29 juillet 2017 - La mécanique s'enraye
225km en 9h16, D+ 3488m, coef 1.52
Météo: fraicheur le matin, chaud en début d'aprem
Franchissement de la ligne de Karman à l'occase de cette sortie
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Relive '29/07/2017 Levier de vitesse cassé, retour escargot'
View my ride 29/07/2017 Levier de vitesse cassé, retour escargot
Une bonne journée de pédalage m'attend. Un gros défi aussi. Ni plus, ni moins que le plus gros dénivelé à la journée que j'ai jamais fait à vélo. Ca reste bien loin de ce dont sont capables certains copains cyclos, qui bouffent du 8000 ou 10 000 à la journée... mais pour moi, et surtout au vu de mon manque d'entrainement longue distance cette année en particulier, où je privilégie les sorties nombreuses mais courtes, c'est pas gagné.
Mais voilà, j'ai envie de sortir des chemins balisés, et de pousser plus loin pour voir ce que je suis capable de faire. L'intérêt de ce parcours, c'est que je l'ai arrangé pour partir depuis la maison. Le parcours officiel de cette randonnée permanente des 5 Monts Savoyards est un gros défi !
Sur le papier, le tracé propose 292km pour 6700m de dénivelé. C'est costaud. Limite indigeste. Comme la météo annonce 30° l'après-midi, j'ai tout intérêt à avoir mis au moins deux de ces grimpées, toutes exigeantes, derrière moi avant que les chaleurs ne commencent. Ca sera donc un départ aux loupiottes, de nuit. Le réveil est mis pour 3h ce samedi matin. Dans la tête avant de partir, le seul truc qui me fait croire que je puisse aller au bout, c'est d'envisager que j'ai vraiment toute la journée devant moi, et que je peux très bien arriver à 21h ou 23h... je peux prendre mon temps et même faire les pauses nécessaires (sans en abuser); l'objectif est d'aller au bout.
Départ à 4h. Mais rapidement, tout va aller de travers: après avoir franchi les gorges de l'Ecluse, la descente sur Bellegarde sur Valserine, la remontée sur Billiat, j'entends un gros CRAC dans le levier de vitesse droit. Celui qui permet de changer les vitesses à l'arrière ; merde, il est coincé, et je ne peux plus passer les deux pignons de gauche.
A Anglefort, je me rends rapidement de la difficulté que ça engendre: même en croisant un peu la chaine, petit plateau (à gauche devant), le développement est trop difficile à emmener sur les pentes terribles du Grand Colombier. Du coup, je grimpe quasi tout le long en danseuse, très exactement le contraire de mon style habituel. Sur une grimpée de 15.7km à 8% de moyenne, ça pardonne pas, et bientôt je suis à l'agonie. Argh, c'est frustrant.
Bon, je profite quand même de l'ascension... j'essaie toujours de grimper au Grand Colombier une fois par an, c'est magique là haut. J'apprécie particulièrement de découvrir ce versant par Anglefort, le seul que je n'avais encore jamais découvert en montée.
Une fois la jonction faite avec la route de Culoz, actuellement fermée, je connais l'itinéraire. La partie rectiligne est un peu un supplice, mais les premiers rayons du jour qui percent à travers les arbres sur ma gauche me donnent la patate. Puis enfin, le carrefour de la Sapette, ça replate un peu. La fin de cet itinéraire me fait sortir de la forêt... vue magique sur le Mont Blanc et les autres montagnes entre lui et moi, prises dans une légère brume... vraiment trop beau. VOILA pourquoi j'aime le vélo !
Photo au sommet, je remets manchettes et coupe vent sans manches avant de m'embarquer dans la descente sur Artemare. Non sans observer les peintures fraiches sur la route, du tout récent Tour de France.
Une fois en bas, je fais le crochet par Virieu le Petit, pour voir le pied de la bosse 'directissime' sur le Grand Colombier, le versant le plus pentu, celui que les pros ont pris en juillet. Puis je retombe sur Chavornay, et remonte sur Ceyzerieu par un bout de route que je ne connaissais pas encore. Pourtant, Ceyzerieu est un lieu de passage classique pour moi, depuis que JP Battu m'y a fait découvrir une fontaine d'eau potable sur un BRM 300. J'y bifurque à gauche pour, là encore, découvrir une portion nouvelle.
Le soleil est désormais bien sorti, je peux retirer les manchettes.
Cette section me fait retomber sur la très roulante D992, je pédale à haute fréquence, et le rythme est très correct. Je continue à gamberger: ces deux petits pignons qui ne passent pas vont-ils m'empêcher de grimper le très pentu (et long !) Mont du Chat ?!
A Massignieu de Rives, je découvre encore un nouveau bout. Un mec me double à fond et plafonne 150m devant. Je m'amuse à le voir se retourner sans arrêt pour évaluer si oui ou non, je reviens sur lui. La réponse est non, car il va bifurquer sur la route des vignobles, alors que moi je préfère rester sur mon itinéraire, direction Yenne.
A la sortie de Yenne, c'est le tournant du jour: re CRAC dans la poignée. Cette fois ci, c'est la déconfiture: la chaine est coincée sur le pignon de 11 dents, tout à droite. Même en croisant la chaine totalement, en 30*11, j'ai du mal à passer la bosse où l'incident s'est produit.
Autant dire, les 5 Monts c'est fini. Je vais tenter de me rentrer tant bien que mal à la maison.
Je boucle autour de Yenne, passe les gorges, et enquille sur Belley. Chaque montée est attaquée en force en 40*11... et dès que les jambes flanchent trop, ou le cardio (ou les deux), je retombe en 30*11, ce qui reste DIFFICILE. Par exemple, simplement le pont qui enjambe le Rhône à l'entrée de Belley me sera difficile. Bah c'est pas gagné pour se rentrer !
Alors je décide de poursuivre sur la grosse route, la même que celle empruntée lors d'une sortie en février. Rester sur un itinéraire principal, c'est la certitude d'éviter les grosses bosses. Mais c'est aussi moins sympa. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, donnez moi une route plate, c'est tout ce que je demande. Ceci dit, plus loin, je m'arrête: grosse décision à prendre. Soit je rentre par Culoz et la très longue grimpée peu pentue mais irrégulière sur Bellegarde, soit via le Valromey et Hauteville Lompnes. Ce qui me fait m'orienter sur cette seconde piste, c'est principalement le fait que je ne la connais que très peu. Alors que Culoz-Anglefort-Bellegarde, c'est du vu et revu, et je sais que je vais en baver sur mon 30*11.
Croisons simplement les doigts pour que l'itinéraire d'Hauteville Lompnes ne soit pas trop grimpant !
La réponse est SI, il l'est. Seulement au début, et heureusement. La route m'emmène sur le col de la Lèbe: 12.5km et 620m de D+ à grimper. Enfin ça, je ne le savais pas. Sinon, JAMAIS je me serais embarqué dans une telle galère.
Ca grimpe, ça n'arrête pas de grimper. Le cardio prend cher, les jambes sont mortes. Je tourne les pattes à la moitié de ma fréquence habituelle, c'est de la pure boucherie. Je suis 100% en force, ça me crame illico. En quelques bornes, je vais me bousiller les jambons. Ca sent le jambon fumé, le jambon cramé. Je dandine de la tête, à droite, à gauche. Je tire sur le guidon. Je tire et pousse au mieux sur le cycle de pédalage, mais alors, quelle galère ! Plus grosse galère de l'année, c'est clair.
Je finirais par arriver au col de la Lèbe, mais alors à l'arrache totale ! La bonne nouvelle c'est qu'après, ça va devenir vachement plus roulant, m'ont dit un couple de deux potes à vélo que j'ai doublés dans la montée. Oui oui, doublés. Ils ne roulaient VRAIMENT pas très vite ahah :)
Bon évidemment, maintenant que la moindre bosse me parait insurmontable, je passe en mode 'au mental'. Je n'ai plus la force d'attaquer au pied des montées sur le plateau de 40, alors je fais quasi chaque bosse en 30*11. Après Hauteville Lompnes, c'est la bosse facile du col de la Berche. Comme m'en avaient informés les cyclos, c'est pas trop dur. Et après, en effet, c'est beaucoup plus roulant jusqu'au lac de Nantua, attaqué par son sud-ouest. Je fais la pause à l'ombre au bord du lac et m'enfile deux sandwiches coup sur coup. Il fait chaud, et je n'ai plus d'eau. Mais je ne trouverais plus de source d'eau 'propre' avant Bellegarde. Attention à la déshydratation, c'est assez dur comme ça en fixie.
Nantua, les Neyrolles. Là encore, quelques traces du Tour de France récent. La bosse avant les glacières de Sylans sera un supplice. Là encore, je me dandine, je fais ce que je peux, mais je me bats à armes inégales contre la (faible !) pente.
Puis je retrouve enfin la bosse de Chatillon en Michaille. Je retombe sur Bellegarde, m'arrête à la borne à eau et bois tout ce que je peux.
La dernière bosse, la 'route de Genève', prise en sens inverse ce matin dans le noir et le frais, sera encore bien difficile, quasiment totalement faite en danseuse.
Terminus. Put... il fait chaud en plus.
Bon ben... déceptions !!! Déception sur mon matos, Le Scott me claque dans les doigts trop souvent, j'en ai ras le bol de ce vélo. Déception de ne pas avoir pu boucler un superbe parcours initialement prévu. Bon, après, j'ai quand même fait une belle boucle.
Y'a des jours comme ça...