24 avril 2016 (Cévennes) - Avis de tempête
135km en 5h56, 2175m D+, coef 1.6
Météo soleil, fraicheur, énorme vent de nord
Voilà l'une de mes deux boucles 'pas trop dures' prévues pour la semaine... je voulais me la garder pour plus tard dans la semaine, lorsque je serais plus fatigué, mais entre le ptit dej à l’hôtel qui n'est accessible à 7h30 seulement le dimanche et qui me force à partir tard, et le gros vent de nord annoncé toute la journée, je me résous à utiliser ce pseudo joker...
... un joker qui va se révéler bien difficile, notamment sur la fin, avec un vent de nord glacial, à décorner les bœufs.
Ce parcours est le seul de la semaine dont le départ est précisément à l’hôtel... ce qui me permet là encore de 'gagner' du temps... pas de voiture à faire.
Ce parcours en triangle, je le fais dans le sens prévu, alors que j'aurais du en inverser le sens vu le vent. Le premier côté du triangle est le seul vraiment montagneux. D'ouest en est, je ne devrais pas être gêné par le vent. Le second côté, qui file vers le sud-est, devrait partiellement me faire profiter de vent dans le dos / de 3/4. Fastoche. Le dernier, 25km de ligne droite vent dans le pif, s'annonce difficile.
Première bosse avant Anduze, d'où je suis parti pour ma boucle d'hier. Ça passe facilement.
Puis c'est le premier col du jour, qui part depuis le centre-ville de cette jolie petite bourgade qui respire 'le sud', et monte de manière très irrégulière. Ça réchauffe, et c'est tant mieux. Ce col de Traviargues (altitude 277m) est suivi d'une belle petite route en balcons qui alterne les faux-plats montants et descendants.
Après St Felix de Pallières, je tourne à droite et aborde une belle montée. L'ambiance est méditerranéenne, avec le soleil, le ciel bleu, les roches rougies par le soleil en bord de route, et la végétation odorante. Je ne me soucie qu'à moitié de ces voitures de sport qui me doublent en pétaradant... je profite du moment. Cette montée me mène au col de Bane (altitude 414m).
Descente prudente, la route est très bosselée. Et les Corvettes, Jaguar et autres Audi continuent de me doubler...
La montée qui suit n'est pas bien longue. La route continue de serpenter en milieu 'aride', je profite des senteurs tout en arrivant au col de Puech (altitude 348m), où je prends le lacet qui repart à gauche, tout en continuant de monter.
La montée qui suit est alternée d'une petite descente, mais il y a pas mal de grimpette à faire... le col de la Tourte (altitude 423m) est indiqué par une belle souche au bord de la route, mais pas de panneau ici non plus. Comme le col précédent, je ne m'arrête pas... c'est que j'en ai, de la route à parcourir !
La descente est cette fois très courte, et je bifurque à droite sur l'intersection qui suit pour retrouver une typique route en balcons qui passe au hameau de Pailhès avant de redescendre. Je le mentionne, car on ne croise pas souvent des hameaux dans le coin... des villages, j'en parle même pas ! C'est la vraie campagne. J'adore.
La descente, là encore, est assez casse gueule. Et c'est ainsi que j'arrive au niveau du col du Rédarès (altitude 381m), où je ne m'arrête pas... car ça remonte illico après. Je laisse donc ces deux gars à l'accent qui chante continuer d'orienter leur rallye de voiture... et me détourne visiblement de leur itinéraire, puisque je ne reverrais plus une seule voiture de sport de la journée.
La montée qui suit m'est un peu pénible... j'ai l'impression de ramer. Mais je prends mon mal en patience, et prends aussi le temps de demander s'il a besoin d'aide à ce cyclo qui vient de crever... que nenni, alors je continue.
La route me fait enfin arriver à un 'village' digne de ce nom: Colognac Et, ô miracle, voilà une fontaine qui fonctionne. Suivant les conseils d'Alex, qui m'avait fait part de la potentielle difficulté de trouver de l'eau dans la région, je bois plus que de raison (de l'eau !) et remplis les bidons.
Il ne me reste plus qu'à finir le boulot, encore un bout de grimpée et voici le col de Bantarde (altitude 624m).
Pause technique, je mets le maillot ML par dessus le maillot de corps ML et le maillot court, ça fait trois épaisseurs... étonnant dans le sud en mai... oui mais il faut bien ça au vu du vent de nord... j'ai entendu dire qu'il faisait 'en moyenne' 7° de moins que de normale...
Le bout de route qui suit est sans conteste le plus beau de mon parcours aujourd'hui. Une nouvelle route en balcons avec vue dégagée sur ma gauche. Ça descend un moment avant de remonter en pente douce. Une tour est lovée entre deux bouts de montagne plus loin... on dirait un château. Je m'y rends, j'espère pouvoir m'en approcher.
St Roman de Codières, le GPS m'indique de bifurquer à droite. Ca grimpe sévère pour passer juste sous la 'tour' vue de loin plus tôt. C'est un 'mas', et non un château, semble-t-il. La pente est assez sévère, mais c'est bien après une courte descente que j'atteins le col de Pierre Levée (altitude 660m). Mais je n'ai pas vu le menhir debout qui donne son nom à ce col...
Demi-tour, je remonte, et retombe sur St Roman de Codières, où je prends cette fois à droite pour la longue descente du Bois de Fromental.
J'ai remis la 3ème des 3 couches pour l'occasion... et là encore, c'est pas de trop.
Après le Vernet, j'emprunte la D317 à gauche. Je suis ici à l’extrémité ouest de mon parcours. Ça repart direct en montée. Et y'a de la pente... des passages à 11% qui font mal. C'est la montée exigeante du col du Lac... très irrégulière, et un final de folie. Le vent là-haut est hallucinant... Heureusement, je l'ai dans le dos sur le dernier kilomètre, avec des sections à 15%.
J'en ai bavé dans la montée, mais voici le sommet: col du Lac (altitude 605m). Je fait 100m sur la droite après avoir franchi une petite barrière en bois pour aller chercher l'emplacement réel du col, selon le Club des Cent Cols.
En revenant au niveau de la route, deux cyclos sont arrivés - je les salue et reprends mon chemin. Ils me doubleront plus loin, mettront une grosse accélération subite... pour s'arrêter 1km plus loin. Mais ils me reprendront plus tard, alors que je serais attablé devant un bon sandwich.
Mais une chose à la fois. D'abord, il y a la longue descente et les très nombreuses épingles sur cette D317, qui m'emmène à la Cadière-et-Cambo, non sans franchir les sublimes gorges de la Cadière, où les jolies cuvettes formées par la rivière doivent prêter à de belles baignades l'été.
C'est donc ici la pause sandwich/SMS/enlevage de maillot ML.
Puis je repars sur la seconde section du triangle, sur un parcours plus roulant, et avec des passages vent dans le dos. Sur le plat, ça roule à 50km/h par moment sans le moindre effort. J'en profite à fond en me disant que ce n'est pas un coup de main gratuit que me donne Éole - il faudra le payer plus tard dans la journée en remontant vers le nord.
St Hippolyte du Fort: courte pause boulangerie pour prendre quelques victuailles pour plus tard. Aujourd'hui, je fais attention à bien m'alimenter et m'hydrater.
Un bruit très suspect sur mon vélo me fait un peu peur immédiatement après la pause... je m'arrête... et découvre qu'il ne s'agit que des pièces que m'a rendu la boulangère qui sont dans la sacoche de cadre et qui 'tapent' sur le cadre en le faisant résonner. OUF. Je les mets dans le sac et avale à bon rythme l'ascension du col de l'Aubret (altitude 295m), vraiment pas difficile celui-là.
Après Durfort et St Martin de Sossenac (nom de village le plus long du monde ?), je me sens obligé de faire la pause photo sur le pont menant à Sauve... un village magnifique avec ses ruines médiévales en surplomb.
Ca roule à fond les ballons jusqu'à Quissac, mais j'amorce ici un virage à 90°, maintenant c'est sur l'épaule gauche que le vent me pousse. C'est plus dur, forcément. C'est donc à petit train que j'arrive à Bragassargues, non sans avoir franchi le col de Reynard (altitude 118m), et d'y avoir retiré le maillot de corps... je suis en maillot court 'épicétou' pour la première fois de mon séjour.
Encore un bout vent dans le dos jusqu'à Orthoux Sérignac Quilhan (que les noms de patelins sont longs ici !), puis je reprends mon chemin vers l'est, vent sur la gauche, jusque Cannes (pas celui de la côte d'Azur !).
Ici, j'avais prévu une petite fantaisie sur le parcours: aller chercher le col de Lancyre (altitude 165m) en aller-retour, sur une route limite carrossable. C'est perdu dans la garrigue, ça grimpe pas longtemps, mais il y a jusqu'à 17% de pourcentage... Rien à voir au sommet à part une jolie prairie... demi-tour et retour à Cannes.
C'est ici que commencent les 24km restants... 24km plein nord, sur des routes globalement rectilignes, face à un vent de FOLIE. Là où je devrais rouler à 28km/h, je suis scotché à 15.
Pas grand chose à dire sur cette dernière longue section, à part peut-être quand même mentionner l'énorme cookie que j'avale avant Massanes.
Plus que 8km après le cookie - ça sent l'écurie. Enfin, voilà St Christol. Vivement la douche, le repas et le dodo !
Conclusions:
- 11 nouveaux cols franchis - les sections grimpantes du jour étaient massées sur la première moitié du parcours.
- Quel vent ! J'ai pris mon mal en patience et mouliné plus que d'habitude... notamment en songeant déjà à la sortie de demain. La fatigue s'accumule déjà, va falloir lever le pied !