18 aout 2016 - Col d’Izoard par Guillestre et la Casse Déserte
115km en 4h44, D+ 2081m, coef 1.81
Météo: soleil, vent de face régulier
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Relive '18/08/2016 Col de l'Izoard par la Casse Déserte'
View my 115km ride 18/08/2016 Col de l'Izoard par la Casse Déserte
Départ de Monétier les Bains pour la dernière sortie vélo avant de quitter les Hautes Alpes.
J’ai grimpé le Granon, le Galibier, et j’ai même fait un peu de VTT… le dernier col ‘classique’ que je n’ai pas fait cette année dans le coin, c’est l’Izoard. Magnifique par Briançon, mais déjà fait l’an dernier. Sublime par Guillestre et la Casse Déserte… je l’avais fait en 2013, et j’en garde des souvenirs de très grosse difficulté. Alors je vais tenter ça.
Départ en milieu de matinée, il me faut ‘descendre’ toute la vallée jusqu’à Briançon. De longs faux-plat très roulants, mais tout dépend du vent… et aujourd’hui, le vent je vais le prendre de face quasiment toute la journée. Mais bon, là ça va, il est assez faible. Briançon, l’Argentière… ça roule très vite, en dehors de 2-3 coups de cul, toujours assez courts.
Jusqu’à Mont-Dauphin, ce sont de longues lignes droites, avec du vent de face, des faux-plats montants par moment, et surtout, un trafic auto abominable. Je me fais frôler ici par un camion, là par un 4*4… j’en ai plein le dos. Vraiment un itinéraire à éviter en vélo ! Je suis donc soulagé d’arriver au rond-point de la porte du Queyras… bifurquant à gauche, je m’engage sur la montée de Guillestre, et le trafic perd immédiatement en intensité.
La première heure de vélo m’a laissé couvrir 34km, ça a roulé très fort. Principalement parce que j’ai perdu pas mal d’altitude, mais aussi parce que, voulant me débarrasser des portions de grosse route, j’ai mis du cœur à l’ouvrage.
La seconde heure de route, j’aurais couvert 26km. Ce qui me fait une moyenne de 30km/h sur les deux premières heures… une moyenne qui va très largement chuter puisque je ne couvrirais que 16km sur la troisième heure ! Il faut dire que la remontée des gorges du Guil est aussi belle que longue. Et pourtant, j’ai un peu de vent dans le dos. Je m’amuse l’esprit sur un quart d’heure environ, à tenter de doucement grapiller du temps sur ce cyclo habillé de noir & blanc, loin devant. Je lui reprends du temps doucement, très doucement… nous avons donc un rythme assez proche. Ca m’occupe un peu le ciboulot de garder un rythme régulier. Puis je le verrais se retourner une ou deux fois, et reprendre du temps sur moi… clairement, il a un bien plus gros moteur que moi… il disparaît au loin, et je ne le reverrais plus.
Après la montée du col de l’Ange Gardien (altitude 1347m), et les pentes qui ont pris un peu de grade, le virage à gauche s’annonce… c’est à quelques encablures seulement de Château-Queyras que l’itinéraire vers le haut du Queyras et le col Agnel se sépare de celui du col de l’Izoard, à gauche. C’est parti !
La pente est d’abord très irrégulière, jusqu’à Arvieux. Des parties à 8% aussi bien que d’autres à 2-3%, ainsi qu’une courte redescente pour atterrir dans un pré vert aux portes même d’Arvieux. La vue est magnifique, mais l’effort déjà intense… je n’ai pas du tout de bonnes jambes, probablement l'enchaînement de courtes mais piquantes sorties ces derniers jours…
J’hésite à faire la pause à Arvieux en voyant la fontaine où je m’étais arrêté la dernière fois. Prendre un peu d’eau ne serait pas de trop. Mais couper mon effort me coûterait, alors je choisis de poursuivre. La Chalp et Brunissard sont ensuite les communes suivantes traversées. La longue ligne droite entre La Chalp et Brunissard fait aussi mal que dans mes souvenirs. Celle à la sortie de Brunissard aussi. Et pourtant il ne fait même pas si chaud. Mais je grimace, je suis en plein effort, au maximum de mes capacités… à rouler à tout petit rythme. L’objectif aujourd’hui est bel et bien de me hisser jusqu’au sommet sans mettre pied à terre !
Les lacets dans la forêt au-dessus de Brunissard s’enchainent. Vu d’en bas, j’en avais compté 8. Je les décompte donc en les franchissant un par un… Certains sont rapprochés, d’autres moins. Les pentes sont terribles, et très régulières. Je prends une barre de céréales et continue à pédaler à vitesse d’escargot. Je rattrape tout de même un duo de cyclos italiens qui me gratifient de leur ‘ciao’ habituel dans la région. Les bornes kilométriques me ‘rassurent’… arrivé à 3km du sommet, je me sais presque arrivé à la Casse Déserte… et c’est un grand soulagement, car je sais que la route va replater et redescendre un tout petit bout, avant de repartir dans le 10%.
Mais vu comme je suis en difficulté, je prends !
Passage magique, rocailleux, aérien… légendaire, sur les traces des Bobet et Coppi, et plus récemment des Schleck et autres Voeckler… quelques inscriptions à la peinture datant de la célébrissime arrivée au sommet du Galibier après l’Izoard (où Voeckler réussit à conserver sont maillot jaune pour quelques secondes avant de le perdre un peu bêtement le lendemain), me rappellent à quel point l’Izoard fait partie des classiques de légende. Et donc, la difficulté n’est pas vraiment étonnante. C’est sur ces quelques pensées que je double un cyclo français, avant de remettre une ou deux dents dans le dernier lacet à droite, pour finir l’ascension jusqu’à la stèle mythique de l’Izoard.
Il ne me reste plus qu’à rentrer. Briançon, sa remontée de rue toute droite et pentue jusqu’aux portes de la ville fortifiée. Le passage à proximité de l’hôpital me rester sur les hauteurs de la ville, et donc d’éviter l’encombrée route principale, qui repart dans la vallée. Le retour contre le vent me fera perdre mes dernières forces, sur une sortie où je n’aurais ni assez bu, ni assez mangé. Un peu vidé de tous ces efforts, je ne suis pas mécontent de poser le vélo contre la porte de l’appartement en arrivant.
Retour à la maison dès demain !