5 mars 2017 - BRM 200km, petites cotes roussillonnaises
201km en 8h31, D+ 1625m, coef 0,8
Météo:
- 4h de soleil+ciel bleu
- 2h15 de pluie drue et froid
- Le reste en transitions grises et vent.
Le BRM 200km des 'petites côtes Roussillonnaises' que nous propose Jean Philippe Battu en ce 5 mars est un parcours à l'histoire chaotique. Il était déjà prévu en février 2015 et février 2016, sauf que les deux fois, il avait du être annulé pour cause de conditions météo déplorables, avec au moins dans l'un des deux cas, des chutes de neige trop importanbtes pour pouvoir permettre un déroulé de cette randonnée dans des conditions de sécurité.
Pour moi, les BRM c'est traditionnellement l'ouverture de la chasse à vélo... en gros, enfin le début des belles sorties chaque saison. Un peu la 'rentrée des classes', comme j'en parlais ici il y a quelques temps.
La météo annoncée sur cette journée de dimanche est tout sauf belle, et honnêtement, j'ai mis longtemps à me décider à quand même me pointer à Grenoble par une température fraiche et très tôt ce matin. Mais voilà, entre ça, et passer une journée à la maison à me morfondre sur ma non participation à ce BRM, je me suis dit que ça valait le coup. On verra en fin de journée quels enseignements en tirer. Et puis... l'air de rien, je roule relativement peu cette saison, j'ai deja plus de 400km de retard sur 2016 à ce même stade de la saison, et il faut que je me fasse une base de 'longue distance' maintenant, pour pouvoir ensuite consolider tout ça à base de rythmes plus soutenus, tout ça dans le but de pouvoir préparer comme il se doit mes deux objectifs de l'année: le BRM 300km montagneux du CCK (mai) et l'Ardéchoise Vélo Marathon (juin).
Bon. J'arrête de parler. Enfourchons le vélo, il est dejà 7h et j'ai récupéré ma carte de pointage. Nous sommes plus de 50 au départ, et pour le moment il ne fait ni venteux, ni trop froid, ni pluvieux... c'est vraiment pas si mal.
Nous partons sur la voie verte pour longer l'Isère. Chaque année, j'ai tendance à trainasser en fond de groupe, mais là, voyant Robert et Christophe aux avant-postes, je me porte à leur hauteur. Nous sommes donc dans les 10 premiers pour imprimer un rythme régulier, constant. La voie verte étant très grasse, sâle et parfois couverte de brindilles tombées suite à la tempête d'hier soir, il faut redoubler de vigilance... surtout dans les roues, où à 30km/h on n'a rien le temps de voir arriver surtout si les personnes devant venaient à oublier d'indiquer les dangers.
Au bout d'un moment, j'en ai marre de me faire 'repeindre' d'eau boueuse, et de slalomer entre les brindilles, alors je décide de passer devant. Le rythme est à 30/32km/h, rarement plus. Je me mets volontairement en survélocité, bien mouliner étant une bonne manière de faire chauffer la machine et de monter en puissance tout doucement. Je ne ferais que quelques minutes en premier de file devant tout le monde, puisqu'un cyclo ré-accélèrera très rapidement pour me re-passer devant. Nous sommes de toutes façons arrivés à St Quentin sur Isère, où nous sortons de la voie cyclable. Je note du coin de l'oeil que Robert s'arrête... je n'ai pas trop envie de faire la pause alors je continue tout doucement.
En seconde position sur la roue, le mec devant moi tire tout droit alors que mon GPS m'indique de prendre à gauche dans la route au milieu des noyers. Tant pis... le groupe se scinde en deux... certains me suivent, d'autre non. Tout le monde sait que nous devons de toutes façons entrer dans Tullins pour grimper le col de Parménie. Superbe soleil, douceur et ciel bleu... à ce stade de la journée, c'est magnifique.
Je fais la pause à Tullins pour attendre Cricri & Robert. J'enlève le maillot réfléchissant et ouvre la veste thermique, et les voilà, ainsi que Jean Philippe.
Christophe se laisse décrocher rapidement pour monter à sa main... je grimpe avec Robert, en profitant des vues plongeantes sur la plaine baignée de soleil... seul le lit de l'Isère est pris dans une brume légère.
Cette montée est très sympa... tournante, changeante... dommage que le revêtement soit toujours aussi mauvais. J'accélère un peu sur la seconde moitié pour faire grimper le cardio et profiter de ce BRM à vitesse raisonnable pour faire un peu d'entrainement. Demi-tour en arrivant au sommet, je retombe d'environ 1.5km pour retrouver Christophe et finir l'ascension en sa compagnie.
Descente sur Izeaux, et... crevaison à l'avant pour moi. La première de l'année. Je change la chambre à air sous les quolibets des copains. Tout est remonté et on repart. La route de Sillans est généralement très passante et donc pas agréable en vélo (souvenirs de mon dodec de janvier), mais un dimanche matin, il n'y a visiblement personne. Un groupe de 4 participants au BRM nous reprendre, propose de prendre les roues, mais ça roule trop vite alors on décroche tous les trois.
Hésitations à St Etienne de St Geoirs, avec des rues qui semblent toutes être à sens unique, ou en travaux. On finira par s'en sortir, et partir sur St Siméon de Bressieux, non sans avoir réussi à habilement dissuader Christophe de grimper au col de Toutes Aures, qui n'est PAS sur le parcours... lui qui y passe très régulièrement, au départ de sa maison... au sud de Lyon (et donc pas exactement 'toute proche' d'ici !).
Châtenay, Viriville... Premier point de contrôle. Nous allons répondre à la question secrète sur le carton, prouvant ainsi notre passage effectif... mais moi, je dois surtout... réparer une seconde crevaison, toujours à l'avant. Grrrr que ça m'agaçe. Cricri prend un malin plaisir à me photographier en train de réparer... y'en a pas un pour rattraper l'autre puisque Robert rit aux éclats en mangeant un bout. Merci les copains quand même, car après ma première chambre à air changée, je me suis rendu compte n'avoir.... ni rustine, ni clé allen... pourquoi une clé allen ? Car je viens de me rendre compte que mon patin de frein, bien usé, est remonté d'1mm sur la jante, et a donc légèrement 'creusé' le rebord du pneu... d'où les crevaisons.
Ca me gonfle/on regonfle, et on repart.
Le vent montait en puissance depuis un moment, et tapait sur notre épaule gauche... en embranchant plein nord sur Marcilloles et Faramans, ils nous pousse allègrement. On reprend quelques BRMistes, et on continue sous le soleil. Non sans s'être arrêtés rapidement à Marcilloles pour remettre quelques bar dans mon pneu avant, au cas ou... merci à Robert pour le prêt de sa pompe, meilleure que la mienne.
A Pommier de Beaurepaire, ça monte un moment... c'est la grimpée aux coeurs des étangs, une route que j'avais empruntée en sens inverse il y a un lorsque j'avais fait un parcours Ain-Bugey-Rhône-Isère de quasi 300 pitons. J'avais d'ailleurs fait un bout avec Christophe... lequel, aujourd'hui, se laisse distancer à nouveau. Pas grave, avec on Robert on connait le garçon et il reviendra sur nous plus loin.
Magnifique descente rapide, puis replat avec vent de côté jusqu'à Cour et Buis... où Jean Philippe nous avait prévenus qu'une boulangerie serait ouverte. Sandwich et pain aux raisins pour ma pomme, en attendant Cricri qui ne tardera pas. Il est 11h20 et le vent qui s'est levé depuis un quarte d'heure ramène des nuages gris... la météo vient de tourner du tout au tout... comme prévu.
Encore une longue ligne droite, avec beaucoup de trafic auto (ou est-ce une impression), Christophe traîne derrière, peut être est-il comme moi et n'aime-t-il pas les pauses ? On se rejoint avant de faire la pause avant la bosse de la Chapelle de Surieu, second point de contrôle.
La bosse qui suit fait 1100m, mais elle grimpe aussi fort qu'on nous l'avait dit ! Moi je mets un peu les watts pour me réchauffer, et la grimpe à 85% de ma FMAX... c'est à dire, pied au plancher, ou pas loin. J'attend les copains en faisant une pause technique au sommet. Descente sur le village de la Chapelle de Surieu à proprement parler.
Les km qui suivent sont ceux que j'ai trouvés le plus intéressants... une route en toboggan, qui tournicote. On roule très cool pour rester 'groupir'. Mais aux portes de Bellegard Poussieu, ce qui devait arriver arriva... la pluie se met à tomber. Et on redescend plein sud, c'est à dire contre le vent, qui nous freine de plus en plus.
Christophe & Robert ont mis le k-way, moi pas... il ne pleut pas encore assez selon moi. Alors quand je me mets à tousser, ils me charrient, sous entendant que j'ai pris froid. Bref.
Traversée de la Bièvre par Pact et Lapeyrouse Mornay. J'ai fini par mettre le k-way et repartir seul derrière. Je rattrape le groupe ainsi que des cyclos du Grands Lemps que je ne connais pas, au niveau de la montée de Moras en Valloire. Il pleut bien fort, et j'ai les pieds trempés... début d'un après midi de galère.
La montée était costaude, et m'a permis de me réchauffer un minimum... vec Robert, on retombe sur Hauterives, où j'essore mes gants, gonflés d'eau, tout en répondant à la dernière question sur le carton du BRM. Cricri ne tardera pas.
Maintenant, c'est la remontée de la vallée de la Galaure, avec vent de 3/4 dos. Ca file à bonne vitesse, et Robert & moi reprenons Christophe, reparti avant nous d'Hauterives. Sauf que cette bonne entente va vite faire 'pschiiiit' avec la crevaison de Robert. Nous grelottons de froid, sous la pluie qui va finir par s'arrêter. Robert répart, je propose mes services pour l'aider à regonfler, ça me réchauffera un peu. Puis nous repartons.
J'ai beaucoup de mal à me réchauffer, et le thermomètre indiquera 3° à un moment donné. Mais voici enfin Roybon, et le ciel bleu fait une petite percée agréable ! Je remplis un bidon d'eau avec Robert, et nous embranchons sur la dernière montée du jour, la Feta de Chambarans. Arrivés au sommet, un court A/R pour aller chercher Christophe qui n'est pas loin derrière, et on part dans la descente sur Varacieux. Technique, elle est vraiment belle avec le Vercors enneigé en toile de fond... sauf que la route est mouillée, que j'ai froid, et que je dois donc redoubler de prudence.
Après deux courtes remontées avant de finir la descente sur la Blache et Vinay, nous revenons sur Jean Philippe, qui demande mon aide pour ouvrir une bouteille de coca... il a les doigts trop gelés pour y parvenir. Hop, petite pausse assistance/discutaille qui est la bienvenue, puis, lui souhaitant bon courage (il roule 'tout petit' à cause de soucis de dérailleur), Christophe & moi rattrapons Robert.
A Vinay, nous retrouvons bientôt la voie verte... on touche au but. Encore un peu plus de 30km plats et on y sera. On fera aussi office de grupetto, rattrapant 2 groupes de 2 cyclos, pour finir tous ensemble à la boite aux lettres BRM à Grenoble, où nous glissons chacun notre carton.
C'est fini ! Il ne me reste plus que deux petites heures de route pour rentrer à la maison... week end long et chargé !
Merci à JP pour ce nouveau parcours qui m'a bien plu, et surtout, merci à mes deux co-équipiers pour les bons moments passés en groupe... un trio d'enfer, vous dis-je !
Lire ici le compte-rendu de Jean-Philippe.