29 avril 2017 - Vendanges tardives
239km en 9h19, D+ 2330m, coef 0.97
Météo: soleil, fraicheur le matin, vent changeant
"Vendanges tardives"...
"Vendanges" car je vais passer par les côteaux et vignobles du Lavaux notamment. "Tardives" car il est rare que j'attende la toute fin du mois d'avril pour faire un tour du Léman ou grimper à la Combe Blanche ou au col de la Faucille... et pourtant, c'est bien mes 'premières' cette année.
Petit rapproché en voiture jusque sur le parking de Val Thoiry, ça permettra de réduire légèrement le kilométrage et le dénivelé, car sinon pour rentrer à la maison, ça se termine forcément en montée.
Je pars aujourd'hui avec la grosse sacoche, avec quelques éléments pas forcément très utiles, comme un tournevis (au cas ou, je viens de changer les cales sous les chaussures) ou encore une clé pour tendre les peaux sur ma batterie (caisse claire et toms)... ça, je ne sais même pas comment elle est arrivée dans la sacoche, je ne la verrais qu'à l'arrivée.
Avoir cette sacoche permet deux choses: le confort de retirer ou remettre des couches de vêtement à merci, ce qui est un vrai confort (sans porter de sac à dos, ce qui est souvent embarrassant), mais aussi dans le but de faire du 'poids' en plus pour parfaire mon entrainement en vue du BRM 300 du week end prochain. Car oui, ce plus gros défi de l'année approche à grands pas. Plus de 6500m de D+, un enchainement de cols, dont certains pentus, au départ de Mulhouse. Pour ça, je souhaite faire cette "répétition générale", surtout que je n'ai presque pas roulé depuis que je suis rentré de Béziers.
Départ juste après 7h. Il fait un tout petit 4°, j'ai même du gratter les vitres de la voiture avant de venir, pour les débarrasser du gel de la nuit ! Mon oubli de mes gants longs se fera payer sur les premières 40min de pédalage, avec des doigts vraiment congelés. Brrr.
Le départ est très très très classique. Pas de photo de prise lors des passages par St Genis Pouilly, Genève, la remontée d'Hermance, le détour par Yvoire pour cause de déviation, puis Excenevex, Thonon les Bains et un bout sur la route à deux voies limitée à 90km/h, où je me mets bien sur le côté pour éviter les accros du shopping qui se précipitent dépenser leurs sous dans la grande zone commerciale de Thonon.
En ce qui me concerne, je continue sans pause sur le centre ville de Thonon, Evian, la côte du Léman via St Gingolph où j'entre de nouveau en Suisse, et le bout du lac avant Villeneuve, non sans avoir lutté comme un malade contre un vent de face sur les derniers kilomètres... car ce coquin de vent suit la montagne et se fait toujours ressentir plus fort ici. Je fais ma toute première pause à la fontaine à l'escargot, après les Evouettes. 97km de parcourus sans pause, la moyenne est de très exactement 30km/h.
Virage de 90° à gauche, et d'un seul coup le vent passe de mon pire ennemi à un merveilleux allié ! Il est fort, le vent ici... alors que tout le long je ne l'ai que peu ressenti.
Je commence à croiser quelques premiers groupes de cyclistes, avant Villeneuve. Je jette toujours un coup d'oeil au cas ou il y ait des copains du Velogessien, mais je ne reconnais personne. A Montreux, bizarrement le vent tourne encore et me gêne 10-15 minutes. Puis de nouveau je l'aurais plutôt de dos.
Après Vevey, où je commence à péter un cable pour le nombre de feux rouges qui me forcent à m'arrêter (un jour, il faudra compter le nombre minimum de feux tricolores à franchir sur un tour du Léman... c'est à rendre fou), je m'attaque à la bosse de Chexbres. La route grimpe tranquillement au milieu des vignobles, et je m'amuse de ces petits chariots viticoles motorisés, déguisés et décorés à l'occasion de la fête du village. Un mec déguisé en cheval qui me crie 'huuue', mort de rire. Y'a de l'ambiance dans ces petits villages.
A Chexbres, ça redescend, et je me plante de route, ce qui me fait retomber au niveau du lac plus tôt que prévu. Pas bien grave, de toutes façons je suis déjà aux portes de Lausanne.
Des tours du Léman dans le sens anti-horaire, je n'en ai fait que 2 avant celui-ci, de mémoire. Et c'est la première fois que j'arrive à ne pas me paumer dans le parc de Lausanne, là où le bâtiment du Comité Olympique International (CIO) est en train d'être refait de fond en comble. Ca permet d'éviter les grosses routes, et fait rattraper l'itinéraire routier juste à la sortie de Lausanne, pas loin de l'université dont le bâtiment forme des vagues. Si si. Only in Switzerland...
Rhaaaa mais j'en peut plus de ces feux rouges, c'est pas possible ! Notamment celui-ci avant Morges, qui me fait freiner dans une descente à plus de 45km/h, tout ça pour repartir en montée, à l'arrêt. C'est rageant, et cette 'rage' est aussi la preuve que je commence à bien fatiguer. Normal, ça fait dejà 145km dans les pattes. Et c'est pas fini, car j'envisage de plus en plus sérieusement d'ajouter une bosse à la fin. Probablement le col de la Faucille en aller-retour.
Saint Prex, traversée de zone commerciale, attention au trafic auto. Bientôt Rolle !
Ensuite c'est Gland: encore une zone commerciale. Je décide d'embrancher à droite, pour aller taper sur des routes avec moins de trafic auto. Mais j'arrive à me paumer, ce qui me force à chercher une petite route... tout ça pour arriver sur une impasse. Impossible de passer, cette butte en terre coupant la route a été ajoutée pour une très bonne raison: il y a le chemin de fer qui passe juste derrière ! Bon, j'en profite pour faire la pause, manger un coup, retirer le maillot à manches longues, le buff.
Je repars par l'aérodrome de Prangins, un passage qui me plait toujours... je suis en plus gratifié, d'un petit décollage de coucou alors que je passe.
Duilier, Trélex, ça remonte un petit coup, mais les jambes répondent encore présent. Super de repasser sur ces routes 'classiques', mais que je ne fréquente plus du tout depuis mon déménagement de fin 2016. Ca fait réellement plaisir. Pause à Gingins pour remplir les bidons à une fontaine avec un nouveau panneau indiquant 'eau non conforme', mais dont je bois l'eau depuis des années. Puis c'est la bosse de l'abbaye de Bonmont, au pied même de la Barillette. Là, je mets tout à gauche, et j'en bave bien comme il faut ! Pas le courage de faire l'A/R à la Barillette, j'ai pas la forme pour. Ma première Barillette de l'année attendra.
A la place, je retombe sur la Rippe, poursuis direction la France. Et après le camping de Divonne, je bifurque à droite: c'est parti pour les 11.7km de montée vers la Combe Blanche !
Vu l'état de mes jambes, c'est couillu... mais je suis là pour me 'tester' et faire des jambons en vue du BRM 300km montagneux. Les 6 premiers km sont difficiles, je le sais. Après environ 7km, je mets le pied à terre, complètement cuit. Pour relâcher les jambes, je pousse même le vélo 150m... qu'est-ce que j'ai mal aux guibolles !
C'est à tout petit train que je finirais l'ascension, également forcé de mettre le pied à terre 2 fois pour passer de petites plaques de neige, retombée ici en masse il y a 3 jours, mais qui a deja presque totalement fondu.
Pfiou, pas mécontent d'être au sommet ! Je suis cuit de CUIT.
Descente prudente, la route n'est pas du tout propre (c'était une piste de ski nordique il n'y a pas encore si longtemps...). Deux nouvelles plaques de neige sur la route me forcent à pousser le vélo, et à frotter les étriers de freins qui accumulent de la neige, pas top.
Ensuite, je rejoins sans trop d'encombre la route de la Faucille. Roulottant avec un petit brin de vent par derrière, j'atteins le col. J'avais dejà remis la veste thermique au sommet de la Combe Blanche, c'est donc une descente tout confort, pas caillante pour un sou, sur Gex. Courte pause pour retirer les couches superflues là bas, et je n'ai plus qu'à terminer le travail, retour le long du Jura par Naz Dessus, Crozet et Thoiry. OUF.
J'ai fait ce que j'ai pu pour me préparer pour le week end prochain... c'est loin d'être idéal, mais ça devrait le faire. Reste à voir si le roulement de direction du Scott aura pu être changé d'ici là, sinon c'est sur le mulet que je devrais encore rouler.