27 avril 2016 (Cévennes) - A l'est, rien de nouveau...
110km en 4h51n D+ 2327m, coef 2.11
Météo: fraicheur, soleil, vent
A l'est, rien de nouveau !
On reprend les même et on recommence: des côtes qui s’enchaînent, des routes irrégulières au bitume qui ne 'rend' pas du tout, une fatigue générale et un physique très largement en berne.
MAIS AUSSI: des paysages magnifiques du côté de Sainte Cécile d'Andorge, et au delà. Les Cévennes ne me déçoivent vraiment pas en terme de villages de caractère, de petites routes surplombant des hectares de forêt et de garrigue à plus savoir qu'en faire, et des cols en pagaille !
Bouclez votre ceinture...
Garé à Sainte Cécile d'Andorge, un tout petit patelin pas très loin du Collet de Dèze, d'où j'étais parti hier (donc plutôt au nord-est du massif), je démarre un peu plus tard que d'habitude. J'ai suivi les conseils des copains pour tenter de limiter les difficultés physiques rencontrées ces 2 derniers jours: j'ai beaucoup mangé, (et riche !) hier soir, j'ai dormi au mieux, je suis parti plus tard pour 'gagner' 2-3h en plus entre la fin de la sortie d'hier et le début de celle d'aujourd'hui, et j'ai regonflé les pneus. C'est ma manière à moi de mettre toutes les chances de mon côté.
Partir plus tard me permet aussi de moins me cailler, le soleil est sorti depuis quelques heures.
Ma première surprise du jour, c'est que Ste Cécile d'Andorge est situé VRAIMENT dans le premier col. A savoir que ça grimpe dès le début. Heureusement, c'est une montée douce, et roulante, j'ai donc le temps de me chauffer.
Première ascension du jour
Me voilà donc à franchir le col de la Bégude (altitude 510m), atteint via une petite route perdue dans la pampa. Tournant à gauche au niveau du col, la route continue de serpenter dans la forêt, au doux son des tronçonneuses sur un chantier forestier de taille gigantesque.
Puis, sortant de la forêt, la route laisse voir un panorama Céven-esque (Cévenol/dantesque) comme j'ai pu en voir sur les jours passés... des collines à perte de vue. Ca se dégage un petit peu, et je n'oublie pas de bifurquer à droite sur 200m pour aller chercher le col de Banette (alttiude 846m) en aller-retour.
De retour sur mon itinéraire principal, la route continue de filer vers le nord-ouest, et après le col de Chalsio (altitude 997m) et le col de la Baraquette (altitude 996m), tous deux franchis sur une très courte descente, me voilà à plus de 1000m d'altitude... où un vent de face soutenu me fait grelotter. Pas le choix, je m'arrête pour mettre le maillot ML par-dessus... je n'aurais rien d'autre à me mettre pour la descente.
Le col de Malpertuis (altitude 1072m) laisse penser qu'on arrive au sommet et que ça va enfin redescendre, mais... non, ça continue ! Heureusement, désormais abrité du vent et sur des pourcentages très cool, je peux rouler plus tranquillement.
Me voici à l'extrêmité nord-ouest de mon parcours, au niveau du col de la Croix de Berthel (alttiude 1088m). Pas faché d'être arrivé ici, maintenant je sais que ça ve redescendre !
Virage à droite à presque 180° et je file dans la descente... elle va être très longue, mais... dès le village de St Maurice de Ventalon, c'est à dire à 1.5km du sommet, je n'oublie pas de faire un A/R pour aller chercher le col de la Crousette (altitude 1022m), via un terrible mur en descente suivi de son équivalent en montée. Compter 15-17% facile. A faire au chemin retour aussi !
De nouveau de retour sur mon itinéraire principal, je peux cette fois déguster une longue et superbe descente, avec un panorama à couper le souffle.La montagne à gauche, le décor à droite. Ainsi que quelques jolis ponts de pierres et les petites chutes d'eau qui vont avec.
Tout ça m'emmène à Vialas, où je déguste quelques amandes + noix de cajou en roulant. Apprenant ma 'détresse' à vélo ces derniers jours, les copains m'ont encouragé à beaucoup manger avant, pendant, et après le vélo. Alors je n'y vais pas de main morte !
Suivant la D998, je ne vais pas tarder à franchir le col de Valoussière (altitude 501m), également nommé col de Rize. Les routes sont un vrai labyrinthe dans le coin, ça part dans tous les sens. Mais globalement, il n'y a que de la pente douce. Ca me convient bien, et j'arrive même à mettre un peu de rythme pendant quelques kilomètres, notamment après avoir passé le col de Canteperdrix (alttiude 545m)
Puis c'est le col de la Banlève (altitude 624m) qui ne se fait pas désirer bien longtemps... ici on peut franchir des tas de cols en ne tricotant que sur quelques kilomètres.
Au col de Charnavas (altitude 501m), atteint en descente, je fais la pause sandwich assis sur une belle pierre plate qui domine ce petit carrefour. Je me fais alors la note mentale (et filme quelques secondes un arbre au-dessus de ma tête pour me le prouver): il n'y a PAS DE VENT !!! Ouahou. Ca change des jours passés.
Après cette pause réconfort, je descends à droite le véritable mur à 10% qui arrive à ce col par l'itinéraire ouest. Prenant à droite au premier carrefour, je remonte doucement le vallon, pour prendre le petit pont au bout et remonter encore du côté opposé du vallon.
Longue descente sur Chamborigaud, où je remplis mes bidons d'eau fraiche à une borne fontaine et reprend ma route.
La D906 est très roulante, mais je n'ai toujours pas la moindre force pour enrouler du braquet, alors je pédale pèpère, en gestion... comme je peux, quoi ! Et j'atteins ainsi le col de Portes (altitude 577m) et son magnifique château en ruines, que je fais un détour pour aller voir de plus près.
S'ensuit une très longue et rapide descente, un bitume impeccable pour enfin laisser le vélo s'emballer un peu en descente, chose que je n'ai pas encore pu faire depuis le début de mon séjour !
Un peu de faux-plat montant puis encore une belle descente très rapide sur la Grand-Combe, où je m'arrête photographier le musée de la mine ('la maison du mineur').
Puis sur la N106, je prends à gauche. Pas bien longtemps, car l'ascension du col de la Croix des Vents est presque tout de suite indiquée à droite.
La route franchit d'abord un vallon vraiment très aride, ça doit taper ici l'été ! Puis après avoir traversé un petit hameau, la route repart en montée. D'abord un bon gros mur pentu, puis ensuite une pente plus régulière, et deux longs lacets, qui me mènent au col de la Croix des Vents (altitude 340m).
Jamais dans l'histoire du vélo un col n'a jamais moins bien porté son nom. Après les heures et les heures de vent-dans-la-gueule que je me suis coltinées ces derniers jours, là, il n'y a pas un brin, que dis-je, même pas un soupçon de souffle. C'est du foutage de gueule.
Au niveau du col de la Croix des Vents, le col suivant, le col de la Baraque, est indiqué à 9km. Moi qui suit déjà bien cuit, je me dis que ça va être difficile jusqu'au bout.
Mais bon, la voiture m'attend sagement de l'autre côté de cette montagne, alors pas le choix. Je prends mon petit rythme 'comme je peux', et j'avance, coup de pédale après coup de pédale.
Il fait chaud, j'ai bien fait de retirer le maillot de corps ML. Hallucinant comme je l'aurais porté la majorité du temps sur ce séjour... alors qu'on est presque en mai, et dans le sud de la France !
Mais que fait donc la police ?? Ou plutôt, la météo ?
Après avoir suivi les flancs de la montagne, la route semble de plus en plus surplomber les alentours, ce qui généralement est annonciateur de sommet. Banco, la route finit par replater. Je mets les mains en bas du cintre et j'essaie de donner du rythme, en vélocité plutôt qu'en force, car de la force, je n'en ai plus du tout.
Puis c'est un très long faux-plat, parfois montant, souvent descendant, et même un bout de pseudo-descente, qui m'amène au col de la Baraque (altitude 631m).
Cette fois, c'est presque dans la poche ! Longue descente sur le village de Branoux les Taillades, où je franchis le dernier col du jour en descente (col de Lancise, altitude 330m), avant de passer sur un mur extrêmement pentu, en descente là encore. Ça tombe bien, y'a le cimetière juste à son pied. Que ça soit l'infarctus en tentant de grimper ça en montée, ou la chute en descente... le service après vente est bien assuré.
Il me reste un bout de N106 à faire... pas super agréable, il y a plus de trafic auto que plus tôt dans la journée. Mais bon, ça ne dure pas. Ca m'est surtout difficile car chaque coup de cul me met au supplice !
J'observe en pédalant de balet aérien donné par cet hélicoptère qui charie je-ne-sais-quoi dans le cadre de travaux sur le barrage du Gardon d'Alès.
Puis ENFIN, voici la bifurcation à droite direction le col de la Bégude et Ste Cécile d'Andorge. Je sais que ça grimpe fort... mais pas longtemps ! Un dernier effort, et j'y suis.
Conclusions:
- 15 nouveaux cols de franchis !
- Physiquement, je suis au fond du trou. Mentalement, je suis la tête dans le seau. Je poursuivrais mon séjour vélo jusqu'au bout, car je prends beaucoup de plaisir à découvrir ces petits bouts de France qui m'étaient parfaitement inconnus... mais sportivement, ça tourne au fiasco !