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05 May

2 mai 2015 - BRM 400, la course contre la nuit

Publié par cestdurlevelo  - Catégories :  #BRM, #Brevet des Randonneurs Mondiaux, #Isère, #Savoie, #Hautes Savoie, #Ain, #Jura, #Col de la Placette, #Dodecaudax

412km en 17h38, D+ 4087m, coef 1

Vitesse moyenne: 23.4km/h (roulée) / 20 km/h (totale)

Pauses cumulées: 3h01

Météo: matin très humide, journée douce avec soleil voilé ou pas, puis soirée infernale avec grosse pluie sur 4h

BRM 400, pas BRM 400 ?

Suite à nos 5 jours de vacances à la Ciotat sous le soleil, on était rentrés en Isère pour le week end... sauf qu'au vu de la météo annoncée, et du fait que le BRM 400 en Drôme provençale ne s'insérait pas très bien dans les plans familiaux, j'ai fini par laisser tomber les copains de la Team Mont Ventoux.

Puis en début de semaine, je comprends que Franco a décidé de faire le BRM 400 de Grenoble qui part dans le Jura via Mijoux et Saint Claude. La particularité de ce BRM 400 c'est que contrairement à mes deux premières éditions en 2013 (sur le même parcours) et 2014 (Drôme provençale), on ne part non pas à 15h le samedi, mais à 4h du matin. Et donc, on ne passera pas toute la nuit à vélo. On sait qu'on terminera tard dans la soirée de samedi, mais ça me laissera encore tout le dimanche pour récupérer puis rentrer à la maison.

La météo annoncée en début de semaine pour ce week end est - excusez le langage - dégueulasse, y'a pas d'autre mot. Puis ça s'arrange un peu sur la fin de semaine alors que les prévisions s'affinent. La veille au soir, je dis 'go' à Franco, je charge la voiture, et hop direction Rives (Isère), pour dormir 3h. Réveil à 2h, départ à 2h30. Je suis en avance à Grenoble, j'ai prévu trop large. Le temps de me garer, et commencer à remplir la sacoche arrière du vélo, préparer les éclairages etc, voilà une voiture qui se gare juste derrière moi. Ca discute fort derrière - pas étonnant, lorsque je me rends compte que ce sont Franco et Valex qui se préparent derrière ! Super content de retrouver les copains, et bonne surprise que Valex soit de la partie, lui qui a dejà fait le 400 du week end dernier.

Ca prend du temps de tout harnacher ! J'ai décidé après hésitation de prendre la grosse sacoche de selle, j'ai l'éclairage avant, deux éclairages arrières, puis ensuite il faut enfiler 50 épaisseurs fines, mettre les surchaussures fines, le buff sous le casque, choisir les premières affaires à glisser dans les poches, etc. Pas de veste thermique pour moi, je me contente d'un maillot manches longues respirant, d'un maillot court et de manchettes. Plus, bien sur, le gilet orange réfléchissant.

Nous voilà place de Sfax, cartons de route récupérés. Il n'y a pas foule, c'est le moins qu'on puisse dire, 25 cyclos au départ. Il faut dire que la météo annoncée n'est pas bonne, je comprends que ça puisse dissuader... comme ça avait été mon cas il y a une semaine.

Partie 1: de Grenoble à Chanay (km 0 à 115)

La nuit, la grisaille, les premières côtes...

4h du matin, bip j'enclenche le GPS au départ, clic-clac les cales sur les pédales, et c'est partiiiii. Troisième fois que je m'aventure sur un 400, mais c'est bien la première fois que j'y vais comme ça sans trop réfléchir. Presque la fleur au fusil, me direz-vous. Mais bon il y a un mois j'ai encaissé un 300km à belle vitesse, alors là un 400 en roulant pèpère ça devrait le faire.

Passage du pont d'Oxford, ça donne toujours les frissons de se dire qu'on repassera ici, au-dessus du fleuve Isère, en toute fin de journée (voir plus) après avoir bouffé tout ces kilomètres, vu tout ces paysages, traversé tout ces villages et partagés tout ces bons (et difficiles !) moments entre copains...

Puis c'est la voie verte qui nous attend. Ouf, elle est mouillée, mais pas si sale que ça. Après environ une quinzaine de bornes, on double Florian & Alain qui réparent une crevaison. Pas de bol, si tôt dans la journée. Peu après on sort de la piste cyclable et montons dans Voreppe, où commence la longue montée vers le col de la Placette. Nous sommes dans un bon petit groupe de 8-9 éléments, ça discute un peu, moi pas trop... dans le noir je suis toujours dans ma bulle.

Ca monte fort, mais dès le début j'ai décidé de faire comme l'an passé, c'est à dire mouliner, mouliner, mouliner. J'avais 'appris' il y a un an à quel point mouliner épargne les jambes, et permet de faire reposer l'effort sur le cardio, qui a bien plus de réserves que les jambes, qui une fois fatiguées, n'ont plus rien à donner. Malgré tout, je suis tout à gauche, et je fais peu de danseuse, avec la sacoche de selle ça ballotte derrière, il faut que je reprenne le pli.

Il s'est mis à pleuvoir à mi-ascension, et une fois le col de la Placette derrière nous, nous entrons sur le plateau de Chartreuse sous une pluie mouillante. Berk. Nous avons perdu quelques éléments dans la traversée du plateau, je me retrouve donc à faire la pause aux Echelles avec Franco, Valex & Bernard, un copain du club de Tullins dont j'ai fait la connaissance au départ.

Au redépart des Echelles, on fait un tour du village, les GPS ne sont pas tous d'accord sur la direction à prendre ; puis voici la D921 qui grimpe, nous nous sommes fait rattraper alors on roule groupir. Le jour pointe le bout de son nez, on observe les couches de brume matinales au-dessus desquelles nous nous élevons... les fonds de vallées sont pris dans le coton alors que bientôt, nous, nous pourrons éteindre nos éclairages avant. Puis 30 minutes plus tard, à l'arrière également.

La bosse à côté d'Attignat Oncin derrière nous, il ne pleut plus - nous descendons sur le lac d'Aiguebelette, que nous contournons par l'ouest. A Novalaise, nous passons tout droit et suivons cette route principale, qui nous mène en montée, puis en descente, jusqu'à Yenne. Nous traversons ici le Rhône... il a une hauteur, et une largeur, incroyable... je ne l'ai jamais vu si 'gros'. Sa couleur marron indique aussi clairement que les grosses chutes de pluie depuis hier sont à l'origine de ces débordement majeurs. J'entendrais d'ailleurs à la radio dimanche soir qu'il aura plu l'équivalent d'un mois en 48h ! "Je n'ai jamais vu tant d'eau" (sous entendu, ICI) dis-je à Valex, qui me répond 'ben t'es con, t'étais en bord de mer la semaine dernière'. Bref, du Valex dans le texte. On continue, grimpons la bosse de Nattages et redescendons sur Massignieu de Rives. Voici le premier point de contrôle ; nous répondons à la question secrète, mangeons un morceau, et repartons, alors qu'Alain et Florian viennent de nous rejoindre.

Descente vers le lac du Lit-Au-Roi, puis nous empruntons la grosse route rectiligne jusqu'à Culoz. Je me rappelle encore des gros relais qu'on avait mis ici avec Franco en 2013 sur le même parcours... sauf qu'on était en toute fin d'après-midi. Je repenserais tout le long du parcours à cette épopée qu'on avait fait pour notre premier '400' à trois avec lui et David. Aujourd'hui cette partie est faite au coeur d'un gros groupe, ou on prend quelque relais tranquilles, ça roule facilement à 29-30km/h, sans trop d'effort. A Culoz, le profil change, ça va grimper en faux plat, irrégulièrement, puis en longue montée jusqu'à Billiat ; le groupe va donc s'éparpiller. L'écrémage se fait tout doucement ; au début on perd une grappe de cyclos qui décrochent, puis avec Valex et Franco aux commandes, nous nous trouvons au coeur d'un groupetto d'une dizaine d'éléments. Les bornes passent, moi je m'applique à TOUJOURS mouliner. Mais peu à peu les bosses semblent moins bien passer, je décroche tout doucement, pour me retrouver au fond du groupe... ça, juste en arrivant à Chanay, après avoir franchi Anglefort, au pied de l'itinéraire 'est' qui monte au Grand Colombier. C'est la pause au café du village ; j'en profite pour envoyer un SMS à Amandine et dire que tout va bien, enlever le maillot de corps, retirer les genouillères, puis prendre un bon coca avant de repartir. Là encore, Alain & Florian nous rejoignent ; nous repartirons ensemble, ce coup-ci.

Partie 2: de Chanay à Lajoux (km 115 à 174)

La traversée du Jura...

Le groupe des 'autres', tout les cyclos que je ne connaissais pas, reste attablé plus longtemps ; alors nous repartons moins nombreux. Cette pause a duré un peu trop à mon goût. Je l'ai mentionné dans les stats en début d'article, nous aurons fait en tout 3h de pauses... c'est énorme. D'un autre côté, certaines de ces pauses m'ont été bénéfiques au niveau physique, et toutes ces pauses ont permis de passer de bons moments de rigolade avec les copains... donc finalement c'était aussi sympa ce BRM plus 'cool' que l'année dernière.

La fin de la montée vers Billiat est avalée facilement, nous avions fait le plus gros avant Chanay. Puis nous redescendons sur Bellegarde, à droite. Pour la première fois j'ai réussi à afficher tout le parcours sur le GPS, et je peux donc indiquer le chemin aux autres... car souvent aux bifurcations il y a des hésitations... avec ça, aucun souci. Bellegarde, heure de pointe... beaucoup de véhicules, ça bouchonne. Puis on entame ici la plus grosse montée de la journée, 38km environ, mais avec des passages en faux-plat, ainsi qu'une redescente avant Chézery-Forens.

J'aborde ça tout doucement... 'continuer à penser à mouliner', je me répète ça en boucle. résultat, pendant que les copains appuient sur les pédales et avancent, moi je stagne un peu, et le rythme en prend un coup. Une fois Lancrans derrière nous, on passe à Confort, puis grimpons au-dessus de Chézery-Forens, avant d'y redescendre. La cascade sur la droite de la route est tellement pleine d'eau que des embruns débordent sur la route, c'est hallucinant la quantité d'eau ici aussi. On se prend une petite douche en passant ici en descente. Chézery Forens, mini-pause puisque nous retrouvons ici trois élements du Velogessien, venus à notre rencontre. Yann, Patrick & Daniel sont venus nous chercher ici pour remonter toute la vallée de la Valserine ensemble - très sympa de les voir un moment.

Je roule et discute tour-à-tour avec Yann, Patrick, Daniel, Bernard... Valex & Franco ont tendance à être quelques mètres devant. La fatigue devient réelle pour moi, et j'ai déjà mal à l'arrière-train... ça n'augure rien de bon pour la suite. Mais en attendant, il fait doux et les paysages traversés sont magnifiques... ciel bleu, soleil, le Jura est paré de vert... ça valait le coup de venir ici aujourd'hui !

Encore une cascade forte en eau sur la droite de la route... je suis décroché par le groupe en discutant avec Yann qui m'a attendu un bout. Je vois à Lélex que le groupe s'est arrêté, moi vu mon rythme, je vais 'faire une Cricri'. Méthode nommée après l'expert en réduction de pause, j'ai nommé Christophe, pas ici aujourd'hui malheureusement, mais qui sait gérer à merveille ces parcours, où il a tendance à rouler peut être un peu en-dessous de certains autres, mais limite les pauses au strict minimum pour redoubler les copains qui sont arrêtés, et ainsi de suite... pour jouer au chat et à la souris et finalement avoir un rythme proche. BREF, ce que je veux dire par là, c'est que je pars 'solo' devant, ils me reprendront plus loin.

Je poursuis donc mon petit bonhome de chemin, mouline vraiment tout doucement et commence à faire quelques passages en danseuse pour relaxer le dos et le cucul. J'ai mémorisé la question 'secrète' du carton du BRM pour le passage à Mijoux, qui est notre second point de contrôle, je n'ai donc pas besoin de m'arrêter sur place, je regarde simplement quel autocollant est collé sur le panneau à l'entrée du village (EurovéloGex), et quel est l'horaire de mon passage (12h10), et je continue. Je salue simplement Alain & Florian, arrêtés au carrefour à Mijoux. Je m'arrête 2 minutes pour respirer, leur souhaiter bon courage et également dire au-revoir à Daniel, qui vient de nous rattraper. Et hop, je repars devant tout le monde dans le dernier bout de montée. L'ascension entre Mijoux et Lajoux, j'adore ce coin. C'est tellement beau. Et une montée en lacets, superbe, dans la forêt... ça se déguste. Alors je continue de prendre quelques petites seconde de vidéo à l'aide de ma nouvelle caméra GoPro, qui remplace pour la première fois l'appareil photo numérique qui a vieilli.

Arrivé au sommet, j'ai un moment de satisfaction intense... je me sais au point culminant de la journée... sur un 400, c'est pas anodin. Surtout lorsqu'on sait, comme moi aujourd'hui, qu'on n'est pas en grande forme et qu'on va rentrer cramé ! Je descends sur Lajoux, et hésite un peu... je continuerais bien un bout seul, pour continuer d'éviter à Franco, Valex et Bernard de m'attendre dès que ça grimpe, mais en même temps... c'est surtout de la descente qui nous attend. Alors j'entend les mots échangés avec Brigitte la veille sur internet ; 'même s'il y a une différence de rythme, mieux vaut rester avec les copains car au km300, tu seras content de ne pas être seul'.... ohhhh qu'elle aura eu raison sur ce coup. Je pose donc le vélo contre un poteau, m'assied par terre et attend le groupe quelques minutes en dégustant mon sandwich au saucisson. Puis nous repartons à 4, le quatuor Valex-Bernard-Franco-moi qui restera soudé jusqu'au coeur de la nuit prochaine.

Partie 3: de Lajoux à Saint Genix sur Guiers (km 174 à 345)

De l'Ain au Jura... à l'Ain, en longeant le Bugey...

Bizarre, mais quand je repense à ma journée en écrivant ce compte-rendu, cette section, qui représente 171km, soit 41% de la totalité de l'itinéraire, se mélange dans ma tête. C'est une longue section de routes que je connais bien, avec d'autres moins connues...

De Lajoux, la superbe descente sur St Claude nous emmène via Septmoncel (où nous remplissons les bidons... ouf, j'étais presque à vide), le chapeau de gendarme (curiosité géologique locale) et sa cascade pleine en eau ici aussi... puis les lacets, les gorges... et St Claude. Petite pause pour enlever le k-way qui m'a bien tenu chaud dans la descente... faut dire qu'il fait doux, nous venons presque de perdre 750m d'altitude aussi.

A partir d'ici, c'est le long défilé des gorges de la Bienne qui nous attend. La route est circulante, ça me gonfle toutes ces voitures qui nous doublent. Et puis je suis fatigué, alors je traine en fond de groupe et reste planqué derrière les potos, plus costauds que moi. Pfiou j'avais oublié que c'était si long, et si circulant ici... il faut dire que nous étions passé ici au coeur de la nuit en 2013, donc forcément, les automobilistes étaient au lit.

La suite des évènements est relativement plate, avec quelques petits coups de cul qui font mal au cardio. Toujours pas mal aux jambes, car je me les épargne encore et toujours en moulinant.

Chassal, Molinges, Vaux les Saint Claude, Lavancia, Dortan... des noms de village que j'aurai préféré m'épargner... voilà la section qui m'aura finalement le plus déplu. Ma fatigue n'y est pas pour rien. A Dortan, c'est la pause café. Le chat double ici la souris, Alain et Florian repassent devant pendant notre pause. Voila qui m'aura requinqué, on repart en longeant le lac de Thoirette... seconde fois que je passe ici, j'adore ce coin.. ça me rappelle mon beau raid solo d'avril 2014.

Nous croisons ici de petits groupes de cyclos portant des petits sacs à dos ou sacoches... un autre BRM est en route ! Rigolo de se croiser comme ça... eux viennent peut-être de Bourg en Bresse ?

Il re-pleut. Franco & Valex décident de mettre un k-way.. Bernard & moi pas. Et j'ai bien fait, ça ne dure pas... et je ne supporte pas le k-way, ça fait cocotte-minute trop vite.

Peu après Thoirette, voici la longue montée de Corveissiat. C'était ici que j'avais définitivement flanché en 2013, alors je prends les devant et part tout doux. Valex m'attend alors que Franco & Bernard s'envolent. Ce coin est superbe, avec le fleuve Ain sur notre gauche. Le quatuor se reforme plus loin, et nous finissons de grimper... pour retrouver un mec avec un maillot 'Team Mont Ventoux' en haut ! Quelle bonne surprise, voila Lionel qui est venu lui aussi à notre rencontre ! On va faire un petit bout de route ensemble sous sa directoin, il connait les lieux comme sa poche - notamment cette petite fontaine cachée à gauche de la route, où nous nous arrêtons remplir les bidons une énième fois. C'est que ça boit un cyclo, sur +20h d'effort !

J'ai un sourire intérieur et fais signe à Franco sur la droite de la route en passant à Jasseron, après avoir passé le col de France... ici se trouvent l'église et la maison de retraite qui avaient à voir avec la question secrète en 2013... nous étions restés coincés un moment, ayant du mal à y répondre... je me rappelle encore de l'éclairage blafard de l'église, au milieu de la nuit... j'étais cuit et intérieurement énervé... tout ça, lié à la fatigue. Alors que là il fait jour, bien sur. Marrant de refaire ce parcours dans des conditions différentes.

Arrêt boulangerie, puis nous prenons à gauche ; ici débutent les longues lignes droites pour longer le Bugey et retourner vers le sud. Mentalement, je me suis blindé ; j'avais eu un mal fou à parcourir ces routes peu intéressantes, toujours tout droit, étant fatigué en 2013. Alors ce coup-ci, je mets le GPS dans la sacoche de selle (il a besoin d'être rechargé par batterie externe de toutes façons, et je préfère le mettre à l'abri des averses à venir en le rechargeant dans la sacoche). Ne plus avoir le GPS sous les yeux me permet de ne plus penser au kilométrage. Débranchage de cerveau, désormais faut pédaler au mental, sans penser aux douleurs ni à l'horaire.

Petit apparté à propos de l'heure qui tourne... j'ai titré cet article 'la course contre la nuit' puisque en partant à 4h, on peut rentrer pas trop tard dans la nuit et donc s'éviter non seulement les heures de pédalage dans le noir, mais surtout... les grosses pluies prévues ce soir ! D'ailleurs on apprendra de Jean Philippe Battu que les meilleurs sont arrivés depuis un paquet d'heures ! Pour nous... ça sera un chouilla plus tard.
Mon erreur aujourd'hi aura été, contrairement aux éditions précédentes, d'avoir le kilométrage en 'live' sous les yeux... en effet, quand on regarde le compteur on a l'impression que ça n'avance vraiment pas !

Ceyzériat, on fait un petit détour dans le village là aussi, non sans voir Alain & Florian assis par terre au bout d'une rue... la souris double le chat... ou le contraire... bref...

Tossiat, Saint Martin du Mont, du plat puis une montée courte mais pentue... je me rappelle bien de celle-ci car après des kilomètres et des kilomètres de descente ou plat, elle pique bien les jambes. Et c'est en haut que j'avais changé les piles de mon éclairage en 2013. Ca se passe assez bien, en moulinant, toujours.

Puis un bout de descente, et on enquille... on retraverse l'Ain à Neuville sur Ain, et avalons des bornes interminables en ligne droite via Ambronay jusqu'à Ambérieu en Bugey. Pause coca.

Nous repartons groupés, A Bettant il y a un petit changement de parcours par rapport à 213, et j'adoooooore car il remplace une belle petite côte qui pique, à la place de lignes droites et plates en plus, comme c'était le cas il y a deux ans. On s'attend tous à voir Jean Philippe en haut, pet être un contrôle secret... mais non. Alors on retombe de l'autre côté.

Voici la partie où je me suis blindé mentalement, et ça aura marché cette année. Lagnieu, Saint Sorlin en Bugey, Sault-Brénaz, Serrières le Briord, Groslée, Saint Benoit, Glandieu. Compter 40km plats, rectilignes... quelques petites bosses, mais il n'y a vraiment rien à raconter, ni à voir, en passant ici. Nous mettons le Golet du Tilleul derrière nous, après une pause technique, puis repartons alors que le jour tombe pour de bon. La cascade de Glandieu est belle, pleine d'eau blanchâtre, ça tombe fort. Ca tombe fort du ciel aussi, d'ailleurs ! Mais pas de k-way pour moi, j'ai pas envie d'avoir chaud. Ca attendra St Genix. Alors on prend cher, sous la pluie, et arrivons comme des chiens mouillés au bar à St Genix, après avoir traversé successivement le Rhône (qui a débordé très largement de son lit) et le Guiers.

Au bar, on nous regarde du coin de l'oeil... pas courant, ces cyclos déguisés en jaune, rouge clignotant, mouillés comme pas deux qui pédalent dans la nuit et s'envoient des vannes à tour de bras !

Un dernier café, puis je remets toutes mes épaisseurs; les gants longs, le maillot de corps, le k-way, la veste réfléchissante, le sous-casque et les genouillères.

Allez les gars, faut finir le boulot.

On y va? Go !

Partie 4: de Saint Genix sur Guiers à Grenoble (km 345 à 412)

Boucler la boucle de nuit, sous une pluie battante...

En sortie de village, les gendarmes font un barrage ; 'avez vous consommé de l'alcool ?" demandent-ils à la voiture arrêtée... j'ai presque peur que Valex leur propose un pot au bar du village, mais non, même Valex a perdu sa langue pourtant bien pendue, avec cette pluie battante.

Je prends les commandes d'un groupe élargi de Florian, Alain, et d'autres que je ne connais pas. Je fais quelques bornes devant, sur la route du Pont de Beauvoisin... que je connais par coeur (pour l'avoir prise à maintes reprises avec Vincent), et que je déteste. Dans la petite bosse avant le Pont, je retombe au sein du groupe. Zut, ma lampe avant m'indique avec un voyant bleu que la batterie commence à s'user. Je l'éteint 10 minutes pour gagner un peu de batterie, de toutes façons on y voit très bien avec tous les éclairages devant/derrière moi, ZERO risque.

Petite pause à Saint Béron. Je continue de me goinfrer, c'est hallucinant tout ce que j'aurais mangé aujourd'hui. Surtout du sucré. Pause technique puis on repart. Lionel nous avait accompagné près de chez lui, mais bizarrement Vincent n'est pas là pour nous tenir compagnie... bizarre... c'est pas la nuit et la pluie qui auraient du le décourager, on est à deux pas de chez lui !

Allez go, les gorges de Chaille. Valex et Franco m'attendent, Bernard est resté avec le groupe qui ne s'est pas arrêté en bas avec nous ; on ne les reverra pas avant l'arrivée (hors Bernard qui nous attendra aux Echelles). La montée est douce, et pourtant je la grimpe à la vitesse d'un escargot... que c'est dur. Depuis la pause de St Genis, je m'autorise à mouliner un peu moins pour puiser surtout sur les cuisses, moins sur le cardio... qui n'a vraiment plus rien de bon à donner, semble-t-il !

Descente sur les Echelles dans le noir sur route humide.. prudence.

J'ai un peu peur des longues lignes droites sur le plateau de la Chartreuse, mais ça se passera finalement assez bien. Tout doucement, certes, mais sans couler un bielle, ni que le mental ne rende les armes. Le quatuor reformé, nous franchissons donc St Laurent du Pont et St Joseph de Rivière, puis voila les 4km de la Placette qui se présentent à nous. Comme ce matin, mais dans l'autre sens... c'est à dire, de nuit et sous la pluie. RAS dans la montée, je grimpe tout à gauche, tout doucement, avec mon Valex ange-gardien qui tempère les ardeurs de Franco qui part devant régulièrement... il faut dire qu'il y a un sacré écart de forme entre ces deux là et moi... ils m'auront attendu jusqu'au bout, merci les gars.

Voici la Placette. Comme au sommet du Galibier lors du BRA 2013, Valex franchit le sommet avec moi, m'ayant patiemment attendu, et en me serrant la main... Ca fait plaisir.

Gros 'hourra' intérieur, avant de reprendre mon souffle affalé sur le guidon.

Puis on repart en descente... les 4 mousquetaires, jusqu'au bout de la nuit, sous une pluie qui redouble. Voreppe, on rallie la piste cyclable. J'ai sans cesse le réflexe quasi-automatique de rappeller les dangers à venir sur la route, puisque je connais assez bien le coin... le pont en bois qui glisse, les barrières de la piste cyclable...

Nous y revoilà, à la piste cyclable ! Valex & Franco doivent être pressés d'arrivés, ils en remettent un coup. Je serre les dents... crotte de crotte, je suis sensé être sur mon terrain là, du plat, roulant ! Un bon mal au coeur me prend, j'ai la nausée. Il est temps qu'on arrive !

Pont d'Oxford: LE VOILA ! On remonte, tournons à gauche, traversons l'Isère... encore sur cette ligne droite, j'entends les copains se parler entre eux, devant: 'attends... lève le pied'... tout ça pour moi. Merci les gars. Et voilà la boite aux lettres, c'est finiiiiiiiii ! 00h31.

Pas le temps de descendre de vélo, JP est sous le hall de l'immeuble de l'autre côté de la rue, avec Florian & Alain, arrivés il y a 10 minutes.

Il y a des victuailles... miam le flan au fromage, le thé chaud.. finalement mon mal au coeur s'évapore ! Que je suis content d'en avoir fini.

2 mai 2015 - BRM 400, la course contre la nuit

Conclusions:

  • Merci Franco, Valex, Bernard, de m'avoir aidé et attendu.
  • 48h après, j'ai encore quelques courbatures, et un peu de sommeil en retard, mais ça va. Même la petite douleur au tendon d'achille droit a disparu.
  • Cet exercice m'aura été bien plus difficile que l'an passé. Plusieurs explications pendant que c'est frais: (1) le parcours de l'Ain est clairement plus difficile que celui de la Drôme provençale... j'en suis désormais certain. (2) Je n'ai pas "géré" les choses de la même manière qu'en 2014. Avec Thomas ça roulait fort sur le plat et en descente, avec peu de pauses. Là c'était l'opposé, mais ça roulait plus vite en montée. Avec des gabarits différents, forcément j'ai eu plus de mal à m'adapter avec les grimpeurs du quatuor de 2015. (3) Pas assez de bouffe 'consistante' ! Je n'ai mangé que barres de céréales, lait concentré, crèmes de marron... pas suffisant pour la longue distance. Voilà un bon apprentissage. Et (4) clairement, je n'ai pas la forme de l'an passé. Va falloir bosser si je veux aller au bout de l'Ardéchoise Vélo Marathon en juin... car oui, je m'y suis inscrit il y a deux semaines.
  • Dodecaudax du mois de mai : c'est fait
Commenter cet article
J
Bravo pour cette "course contre la nuit" avec une météo pas vraiment géniale pour ce genre d'épreuve. Il faut un sacré mental pour s'engager là dedans avec une matinée déjà humide...<br /> Respect Baptiste !!!<br /> Quand je vois ça, je me dis cdurlevelo !!!<br /> A++<br /> JC
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C
Merci JC. Toi les parcours au long cours, tu connais... et tu les fais à une vitesse de malade :) A en juger par ta ballade en Ardèche y'a qques semaines par exemple ;) T'aurais fini avant la nuit. Nous, on a perdu la 'bataille' contre la nuit, on a terminé à vitesse réduite principalement par ma faute, j'étais le maillon faible de ce quatuor, mais je sais que les copains m'attendaient sans arrière-pensée :) C'était ma garde rapprochée, quoi ;)<br /> Mais ouais, avec ces conditions, cestdurlevélo, c'est sur :)
E
1000 fois bravo Baptiste, moi je n'ai ni le courage ni l'envie de me lancer dans ce genre d'aventure mais j'admire de loin, faut avoir des "corones" pour faire ça, encore bravo !
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C
merci !
L
Durant les quelques km que nous avons fait ensemble, j'ai bien lu sur ton visage que ce n'était pas un jour de facilité, en sachant en plus que la nuit et certainement la pluie vous accompagnerait sur la fin...<br /> Si sur le 600 c'est le fait de rouler sur 2 nuits différentes qui te déplait, viens donc faire le 600 de Bourg en Bresse le 06 Juin qui s'élance à 7h. Tu viens la veille à la maison, j'habite à 15km du départ, pas obligé donc de se lever trop tôt.<br /> La vidéo : GENIALE.<br /> BRAVO A VOUS TOUS, ...ce fût vraiment une belle initiative de créer cette TMV.
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C
Super initiative la TMV, ça prend encore plus tout son sens grâce à des initiatives comme la tienne ce samedi, de venir à notre rencontre pour un bout de route. Crois moi sur un 400 difficile comme je l'ai vécu, ça permet de donner du rythme, casser la monotonie, redonner le sourire... merci de ton passage, franchement c'était top.<br /> Pour le 600 ce n'est pas en particulier les deux nuis qui me font peur. C'est le mal de cul... deja au bout de 150km j'en peux plus, alors 600 laisses tomber. Et puis aussi les limites physiques... j'ai fait ce BRM à rythme doux (pas comme le 300 où j'étais au-dessus de mon rythme) et j'ai pourtant eu beaucoup de mal. Mon mental accrocheur m'a permis d'aller au bout tout doucement, mais je ne peux/veux pas faire la même chose sur 200 pitons en plus !<br /> A+
B
Comment ça petit, les 'vieux' t'ont fait souffrir !!!<br /> J'adore ton récit et la video en musique siouplait ! ... c'est épouvantable, parce que tu ne nous feras pas de récit de 600 ... imagine ... si tu venais avec nous pour le 600 (je fais mon Franco !!!!) <br /> Allez pas grave ... et bravo pour ce 400 terminé sous la pluie !
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C
C'est claaaaaair que les vieux ont tiré le jeunot dans leur roue presque tout le long !<br /> Ahah je vois que tout le monde me pousse au 600... mais non, c'est pas raisonnable. Il faut savoir dire stop. Pour le moment il me tarde surtout de retrouver de courtes sorties après le boulot dans le Jura, une Combe Blanche par ci, une Barillette par là. Pédaler en court, sous le soleil. La longue distance, c'est "deja" terminé pour moi cette saison. Je sais que vous, vous partez pour de belles et longues choses encore... je vous suivrais avec beaucoup d'intérêt et d'attention !
F
ha mon petit comme j'étais content de te voir sortir de la voiture samedi matin ,même si j'étais quasi certain que tu y serais ,nous nous somment remémoré notre tout premier BRM 400 tous les 2 et déjà sue ce parcours ,où il ne manquait plus que David !!tu as raison et JP l'a confirmé a l'arrivée ce parcours est tout sauf une promenade de santé ,et tu l'a géré a merveille ,aprés la forme ça va ça viens ,puis comme le disais David sur FB ce brevet va te blinder pour le reste de la saison ,en tous cas ce qui ne m'a pas étonné et ce qui me plait en toi c'est cette détermination a toute épreuve ,et une fois de plus tu vas au bout !! rien que pour ça je te tire mon chapeau mon petit,sympa aussi l'autre facette de ton blog ,j'attend de voir ce que le magicien que tu est vas nous sortir de sont chapeau la prochaine fois<br /> a trés vite sur le vélo ,et pourquoi pas le 600 en mode TMV ...
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C
C'est pas la première fois que je coince avant la mi-distance, et j'ai appris au fur et à mesure que le mental peut nous emmener loin. Alors je me suis trainé, peut être... mais jusqu'à l'arrivée, et c'est ce qui compte !<br /> Je suis super content d'avoir vécu ce BRM avec toi & Valex, vous êtes de vrais ambassadeurs de notre sport sérieusement. De bons coachs quoi.<br /> Alors le 600 c'est non, pour moi, mais d'autres sorties montagnardes à découvrir de nouveaux coins, CARREMENT oui !<br /> Encore merci pour samedi Franco, t'es un mec en or !

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Cyclotourisme en Rhône Alpes / Suisse