19 octobre 2014 - Visite guidée dans les monts du lyonnais
125km en 5h37, D+ 2647m, coef 2,11
Météo: soleil, météo splendide pour la mi-octobre

Week end en famille chez les cousins en région lyonnaise. Sur invitation de David, nous allons pédaler dans les Mont du lyonnais; il a grandi ici alors il connait ces routes comme sa poche. Retour à un parcours avec un peu de dénivelé, pour moi qui n'ai fait que du plat, ou presque, ces derniers temps.
Départ vers 8h pour une belle boucle qui promet des pentes coriaces, des routes très calmes, et des paysages au top.
Au début, il nous faut traverser Pierre Bénite, puis un bout de St Genis Laval. Y'a personne sur les routes, du coup c'est plutôt agréable. D'autant plus qu'il fait DOUX ! Purement hallucinant pour un matin de mi-octobre. On est tous les deux partis en court: moi j'ai juste ajouté un petit coupe-vent sans manches, que je quitterais au bout de 20 minutes.
A Brignais, on tourne à droite pour s'enquiller 300m à +10%, avec passage probable à 15%. Ca pique. En haut, on choppe un peu de vent, mais surtout, on a l'impression de passer dans la campagne et de quitter la ville d'un seul coup. Ce sont les champs de pommiers qui nous accueillent là-haut. On profite du soleil, et ça roule bien.
La lumière du matin est vraiment, définitivement, la meilleure. Elle rase les collines et joue avec nos ombres. Elle nous chauffe les épaules, et nous permet d'entrevoir par moments l'agglomération lyonnaise en contrebas, derrière, ainsi que le Mont Blanc, dans la distance. Nous passons à proximité de Soucieu en Jarrest via des petites routes tirées de derrière les fagots par l'expert des lieux, David, qui me fait vraiment découvrir des coins magnifiques. Ça me rappelle un peu le massif du Pilat, pas si loin d'ailleurs.
Les routes empruntées ne sont 'même pas' répertoriées comme départementales, c'est dire les routes de campagne empruntées.
A l'ouest de Chaussan, passons aux choses sérieuses; la longue montée vers Saint André la Côte, village le plus haut du Rhône, a commencé depuis un moment déjà, mais en reprenant un groupe de 5-6 cyclos scindé en deux, les choses vont se gâter.
Nous traversons la D34 au niveau d'un point haut qui pourrait bien porter le nom de col, mais ne le porte pas, et ça repart illico sur une portion bien grimpante. On a doublé un premier duo du groupe, et le reste les a attendu. Oui mais voilà qu'ils font demi-tour et nous reviennent dessus. Le premier (appelons le "mec en blanc") à nous doubler nous lance un 'allez les gars on s'accroche et on accélère'...
... c'est pas généralement un jeu auquel je joue, mais voilà, le mec insiste encore 'allez allez faut rouler un peu' alors hop, je saute dans sa roue et c'est parti pour une petite reprise de rythme sur cette portion de montée où on montait tranquillement en discutant. Les jambes répondent bien, et en 200m le mec disparaît derrière... hehe c'était bon enfant mais là il a présumé de ses forces.
Pouah derrière, comme m'en avait prévenu David, ça regrimpe à fond, et "le mec en rouge" vient poser une grosse accélération à l'approche d'un mur de 250m au-dessus des 10% avec passage dans le virage à gauche à 20% ! Je m'accroche pour rester à son niveau, puis repasse un coup devant. Dans la section à 20%, il se met à côté. Il me faudra donner tout ce que j'ai pour arriver au sommet côte à côte ! Argh. J'ai bien du laisser des cartouches ici, mais que ça décrasse :)
Derrière, ça repart en bosses, alternées de courtes redescentes. Encore un bon coup de montée et nous voilà à Saint André la Côte, avec David. Seul le "mec en jaune", portant un maillot prouvant son appartenance à un club de triathlon, aura terminé devant notre duo; les autres sont derrière. Le "mec en blanc" a du exploser sévère !
La D113 récupérée dans une aiguille juste avant d'arriver au village, nous emmène désormais en descente rapide; j'ai du mal à m'accrocher aux basques de David... qui se révélera un sacré descendeur notamment, lui qui a fait de la moto.
A Saint Martin en Haut, c'est une nouvelle bosse qui nous attend, via la D34. Avalée rapidement malgré les commentaires de David qui m'assure ne jamais 'bien la passer' (ben, maintenant c'est fait), elle se termine à Duerne, où nous attend encore une grosse descente rapide nous emmenant jusqu'aux portes de Sainte Foy l'Argentière, extrémité ouest de notre parcours.
On tourne illico à droite sur la D25 et ça remonte tout de suite. Compter 3-4km de montée en pente très douce, un brin de faux-plat descendant, avant d'attaquer 8 bornes de montée jusqu'au col de la Croix de Pars.
Sur notre gauche, belle vue dégagée sur les villages du coin et au nord, les coteaux des premières collines du Beaujolais. Puis nous entrons dans une forêt fraîche; la montée est en pente douce, un petit 5% très régulier, sur route zig-zaguante et (malheureusement) un revêtement pas terrible. Mais quelle belle montée quand même. Ça sent la mousse, la forêt; la saison de la châtaigne est derrière nous, comme en attestent les bogues écrasées sur les bords de la route.
Mais surtout, le rythme est très bon; un 20km/h régulier, qui nous laisse par moment discuter, mais qui nous donne surtout l'impression de voler sur le bitume. Le pied. Et bientôt, nous voilà au niveau du col de la Croix de Pars (altitude 811m).
Juste en-dessous du col, en descendant, petite frayeur avec un tracteur qui nous serre sur notre côté de la chaussée en arrivant en sens inverse, mais le gars a une remorque dont les battants ne sont pas fixés, et 'rebondissent' avec les remous liés à la chaussée... on a peur de s'en prendre une barre en pleine figure...
Plus bas, David me demande si je veux aller chercher un col en aller-retour un peu plus haut. Pfff... question idiote; allez: go.
Il s'agit de la fin de la montée du col des Brosses. Apparemment, le Tour de France l'avait passé cet été; et de fait, il reste quelques noms d'illustres cyclos pros marqués à la peinture sur la chaussée. On reprend 2-3 fois un duo de cyclos (tout le monde semble rouler à deux aujourd'hui ?), puis on arrive en haut, cueillis un peu à froid par un vent de face.
Tiens tiens, mais qui voila au niveau du col des Brosses (altitude 867m)...? Le groupe de 5-6 cyclos de toute à l'heure, qui nous chambrent à notre arrivée. Ceci dit, ils ne semblent pas partis pour rouler aussi long que nous aujourd'hui, ça leur en bouche un coin d'entendre par David notre menu du jour. Très sympas, on plaisante 10min avec eux, le temps de prendre une photo commune, puis c'est reparti en sens inverse pour nous. Eux... nous suivent, pour le moment.
Un bout de redescente, puis on bifurque à gauche sur la D113, qui remonte illico. Le temps de trouver un rythme, qui semble monter en intensité, et nous nous retrouvons devant avec David, le mec en jaune, et un autre de leurs larrons, sur un ancien vélo de triathlon, superbe, avec vitesses non indexées, sur le cadre, à l'ancienne. La grande classe. Le rythme gagne en intensité, l'effet de groupe porte ses fruits. On reprend un couple à vélo; le mec pose une grosse accélération que j'ai du mal à suivre, en compagnie du mec en jaune.
... punaise que ces accélérations sont fun. Mais elles font mal aux guibolles aussi.
Après cette bosse, une belle descente technique nous emmène plein nord, jusqu'au col de Malval (altitude 732m), franchi en descente. Nous abandonnons ici définitivement ce groupe de cyclos bien sympas, et poursuivons la descente à deux, ayant pris à gauche au col. La descente est toujours aussi technique, dans la forêt; attention aux feuilles et aux changements d'exposition entre luminosité forte alternée de sombre relatif dans les parties moins exposées en pleine forêt. C'est ainsi que nous atteignons Courzieu.
Un bout de grosse D389 puis nous prenons à droite, direction la longue ascension du col de la Luère. David m'a prévenu, c'est le gros morceau de la journée. Au pied, nous apercevons une petite entreprise devant laquelle trônent de grands tas de terre rouge orangé. Petite explication du guide local: Ste Foy l'Argentière, où nous sommes passés plus tôt, se spécialise dans la fabrication de tuiles (celles qui couvrent les toits, pas celles qui se mangent). Or ici, cette entreprise concasse les tuiles non vendables, pour en faire... de la terre battue, et la revendre notamment à Roland Garros ! Qui l'aurait cru: un site lié directement à un événement mondialement connu, ici au milieu de nulle part !
Cette montée semble être plus pentue au début qu'à la fin... mais en fait, David reconnaît que ses souvenirs étaient mauvais; il a tellement fait de vélo, et progressé, cette dernière année, et notamment ces derniers mois, qu'une montée qui lui paraissait difficile avant, il peut en bouffer jusqu'à plus faim désormais. Je le sentais en perte de vitesse légère à la base de la montée, mais rapidement nous sommes ensemble et la discussion reprend comme depuis le début; cette montée se fait bien, en fait. Compter environ 9km depuis la base.
De nouveau, la montée se fait principalement à l'ombre, dans la forêt. Et hop, voilà le col de la Luère (altitude 714m).
Longue descente assez rapide, ensuite. Mais j'ai des soucis de freins aujourd'hui. Ça freine très bien mais un bruit d'abord doux, puis de plus en plus fort, à l'avant comme à l'arrière, me donne un peu de soucis. Comme un grincement, mais avec un côté 'vibrations'. Je finis par m'arrêter 2 secondes, recentrer un peu les étriers; ça suffira pour le moment à arrêter ces bruits répétitifs.
D24 / D70; nous voilà à Vaugneray. En prenant à gauche, au cœur du marché du village, je suis assez mort de rire de constater, installés juste à côté: une banderole annonçant la fête du vin ce 19 octobre, et à côté, le panneau lumineux des messages de la mairie, dont le premier s'intitule 'vivre sans alcool (...)'. Faut pas chercher à comprendre.
Allez, encore une grosse montée à enquiller, celle qui passe par St Laurent de Vaux, et bien au-delà. Ça grimpe par à-coup, comme me l'avait promis le maître des lieux.
Petite pause au village, pour remplir les bidons. Nous sommes au-delà de la mi-octobre, mais avec de telles températures (+25°), on ne rechigne pas à se verser un bidon d'eau fraîche sur la tête.
Puis on reprend notre chemin; c'est après le village que ça se corse. Le rythme global s'en ressent ! Mais quelle belle route, solitaire, irrégulière ! Je glisse un peu en tournant dans une épingle en montée, du à la combinaison pneu arrière neuf + chaussée humide. Sans dommage, simplement une petite perte d'adhérence à faible vitesse.
On double un autre groupe de marcheurs du dimanche, dont certains poussent d'autres sur des fauteuils roulants 'sportifs'; quelle équipée ! J'essaie d'attaquer chaque bout de raidard à 12-13%, histoire de me finir les jambes. C'est ainsi qu'on atteint Yzeron.
D'ici, c'est une très longue descente qui nous attend ! Technique et tournante dans un premier temps, moins dans un second, une fois que nous serons sortis de la forêt. Mais n'oublions pas de faire la courte pause pour photographier ce rocher au bord de la route; qui donne son nom à cette route: la route de la Grenouille (D25).
Une curiosité locale qui me fera sourire en passant ensuite à travers les champs de pommiers. Puis un gros bout de départementale avalé à vitesse grand V à coup de petits relais qui passent bien (on est entre nous = carrures de rouleurs !). Petite erreur de pilotage de ma part, je tourne à droite alors qu'on aurait du poursuivre tout droit; il faut dire que je n'entends pas ce que me dit David derrière moi; je couve un rhume et les oreilles sont bouchées par les montées/redescentes en altitude.
Pas grave, on finira non pas en mode grosse route à fond, mais par quelques petites bosses pas trop méchantes ni trop longues, en passant à proximité des maisons des fameux membres du staff de l'Olympique lyonnais, notamment la famille Abidal et la maison Garde (si j'ai bien suivi).
Puis voilà bientôt les Hopitaux Sud, et Saint Genis Laval. Pas un chat dans les rues, ça doit être l'heure du repas... ou de la sieste, vu cette température estivale ?! Fin des opérations.
Conclusions:
- Merci David pour ce tour du propriétaire ! Un superbe terrain de jeu, casse-pattes. Et en plus les cyclos croisés sont sympas, ça ajoute une touche amicale à cette sortie !
- Ahah; j'ai des courbatures aux cuisses le lendemain en écrivant ça. La preuve que j'ai du taper un peu dedans. Pourtant, le rythme global, aux alentours de 21km/h roulés, n'est pas extraordinaire. Mais chose rare depuis quelques mois... ça fait une boucle de +100 bornes avec un coef au-dessus de 2. C'est dire qu'on a bien grimpé, quand même !
- 4 nouveaux cols dans la musette; j'en suis à un total de 422 à ce jour. Dont 9 dans le Rhône en tout... il faudra que je revienne 'chasser' dans ce coin là, et un peu plus au nord dans le Beaujolais, surtout !