2 juillet 2017 - Les 3 bosses gessiennes
89km en 4h38, D+ 2912m, coef 3.27
Météo: couvert, routes humides, fraicheur, même froid en haut (9°)
Depuis l'Ardéchoise il y a deux semaines, je n'ai fait qu'une sortie de décrassage avec Cyrian (13km VTT ultra cool) et une sortie solo de 70km (route) à belle vitesse, et avec pas mal de bosses, mais sans vraiment prendre de plaisir.
Avec ce nouveau taf commencé le 15 juillet, je fais des journées longues, je pars le matin à 6h50 et je rentre après 19h20, même parfois au-delà de 19h40. Et forcément, j'accuse le coup. Je suis crevé, sans arrêt besoin de me coucher tôt le soir pour récupérer... et forcément, le vélo passe en dernier.
Ne pas pouvoir rouler, c'est déjà soulant. Mais ce qui me fait enrager, c'est cet espèce de spleen qui me prend: même quand j'ai le temps de rouler, par exemple hier samedi, je n'ai pas trop envie, et je n'arrive pas à me botter le derrière pour partir. Boarf quoi. Cette situation était dejà installée peu avant l'Ardéchoise, mais alors là, je suis au fond du trou de la motivation... En plus, il faut aussi dire que je n'ai plus le moindre 'objectif'/challenge cette année à vélo, puisque je ne pense pas pouvoir faire le CLM de Paladru en octobre... donc, manque de challenge futur = je tourne en rond.
Or, je sais que la condition physique, ça part vite en lambeaux. Et surtout, je sais que la seule manière d'inverser cette spirale descendante, c'est de me trouver des sorties 'plaisir', et de repartir à l'attaque.
Alors ce dimanche, je pensais aller me faire un tour du Léman solo depuis la maison, pour faire un gros 220km. Mais là encore, je me réveille un chouilla trop tard, la famille met trop longtemps à se mettre en route, et il n'en fallait guère plus pour me démotiver. Tant pis, je partirais en début d'aprem. Repas très tôt, dès 11h30, et je mets le vélo dans la voiture pour aller me garer à Gex.
Depuis là, j'ai que l'embarras du choix: Faucille, Combe Blanche, Baudichonne, Barillette... y'a de quoi faire. J'envisage même un moment aller me faire la combe des Amburnex en Suisse, avec le col du Marchairuz, mais finalement c'est bien sur la Barillette que je m'engage.
Car oui, depuis 5 ans je n'avais jamais fait ma PREMIERE Barillette de la saison si tard ! En juillet... ouahou la honte. Moi qui adore cette grimpée. Mais il faut dire qu'on en habite un peu loin désormais.
Je pars pas trop vite, car je me dis que j'enchainerais bien après sur la Combe Blanche, alors faut en garder sous la pédale. Mais peu à peu, l'habitude reviens au galop... le cardio monte, monte... 95% ouh la, faut se calmer. Je commence à trouver un rythme. Alors je me sais plus lourd, et moins affuté que lorsque j'avais fait mon record perso sur cette montée l'an dernier... mais je vais quand même tenter de grimper au tempo.
Quel pied d'être ici ! Bon, la chaussée est un peu mouillée, mais pas trop sale. Il fait très couvert, mais il fait frais, et ça c'est plutôt agréable pour monter. J'ai pris le k-way dans la poche du maillot pour la descente, et puis surtout en cas d'averse. Car ces derniers temps, les averses sont toujours très drues.
La seconde barrière franchie, je continue de mettre du rythme, comme je peux. Je me sens bien un peu pataud, c'est vrai. je dois faire un bon 87kgs, voir même plus en ce moment. Mais le cardio répond bien à l'effort, peut être que je n'ai pas encore tout perdu de ma condition pré-AVM ?
Petit replat, puis le carrefour en patte d'oie. Je tourne à droite et relance sur une portion plus roulante. Plus haut, c'est le virage à gauche, et là ça repart dans les pourcentages plus exigeants. Dur dur. Mais je tiens mon rythme. Après le carrefour en Y du 'grand arbre', il reste 3.7km. Je continue d'enrouler, et remet le cardio dans les 92%. Petite accélération finale, passage des barrières canadiennes, et hop voilà le sommet. Baaaaaah effort monstre. Que c'est dur. Voila qui fait mon 3è meilleur temps sur cette grimpée, c'est pas si mal ! A 3'55 de mon record, c'est loin derrière... mais 3è temps sur 10 grimpées chrono, dont 7 à fond depuis 2014, je suis plutôt agréablement surpris.
Tiens tiens, il y a de gros travaux dans les batiments au sommet, au niveau de l'antenne relais.
Descente prudente, la chaussée est particulièrement glissante, entre la fine peliculle d'humidité qui la recouvre, ainsi que quelques endroits avec un peu de mousse. Arrivé en bas, je tourne à droite. D'ici, j'ai le choix: soit je vais taper la montée de la Baudichonne en aller-retour, plus courte de 3-4km mais globalement plus pentue. Soit je grimpe à la Combe Blanche, idéal pour ensuite basculer sur Gex par le col de la Faucille, car ça m'évitera la remontée Divonne-Gex que je déteste particulièrement.
Mais évidemment, si je fais la Combe Blanche maintenant, je ne ferais que ça, et ça sera fini une fois à Gex. Alors au tout dernier moment en arrivant à l'embranchement route vers Vesancy/Combe Blanche et Baudichonne, je me prends un petit coup de motiv: je prends à droite, vers cette dernière... ce qui me permet d'espérer de faire les 3 grimpées, et non seulement 2 comme j'avais deja fait les 2 dernières fois que j'avais tenté le triplé. Ce triplé... je ne l'ai réalisé qu'une fois, en fait, et ça commence à remonter (2014) !
Alors c'est parti pour environ 8km de grimpée, avec des pourcentages sans relâche.
Mais qu'est-ce que j'adoooore ce coin. OK OK, c'est vraiment pas facile de grimper ici. Mais que c'est calme. Et beau ! Et en plus là, avec la fraicheur ambiante, ce sont de belles conditions pour produire un effort régulier. Et donc ne pas trop soufrir. Et le pire, c'est que ça fonctionne... jamais je n'aurais grimpé cette bosse en souffrant si peu. Et c'est peu dire, car c'est réellement une ascension qui me met à mal à tous les coups.
Bon, pour le coup je vais faire mon avant-dernier plus mauvais temps, sur 7 grimpées en tout ici, à plus de 3'40. N'empêche que !
N'empêche que j'ai pris mon pied. Les sensations ne sont pas mauvaises, la fraicheur est réelle, les jambes tournent tranquillement, et le cardio accepte l'effort sans trop s'emballer. Une fois les premières portions passées, voici le "P'tit Bard", dont j'avais deja parlé ici ou là.
Oups, je fais tomber un emballage après avoir mangé un gel. Pas envie de m'arrêter pour le ramasser: je le récupèrerais à la descente, puisque de toutes façons 100% de cette route se fait aussi bien à la montée qu'à la descente.
Il y a des limaces et des escargots sur la route. Et un gros escargot à vélo aussi... qui se traine mais qui se fait de nouveau plaisir à vélo ! Et ça, c'est une belle récompense après ces dernières semaines à broyer du noir.
Voici la barrière canadienne, quelques vaches allongées tranquillement le long de la route, couverte de bouses. Le Jura, le vrai, il se déguste dans ces conditions ! Par temps frais et humide ! Voila. C'est dit.
Ce replat m'aura fait du bien, il ne me reste plus que la dernière section, face à la pente, qui forme des S très pentus. Dur dur, mais je m'accroche, car je me sais quasi arrivé. Cueilli par un peu de bise au sommet, je fais quelques photos et redescend immédiatement sur mes pas. C'est qu'il fait pas chaud ! Puis plus bas je remets lunettes et k-way pour faire la descente. Toutes les photos ont été prises en redescendant.
Reste la Combe Blanche. Je suis content d'avoir encore des jambes pour la grimper, et donc refaire ce triplé qui me tenait à coeur depuis 2014. Seulement, au bout de 3-4km d'ascension, je sent que les jambes ne sont peut être plus aussi fraiches que je le pensais !
Pouah, ouais... c'est dur, là. Alors puisque je ne suis pas là pour faire un temps (et que j'en serais incapable sur cette troisième grosse ascension), je vais prendre le temps, et me faire la seconde moitié en mode 'balade'. J'aurais même fait 4 pauses photo, en tout. Ca permet de relaxer les jambes, et de récupérer mon souffle. J'en bave bien, quand même. Je vais prendre le contour de la barraque, puis le contour du Pralet, c'est à dire, en passant sur les routes forestières bitumées de la Vattay (qui servent de pistes de ski de fond l'hiver), le parcours le plus indirect pour arriver à la Combe Blanche.
La route est forcément très mal dégagée, et je dois à plusieurs reprises serpenter entre les pierres ou les brindilles, ainsi que de sacrés tas d'épines de résineux, amassées sur la chaussée ici et là. Mais par contre, quel pied. C'est d'un calme absolu. La présence de ce gros chevreuil qui détalle lorsque je pointe le bout de mon guidon ne fait que renforcer cette impression de 'seul au monde'. Au top. Encore une pause photo, et voici ENFIN la liaison avec l'itinéraire classique. C'est rigolo, à chaque fois que je passe par ce long détour du Praler, j'en reviens avec l'impression que ça n'en finit pas.
Encore 800m sur l'itinéraire classique, et voilà le col de la Combe Blanche.
En gros, je suis comme arrivé. Car la liaison sur la route de la Faucille n'est qu'en descente, ou presque. Ensuite, c'est roulant sur quelques kilomètres, je roulotte tranquille sans me prendre la tête.
Depuis le col de la Faucille, 12km de descente sur Gex. Ca caille un peu ! Et j'ai des picotements dans les doigts et les pieds, comme lors de l'AVM. Bizarre.
Terminus. Mission accomplie, j'ai pris du plaisir à rouler à nouveau !