1er novembre 2014 - Forêts des hauts plateaux du Jura
230km en 9h53 D+ 3549m, coef 1,54
Vitesse moyenne (roulée: 23,27km/h - totale: 22,1km/h)
Météo: soleil, douceur automnale
Malgré la possibilité d'une superbe sortie avec les Vélogessien ce dimanche, je choisis de plutôt rouler solo dès samedi; déjà parce que la météo annoncée est meilleure que dimanche, mais aussi parce que ça s'accommode mieux des plans familiaux. Départ vers 7h15, ça caille alors j'ai mis tout l'attirail d'hiver, veste thermique et surchaussures hiver... la dernière fois que je les ai portées celles-là c'était lors de ma chute en mai; elles en portent encore les cicatrices.
Le départ c'est du très classique: Sergy, Thoiry, Saint Jean de Gonville, Collonges, passage du tunnel sous le Fort l'Ecluse, remontée via Leaz (où je sors de la traditionnelle couche de brouillard épais qui encercle ces lieux presque tous les matins), puis première pause après 28km pour tomber la veste, au pied de la côte de Métral, également appelée montée du Credo. Ça part dans de très gros pourcentages à la base, avant de se calmer un peu sur les quelques bornes qui suivent. J'ai l'impression de ne pas avancer, d'être scotché à la route... ça me surprend, et ça me déçoit, au vu des sensations fabuleuses que j'ai eu en entrainement sur le home-trainer récemment. Passage sur le virage 'maudit' où j'étais tombé (et je constate 300m plus loin que ce satané tuyau est encore en travers de la route.... attention, danger !), puis bientôt je suis au sommet.
Je me fais surprendre par un chien au tout début de la descente; je ne l'avais pas vu arriver par devant et il a l'air bien déterminé à me faire déguerpir rapidement en montrant les crocs et en aboyant à 20cm de ma jambe gauche. Pfiou.
Le reste de la descente est sans histoire, et bientôt je franchis Lancrans, puis Confort. Descente à gauche jusqu'au pont des Pierres, puis je remonte doucement jusqu'à Montanges, dans le soleil du matin. Il va faire très beau aujourd'hui, une journée vélo à ne surtout pas manquer.
Montanges est derrière moi, et voici maintenant Champfromier, que je ne traverse pas puisque je tourne à gauche juste en entrant. Voici ici la belle montée de Giron, une montée découverte il y a un peu plus d'un an; je crois que c'est la troisième fois que je la déguste. Les couleurs d'automne sont bien là, je me prends une grande claque de vert, jaune, rouge et rouille. Ce coin de la forêt, juste sous le cirque des Avalanches, est fait d'arbres très espacés. Le sol est recouvert de feuilles mortes, et la lumière pénètre les bois aisément. C'est superbe.
Epingle à gauche, voici la dernière section de cette montée à travers bois; et de fait voici le court tunnel qui annonce la fin de l'ascension. J'ai potassé mon parcours avant de me lancer dessus, et je sais que je viens de franchir la seconde montée sur 6 prévues aujourd'hui... mais attention, il s'agissait de 2 des 3 plus faciles, et plus courtes.
Courte descente, et faux plat jusqu'à Giron; cette section est toujours aussi roulante, on a l'impression de voler sur le bitume.
Je ne peux pas en dire autant de la partie qui suit, après avoir tourné à deux reprises à droite pour sortir de Giron. Ça grimpe très fort, et je rame un peu. Mais les jambes et le cardio tiennent bien, ça y est je suis dans le rythme.
Me voici sur la route que j'avais empruntée en octobre 2013; la D25e4 entre Giron et la Pesse. C'est un bout de route que j'avais trouvé fabuleux, et je ne suis pas déçu aujourd'hui non plus. Seulement, ça grimpe plus longtemps que dans mes souvenirs.
Il y a beaucoup d'humidité dans l'air, et sur la chaussée aussi à vrai dire. Après un long bout de montée, la route amorçe quelques montagnes russes sympathiques avant d'approcher de Laponia Dream, un gîte où une horde de rennes sont élevés. Ca remonte donc un petit coup un peu plus sérieux, avant d'arriver à l'intersection avec la D25, juste avant La Pesse, à proximité du col de Sous le Semine.
Aujourd'hui, je file tout droit; c'est ici le début d'une des deux seules sections de route que je ne connais encore pas.
La Pesse traversée, je descends sur l'Embossieux, où je tourne à droite. Encore un petit coup de montée, puis ça redescend à proximité du lac de l'Embouteilleux (drôle de nom !). Toujours le soleil, toujours le ciel bleu, toujours l'air pur... une journée de fou.
La D25 m'emmène jusqu'aux Moussières, un petit village traversé rapidement. Derrière, ça va redescendre pour presque 13 bornes. Mais avant de goûter à cette longue descente, je fais la pause au niveau du belvédère de la Cernaise, d'où l'on aperçoit la ville de Saint Claude en contrebas, les lacets de Septmoncel et leur chapeau de gendarme, et le petit village de Septmoncel au sommet. Le panorama est fabuleux.
Puis je poursuis ma descente. Rapidement arrivé au niveau du 'Saut du Chien', je fais la pause photo pour admirer ces superbes gorges, colorées et profondes, qui s'étendent jusqu'à Saint Claude.
Puis je peux terminer prudemment la descente et atteindre Saint Claude, non sans être passé par le virage glacial qui tourne à gauche en descendant, juste avant un pont: ici il semblerait que le tracé de la chaussée a rogné dans la montagne, et il fait toujours très froid ici. Aujourd'hui ne déroge pas à la règle... faut pas traîner ici !
Petite hésitation et A/R à Saint Claude; j'ai du mal à trouver le début de l'ascension suivante. Demi-tour, je reviens 700m sur mes pas et trouver la rue de la Diamanterie, où débute visiblement l'ascension de Chaumont/Haut Crêt. Compter 14 bornes d'ascension, à une moyenne de 6% environ.
J'ai trop chaud ! Avec maillot de corps ML + maillot court d'été, et en bas j'ai "rempaillé les cardons" (comme dirait un certain Jef) = cuissard long, je transpire tout ce que je peux. Pourtant il fait assez frais... Mais j'avoue que les t° ont du repasser au-dessus des 10-12° maintenant. Bien boire, donc ! Pour ne pas se déshydrater trop rapidement.
Les lacets d'en bas sont dans un hameau super moche. Au-dessus, prenant un peu d'altitude vis-à-vis de Saint Claude, la route devient extrêmement calme, et les vues sont plutôt chouettes... ici aussi, la forêt prend de belles couleurs.
Vraiment pas grand monde sur cette D304 ! Peu de voitures, mais... beaucoup de couleurs, de tracteurs garés sur le bord de la route, de tas de bois qui sèche pour cet hiver. J'ai même vu (et senti !) deux boucs sur le bord de la route. On s'occupe comme on peut.
Les bornes défilent sur le bord de la route... mais j'avoue que ma vitesse n'est pas fameuse, je fatigue. Heureusement, cette montée aura été celle qui m'aura été la plus difficile aujourd'hui... heureusement car après celle-ci, il m'en reste deux grosses.
Les deux dernières bornes de cette montée sont vachement moins exigeantes: 2%. Du plat, ou presque... et j'avoue que je ne suis pas mécontent d'arriver au niveau du col du Haut-Crêt du Jura. Pfiou, sacré ascension.
Première fois que j'arrive au Haut-Crêt par ce chemin; mais j'y suis passé y'a pas longtemps, en montant par la route de Longchaumois, que je prends maintenant en sens inverse. Au début ça descend un bout, mais rapidement il faut remonter peut être 100m d'altitude sur 2 petites bornes, avant d'entamer le gros de la descente sur Longchaumois.
Je suis presque à sec d'eau.. je cherche à remplir les bidons à Longchaumois, mais pas de bol, le bidon ne passe pas sous le robinet du lavabo aux toilettes publiques. Bah, tant pis, je remplirais plus loin. Mais seulement deux petits bidons bus après 80km de pédalage en moyenne montagne, c'est pas super.
Maintenant, je sais que c'est une portion probablement un peu 'frustrante' qui m'attend; globalement, ça va descendre, mais il y a aussi pas mal de faux-plats montants sur quelques centaines de mètres (ainsi qu'une courte montée de 500m), et avec la fatigue qui commence à s'accumuler, ça risque d'être un peu dur. Ceci étant dit, je roule sans hésiter à relâcher le rythme, pour justement épargner un peu les jambes, mais surtout, la tête.
A la Mouille, pause à un lavoir/fontaine pour remplir les bidons et manger un sandwich, tout en envoyant un SMS pour dire que tout va bien.
Puis c'est reparti sur la descente à proprement parler, à travers bois, jusqu'à Morez. Il fait frais, c'est à l'ombre, et la chaussée est humide: le Jura à l'état pur.
A Morez, la "ville des lunettes" (il semblerait que les premières lunettes en France aient été conçues ici), je tourne à droite, passe par le centre, et suit la direction de Prémanon. 8km dont 6,5km de grimpette dans les bois: GO.
Je craignais cette grimpette, mais finalement elle passe bien. Les jambes sont au beau fixe; le cardio traîne un peu la patte, ce qui explique que le rythme ne soit pas top... mais au moins je ne souffre pas, et ça c'est un luxe qui me convient bien ! Je sais que les dernières bornes de cette montée peuvent paraitre un peu longuettes, on se croit arrivé, mais non, ça continue en pente relativement douce, la route serpentant dans la forêt. Puis enfin, voilà Prémanon !!
Mais c'est pas encore fini, il y a une dernière bosse à franchir avant d'être au sommet de la montée de Prémanon, juste au-dessus du village. Là, les bornes kilométrages fraîchement installées laissent place à un panneau flambant neuf, annonçant le sommet.
C'est décidé, je vais me bouffer le col du Marchairuz en dessert. Encore une grosse montée donc, et j'escamote la solution facile qui était de retomber sur le bassin lémanique par le col de la Givrine.
Courte remontée à proximité des Jouvencelles, puis ça descend et remonte sur la Cure; au rond-point à gauche, et je file sur les Rousses, où je tourne à droite pour filer sur le Bois d'Amont via le sud du lac des Rousses et le golf du coin.
Chouette, j'ai un peu de vent dans le dos. Ici, ça change TOUT puisque j'ai environ 10 bornes toutes rectilignes. Et de fait, ça file bien.
Le Bois d'Amont, haut lieu du sport français, notamment ski de fond. D'ailleurs, je double un duo de skieurs à roulettes qui filent à belle vitesse en prenant des relais. C'est impressionnant à voir.
Bois d'Amont derrière moi, je passe la douane au Brassus et me trouve en Suisse. Le prochain village, le Brassus justement, et je fais la pause sous le panneau 'col du Marchairuz; ouvert'. Un second sandwich, encore un SMS histoire de rassurer la famille. Je tombe le buff et le met autour du cou plutôt que sur la tête, pour aérer tout ça pendant cette montée exigeante car irrégulière. Et c'est partiiiii.
Ouille ouille que les premières pentes font mal. Il doit bien y avoir du 13-14% sur certaines sections. Avec 165km dans les pattes, je suis plus exactement 'frais' !
Allez, faut rien lâcher; je suis sur le 34x30, tout à gauche. Que c'est dur. Aucune vélocité possible, je pousse et je tire sur les jambons comme je peux. Faut dire qu'il y a du pourcentage de ce côté... mais je sais aussi qu'à partir du replat aux 2/3 de la pente, c'est gagné
Voilà enfin le replat... et même un mini bout de descente. Que ça fait du bien de laisser le coeur retomber en rythme ! Alors OK, il reste encore le début de la remontée qui est dur... mais c'est pas si long... je serre les dents jusqu'au lacet à droite, et de là, je sais que c'est gagné. Il doit rester 1km pas si grimpant que ça. Et puis voilà le sommet: col du Marchairuz (altitude 1447m). ENFIN le point culminant de la journée, après avoir oscillé longtemps entre 700-1000m d'altitude !
Les motards qui m'ont doublé comme des malades dans la montée font pétarader leurs moteurs sur le petit parking devant l'auberge au sommet... j'ai envie d'en claquer un ou deux... enfin bon. Puis zou, je file dans la descente après avoir remis ma veste thermique et le buff sur la tête. C'est que ça caille en descente, à l'ombre ! Mini pause pour admirer le Mont Blanc de l'autre côté du Léman, et puis je file sur St George, Longirod, Marchissy, le Vaud.
A Genolier, petite pause pour remplir un bidon d'eau; je sais que je suis un peu déshydraté. D'ailleurs je me paierais un bon mal de tête le soir.
Puis la route se déroule, en descente ou faux-plat descendant, jusqu'à Nyon, où je passe par le vieux centre avant d'arriver sur les bords du Léman. La piste piétonne/cyclable le long de l'eau est pris d'assaut par les passants... tu parles, un samedi de novembre si doux et ensoleillé, ça n'a rien de surprenant.
Et voilà, il ne me reste plus qu'à rentrer sur la piste cyclable qui longe le Léman; Coppet, Versoix. Puis arrivent les feux tricolores et leur lot de voitures qui redémarrent et passent les ronds-points n'importe comment... mieux vaut être prudent ici.
Puis voici la difficile remontée de Chambésy, avec plus de 10% sur 80m environ, ça pique sévère, mais le cardio semble avoir repris du poil de la bête. Puis je longe l'aéroport avant de passer en France à la douane de Ferney Voltaire.
Il ne me reste plus qu'à rentrer via Prévessin-Moens, puis St Genis Pouilly.
Conclusions:
- Dodecaudax de novembre: c'est plié. 23ème mois de suite avec un parcours d'au moins 200km.
- Une SUPERBE sortie, longue; parti avec le soleil qui se levait à peine derrière le Mont Salève à l'est, revenu avec le soleil déjà couché derrière le Jura.
- Un parcours ciselé, aux petits oignons. J'ai découvert encore de nouvelles forêts dans le Jura, ce sont des coins paisibles et incroyables à parcourir en vélo. Je dois commencer à me faire aux revêtements pas forcément au top dans le 39, car j'ai trouvé que ça n'était pas si mal, à vrai dire.
- Le coin le plus joli: le balcon de la Cernaise et la redescente de sous-Septmoncel à Saint Claude. Un coin magique.
- Niveau forme physique, je suis partagé. Les jambes ont été vraiment au top, je n'ai que peu de courbatures aujourd'hui, et elles ont tenu bon jusqu'au bout... j'aurais pu faire un 300 bornes et c'est rare que je puisse me permettre de dire ça ! Seulement, le cardio a été assez limitant, et m'a fait plafonner toute la journée. Peut être que la douceur et un légère sur-habillement l'expliquent.