3 novembre 2017 - Soir de pleine lune...
206km en 7h21, D+ 1202m, coef 0.58
Météo: fraicheur, pleine lune !
Ca sent l'hiver depuis une semaine: vent, froid, grisaille commencent à reprendre leurs droits. J'ai quand même réussi à faire du vélotaf lundi et mercredi. Jeudi, je coupe, car ce vendredi soir, y'a un #plandeouf.
Grosse journée au boulot. Et puis, reçu par whatsapp dans la journée, des emmerdes côté maison qui me minent un peu. Oh, rien que du matériel, ça devrait pas être si embêtant... mais ça me prend la tête et je suis vraiment en surchauffe. A 15h30 j'ai une réunion téléphonique, concentré comme je peux... 16h20 le call est fini et le débrief aussi. Je monte dire bon week ends aux collègues. Mon plan du soir les fait halluciner, et sourire. Sympa de recevoir quelques encouragements sympathiques de leur part avant de descendre me préparer aux vestiaires du sous-sol.
Le plan du soir, c'est un 'night Léman': une boucle de 200km à faire 100% de nuit ! Et je retrouve mon pote Yann pour l'occasion, super car on n'a roulé qu'une fois ensemble cette année, sur le BRM 300km du CCK. Il faut dire que j'ai vraiment principalement roulé seul cette année... c'est bien dommage, mais l'emploi du temps est trop prenant, et je n'arrive plus à prévoir les sorties à l'avance et donc à rejoindre les potes. Tom devait se joindre à nous ce soir, malheureusement quelques soucis de cheville le font renoncer la veille au soir.
Ce night Léman, on l'a deja fait !
- - Justement, Yann, Tom et moi, il y a 3 ans. Une affaire rondement menée, et des souvenirs de ouf pour un trio magique.
- - Il y a deux ans, on repartait avec quelques mobylettes du Velogessien en plus, et cette fois-ci dans le sens habituel des aiguilles d'une montre. Je me rappelle de notre regret de l'avoir fait dans ce sens là, car le trafic auto était bien trop gênant, avec tous les suisses qui rentrent le soir sur Lausanne, dans le même sens de circulation que nous. Mais je me rappelle surtout de ma casse rayon, d'une roue qui rendit l'âme ce soir-là sur la riviera suisse, et j'avais du prendre un train pour rentrer et abandonner les copains la mort dans l'âme.
- - L'an dernier, je n'avais pas pu être de la partie. Un groupe un peu plus important, de 6-7 éléments, s'étaient embarqués sur cette aventure nocturne au fil de l'eau. Il y avait eu une mauvaise chute et l'un des éléments avait du se faire rapatrier.
- - Cette année, pas question que je manque ça. Mais ce n'est qu'en duo que nous partons, donc.
16h59 je suis en selle, prêt à me mesurer à la nuit. C'est annoncé frais, mais pas glacial. Je pars donc avec deux paires de chaussettes, mais pas les chaussures d'hiver. Et en corsaire. Nickel. Deux éclairages avant, deux éclairages arrière. Ca devrait suffire. Je fais une petite boucle par Chambésy, car je veux en profiter pour arrondir le parcours à 200km et donc faire mon épisode 'dodecaudax' du mois de novembre par la même occase. Puis 17h30, je suis sur le pied de guerre, à attendre Yann, qui vient de St Cergue à vélo: lui, les 30km supplémentaires pour arrondir à 200, il aura pu les faire en fin d'aprem pour venir me rejoindre à Genève.
Allez, voilà Yann. 2 minutes de dicussion et on s'élance. Via les quais et leur belle piste cyclable, largement désertée en cette soirée hivernale. On roule tout doux quand même, surtout qu'on doit la prendre à contresens lors de la montée sur Collonge-Bellerive, pour éviter la route qui elle, est blindée de véhicules. Au sommet on prend à gauche et on récupère la route. Le trafic auto est très présent, alors on roule groupir. Mais on est très visibles, de vrais sapins de noel dans la nuit, éclairée d'une belle pleine lune
Les villages s'enchainent, et le trafic se fluidifie. Les voitures sont moins nombreuses, mais elles roulent plus vite. Puis voici Thonon. A un feu à l'arrêt, Yann commence à décompter les kilomètres à venir avant la pause casse-croute à Villeneuve, il y a quoi, 30 bornes jusqu'à Villeneuve..."ah non, il y a plutôt 40km entre Evian et Villeneuve" s'exclame un mec dans sa voiture, la fenêtre ouverte. Mort de rire.
Après Evian, ça y est, on est au calme. Plus un chat sur les routes. Nuit magnifique, pleine lune resplendissante, qui se reflète dans les eaux du lac. De l'autre côté, Lausanne, Montreux.
Le rythme était plutôt bon de Hermance à Evian. D'Evian à Villeneuve, il est TRES BON. Ca roule sec, les relais sont longs mais bien appuyés. Derrière, on peut se reposer tranquille. Devant, ça pédale bien. Yann toujours en souplesse, mais ça tourne bien, vraiment bien. Quand c'est moi qui suit devant, je suis dans le rouge.... "un rouge longue-distance", je ne vais quand même pas exploser trop vite... mais ça roule bien, quoi ! A la lumière des lampadaires, le GPS indique souvent 35km/h...
Au bout du lac, ça caille un peu ! Une courte pause en bord de route le temps de manger un choco BN pour "monsieur choco BN", et je me caille dejà un peu. Mais bientôt voici le pont qui enjambe le Rhône, et la station essence. C'est le QG des tours du Léman ! On se met au chaud 20 minutes. Sandwich, discutaille, remplissage de bidons. J'enlève le maillot ML et le remplace par la veste thermique. En reprenant la route, je me rends compte que c'était peut être un peu de trop, mais pas grave, de toutes façons on va rouler un peu en dedans sur les 2h à venir.
On roule côte à côte, de toutes façons niveau trafic, c'est zéro pointé, on est seuls au monde. Et pourtant il n'est que 21h !
On prend enfin le temps de vraiment discuter, ce qui n'était pas le cas à l'aller sur la rive opposée, à la fois à cause du trafic auto trop gênant et du rythme soutenu. C'est l'occasion de parler de notre saison 2017... des projets 2018... de donner des nouvelles de la famille.
A Lausanne, les feux rouges s’enchaînent, et me font pester. Vous noterez que malgré la nuit et les rues calmes, nous aurons très largement respecté le code de la route.
D'un point de vue physique, à partir de Morges, je fatigue. On continue à prendre de faux relais. Parfois je réalise que j'ai laissé Yann devant trop longtemps alors hop, je passe 10 minutes devant... ça se fait de manière naturelle et pas particulièrement vite, mais c'est toujours sympa de partager l'effort. Et puis avec la nuit, les baillements arrivent, et donc ça permet aussi de chacun son tour jouer le rôle de capitaine de route, et donc de faire 'encore plus' attention que quand on est calés derrière, dans la roue du copain.
A Gland, on tourne à droite et ça remonte en pente douce quelques kilomètres. Mon éclairages à diodes rouge à l'arrière n'a plus de batterie. Je demande du coup à passer devant Yann un coup, lui ses 3 éclairages sont encore bien visibles. Ca me permet de 'sauvegarder' un peu de l'énergie de mon second éclairage arrière... car je sais qu'après j'aurais encore 1h30 de pédalage solo, et faudrait surtout pas que je me retrouve sans éclairage à l'arrière !
Trélex, ce sont les au-revoirs. Yann remonte de 2km à la voiture, et moi il me reste une 40aine de bornes à faire pour passer la barre des 200. Du coup, je vais aller vadrouiller à gauche, à droite. Litéralement pour faire tourner le compteur.
Gingins, Chéserez, Crassier. J'entre en France et file sur Divonne par le haut. Puis petite boucle autour du lac de Divonne, il est pile minuit et une partie des éclairages publics s'éteignent. Bon, j'avoue que tournicoter comme ça pour faire tourner le compteur juste parce que je 'veux' faire un 200, au milieu de la nuit.... c'est un peu con-con comme concept. Mais le but, c'est qu'au bout je puisse me dire que j'ai fait une belle balade. Je découvre ensuite la douane de Chavannes de Bougy pour la première fois, bizarrement je n'étais jamais passé là !
Je suis bien claqué, alors je roule tout doux. Je bois beaucoup et mange une dernière barre de céréales, faut prendre de l'énergie jusqu'au bout ! Surtout qu'avec un tout petit 5° désormais, ça caille et ça bouffe de la calorie.
De nouveau en Suisse, mais pas pour longtemps puisque je retrouve le sol français à Sauverny. Ca remonte un sale petit coup, un peu droit dans la pente, j'aime pas cette grimpée en plein village.
Cessy, aux portes de Gex. Je prends la route que je prenais des fois avec Tom après nos sorties en soirée, post-taf... je me rappelle notamment d'une Barillette nocturne en 2014. Je finis par retrouver mon itinéraire vélotaf retour. Je le prends à l'envers... et il m'emmène donc vers Genève, et le boulot, où la voiture m'attend sagement.
Les derniers kilomètres sont globalement descendants, via Ornex, Ferney, la petite bosse de Grand Saconnex. Reste plus qu'à ouvrir les deux portes de garage successives au boulot, tout mettre dans la voiture, vélo inclu. 30min de route, une douche et dodo. Il est 2h du mat et dans 4h, le fiston se réveillera en fanfare. Bonne nuit !
Conclusions:
- - Après une saison 2017 un peu 'en-dedans' de 2016, grâce à un max de vélotaf, pour la première fois depuis des mois, je suis officiellement au même niveau de kilométrage, même un peu en avance, sur mes chiffres 2016.
- - Franchissement de la barre des 10 000km sur cette saison ce soir !