16 avril 2017 - Séjour Languedoc: toutes les bonnes choses ont une fin
89km en 4h38, D+ 1601m, coef 1.8
Météo: soleil, très frais, gros vent de nord-ouest... encore !
La voiture est garée devant le même hypermarché qu'il y a quelques jours à Hérépian. La différence, c'est que je ne pars que pour une 'petite' boucle, avant de remettre le vélo dans le coffre avec le reste de mes affaires, et de rentrer à la maison directement, sans repasser par la case hotel à Béziers. Toutes les bonnes choses ont une fin !
Une chose qui n'est pas finie, c'est ce foutu vent glacé qui souffle en rafales depuis le nord-ouest. Qui est la raison principale qui m'a poussé à voir les choses en pas trop grand sur cette dernière boucle. A la base, une boucle de 75km, à laquelle je peux ajouter un A/R additionnel, portant le total à 95km et environ 1800m de dénivelé. Ca, c'était la théorie.
Tout commence par un peu de faux-plat jusqu'à Lamalou les Bains. Je repasse sous le joli pont à arches à l'entrée du village, et poursuis mon chemin pour aller taper la longue ascension, mais très peu pentue, jusqu'au col de Pierre Plantée (altitude 509m).
Si ce n'était sans ces bourrasques de vent, irrégulières à souhait, cette montée serait facile. Il suffirait de prendre son temps, de roulotter, de respirer, de zieuter autour de soi. A la place, c'est bataille physique, bataille intérieure aussi. Mais je finirais par en venir à bout.
Entre ce fichu vent, qui part et qui revient, mais toujours de face, et le froid coriace ressenti, je n'ai aucune envie de m'arrêter au sommet. Alors j'enquille sur la descente, et bientôt me voilà à St Gervais sur Mare, limite grelottant des 9° affichés, 5° ressentis ! J'ai bien fait de mettre un buff sous le casque et un maillot manches longues respirant sous le maillot en haut, pour tenir un peu d'isolation corporelle.
Je pars dans le sens inverse d'il y a quelques jours, où je redescendais de la Croix de Mounis. C'est donc du faux plat montant ce coup-ci sur quelques kilomètres avec... je vous le donne en mille, du vent de 3/4 face.
Bifurcation à droite à Plaisance, pour aller chercher le petit village de St Geniès de Varensal sur une belle petite boucle qui va racler tout au fond de la vallée avant d'amorcer une courte montée à droite, pour aller franchir le col des Taregals (altitude 435m), non sans me faire alpaguer gentiment par un vieux monsieur en balade à pied, qui m'indique que la route est fermée au niveau des 'chenillards' (?!) et après le gite (non monsieur, je ne suis pas d'ici et je n'ai aucune idée de quoi vous parlez) car ils refont les canalisation d'eau et qu'une tranchée est creusée dans la route.
Bon, je repars tout doux, et on verra bien. De toutes façons au pire, je pousserais le vélo. Et pousser le vélo je dois. C'est d'ailleurs en le poussant que j'atteins le col des Sals (altitude 475m).
Le col des Vignes (altitude 413m) est le dernier à être franchi sur cette petite enfilade. A ce stade, c'est presque gratuit. Courte descente et première hésitation. Ma trace m'indique de prendre à gauche en épingle. Seul souci, seul un chemin en gravier part à gauche.
A voir la dernière des photos ci-dessus, ç'aurait été pousser le bouchon trop loin que de tenter le diable. Je me rends à l'évidence, s'il faut sauter au-dessus d'un petit torrent, c'est que ce n'est plus une route mais bien un sentier de randonnée. Tant pis, j'abandonne et retombe dans la vallée. Je vais voir si j'arrive à retrouver ma trace plus loin en passant par de 'vraies' routes ! Quel idiot... un jour il faudra que j'apprenne à tracer sur openrunner.
Quelques bornes plus loin, après être repassé à St Gervais sur Mare, je bidouille la carte sur le GPS et découvre une route qui part dans la direction de ma trace. Pourrais-je la rejoindre plus haut... là est la question. Je tente le coup, de toutes façons c'est soit ça, soit je rentre à la voiture au plus court pour finir cette sortie en queue de poisson.
Et cette montée est plutôt chouette ! J'atteins le village de Mècle sans souci. Problème suivant: la route s'arrête là. Le col de Mècle (altitude 441m)est atteint en portant le vélo 3 minutes. Mais au-delà, après avoir interrogé une mamie en balade... c'est de la piste. Un GR, en fait ! Elle ne sait pas pour combien de distance il y a, d'ailleurs elle ne sait pas si ça rejoint une départementale plus haut, comme je l'affirme haut et fort.
Bon, tant pis, je tente le coup. Je vais simplement prendre mon temps, et pousser le vélo. Impossible de rouler ici, même 1m ici, 50m là. C'est juste du chemin de randonnée, pas fait pour un vélo de route. Ca prendra le temps que ça prendra !
Spoiler: ça me prendra 1h.
Allez, c'est parti, je pousse le vélo. Pas pratique de marcher avec les cales aux pieds. Franchement c'est un peu stupide comme situation. Mais bon, je prends les choses du bon côté; je suis 100% sur que la route sera bitumée 'là haut', sans trop savoir combien de temps il me faudra pour arriver là haut. Ce qui est sur, c'est que le GPS indique une belle distance, que j'ai du mal à évaluer à l'écran ou visuellement, et qu'il y a un paquet de lacets.
Et donc voilà, je devrais pousser le vélo ni plus, ni moins, qu'UNE HEURE ! Ca en fera rire certains. Moi, dans un premier temps ça me soule, puis dans un second je profite du panorama de malade qui se déroule devant moi, et du fait que je n'aurais pas vu une seule personne pendant plus d'une heure.
Calme plat, la montagne est mienne !
Cet itinéraire bucolique me fera franchir, sans que je le sache encore, le col de Tournols (altitude 580m) et le col de l'Estournel (altitude 720m).
De retour sur la route bitumée, j'abandonne le long aller-retour que je m'étais prévu pour aller chercher 3 nouveaux cols au nord. Je redescends illico, pour aller franchir le joli col du Layrac (altitude 765m) après un court coup de cul - ah oui, je découvre par la même occasion que je suis dans l'Aveyron.
Col du Layrac
Ensuite, c'est une longue descente qui m'attend - le vent s'est calmé un peu et me laisse vaguement choisir mes trajectoires en descente, c'est gentil. Le col de la Font (altitude 829m) est franchi juste après le précédent.
C'est en descente que je passe le magnifique col des Cabanes (altitude 718m). L'arrivée au niveau du col par le dessus est sublime, avec de beaux lacets qui se déroulent sous mes yeux ébahis et mes jambes même pas sollicitées par le moindre effort... un col en roue libre, somme toutes.
Je fais ensuite la 'course' en descente avec une moto, qui a décidé de me pétarader à la figure (et au nez), mais je reste prudent pour arriver tout en douceur à Graissessac.
Une courte remontée et c'est le col de Lieus (altitude 330m) qui est franchi.Fastoche. Encore une descente, puis une remontée courte encore. Me voici bientôt à la Tour sur Orb. Je file plein nord et me heurte de nouveau à ce fichu ennemi invisible, qui ralentis ma progression. 'foiré va.
Une petite boucle qui m'oriente du nord vers le sud, et c'est maintenant un allié de taille qui se propose à moi. Le vent me donne le 'relais' de ma vie, et je file à 35km/h sur un faux plat bien montant, sans le moindre effort. Chacun son tour, na. Le col de Dio (altitude 338m) est donc atteint facilement.
Allez, hop - un petit détour sur une route écartée de tout (encore une), pour aller chercher le col des Baumes (altitude 384m). La chaussée est mauvaise, et les éoliennes (encore des éoliennes !) tournent à bloc au-dessus de la colline, preuve que le vent est toujours au taquet.
Je manquerais de peu le col de la Merquière, faut dire que cette dernière boucle n'était ni prévue, ni tracée sur le GPS, et ne se basait donc, au dernier moment, que sur une petit botu de carte non zoomée que j'avais imprimée et glissée dans le maillot. Pas grave.
Il ne me reste plus qu'à profiter d'un énorme vent dans le dos pour terminer la dernière portion plate. Pensant encore pouvoir m'acheter de quoi manger à midi, je mets les bouchées doubles et roule à 35 ou 40 km/h sur ces plats roulants, vent dans le dos, pour atteindre l'hypermarché avant 13h30. C'est mission réussie !
Sauf qu'il fermait à 13h et non 13h30. Tant pis, ça serait burger-frites au macdo d'en face, avant de reprendre la route: 4h jusqu'à l'Isère où m'attend le fiston. Les vacances sont finies !