10 octobre 2014 - Tour du Léman by night
207km en 7h, D+ 1099m, coef 0,53
Météo: fraicheur, sec, averse moyenne sur les 20 dernières minutes
Vitesse moyenne roulée: 29,6km/h

Ça sent définitivement la fin de saison cycliste.
Depuis le CLM à Paladru il y a une semaine, la météo a tourné. Du gros soleil, c'est passé aux nuages, à l'obscurité. Seule exception, notable c'est vrai; il fait encore très doux. Mais quand on sent que la fin de la saison cyclo approche, et que les occazes de rouler se font rares, faut improviser.
C'est dans ce contexte que je me décide un peu au dernier moment à rejoindre le "trip" barré de Thomas & Yann; aller taper un tour de Léman by night. Compter 200 bornes tout juste, en partant vers 18h; si on roule à très bon rythme, je peux être rentré à la maison juste après minuit. Etant généralement raisonnable dans mes prévisions niveau timing, je table plutôt une arrivée vers 1h du matin.
Journée de boulot normale un vendredi. Je décolle tôt pour rentrer à la maison. A 17h, je saute dans mes fringues de vélo, fourre un peu de bouffe dans le petit sac à dos, installe l'éclairage avant et arrière, puis fait le parcours inverse de celui que je viens de faire en voiture; Saint Genis à Genève centre. RDV 17h45 au pont du Mont Blanc, qui enjambe le Rhône. Plus précisément au niveau de l'horloge 'fleurie', où je retrouve les deux compères Yann & Thomas, les "barrés du vélo". Photo traditionnelle. Puis c'est parti
Bon ermh... départ avec une petite vingtaine de minutes de retard, vu que l'ami Thomas est en retard. Mais on a bien le temps de rigoler avec Yann en l'attendant ; notamment en rigolant de l'état de nos vélos ! Yann a des soucis sur le dérailleur arrière, moi j'ai un pneu arrière complètement bouffé, et je n'ai toujours pas refait la guidoline sur le cintre. Eheh.
Thomas nous oriente sur les quais pour sortir de Genève. Vendredi soir, heure de pointe, y'a un bouchon énorme sur les quais. On tricote entre les voitures et autres bus, puis enfin nous pointons au pied de la montée qui nous fait sortir à proprement parler de Genève.
En haut, nous prenons à gauche. Nous voila enfin sur une route moins fréquentée. Ça discute dur dans le groupe, mais bientôt le rythme va prendre en intensité. Chacun de nous connait bien les sorties à +200km et on sait qu'il faut en garder sous la pédale. Ceci-dit, le parcours de ce soir est très plat, et nous sommes tous les trois des cyclos au gabarit de rouleur (d'ailleurs les deux enfoirés m'appellent "le gros"). Nous franchissons Hermance.
Rapidement, tout ça prend la forme de relais. Preuve en est, Thomas m'indique de m'écarter en passant à proximité d'Yvoire, à un moment où j'étais devant. C'est parti désormais ça roule bien costaud.
Thonon les Bains, on doit forcément passer un coup sur la grosse route. On a tous les loupiottes à l'arrière, et bientôt je suis le dernier à allumer devant aussi, après m'être fait bacher par Yann à ce sujet (oui j'ai "trouvé le bouton" de ma lampe !).
En sortant de Thonon, petite erreur avec Thomas, nous repartons sur la bretelle qui nous emmène en arrière. Demi-tour illico et c'est reparti direction Evian. A mon tour de passer devant, je prends du plaisir à imprimer le même rythme que mes deux compagnons, à savoir un gros rythme régulier, rarement en-dessous des 30km/h... Mais un rythme que l'on puisse quand même tenir encore longtemps !
Evian derrière nous, maintenant arrive la belle section plate si roulante, jusqu'au bout du lac. Les relais se passent bien, chacun y va de son effort. La nuit est désormais noire de noire, mais avec nos éclairages respectifs, on est très visibles; aucun risque !
On peut admirer un moment les lumières de la ville qui se reflètent sur le lac; de l'autre côté, voilà Lausanne, Vevey, Montreux...
En attend, on continue à bien avancer, les kilomètres défilent. On passe St Gingolph, nous voilà en Suisse. Le bitume est bien meilleurs côté Suisse, c'est une évidence. Alors zou, ça file vite.
Bientôt au bout du lac ! Et là, c'est la pause sandwich, au niveau de la maison aux volets rouges et blancs, puisqu'il y a une fontaine pour faire le plein des bidons. Je fais attention à bien boire avant de remplir le bidon qui était déjà bien entamé... il faut rester hydraté malgré la fraîcheur relative.
La fraîcheur, parlons-en. Il fait justement une température IDEALE pour pédaler. Nous sommes tous les trois en 'court' en haut et en bas, c'est dire... de nuit, à la mi-octobre, c'est inespéré.
Ceci-dit avec cette petite pause, je me refroidis rapidement. Alors go on y retourne. Les deux gars sont déjà repartis alors que j'ai du mal à re-clipser la pédale de gauche. Une fois le trio reformé, nous entrerons bientôt dans Villeneuve.
Thomas nous a dit avoir les pattes lourdes. De fait, au retour les bosses lui semblent plus difficiles. Mais peu importe, c'est globalement très plat, et ça roule fort. Traversée de Montreux sans histoire.
Puis c'est Vevey. Encore une ou deux bosses où Thomas semble piocher, n'empêche que sur le plat c'est encore très bien huilé et la mécanique à trois semble très bien fonctionner. La section qui suit, c'est la belle portion au bord de l'eau. Il y a un peu d'humidité, mais toujours pas la moindre goutte de pluie. Humidité dans l'air... les routes sont propres et sèches. Le top, quoi.
En approchant de Lausanne, nous reprenons un cyclo, lui aussi déguisé en sapin de noël avec ses éclairages qui clignotent dans tous les sens. Mais c'est qu'il roule bien le saligot, on aura mis longtemps à le reprendre... et pourtant, rouler seul dans ces conditions...
Ça sent la vinasse à plusieurs reprises; il faut dire que nous passons devant plusieurs caves à vin, et que les vendanges ont lieu en ce moment...
Voilà Lausanne. Les cuisses chauffent, mais je suis très content de la forme du moment. J'ai l'impression de pédaler avec une grosse fréquence, et donc forcément les cuisses sont plus épargnées que si je n'utilisais que du gros braquet en sous-régime. Pas besoin de pause aux toilettes du musée olympique, de toutes façons elles ont l'air fermées lorsque nous passons.
Et hop, on continue de filer dans le noir, de filer dans le vent. A ce propos, pas de vent en fait; chose rare autour du Léman ! Morges est traversée vite fait. Rolle un peu moins vite, avec ses travaux dans le centre ville.
Puis bientôt nous enchaînons les traversées de zones commerciales avec grandes enseignes éclairées, grands ronds points traversés en faisant vionnnn. Ah, encore un énième macdo de passé, je le signale à mes deux compères qui blaguent depuis le début de "faire une pause au macdo" alors que moi je préfère limiter les pauses pour ne pas rentrer à la maison "trop" tard.
Et voilà Gland ! C'est ici que Yann a débuté son tour nocturne. Lui s'est garé ici et avait pédalé une heure avant de nous retrouver à "notre" départ à Thomas et moi, à Genève. C'est l'occasion de faire une dernière pause. J'avale un second sandwich au saucisson avant de repartir avec Thomas.
On repart donc en duo, maintenant que le collègue jurassien nous a abandonnés.
On lève bien le pied, Thomas est carbo. Mais ça me va bien aussi, j'ai les cuisses douloureuses et puis un p'tit brin de parlotte en roulant c'est sympa aussi. A Nyon, Thomas prend les commandes et me fait le suivre sur un itinéraire spécial pour les vélos, sur une mini route à travers champs. Ça monte par à-coups et de fait, on roule tranquillou. A Crassier, nous entrons de nouveau en France. Divonne les Bains et la courte remontée vers Grilly. Thomas explose un peu, je l'attends fait demi-tour pour le rechercher, puis on reprend la route ensemble... je l'ai jamais vu HS comme ça le gars !
Tutegny, Cessy, on récupère la route entre Gex et St Genis. Puis avant d'avoir le temps de dire ouf, on est déjà à Crozet, où Thomas terminera son escapade nocturne en compagnie de grosses tartines au lard et fromage.
Moi, je continue encore une grosse vingtaine de minutes. Pour commencer, la montée du télécabine de Crozet. Au sommet, les lumières de Genève apparaissent bien dans la nuit, le top. Par contre, la pluie se met à tomber !
Histoire de plier mon dodecaudax, je veux être certain de franchir la barre des 200km ce soir, alors je rajoute une dernière petite boucle via Sergy vite fait... il faut dire que je n'ai pas de compteur sur le vélo, seulement le GPS mais lui il est dans le sac à dos, et sous cette pluie qui commence à me mouiller, j'ai guère envie de m'arrêter. Puis la boucle revient sur ma gauche, et j'entre dans Saint Genis Pouilly.
Voici la maison. Je suis mouillé, mais je n'ai absolument pas froid. 1h du matin alors que je m'arrête, voilà encore une drôle d'aventure vélocipédique de bouclée. Merci aux deux costauds pour leur accompagnement et les longs relais ! 207km au compteur, en fait j'étais "largement" au-delà des 200 ! Dodecaudax d'octobre = plié.