25 avril 2016 (Cévennes) - Bosses et vent de nord
112km en 5h45, D+ 2630m, coef 2.34
Météo: fraicheur, vent de nord, soleil
Troisième journée, troisième sortie.
Après une très mauvaise nuit, probablement uniquement liée à l'effort sauvage mené contre le vent hier, je me lève avec les jambes lourdes... la journée risque d'être difficile. J'ai du coup tiré de mon chapeau une boucle un peu plus courte, mais bien grimpante quand même. Je pensais pouvoir la faire en moins de temps, mais les jambes étant ce qu'elles sont, ça sera une journée un peu galère... 19.5km/h de moyenne, voilà longtemps que je n'avais pas roulé si lentement, de mémoire...
La boucle du jour par de le Vigan... un peu de route en voiture pour m'y rendre, puis c'est parti, paf direct dans la pente dès le début, pour grimper le col des Aires. J'ai bien cru devoir (déjà à ce stade) revoir la totalité de mon parcours en voyant un panneau 'route barrée'... mais bon, je tente le coup, et ça passera. Aucun souci - par contre le pont en reconstruction empêcherait effectivement une voiture de passer. Bon ben ça grimpe dès le début hein... alors je mouline petit et roule à mon rythme. Normal, me direz vous - je roule seul.
Compter 7km d’ascension depuis le Vigan jusqu'au col des Aires (altitude 520m)... je fais la courte pause photo et pour remettre une épaisseur... avec 8° au mercure, ça caille sévère. Sauf que ahem, la montée continue ! Je l'avais pas prévue, celle-là. La portion finale sur la D372 est méchamment pentue, là encore, des portions à bien plus de 10%. Je m'arrache et atteins ainsi le col du Perras (altitude 598m). C'est bon là, je suis chaud...
Laumède, Roquedur, deux patelins complètement paumés, accompagneront ma descente... mais c'est surtout à la température que je pense... ça caille grave. Pas le top pour redescendre sur le plancher des vaches. Dommage, j'aurais voulu plus profiter du panorama qui est vraiment magnifique sur cette longue descente... la forêt, inondée de soleil ressort de 50 teintes de vert différentes. Tout en bas, c'est la rivière Hérault qui m'accueille.
Je ne resterais pas bien longtemps sur la D999, très roulante avec vent dans le dos, car il faut bientôt suivre la direction de Sumène, et grimper à gauche. Ca part droit dans la pente, et une nouvelle fois les pourcentages frisent avec le 9% et 10% sur de longues portions.
Le Cap de Coste (altitude 359m) est court, mais pentu. Il m'en a fait baver et jouera, dans un sens, un rôle dans ma journée... c'est sur ses pentes que j'ai réalisé à quel point je n'avais pas de jambes aujourd'hui !
Descente rapide sur Sumène, où je bifurque à gauche. Voici le début d'une très longue ascension, en plusieurs parties. Je vais d'abord remonter les gorges du Rieutord, en profitant de la vue sur les quelques petites chutes d'eau qui brisent sa monotone descente, mais surtout, les superbes mas, typiques du sud, en train de se faire reconstruire, ou simplement parés de leur plus beaux atours.
Cette première partie est roulante, mais agrémentée de monceaux de gravillons, 'tout frais'. Que ça me soule. Les coupables, je les croiserais plus tard... habillés de jaune et affairés à déverser encore et encore de la caillasse sur la route. Mais bon, ils sont bien sympas aussi et me font tous un signe d'encouragement, alors je ne peux pas trop leur en vouloir...
La seconde partie est plus pentue, j'en bave déjà... pourtant que je ne fais que commencer.
Saint Martial - ce petit village niché sur un promontoire me verra faire une pause pour remplir les bidons aux WC publics.
D'ici, je vais faire un aller-retour pour aller chercher le col d'Astric (altitude 545m) et le col de la Croisette (altitude 565m) coup sur coup. La photo ci-dessous illustre cet aller-retour, comme indiqué sur les panneaux. D'abord j'irais à droite, puis ensuite, de retour sur mes pas, j'irais à gauche.
Compter 3.5km jusqu'à la Croisette, mais une partie est plate, il y a même un petit bout de descente. Bref, c'est pas la mer à boire.
De retour à St Martial, je tourne à droite pour aller chercher le col de la Tribale (altitude 612m)... environ 180m plus haut en altitude par rapport à St Martial... mais que je roule doucement ! Souvent tout à gauche, rarement sur le plateau du milieu alors qu'honnêtement il n'y a pas beaucoup de pente ! Mais je suis dans le dur, zéro forces. Arrivé au col de la Tribale, je fais la pause pour engloutir d'un coup l'énorme sandwich acheté ce matin. Boire un coup, enlever le buff, et c'est reparti pour aller chercher le col de Bes en aller-retour.
Le col de Bes est situé 99m plus haut en altitude que la Tribale, et la route est assez longue pour rallier l'un à l'autre. Autrement dit, la pente est douce. Que ça fait du bien de retrouver une petite cadence de pédalage, tout à gauche, en prenant mon temps. Et la route est superbe !
Le col de Bes (altitude 711m) aussi ! Un vrai col selon la dénomination, une belle échancrure dans la montagne... Mais aussi un vent énorme là-haut. Je grimpe voir le menhir debout, un peu au-dessus de la route, mais je ne traîne pas, ça souffle trop fort pour flâner. Et puis il me reste de la route, et vu l'état de mes jambes, il vaut mieux ne pas perdre trop de temps !
Je reviens sur mes pas, franchis la courte bosse de la D420 après le col de la Tribale, puis c'est ensuite la très longue descente sur Peyregrosse, en passant par le col des Cabones (altitude 490m).
A Peyregrosse, j'enlève le buff des oreilles, il fait doux au creux de la vallée. Un bout de grosse route, pas très long, et à le Mazel, épingle à gauche pour sortir de la D986, et ça repart en montée. Il s'agit ici de nouveau d'une longue montée, finalement assez similaire à la montée sur St Martial plus tôt dans la journée: une longue approche très irrégulière, mais globalement peu pentue (malgré quelques coups de cul ici et là), puis un final costaud.
Le souci, c'est qu'avec le vent de face, je n'arrive pas à avancer même sur les parties dites 'faciles'. Alors je prends mon mal en patience, sans oublier de m'hydrater en roulant. Je délaisse le Valat de Reynus, petit torrent qui dort au fond de la vallée, pour m'élancer à l'assaut de la section difficile du col, après avoir franchi le hameau de la Valette.
Je m'essaie à un peu de danseuse, une position qui me donne l'impression de mieux gérer l'effort sur cette partie là. Il faut dire qu'avec 2km à 12.5% de moyenne, ce col est exigeant. Je suis en nage, avec le maillot ouvert... j'aurais du retirer le maillot de corps ML, mais là en plein effort, je n'ai absolument pas envie de m'arrêter avant le sommet.
Argh, que c'est dur. Le sommet semble atteint, mais non, ce n'est que le col de Peyrefiche (altitude 714m), la montée n'est pas finie ! Heureusement, le final n'est pas difficile, et je semble avoir le vent dans le dos !
J'en ai bavé dans le col des Vieilles (altitude 782m), mais j'ai fini par en venir à bout !
Voilà encore une longue descente sur route irrégulière qui m'attend. Je roule doucement, et fais une pause à Mandagout pour de nouveau boire et remplir les bidons d'eau aux WC publics.
Encore un bout de descente jusqu'à Aulas, un magnifique petit village tout de vieilles pierres vêtu, après avoir franchi le col des Mourèzes (altitude 537m), un simple faux-plat pris par ce côté là.
Puis ça repart en grimpée par Bréau et Salagosse. Je fais la pause après 1km de montée pour enlever le maillot de corps et manger un morceau.
Les bidons sont bien remplis, le bonhomme a mangé... rien ne pourra m'empêcher de parvenir au sommet du pentu col de Mouzoulès (atitude 737m), même si ça sera difficile. Un col exigeant, typique du coin de par son irrégularité, et ses nombreux passages à plus de 10%.
J'en ai vraiment bavé dans celui-là, il est temps que ça se termine.
Je retombe de l'autre côté, passe par Aumessas et sa magnifique petite placette (à voir sur la vidéo ci-dessous), et un bout de
Vent dans le dos, je sors la grande voile et avale quelques bornes de la D999 à fond les manettes. Que ça fait du bien... avoir l'impression d'être rapide ! Mais je n'oublie pas que sans le vent dans le dos, je n'ai rien dans les jambons aujourd'hui.
Et pourtant, une dernière bosse qui pique me sépare encore du Vigan, où m'attend la voiture.
Après Bèz et Esparon, je repars droit dans la pente sur ce satané col d'Esparon, qui lui aussi va m'en faire voir de toutes les couleurs. Mais que c'est beau. Très agréable cette mini route où je ne verrais ni voiture, ni marcheur, ni cycliste, ni mouton, ni vache ! Bref, je suis SEUL. Dommage que le revêtement soit si mauvais. Les nombreux lacets donnent sur un final plus rectiligne, et enfiiiiiiin voici la délivrance: le col d'Esparon (altitude 580m), qui annonce la fin de la sortie.
Prudence dans la descente - encore une route en piteux état... et puis arrivé au bas à Molières-Cavaillac, il ne me reste plus qu'à mettre les mains en bas du guidon et de mettre un peu de cadence dans les guibolles... le vent de dos fera le reste, et me ramènera à bon port.
Conclusions:
- 13 nouveaux cols franchis,
- Des jambes en carton - que vais-je donc bien pouvoir faire demain ? Remettre le couvert bien sur... mais en espérant de meilleurs sensations. Sinon, il arrivera un moment où je ne pourrais simplement pas faire mes parcours en totalité... vu du haut de ma troisième journée de 'stage' perso, mon séjour risque de voir des sorties raccourcies !