4 aout 2015 - Glandon, Croix de Fer, lacets de Montvernier
80km en 4h02, D+ 2086m, coef 2.6
Météo: soleil, chaleur
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Après la belle sortie d'hier entre Chartreuse et Vercors, il me prend l'envie de pédaler en haute altitude. Je dois rentrer à la maison dans l'Ain ce soir, alors une solution 'sur le chemin du retour', c'est de faire le détour par la vallée de la Maurienne et d'aller faire la tournée des graffitis du Tour de France.
Car oui, il n'y a guère plus d'une semaine, les professionnels du Tour de France passaient deux jours de suite au col du Glandon, et franchissaient également le col de la Croix de Fer, et montaient les désormais célèbres lacets de Montvernier.
J'ai envie d'aller voir à J+12 environ, quelles sont les traces laissées sur la route, les peintures et graffitis des fans encourageant leurs cyclistes favoris... et puisque je serais dans le coin, autant aller à mon tour découvrir cette montée des lacets de Montvernier, dont tout le monde parle depuis cet été.
Départ de Rives (38) en voiture, je suis à St Etienne de Cuines à 7h15. Au pied du col du Glandon, que je n'ai plus grimpé depuis 2012. Direct dans la pente - go.
Je vais faire ce col en mode régulier... c'est à dire, en gardant un rythme, sans faire de pause, sans trop relâcher l'effort.
Ce, pour plusieurs raisons "qui m'arrangent" aujourd'hui. Non seulement ça me fera avancer plus vite qu'en mode cyclotouriste, et donc j'ai plus de chance d'éviter les orages annoncés vers 11h (en haute altitude, je serais contraint de faire demi-tour...). Et ensuite, ça me permet de reprendre une forme d'entrainement, après ma démotivation du mois de juillet. Car un col tel que le Glandon, même abordé sans vraiment rouler vite, représente un sacré effort... d'ailleurs je transpire déjà à grosses gouttes après quelques kilomètres.
Je souris en passant devant la borne 'sommet à 16km', en repensant à mon raid solitaire Ain-Glandon en 2012... voir la dernière photo ici... cette même borne avait été la fin de mon périple... complètement cuit, j'avais du attendre qu'Amandine me prenne en voiture pour terminer jusqu'à St Sorlin d'Arves.
Aujourd'hui, rien à voir, j'ai plus la pêche. Je reprends un cyclo... j'en verrais très peu des cyclos si tôt le matin... à peine 2-3 qui redescendront dans le sens inverse du mien, à mon approche du sommet.
Après le replat de Saint Colomban des Villards, la pente repart dans la forêt... des kilomètres à 9-10% de moyenne, selon les bornes au bout de la route, qui font mal. Je suis tout à gauche en 34*30 et... je fais ce que je peux ! Tout simplement.
Je détourne mon attention de l'effort en lisant les graffitis peints sur la route par les fans du tour de France... le tour est passé ici il y a deux semaines... une première fois en descente, une seconde à la montée.
Terrible, cette portion dans les bois... mais en sortant... c'est toujours magnifique... voici les alpages du Glandon... la montagne se dévoile enfin à mes yeux... et cerise sur le gâteau, les nuages s'écartent et quelques rayons de soleil innondent la route et la verdure aux alentours.
Un passage magique. Je comprends que ce col soit souvent cité comme l'un des plus durs, mais aussi des plus beaux, de France !
Puis voici les 3 derniers kilomètres, très exigeants (voir le profil en haut de l'article)... du 10%, du 11%... pas facile après avoir déjà cravaché plus d'une heure, sans réelle phase de récupération. Mais l'air pur, le soleil et la verdure font leur effet... je profite du moment, tout en luttant physiquement... et me voici au paradis: col du Glandon (altitude 1924m).
Très courte pause, 2min à tout casser au sommet, et je poursuis vers le col de la Croix de Fer... il ne doit rester guère que 3km, à partir de la jonction avec la route sud du col, au niveau de l'auberge/café.
Ce bout de montée à la Croix de Fer me rappelle le BRA de 2013... qui m'avait été très dfficile dès cette portion, d'ailleurs ! Aujourd'hui ça passe tranquillement, en moulinant beaucoup et à bon rythme
Col de la Croix de Fer (altitude 2064m)... qu'on est bien ici.
Après avoir mis une couche isolante et des manchettes - il commence à faire sombre, et frais... l'orage doit se rapprocher, je m'engage dans la longue descente vers St Jean de Maurienne. Quelques épingles traversées prudamment, puis Saint Sorlin d'Arves, puis les deux courtes remontées qui interrompent le calme de cette descente fluide et avec peu de trafic. Puis la dernière section rectiligne, abordée rapidement, la pente est forte de ce côté aussi !
Et me voici de retour sur le plancher des vaches, à St Jean de Maurienne, la ville de l'Opinel.
Un bout de nationale plus loin, je tourne à gauche, passe sous la route, et me voici à Pontamafrey, au pied des 18 lacets resserrés de Montvernier. Courte pause en bas pour une photo, puis je m'engouffre dedans.
Cette montée n'est clairement pas aussi difficile qu'on a voulu nous la vendre. Mais elle est aussi belle qu'elle avait l'air depuis les hélicoptères de France Télévision, ça je peux le confirmer.
Finalement, la seule portion réellement pentue se trouve avant le premier lacet, face à la pente. Ensuite, c'est... parfois pentu à l'intérieur des lacets, mais globalementabordable. Un gros condensé de lacets, c'est très resserré... et il n'y a quasiment aucun trafic auto.
J'aborde la montée doucement - il faut dire que les jambes sont usées. Et j'ai aussi envie de profiter du moment. Courte pause au sommet, à quelques encablures de la sortie de cette zone en lacet, pour finir à travers champs sur Montvernier. Je songe à la victoire de Romain Bardet ici il n'y a même pas deux semaines... en me disant qu'il a du passer 3 fois plus vite que moi environ... hallucinant ce qu'ils sont capables de bouffer comme distance et dénivelé, les pros, vu leur vitesse moyenne !
Une fontaine au sommet, à Montvernier, me permet de prendre une douche fraiche, et de remplir les bidons. C'est qu'il fait lourd, avec l'orage qui approche !
Je franchis le col du Ventour (altitude 780m) en descente, en direction de Le Chatel. Puis c'est ensuite la descente sur Pontamafrey, et le retour sur St Etienne de Cuine en mettant du rythme, pour me finir les jambes. Voilà une belle demi journée de rentabilisée, il est midi et des poussières lorsque je termine... tout ça, sans prendre ne goutte de la pluie pourtant annoncée !
Ils ont tout compris ! Depuis le TDF 2015, les lacets de Montvernier ont "été mis sur la carte", de même manière que certains des grands cols mentionnés sur ce panneau ! Les locaux ont de l'humour... mais ils n'ont pas tort pour autant.