2 avril 2016 - Bugey, Revermont, Jura... dans la brume
203km en 8h44, D+ 3085m, coef 1,52
Météo: douceur, grisaille et éclaircies
Depuis le début de l'année, je suis plutôt content de la régularité de mes sorties 'longue distance', avec notamment 3 tours du Léman, un circuit roulant et rapide en février, un 200 casse-pattes en Haute Savoie il y a un mois et mon 'quasi' 300 il y a 2 semaines.
Voici l'épisode suivant. Encore un parcours de 200 pitons que je qualifierais de 'moyenne montagne', avec des bosses situées principalement en tout début, et en toute fin, de parcours. Départ de Brion, à proximité de Nantua. Je m'étais deja garé ici, à la gare SNCF, il y a quelques mois, pour un parcours d'entrainement en vue de l'Ardéchoise... je serais d'ailleurs surpris aujourd'hui de redécouvrir certaines de ces même routes... mais en sens inverse.
Départ de la voiture quelques minutes avant 7h, après avoir envoyé un SMS à Alex - on va essayer de se faire un petit bout de route en commun à l'extrêmité sud de mon parcours.
A gauche illico direction Nurieux, et c'est parti pour une première ascension en plusieurs partie, via Peyriat. Le jour se lève tout doucement, mais tarde à percer à travers cette épaisse couche de brume qui enveloppe les collines alentours. L'ambiance est donc à la pénombre, au coton blanc... et au grand froid ! Moi qui avais tenté de partir sans veste thermique, sans chaussures chaudes et avec des jambières que j'espèrais retirer à la mi-journée... c'est rapé. Je vais me cailler sévère sur les 3 premières heures, et ne retrouver la sensation de mes pieds qu'au cours de ma longue pause sandwich, seulement en fin de matinée.
La première bosse passe sans souci, une montée en plusieurs parties où je préfère largement quand ça monte vu le petit 2° au mercure. Le col de Ceignes (altitude 646m) franchi, voici un bout de grosse route sur la D1084 - je garde le feu arrière clignotant car avec cette brume, je ne me sens pas en sécurité avec ces voitures (encore rares, à cette heure) qui roulent à 90km/h). Heureusement, la chaussée est large.
Je tourne plus loin à gauche pour affronter les difficiles pentes du col de Sappel. Je ne me rappelais plus être passé ici, mais d'un seul coup ça fait 'tilt' en reconnaissant le virage serré en-dessus du centre équestre. Plein dans la pente, tout à gauche sur du 11%, je mouline et passe en souplesse. Plus haut, ça se décante, le col est exigeant mais plus facile sur ses dernières portions. Voici le col de Sappel, que j'avais fait en juin 2015, mais par son autre versant, bien plus court (et facile).
Redescente caillante, je suis trempé de sueur et de l'humidité ambiante... voir la vidéo en bas de page qui retranscrit bien l'ambiance brumeuse.
En bas, je reprendrs ma progression plein sud, avec un brin de vent de face qui ralentit ma progression sur ce faux-plat montant, et me frigorifie. Ca se transforme en montée jusqu'à Corlier, puis en suivant la trace du GPS, je poursuis mon chemin sur Aranc, où débute une nouvelle montée. Je déraille un coup, m'arrête pour remettre tout ça en ordre, et repars tout doux. Le col des Pezieres (altitude 800m) ne se fait pas attendre.
C'est ensuite la belle descente sur Oncieu qui m'attends. Ca tourne beaucoup, et les paysages sont cassants, irréguliers, magnifiques. La route, aussi ! Je ne peux profiter qu'à moitié de la vue, très limitée par cette épaisse couche de brume.
J'espérais retrouver Alex à Oncieu, mais il n'est pas là, alors j'enchaine à gauche sans m'arrêter... voici l'ascension d'Evosges. On se rendra compte avec Alex après coup qu'on s'est ratés d'une seule petite minute !
Superbe montée sur le col d'Evosges, ce n'est ni trop pentu ni trop roulant, et c'est très joli... ambiance de 'roches' en bord de route, ça me fait un peu penser au Vercors tiens ! Courte pause 'photo' au panneau annonçant le col d'Evosges (altitude 758m), puis je reprends mon chemin... car je sais qu'après une courte descente, ça repart en montée.
En plus, j'ai le vent dans le nez... les deux derniers kilomètres d'ascension me sont difficiles... vivement que le vent joue son role une fois dans le dos, lors de ma longue remontée plein nord.
S'ensuit la longue descente sur Tenay. Arrivé à Malix, juste au-dessus de Tenay, j'ai une courte hésitation... le GPS me fait passer sur une mini route qui pourrait bien se terminer en chemin... alors je vérifie auprès d'un passant... non non, ça passe... mais attention 'il faut de bons freins'... et en effet, il y a une sacrée pente. Mais ça passe. En bas, je reconnais un cyclo tout de jaune vêtu... voici Alex, qui après m'avoir raté à Oncieu, est redescendu, a fait toute la vallée, sur la grosse route. On se serre la main et repartons, jusqu'à Tenay où je remplis un bidon. L'eau... sera un peu mon ennemi aujourd'hui.
Puis on repart à deux. Alex ouvre la marche sur la grosse D1504.
A St Rambert en Bugey, on enquille à droite sur la route de Nivollet. Une montée en deux parties. D'abord sur une route sympa qui s'élève à flanc de roches au-dessus de St Rambert. Puis nous pénétrons dans les bois, en ressortons avant un petit hameau, où la route part en deux longs lacets. Je pars devant après qu'Alex ait un souci de bidon, et j'ouvre un peu le maillot pour essayer de faire secher cette humidité accumulée.
Arrivée tranquille au col de Nivollet (altitude 602m), où Alex me rejoint sans tarder. Et c'est partiiii pour une belle descente qui tournicote, comme je les aime. L'humidité est toujours aussi présente, mais la brume va disparaitre... pour laisser place à un ciel gris. Bon, c'est dejà ça de pris.
Descente sur St Jean le Vieux via l'Abergement de Varey. Alex tourne à gauche, moi à droite... nos chemins se séparent dejà, et moi je vais aller me taper un peu de ligne droite jusqu'à Poncin. Je longe le fleuve Ain un moment, puis le traverse à Poncin. Je passe ensuite sous l'autoroute, sur une montée que j'avais prise en sens inverse en juin 2015... toujours au départ de Nantua, toujours à l'occasion de ma prépa AVM.
Maintenant, ce sont des bornes et des bornes de routes moyennement collin-euses qui m'attendent... c'est pas vraiment valloné... c'est colliné quoi. Bref, ce sont des faux plats, et ça part toujours plein nord. Heureusement, j'ai un brin de vent dans le dos, et par moments ça roule vraiment pas si mal !
Après quelques mini bosselettes aux alentours de Villereversure, voici Drom, et la pause sandwich. J'étais passé ici en 2012... il y a bien longtemps... à l'époque, je roulais encore avec mon vieux MBK, aujourd'hui remisé au home trainer.
Descendre du vélo et faire trois pas à pied pour m'asseoir sur un muret aura eu l'avantage de me dégeler les pieds ! Je vais même tomber le maillot manches longues un petit moment... tout en étant obligé de le remettre dès qu'il y a une descente à venir. Il fait vraiment frais encore.
Chavannes sur Suran, Montfleur: je prends à droite sur la petite grimpée menant à Villeneuve les Charnod. A ce stade de la journée, au km 125, les jambes sont encore correctes. Je suis dans mon petit rythme d'endurance tranquille, tout en gestion, sans accélération. Une photo par-ci, une gorgée d'eau par là, etc.
Descente magnifique sur Chisséria, et enfin une partie un peu plus roulante. Ce coin est super.
Arinthod... je suis passé ici plus d'une fois avec Benny. Mais je crois, après avoir bien refléchi, ne jamais encore avoir emprunté cette montée sur la droite, qui part dans du pourcentage correct dès le début. Une belle montée typiquement jurassienne, dans les sapins, sur une route forestière où je ne croiserais qu'une seule voiture. C'est irrégulier et j'accuse un peu le coup.
Puis cette D3 descend sur la D60, où j'effectue un quart de tour à droite: me voici à l'extrêmité nord du parcours. Désormais, ça sera roulant, et avec deja 150 pitons derrière moi, ou presque, je me crois arrivé. Au détail du dernier mur, reliant Matefelon à Napt, que je sais terrible de pourcentage.
Mais d'ici là ça doit 'rouler'.
Mouais. C'est sans compter un énorme coup de bambou... conjugué au petit vent que je re-retrouve de face maintenant que je file vers le sud... j'avance que dalle. Pause au-dessus du lac de Vouglans, re-pause au niveau du barrage sur le lac, re-re-repause après une crevaison à l'avant, en passant au niveau du lac du Croiselet.
Barrage de Vouglans, Thoirette
Avant Coiselet, je traverse le fleuve sur le petit pont/barrage que j'avais franchi en 2014 lors d'un gros raid jurassien solo.
Je longe le fleuve Ain qui s'écoule tout doucement... un peu comme quoi, qui me trouve maintenant totalement déshydraté. J'aurais du faire la pause à la fontaine de Thoirette, où on s'était arrêtés de nuit à l'occasion d'un BRM 400 jurassien !
Bref, sans avoir les bidons à sec, je suis en train de me déhydrater sans même trop m'en rendre compte. Ce dont je me rends compte, c'est surtout de mon incapacité à garder le cardio au-dessus des 75%, et le rythme qui chute forcément. Rageant.
Encore quelques kilomètres d'effort le long de l'Ain, sur une toute petite route entre Conflans et Cize, puis voilà le viaduc de Cize-Bolozon, que je traverse en sens inverse de l'an passé.
Ce que je vais faire en sens inverse de l'an passé, c'est aussi la terrrrrrible grimpée reliant Bolozon à Napt. Ouh que c'est dur. 17% dans le premier lacet en sortant du village. Quasiment 5km de pente oscillant entre 8 et 12% ensuite, avec de looongs passages à 11-12%... je suis dans le dur.
L'arrivée à Napt est horrible, car même après récupéré la route en sortie de forêt, ça repart en à-coups en montée, à chaque fois avec 9-10% de pente. Bref, je fais pas le malin, heureusement que je me sais quasiment arrivé.
Car oui, après m'être arrêté remplir un bidon une dernière fois à Crépiat, ça reste vallonné, mais il y a surtout de la descente à venir.
La boucle est bouclée, je peux ensuite bouffer les 2km de ligne droite reliant Nuffieux à la gare de Brion.
Dodecaudax n°40, c'est dans la poche. Mais... il a fallu s'arracher pour aller au bout. Rien à voir avec mes bonnes sensations d'il y a un ou deux mois.