23 avril 2016 (Cévennes) - Première boucle cévenole
Enfin le début des vacances ! Une semaine 'pour ma gueule' que j'ai prévue de longue date... voilà des mois que mes parcours sont tracés. Qu'il me tardait d'en arriver à là !
Là, c'est Rives (Isère), chez mes parents. Le fiston est déposé en vacances auprès d'eux pour une semaine, il est 7h30 et moi je file en plein sud pour une semaine de vélo en mode 'chasse aux cols', dans le massif des Cévennes. Le coffre est plein de tout le matos nécessaire à ces 8 sorties théoriques consécutives, et du Scott passé en révision la semaine dernière (levier de vitesse changé), et équipé de ses nouvelles roues artisanales, etc.
J'ai beaucoup de doutes avant cette semaine sportive:
- Déjà, partir à l'assaut de ces routes de rase campagne / moyenne montagne, sans aucun soutien logistique pendant plusieurs jours. Espérons que le matos tiendra.
- Ensuite, enchainer 8 sorties au kilométrage et dénivelé moyen assez sérieux, c'est l'assurance d'accumuler de la fatigue. J'avais bien vu ça en mai 2015; après avoir grimpé de magnifiques cols dans les Alpes de Haute Provence puis tourné du côté de Sisteron, j'avais fini malade et du me résigner à ne pas faire la dernière boucle au programme, avant de rentrer.
Mais j'ai aussi beaucoup d'envie, et l'ambition d'aller au bout d'un programme costaud sur le papier:
- Jusqu'à 1000km, 20000m de dénivelé positif, 90 cols individuels à franchir... on verra si j'arrive à m'approcher de ces chiffres,
- Les 'jonctions' à faire en voiture en début et fin de semaine (Ain-Isère-Gard-Isère-Ain) et au quotidien pour rallier des points de départ 'vélo' différents à chaque fois,
- Tout ça dans le but de ressortir de cette semaine certes exténué, mais bien entrainé en vue de mes deux objectifs 2016 à venir en juin: un BRM 400 corsé (plus de 6000m D+) et l'Ardéchoise Vélo Marathon deux semaines après, où j'espère faire un meilleurs temps qu'en 2015.
124km en 5h15, D+ 2327m, coef 1.86
Météo: ciel gris, gros vent glacial tourbillonnant, averse de 15min à la fin
Voilà, le contexte est posé. La météo n'est pas au top du tout. Comme les prévisions étaient meilleures ici dans le Gard que dans l'Ardèche, j'ai remplacé ma boucle en Ardèche en m'arrêtant sur le chemin en voiture par cette première boucle cévenole, au départ d'Anduze.
Après 3h de route, je suis garé à Anduze, et c'est parti pour une première sortie.
Le ciel est sombre et un très gros vent tourbillonnant et assez froid me saisi dès les premiers kilomètres.
Une fois extrait d'Anduze, je roule tranquillement sur la D57... pas trop de trafic.
Thoiras derrière moi, ça commence à grimper doucement. Les gorges s'élargissent et la route serpente tranquillement à flanc de côteau. Une ou deux petites redescentes et je suis à Lasalle.
Puis c'est la longue montée du col de Mercou qui m'attend. Des panneaux de chantier indiquent que la route était fermée jusqu'à hier ! Et je ne suis donc pas surpris de trouver des quantités astronomiques de gravier 'tout frais' sur la route. Ca colle aux roues, ça frappe le cadre... pas très agréable. J'essaie de grimper en rythme, avec un succès très modéré... mais je finis par atteindre le premier col de mon séjour dans les Cévennes, j'ai nommé le col du Mercou (altitude 570m).
Je suis obligé de m'arrêter dans la descente qui suit pour remettre le k-way... le vent me balotte de droite à gauche sur la chaussée... sur cette petite route qui n'en finit pas de tourner, tourner, et tourner encore... du coup je descends tout doucement. Arrivé en bas, à gauche illico, et c'est parti pour les 13km d'ascension jusqu'au point culminant du jour, le col de l'Asclier.
La montée est très peu pentue sur les premières bornes, mais je me coltine un sacré vent de face qui me ralentit considérablement.
Sur la seconde partie de l'ascension, il y a un peu plus de pourcentage, ainsi que de sacrés points de vue sur les collines alentours. Moi qui ne connait pas la région, ça me donne l'impression d'être perdu au milieu de nulle part...
Voici un col qui porte bien son nom, la Tranchée (altitude 717m) -pour franchir ce petit 'cap', cet espèce de 'bout de montagne' et effectuer un virage à 180°, la route a tranché dans le lard.
C'est un très bon replat qui s'ensuit. Ça fait du bien, je commençais à traîner la patte. Je passe donc le col de l'Hermet (altitude 730m) sans lever le pied, tout au contraire. Le vent, je l'ai un coup de face, un coup de dos... complètement imprévisible et illogique... je n'y comprends rien.
Toujours est-il que ma route rejoint enfin la D20. Je tourne à droite pour aller chercher le col de l'Asclier (altitude 905m) en aller-retour, simplement 1km de montée à couvrir depuis l'intersection. Je remets les chevaux, et parviens au sommet avec le cardio bien haut... c'est bon, tout va bien dans la tuyauterie.
Le panneau du col est placé dans un petit tunnel, c'est assez original.
Le col de l'Asclier
Demi-tour, et longue descente dans le vent jusqu'aux Plantiers, non sans m'arrêter pour laisser le troupeau de moutons qui vient à ma rencontre paisiblement poursuivre son chemin.
Je traverse la D907 au nord de Saumane, et pars sur la route de la Corniche des Cévennes, un itinéraire touristique qui promet de beaux points de vue et villages typiques.
La montée sur St Romain de Tousque est assez irrégulière. Je m'arrête à l'entrée du village pour enfin remplir mes bidons à une borne fontaine indiquée potable. Puis je poursuis l'ascension qui suit sur la D9, une bien plus 'grosse' route (mais où je ne croiserais que peu de trafic) jusqu'au col de l'Exil (altitude 705m).
Un bout de descente, un bout de remontée, et voilà déjà le col de Saint-Pierre (altitude 596m). Vu la descente qui suit, je prends le temps de remettre le coupe-vent, tout en discutant avec des randonneurs. Puis c'est parti pour une belle et longue descente, à respirer... les gaz d'échappement d'un vieux tacot qui refuse de me laisser le doubler.
A St Jean du Gard, je bifurque à gauche pour grimper jusqu'au col de Lamira (altitude 280m), d'abord, avant de revenir sur mes pas et de finir l'ascension, puis le replat, qui me mènent à franchir le Gardon de Mialet (une rivière) sur un aqueduc tout sympa.
Puis voici l'épingle à gauche que j'attendais, et ça part direct dans la pente pour le dernier col du jour... on va voir pour qui sonne l'Uglas !
Pas pour moi, en tout cas, puisque les jambes ont encore du répondant, et je rattrape un cyclo dans le dernier tiers... avant qu'il ne me redouble alors que je suis en train de prendre la photo au sommet ! Quel toupet. N'empêche que ce col d'Uglas (altitude 539m) mérite le détour... encore un col perdu, sur une route magnifique.
Je reprends le cyclo en question dans la descente et nous discutons 5 minutes. Me demandant où je vais, je lui réponds 'Anduze, et d'ailleurs, en passant par la route à droite dans 300m'. Le gars, un cyclo local très sympatoche, m'indique que cette route est un cul-de-sac, et qu'elle se transforme en piste. Zut ! J'ai mal tracé mon parcours GPS. Argh.
Heureusement, il me propose de m'indiquer comment rentrer. Ses indications sont extrêmement claires, et après s'être séparés, je trouve mon chemin comme si j'étais du coin ! Le seul souci, c'est que tout ça aura allongé mon parcours de 15km et qu'aujourd'hui devait être une 'petite' journée de vélo. Ahem...
Je rentre donc par Alès, en gardant le Gardon sur ma gauche, puis St Jean du Pin, Générargues, et enfin Anduze. Dont 15-20min d'averse à la fin, qui m'obligera à m'arrêter une énième fois pour remettre le k-way... et terminer à bon rythme avec un gros vent de dos.
Conclusions:
- 8 nouveaux cols, mais des jambes déjà plus fatiguées que ce que j'espérais, en vue des réjouissances à venir dans les jours qui suivent !
- Premières impressions très positives sur les Cévennes, un 'pays' campagnard, aux routes changeantes... et grimpantes.
- Couché trop tard la veille, levé trop tôt, fatigué du boulot... gros retard de dodo !