11 février 2017 - La 50ème au fil de l'eau
215km en 8h26 (+30min de pauses), D+ 2145m, coef 1
Météo: fraicheur, soleil voilé
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Relive '11/02/2017 Sortie solo le long de l'eau'
View my 215km ride 11/02/2017 Sortie solo le long de l'eau
Je n'ai pas ressorti le vélo du garage depuis ma longue sortie entre Isère et Ardéche d'il y a deux semaines. Depuis, j'ai quand même réussi à faire 6 séances de HT, mais comme l'indique ma balance (87kgs !.. j'ai jamais été aussi lourd de mémoire) ça ne remplace pas le sport en extérieur, et surtout, les sorties au long cours.
Alors j'ai ma journée, et je vais la rentabiliser. Un long parcours plein sud depuis la maison, tout en longueur, sans difficulté réelle, mais avec quand même une ou deux bosses à l'aller comme au retour.
Après une nuit un peu difficile, départ très tardif à 9h30... clairement, les éclairages seront utilisés en fin de journée. L'avantage c'est qu'il ne fait deja plus trop froid... le mercure oscillera entre 2-14°, mais globalement il fera 8-9° la très grande majorité du temps... nickel.
Départ classique, tout en descente jusqu'au pont Carnot où je traverse le Rhône et remonte en Haute Savoie. Vulbens, la bosse de Savigny, la redescente en à-coups jusqu'à Frangy, où j'emprunte la classique route du val des Usses, jusqu'à ce que je rejoigne le Rhône à proximité de Seyssel. Le soleil brille, mais les sensations sont très mauvaises. Impression de ramer, et de "déjà" devoir mesurer chaque coup de pédale, pour ne pas griller de cartouches trop vite... ça m'emballe pas, tout ça.
Ce qui ne m'emballe pas non plus, c'est le trafic automobile important... que des plaques en 75 et 91. C'est les vacances des parigots !
A partir de Seyssel, je retrouve les routes classiques, "passage obligé" à chaque fois que je fais un parcours entre mon domicile (Ain) et celui de mes parents (Isère). C'est roulant à souhait, et on ne se fatigue pas trop.
En pays de Chautagne, le soleil brille et le trafic est réduit, impeccable. Serrières, Ruffieux, Chindrieux: direction le sud à grands coups de lignes droites.
Coup de cul à Groisin: me voici sur les hauteurs du lac du Bourget, dont je vais faire le tour à 70%.
La 991 longe le lac à hauteur de l'eau, c'est un peu gris mais quand même très joli, et agréable. Attention en traversant le chemin de fer à 2-3 reprises... puis c'est la bosse de Brison St Innocent (ce qui n'est pas sans me rappeler un autre parcours Ain-Isère... en 2013, celui-là), qui m'amène rapidement à Aix les Bains, où j'arrive en descente.
Vive le GPS ! Il m'emmène à travers la ville, aucune hésitation à avoir... fastoche. Les jambes semblent avoir pris le rythme. Un rythme pèpère, le bon vieux tempo de la rando au long cours qui va bien. J'emprunte la superbissime voie lacustre, large et parfaitement aménagée, avec très peu de poteaux et autres obstacles dangereux pour les cyclistes (que le lac d'Annecy en prenne de la graine !), en repensant à un après-midi entre amis avec des enfants en bas âge, passé ici il y a quelques années. Au bout du lac, je poursuis ma rando au fil de l'eau en longeant la rive sud, coincé entre l'eau et l'aéroport du Bourget, où les décollages s'enchainent à haute cadence, au-dessus de ma tête.
Ces pistes cyclables sont vraiment superbes ici... et parfaitement indiquées/connectées. Impossible de se perdre. J'amorce ma remontée vers le nord un moment. Une grosse remontée m'amène sur la route du tunnel du Chat, que j'ai prévu d'emprunter pour passer sous le mont du même nom... sauf que, malheur, il n'est pas empruntable à vélo.
Argh. Pas le choix. Demis-tour et redescente d'un kilomètre: je suis contraint de grimper le col du Chat pour basculer de l'autre côté.
Voilà une grimpée qui n'était pas prévue aujourd'hui, sur ce tracé très volontairement roulant et plat. Tant pis !
Bon, l'avantage, c'est que si je suis deja passé au col du Chat 3 fois (de mémoire), ça n'a jamais été par ce versant, qui est très largement le plus long et le plus BEAU. Les vues sur le lac du Bourget sont à tuer.
L'effort est sérieux, j'ouvre la veste thermique, kdo de noel que j'étrenne aujourd'hui, pour ventiler un peu. Je double un couple de cyclo, dont la femme, en arrière, sourit et semble profiter de chaque rotation de pédalier, alors que son mari, devant, semble grognon lorsque je le reprend.
Finalement, ce col n'était peut être pas aussi difficile que je pensais. Et c'est tant mieux ! Pas de pause au sommet, je referme la veste avant le premier lacet, en croisant un cyclo méga affuté portant la totalité de l'attirail 'AG2R la Mondiale'... probablement un pro, c'est vrai que je suis à portée de tir directe de leur QG chambérien.
Redescente caillante, il n'y a pas de soleil et je suis innondé de sueur. En bas, je retrouve une route passante et le trafic auto qui va avec. Bah, pas grave, ce sont de beaux faux-plats descendants... viiiiion, me voilà à Yenne.
Pause boulangerie. Zut, il n'y a pas de salé. Un sandwich m'aurait fait du bien, mais je devrais me 'contenter' d'une tartelette aux noix.
Le centre ville de Yenne est très joli ! Je n'étais jamais passé à proprement parler dans la grande rue, longée de mini canaux... c'est charmant. Et pourtant, ce n'est pas faut d'être passé dans Yenne à vélo !
Les gorges de la Balme franchie, je retombe sur la célébrissime Via Rhôna, un segment d'une 15aine de km qui rejoint la Balme à St Genis sur Guiers que j'adoooore. Un délice à déguster, comme aujourd'hui, sous le soleil. Ca roule tout seul.
Sur mes parcours Ain-Isère, c'est souvent ici que j'ai les cuisses qui font mal... aujourd'hui je me sens bien. Ca semble fonctionner par inversement: plus je roule, moins je souffre. Alors... je continue ?!
Une petite pensée pour mon pote Vincent... on s'est deja fait deux passages ici tous les deux... mais ça commence à remonter... hein Vincent !?
Un petit vent me pousse gaiement dans le dos, c'est agréable... mais, étant à l'extrêmité sud de mon parcours du jour, je sais que je vais devoir me le coltiner de face très bientôt. C'est à Cuchet que je fais la bascule: je change de rive, et amorçe mon lent retour vers la maison. 120km au compteur et un bon vent dans le pif, j'espère que ça ne durera pas, car je ne fais pas le malin à cet instant précis.
Mains en bas du guidon, cerveau sur 'off', braquet en moulinade, et c'est partiiii.
A Peyrieu, je bifurque à droite pour rester sur l'itinéraire 'Belley'. Le vent me laissera tranquille à partir d'ici. Pause à Belley, je me disais bien qu'il y aurait une boulangerie ici... nickel. Gros sandwich jambon-beurre et une boisson sucrée: la plus longue pause de la journée me requinquera. J'en profite aussi pour remplir les bidons d'eau, dont le niveau était dangereusement bas.
Dès que je remonte en selle, un cyclo au look 'junior' (il ne doit pas avoir plus de 17 ans) me double comme un avion. Impeccable ça, je le garde en point de mire pendant de longs kilomètres. Ca me booste à fond, je retrouve un rythme digne de ce nom, à 30-32km/h et semble trouver un second souffle. Le voir se retourner régulièrement m'amuse au plus haut point. Mais n'y voyez aucune méchanceté - il a un pédalage hyper fluide, très souple, c'est assez impressionnant. Clairement il a plus la 'caisse' que moi, mais disons que le gardé à portée de tir, ce que je ferais jusqu'après Virieu le Grand, soit sur 18km, me facilitera réellement la tâche.
Il bifurquera ensuite à gauche, moi je reste sur la route principale jusqu'à Culoz. A mon tour de réaliser que j'ai un cyclo sur le porte-bagage. Mais là, c'est carrément dans ma roue qu'il se trouve, et sur de nombreux kilomètres il ne se décidera malheureusement pas à relayer... ç'aurait pas été de refus ! Mais tant pis. Aux portes de Culoz, je me retrouve de nouveau seul. Les jambes piquent, et j'ai réellement peur de la longue remontée jusqu'à Billiat: 28km de montée très irrégulière, en 'montagnes russes', mais avec de bons coups de cul de temps en temps, en longeant le Jura et notamment le Grand Colombier que je laisse sur ma gauche à Culoz.
Je roule petit, je mouline tranquille et ne me mets jamais dans le rouge. Car cette montée peut sinon paraitre interminable. J'ai des souvenirs difficiles du passage ici lors du BRM 400 jurassien il y a deux ans, en compagnie de Franco & Valex.
Châtel, Champriond, Anglefort...
... mais... finalement ça passe pas si mal !
J'allume l'éclairage rouge clignotant à l'arrière, il commence à faire sombre. Et je prends du plaisir à me sentir LIBRE. Libre de rouler, de roulotter en prenant mon temps. Et d'égrainer les kilomètres à tout petit rythme.
Loin sur ma droite, les gorges du Fier. Le soleil est parti, terminé pour lui aujourd'hui.
Fontaine, Etranginaz, Chanay, l'Hopital... chaque replat ou courte redescente est une bonne occasion de souffler, de laisser le cardio redescendre. Finalement, de fil en aiguille je vais réussir à me hisser à Billiat, certes à tout petit rythme, mais sans souffrir autant que je le craignais.
La redescente sur Bellegarde sur Valserine, à tombeaux ouverts et dans la fraicheur du soir, me fait un bien fou. Un bon coup de pied au cul dans mon moral quasi en berne. C'est fait !
Courte pause à Bellegarde pour appeler Amandine et dire que tout va bien, manger une dernière compote, boire un coup. J'en profite pour mettre le gilet réfléchissant et allumer l'éclairage avant. La ville se traverse rapidement dans ce sens là, et il ne me reste plus qu'à grimper jusqu'à Léaz au fort l'Ecluse, et ça sera torché !
Cette route est actuellement partiellement fermée dans le sens Genève-Bellegarde, et finalement, je ne suis que peu gêné par le trafic qui me double. J'ai pendant des années évité cette montée à tout prix, mais je réalise maintenant qu'elle est non seulement très facile et roulante, mais aussi qu'avec un bon éclairage arrière, elle n'est pas dangereuse non plus. TOP pour finir ce raid. Les jambes ne sont pas trop cuites, et le cardio accepte encore de monter à 81% (merci le HT !). Excellent de finir en forme correcte... rien à voir avec le dodecaudax de janvier !
Descente au niveau de Fort l'Ecluse, puis remontée à Collonges. C'est fait ! 50ème sortie de suite de 200km chaque mois de l'année... ça commence à parler ;)