29 aout 2015 - Col de la Colombière et Mont Salève
207km en 8h31 (+16min de pauses cumulées), D+ 3390m, coef 1,63
Vitesse moyenne: 24.3 km/h (roulée) / 23.6km/h (totale)
Météo: soleil & chaleur
Après un mois de juillet en berne, j'ai retrouvé la forme, et l'envie de pédaler, à l'occasion des vacances partagées entre Pyrénées et Hautes Alpes. C'est reparti pour un tour de dodecaudax - je n'ai pas encore fait de parcours de +200km ce mois d'aout.
La Nitefighter BT40S, très similaire à ma MagicShine (il est d'ailleurs PEUT ETRE envisageable d'intervertir les batteries... à réfléchir en cas de très long raid sur par exemple une nuit complète en hiver où les nuits sont longues... ou autre)
Départ matinal pour éviter une partie des grosses chaleurs annoncées cet après-midi. J'utilise la lampe Nitefighter BT40S que Gearbest m'a offerte en test. C'est que la route va être longue aujourd'hui, puisque j'ai prévu mon parcours de plus de 200km du mois, et que je vais aller tricoter en Haute Savoie, pour notamment me frotter au très réputé col de la Colombière ! Donc c'est une sortie à la journée qui est prévue, autant la commencer tôt, pour ne pas rentrer trop tard.
Le début du parcours, c'est de l'archi-connu: traversée de Genève, jusqu'à Annemasse. Pour le moment, rien à signaler.
Je franchis Vetraz-Monthoux après être passé devant la clinique d'Annemasse, où je repense avec le sourire à la naissance du fiston il y a un an et demi... on ne passe pas souvent dans le coin, mais chaque fois qu'on y pense ça donne le sourire.
Après Vetraz-Monthoux, la D1205 serpente un petit peu.
J'évite les longues lignes droites qui ont l'air terribles sur la carte, en tournant à gauche sur la D198 direction Bonne, avant Nangy. Puis c'est la longue vallée du Giffre, de superbes faux plats sur route peu fréquentée à cet horaire... les mains en bas du guidon j'arrive à garder un bon rythme, je prends vraiment du plaisir à voir le jour finir de percer, tout en avançant... la trace sur l'écran du GPS est là pour m'indiquer les moindres changements de direction, c'est tout confort.
Viuz en Sallaz et Ville en Sallaz sont sur ma gauche, je file tout droit. Passage de petites gorges avant Saint Jeoire, puis je poursuis sur la route du Giffre.
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Au loin devant, le sommet du Mont Blanc dépasse tout juste des montagnes qui m'en séparent... sommet enneigé qui contraste fort avec les côteaux des montagnes qui m'entourent, encore plongés dans l'ombre... jusqu'à ce que mon itinéraire bascule plein sud, pour traverser la vallée de l'Arve, entre Marignier et Vougy, où d'un seul coup le soleil éclaire d'une belle lumière matinale les montagnes - et falaises - qui me font face. Voilà en face de moi le massif des Bornes.
Je poursuis à bon rythme (26km/h de moyenne sur mes deux premières heures de vélo, en comptant la traversée de Genève) et fais la première pause au niveau de Marnaz. Je sais me trouver juste à la base du gros morceau du jour, le col de la Colombière, alors j'en profite pour une petite pause technique, enlever le coupe-vent sans manches et manger un coup. La marque Nutrisens Sport m'a fait parvenir quelques produits à tester, et leur gel à la banane sera du meilleur effet pour me préparer à ce qui m'attend !
Et en effet, ça part direct dans la pente... j'ai tracé mon parcours via une route théoriquement à sens unique, mais en vélo ça passe... par contre, ça veut dire que je me tape un passage à 17% tout en bas... je récupère rapidement l'itinéraire 'classique', et me voilà parti pour encore environ 15 bornes d'ascension.
J'ai bien étudié le profil du col ci-dessus avant de m'y risquer, et je sais donc que c'est une montée longue, difficile, mais qui laisse respirer à mi-ascension, au niveau du hameau Le Reposoir. Le premier tiers de la montée est 100% dans les bois, et puisque j'aborde cette montée par le nord, il n'y a que peu de lumière.
Les kilomètres de montée passent doucement, indiqués par des bornes sur le côté de la chaussée... et sans vraiment avoir vu passer cette première section, voici déjà le replat à 2.5% au niveau du Reposoir.
J'ai vraiment abordé le début cool, je ne me sens donc pas du tout fatigué... c'est aussi tout l'intérêt de débuter une sortie par 50 ou 60km très roulants... je suis chaud, et prêt à bouffer le dénivelé positif que ce col mythique haut-savoyard me proposera.
Laissant le Reposoir derrière moi, je m'engouffre tête baissée dans la longue série de lacets. Le Reposoir devient tout petit, très rapidement... ici, les pourcentages sont sérieux, et on prend de l'aittude rapidement. Plus loin dans la vallée, sur ma gauche, la Chartreuse du Reposoir Carmel.
La lumière du matin sur cette route dénuée de trafic embellit ces lieux déjà magnifiques... c'est jaune, c'est vert, c'est blanc - les premières falaises commencent à se dévoiler au-dessus de ma tête.
Puis après une relativement longue portion où les pourcentages s'affolent de manière très irrégulière (zone qu'on pourrait définir comme presque 'bossellée'), un dernier passage devant un panneau 'col de la Colombière ouvert' et baaaaaaam le gros virage à gauche nous dévoile les 4 derniers kilomètres d'ascension jusqu'au col. L'échancrure dans la montagne indique très clairement l'emplacement du col, emplacement 'confirmé' par la présence visible du petite chalet au niveau même du col.
Les mots de Joris résonnent encore dans ma tête "Vous vous dites que l’affaire est pliée mais le trompe l’oeil vous cachera la terrible vérité !" - il faut prendre ces dernires kilomètres l'un après l'autre, et ne pas se croire 'bientôt arrivé' ! Et il a raison... qu'ils sont longs ces derniers kilomètres... car plus on approche du col, plus le pourcentage de la chaussée va se redresser: 8%, puis 9%, 10% et enfin les derniers 700m à 11% !
Un avion de chasse me double à 1km du sommet - un gars sec comme pas deux, qui porte un chouette maillot floqué 'Stelvio'... mais qui ne porte pas de casque (no comment). Je ne cherche pas (= serais incapable) à m'acrrocher...
Le final est vraiment la plus belle partie de ce col... paysages aériens, falaise en bord de route, verdure jusqu'à plus faim... et même une sorte de vautour qui déploie ses ailes et m'accompagne dans les derniers hectomètres - le col de la Colombière (altitude 1613m) sait bien reçevoir ! 1h08m04s pour me hisser au sommet - je suis largement dans les cordes d'un très bon rythme pour moi. Voyons comment le reste de la sortie va se passer...
La descente sur le Grand Bornand est magnifique aussi... à travers les alpages, puis ensuite les patelins défilent un par un, chacun avec des chalets tous plus jolis les uns que les autres... 'only in Haute Savoie'...
Petite pause au Grand Bornand pour remplir un bidon d'eau aux toilettes publiques - faites en bois... même les WC sont chics ici, c'est dire !
En bas de la descente, je fais un court aller-retour jusqu'à St Jean de Sixt pour aller passer le col de St Jean de Sixt (altitude 956m). C'est mon 499ème col franchi... le prochain sera donc le 500ème... que de chemin parcouru depuis 2011 !
Demi-tour à St Jean de Sixt, je retombe d'abord sur mes pas, avant de tourner à gauche direction Entremont. Les gorges au fond desquelles s'écoule le Borne vont m'accompagner un moment. Ca descend en pentes douces, tantôt à l'ombre sous les paravalanches, parfois au soleil. Puis les gorges se resserrent en bas, à proximité, après avoir laissé Entremont puis Le Petit Bornand les Glières derrière moi.
Une voiture me double en faisant crisser ses pneus, dans les courts virages... encore un dingue du volant qui se croit dans un jeu vidéo.... avant St Pierre de Faucigny, je franchis le pont du Diable, tourne à gauche et remonte immédiatement sur la D27 - une belle petite bosse qui me mène à Saint Laurent.
C'est une belle bosse irrégulière avec de courts passages aux forts pourcentages qui m'amène à St Sixt, au-dessus de la Roche sur Foron. Pause sandwich / SMS et je repars.
La montée au col des Fleuries (altitude 930m) aura été longue, et chaude. Plus longue que je ne l'aurais cru - j'avais principalement noté les deux grosses bosses du parcours mentalement, la Colombière et le Salève, qu'il me reste encore à franchir. Je le vois d'aileurs au loin devant moi, et devine l'emplacement de Genève juste derrière.
Derrière ça redescend pendant de nombreux kilomètres, et j'arrive donc reposé à Thorens-Glières, où je peux remplir un bidon à la fontaine du village. La section qui suit est très roulante, les jambes répondent encore vachement bien.
La bosse suivante, c'est la bosse de Groisy - je ne l'ai jamais grimpée mais je suis passé à proximité. Je suis doublé par plusieurs motos 'sécurité Haute Route'... rigolo, je me retrouve sur le parcours de cette cyclosportive à étapes, si connue. J'apprendrais plus tard qu'il s'agit de leur dernière étape, pas 'trop' méchante pour finir, Megève-Genève via les Aravis, la Croix-Fry et le Salève. J'ai donc très exactement 25km de parcours en commun avec eux ! Trop bon.
Je regarde au début derrière moi, m'attendant à voir un gros groupe me revenir dessus.. mais non, c'est devant qu'il faut que je regarde ! Et c'est parti pour plus d'une heure à jouer au chat et à la souris... c'est moi le chat, et je vais reprendre de nombreuses grappes de cyclistes éparpillés ça et là. La montée de Groisy est franchie à belle vitesse pour moi, encore, les jambes moulinent à merveille. A Cruseilles, c'est le départ pour la montée au Mont Salève via le col des Pitons.
Je prends un malin plaisir à reprendre du cyclo au mètre carré, même si je sais qu'au fond nous ne roulons pas dans la même cour.. un seul me reprendra en me saluant en passant - c'est un local et il ne fait pas partie de la course... preuve que la Haute Route a du faire son travail de sape sur les engagés.... qui approchent du sommet, où se termine leur 7è jour de course.
Encore une belle montée pour moi - même si les 4 derniers kilomètres ont été beaucoup plus difficiles.
Au sommet, énorme ravito de la Haute Route - il est possible que j'ai tapé dedans deux ptits verres de coca et un remplissage de bidon d'eau... (j'ai pas abusé quand même).
Puis il ne me reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'au col de la Croisette, tourner à gauche pour prendre en descente le versant le plus pentu des quatre qui mènent au Mont Salève.
Je vais encore pas mal tricoter pour rentrer. Déjà, longer le Salève dans le sens inverse, mais à son pied (vers le sud) jusqu'à Le Chable. Puis Beauregard, Viry, et j'entre en Suisse au niveau de la route de Soral. Là encore, je me ré-orienter plein ouest pour longer la frontière sur ces toutes petites routes de la plaine, c'est très sympa.
Pause 'douche' à la fontaine de Sézegnin, l'eau froide sur la tête fait du bien maintenant que le thermomètre indique 32° ! Ceci dit, je suis plutôt content qu'il n'y ait pas eu un brin de vent de la journée... car s'il m'aurait un peu protégé de la canicule, il m'aurait aussi beaucoup usé les jambes.
Avusy, Chancy... j'ai décidé de rentrer par la montée Pougny-Challex, que je fais moins souvent que celle reliant la Plaine à Dardagny, par exemple.
Arrivé à Challex, c'est comme si c'était fait. J'ai un peu levé le pied sur les derniers kilomètres... est-ce les jambes qui commencent à faire mal ou la chaleur qui me fait mal au ciboulot ?... toujours est-il que la fin est proche ! St Jean de Gonville, Thoiry... SAINT GENIS POUILLY ! Fin des opérations.
Conclusions:
- 16 minutes de pause pour 8h30 de pédalage, j'ai réduit les arrêts au maximum sans vraiment me forcer.
- 24.3kmh de moyenne roulée... avec deux grosses bosses... j'avais mes jambes 'AVM' aujourd'hui !
- Franchissement des 7000km cette saison sur les pentes du Mont Salève.
- Dodecaudax - épisode d'aout, c'est fait. Avec un emploi du temps pro/perso surchargé ces derniers mois, je pense arrêter ce 'défi' du dodecaudax à la fin de l'année, après l'avoir enchainé trois ans... du moins, c'est ce que j'essayais de me dire avant de partir aujourd'hui. Seulement voilà... après ce parcours magique, avec des jambes au top et sur une distance intéressante, c'est aussi une piqure de rappel que les 200 'aventureux' (comprendre, avec un parcours exigeant, dans des coins que je ne connais pas) sont ce que je préfère à vélo ! Argh. On verra bien... je ferais les compte en décembre.