6 septembre 2015 - Caillante à la Ramaz
206km en 8h04, D+ 2817m, coef 1,36
Météo: glacial / soleil
Départ à 5h40 - à l'image de la semaine dernière, je souhaite partir tôt pour rentrer en début d'après midi, pour pouvoir profiter encore d'un bout de journée hors vélo.
La différence, c'est que ce matin... il fait 5 petits degrés au départ ! Et je suis en court ! Bref, ça caille méchant. Les gants longs, manchons, et un buff sur la tête ne sont pas de trop. J'ai ajouté, sous le maillot court et la veste réfléchissante (j'ai plus d'1h de vélo de nuit à faire), quelques feuilles de magazine pour m'isoler un peu du vent qui pince.
Le départ est exactement le même que le week end dernier: Ferney Voltaire, traversée de Genève et de son Pont du Mont Blanc, remontée vers Annemasse, où je retrouve le territoire français. Je m'amuse de ces 4 mecs en voiture qui me doublent fenêtres ouvertes en hurlant 'allez Richaaaaaaard'... généralement je trouve que c'est toujours agaçant ces gens en voiture qui profitent de cette position 'supérieure' (eux sont en voiture, nous en vélo) et qui cherchent à provoquer, mais là ça me fait rire, c'est plutôt bon enfant.
Traversée d'Annemasse, puis je change de direction et innnove par rapport à la semaine dernière, en quittant la direction de Vetraz-Monthoux ; aujourd'hui c'est par Etrembières que je file. Et ça commence par grimper un peu - forcément, je suis au pied du versant nord du Mont Salève.
2° au compteur quelques kilomètres plus loin en m'enfonçant dans la vallée de l'Arve... ça caille sérieusement, là. Je ne peux que garder toutes mes couches, et mettre du coeur à l'ouvrage pour faire chauffer l'organisme. J'ai les pieds glacés, et globalement j'ai un peu froid malgré l'effort intense... plus de 27km/h sur les deux premières heures de sortie, malgré la traversée de Genève et quelques petites bosses... c'est dire que j'y vais gaiement.
Les patelins défilent. Voici maintenant Bonneville, pas facile à traverser. A la sortie, je me retrouve contraint de sortir de la D1205, indiquée 'interdite aux vélos'... contraint de faire une première minute de pause pour trouver un itinéraire alternatif sur l'écran du GPS... je trouve mon bonheur en passant par de petites routes du côté de Thuet (où je remarque à droite un panneau indiquant le plateau de Solaison, un must qu'il faudra que je découvre à vélo), avant que cette petite route ne rejoigne la D1205... ici, un panneau indiquand un itinéraire vélo à suivre conseille de l'emprunter, cette satanée route ! Bah faudrait savoir ! Bref, je remets les mains en bas du guidon et file rapidement sur Vougy.
Je laisse Marnaz et le col de la Colombière sur ma droite et poursuis tout droit... encore des kilomètres de ligne droite, ça passe bien à 27-28km/h sans que l'effort ne soit trop méchant.
Voici Cluses, extrêmité sud-est de ma boucle aujourd'hui.
Changement de direction à Cluses donc, je repars plein nord, pour aller chercher le col de Chatillon. Au début c'est de la grosse route désagréable, avec même deux passages en double-voie.
La montée n'est pas bien longue... quelques lacets assez espacés. Une dernière épingle, très serrée, à droite, puis un longue section qui penche à gauche doucement, où je me fais 'bouffer' par un cyclo local, et voilà le col de Chatillon (altitude 738m).
J'avais pu descendre les manchons, ouvrir la veste réfléchissante (sans manches) et enlever les gants depuis 45 minutes, mais il faut tout remettre pour la descente... ça caille sévère.
En fin de descente, ne pas louper l'intersection à gauche, qui me fait atterrir à Taninges, où je prends à gauche. C'est ensuite un bon bout de D907 qui me ramène vers l'ouest... la 'route d'Annemasse'... ça me fait sourire, car Annemasse, j'en viens, et je ne suis pas près d'y retourner aujourd'hui, ni même à proximité. La bonne nouvelle c'est que ça roule très bien, et que le soleil me chauffe 'un peu' le dos, malgré les vagues de brume dans laquelle la vallée est encore prise à cette heure matinale.
A Mieussy, droite toutes: c'est le pied de l'ascension du jour, vers le col de la Ramaz.
Une montée sérieuse, encore un monstre haut-savoyard que je ne connais que de nom... j'ai pris le soin de regarder le profil à l'avance, et de toutes façons des bornes kilométriques dissèquent la difficulté de la montée, kilomètre par kilomètre.
Beaucoup de voitures me doublent, avec des VTT accrochés au haillon arrière... il doit y avoir une course VTT dans le coin. Des VTT, j'en doublerais 3 dans la montée. Sinon, zéro trafic sur cette portion, une fois embranché sur la route de la Ramaz à proprement parler.
La montée me parait bien régulière, en dehors des épingles, où l'intérieur de chaque virage est assez fortement relevé. Au départ, la route serpente dans les champs, avec le Mont Blanc en toile de fond.
La seconde partie, plus pentue, est dans la forêt. Moins de points de vue sur les alentours... je suis aussi concentré sur l'effort, c'est qu'il y a de la pente ! Puis arrivent deux pare-avalanches... avec de chouettes vues sur la droite. Magnifique.
Enfin, un long tunnel de 700m où je rallume les éclairages AV/AR. En en sortant, encore un énorme coup de cul, quasiment à 10%... puis enfin le replat de la station de ski du Sommand, avec un parking où sont garés des dizaines de chasseurs et leurs chiens... c'est quasiment une haie d'honneur pour moi :)
Un petit lac sur la droite, la route se sépare en deux... poursuivre à gauche...
...et entrée dans les alpages, un coin superbe. Les vaches ont leur cloche au cou, les alpages toute leur verdure... il ne manque rien, c'est encore un brin d'paradis que je ne connaissais pas. La pente s'est adoucit un moment, mais elle repart de plus belle après un passage au niveau d'une remontée mécanique, qui pourrait constituer un col en soi, d'ailleurs !
Mais non, il reste un dernier kilomètre, où le pourcentage reprend de plus belle... c'est qu'il se mérite, ce col ! J'en ai bavé bien plus aujourd'hui sur la Ramaz qu'il y a une semaine sur la Colombière.
Un dernier petit effort, et voici le col de la Ramaz (altitude 1557m). Première petite pause, 4min au sommet, le temps de remettre quelques couches, notamment le bout de magazine sous le maillot, manger un bout et envoyer un SMS tout en profitant du panorama fabuleux donnant sur le Mont Blanc depuis le col, et je file vers la descente.
Celle ci m'emmène déjà à travers la petite station du Praz de Lys, puis le col de la Savolière (altitude 1416m), après lequel débute une série de belles épingles régulières en descente... y'a de la pente, ça doit être dur, ici aussi, en montée !
Deux petites intersections plus bas, et je me retrouve à grimper en pente très douce dans des gorges étroites, avec torrent, à l'ombre (= comprendre, ça caille encore !!!) direction les Gêts. La montée n'est pas bien longue, ni difficile, mais comme il y a beaucoup de voitures, j'en profite peu. La station des Gêts et son col des Gêts (altitude 1163m) m'attendent les bras ouverts.
La descente des Gêts vers Morzine est super désagréable au début... déjà, j'ai décidé de me débarrasser de ces quelques feuilles de magazine, qui m'encombraient, et du coup, je caille. Mais surtout, la chaussée a une bande d'1.5m de largeur, à droite de la chaussée, en état déplorable... Or, je suis obligé de l'emprunter ; vu le nombre de voitures qui me doublent, je ne peux pas me décaler sur la gauche.
Ca secoue dans tous les sens... et ça pourrait (ou pas ?) expliquer le torticolis que j'ai encore, 48h plus tard :(
L'arrivée sur Morzine, elle, est magnifique ! Je ne m'arrête pour autant pas, j'ai encore beaucoup de route à couvrir.
Alors je file dans la vallée de l'Aulps, que je vais suivre sur quelques bornes.
En faux plats principalement descendants, puis une franche descente, un tunnel (où mes éclairages sont inutiles... il est très court) et un franchissement de gorges très resserrées, et vraiment superbes, ça file vite. Ne pas rater la route vers le col du Corbier qui grimpe direct à droite... et c'est partiiiii pour la dernière grimpée du jour.
Cette grimpée par le village le Biot est régulière... mais pentue. Régulièrement pentue, quoi. Bref, ça pique quand même un peu ! Alors le rythme s'en ressent forcément, ceci dit j'arriverais tout comme la Ramaz à la franchir sans passer sur le 30*28.
L'arrivée au col du Corbier (altitude 1237m) est tout de même une bonne occasion pour souffler... j'en ai plein les bottes. Ce qui confirme que je n'ai pas la forme éclatante d'il y a une semaine... bien que le parcours soit plus facile aujourd'hui !
Photo traditionnelle au sommet, en profitant du calme de cette petite station de ski familale, assez désertée aujourd'hui... et hop, on file dans la descente.
D'abord une belle série de lacets, attention il y a du gravier PARTOUT.... mais c'est bien indiqué par les services publics locaux, rien à dire sur l'affichage... n'empêche qu'il faut être prudent à vélo. Puis de retour dans la vallée, il me reste de longues bornes de faux plat descendant.
Je longe donc la Dranse d'Abondance pendant un loooong moment ! Le vent m'est légèrement défavorable par moments... mais il est un peu tourbillonnant, franchement, rien d'aussi méchant que les 40km/h annoncés !
20km comme ça à rouler à belle vitesse relative, mais j'en ai plein les chaussettes... et je réalise aussi que je n'ai rien mangé depuis un long moment... peut être un début de fringale.
Arrivé à Thonon les Bains, j'erre dans le centre comme une âme un estomac en détresse, jusqu'à ce que je trouve enfin une boulangerie ouverte... ouf, 12h15 un dimanche, je me voyais déjà devoir zapper la pause 'bouffe'.
Un bon pain au raisins et un croissant aux amandes plus loin, ainsi qu'un remplissage des gourdes qui commençaient à être dangereusement vides (à une fontaine d'eau d'Evian, en plus !!!! (voir la vidéo)) - et je peux repartir, sans le buff, sans les gants, sans la veste... il fait ENFIN bon au soleil.
La suite ? 40km sur le chemin habituel le long du Léman... avec un passage à Sciez, un détour par Yvoire, le franchissement de la frontière suisse à Hermance, et l'arrivée sur les quais genevois sous un soleil splendide.
Le Pont du Mont Blanc m'a vu passer aux aurores ce matin, il ne me pose aucune question à mon second passage en début d'aprem. Il ne me reste donc plus qu'à remonter à Ferney Voltaire via le quartier Nations et l'Organisation Mondiale de la Santé. Re-re-repassage de la frontière, et rentrée tout doux à St Genis via Prévessin-Moens pour éviter le plus dur de la grimpée. OUF.
5 nouveaux cols, un 'dodec' dans la poche, une superbe sortie et surtout, la découverte de la célébrissime 'Ramaz'... malgré le froid, j'ai pris mon pied.