je le sais bien !
On termine ce bout en TGV, mais amorçons aux Ponts de Martel une montée sur notre droite. J'explose un peu, Yann part devant et m'attendra au sommet. Dur pour moi, celle-ci !
Un bout de navigation, un détour et une montée à proximité de La Chaux du Milieu, et voilà le col La Porte des Chaux (altitude 1079m).
Gros coup de mou pour moi sur les 10kms à venir. Yann, fidèle à lui-même, va prendre tous les relais un petit moment. Alors que je passe devant un court instant sur une section plus roulante, un duo de cyclos nous double.
Je les laisse filer, mais forcément Yann se colle à leurs roues. S'ensuit un bout de route vallonnée où ça roule juste 2-3km/h plus vite que ce que souhaiterais; c'est usant. Heureusement pour moi, ils nous lâchent un peu plus loin, à proximité du lac des Taillères.
Hop, tournons à droite pour aller chercher le Col France (altitude 1120m) en aller-retour. Celui-ci se situe très exactement à la frontière franco-suisse, et il est donc référencé de deux manières: CH-NE-1120 au catalogue suisse, et FR-25-1120 au Chauvot !
Yann m'a déposé dans la montée et m'attend depuis quelques minutes en haut. En discutant assis sur les marches du poste-frontière au sommet, je réalise que c'est vraiment le cardio et "l'état général" qui me fait rouler à ce rythme très pèpère, mais que les jambes vont bien, en fait ! Cool, ça.
Demi-tour, nous retombons sur la route principale, et poursuivons notre route dans la vallée de la Brévine. Laissons ces mariés prendre leurs photos avec le Jura suisse en background, et attaquons la première des quatre montées qu'il nous reste depuis ici.
Celle-ci emprunte la route de l'absinthe. Euh, on va quand même pas s'arrêter boire un coup ici, et encore moins de l'absinthe.
Mon partenaire du jour lève le pied, je pars devant. Un petit coup à manger au sommet, et on part dans la descente.
Allez, encore trois côtes. La première, la Côte-Aux-Fées, abordée depuis les Verrières. Il y a peut être 4km de montée; une nouvelle fois je me retrouve isolé derrière avant de reprendre graduellement Yann. Belle montée dans les bois, deux épingles, un replat et une clairière au sommet.
Yann met un moment à revenir de derrière, j'en profite pour ne pas lutter contre le vent, qui va finir par remporter la partie si ça continue...
L'avant dernière montée est beaucoup plus simple. Elle nous fait retomber sur le village de l'Auberson. J'y étais passé avec Didier en 2013, mais au départ de la maison ! C'était pour aller au col des Etroits, alors qu'aujourd'hui nous partons pour la route forestière isolée du col de l'Aiguillon ! Non sans une dernière longue pause en bas pour manger un bout. Nous ne nous serons pas restreints aujourd'hui, avec presque 1h30 de pauses cumulées, ce qui explique en partie la moyenne roulée de 19,3km/h.
On s'égare un peu après l'Auberson, rebroussons chemin, retrouvons notre trace GPS, et c'est partiiiii pour la dernière montée. Je me retrouve seul rapidement, Yann est dans le dur et je préfère le laisser gérer son truc comme il veut. Le revêtement est mauvais, mais la forêt est belle ! A la première épingle, une fortification de la seconde guerre mondiale; je verrais un total de 4 bunkers dans cette montée.
La route sort de la forêt sur une petite bosse; je me crois déjà au sommet ! Mais non, ce n'est que le début ! Une courte descente nous amène au niveau de l'Auberge de la Gittaz, et ça repart à travers champs. Ayant passé de nouveau un 'Bovi-stop', on se retrouve au milieu des vaches. Ambiance champêtre, ça tourne sur la gauche, ça remonte un coup en passant dans un hameau, sous un second bunker, puis la route file sur la droite direction la forêt, laissant les Aiguilles de Baulme sur notre gauche.
Encore un bunker à gauche, et la courte section dans la forêt ; me voilà déjà au col de l'Aiguillon (altitude 1284m), auquel on arrive après 100m de descente et un mur de blocs de béton armé, défenses anti-char de l'époque de la guerre, sur notre droite.
Le col de l'Aiguillon est dominé d'un 4è et dernier bunker, 10m au-dessus de la route. On pédale au cœur de l'histoire !
Yann arrive là-haut cramé, son mal de dos semble l'avoir repris en plus. Pause pour se reposer, reprendre son souffle, et c'est parti dans la descente. Prudente, surtout que le soleil étant tombé derrière nous, il fait bien plus sombre d'un seul coup.
Lumière jaune de fin d'après-midi, descente coincés derrière un mini-van qui ne veut pas nous laisser passer. On bouffe du patin de frein alors je m'arrête prendre une photo pour repartir en roue-libre. Ce qui est clair, c'est qu'on a grimpé le col de l'Aiguillon sur son versant le plus facile... et de loin ! Car c'est un autre morceau par là où on le descend.
C'est long, et quelle pente !
Arrivés en bas, l'affaire est pliée. Laissons Baulmes derrière nous et redescendons à travers champs, puis à travers les côteaux et vignes sur Rances. Nous retrouvons ici la route du matin, mais en sens inverse. Encore 3km et voici Orbe, et le parking Nestlé.
Mission accomplie !
Conclusions:
- 8 nouveaux cols franchis, sur ce parcours 100% suisse. 417 cols individuels franchis à ce jour.
- Bravo à toi Yann; tu t'es encore arraché sur la fin !
- Un parcours sublime, très peu de 'grosses routes' à parcourir, principalement des mini routes forestières, campagnardes. "On a vu plus e vaches que de voitures".
- Dodecaudax n°21; c'est bouclé. Et de belle manière. Une sortie à classer dans mon top 5 cette saison.