Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 Dec

13 décembre 2018 - Une histoire de bornes

Publié par cestdurlevelo  - Catégories :  #Pays de Gex, #Ain, #Divonne les Bains, #Saint Genis Pouilly

Petit lexique du parfait cyliste: 'BORNER'
Kezako? Pourquoi faire?

Ce jeudi après-midi, j'étais à bicyclette, à faire la tournée non pas des bars, mais des routes campagnardes du coin, à écluser non pas des bières, mais des petites côtes tirées de derrière les fagots. 91km par météo grisâtre - je me suis fait avoir par le beau soleil du matin, mais en fait j'ai quasi tout fait par météo grise... typique pays de Gex quoi.

Rien à raconter sur cette sortie. Absolument rien. Tout pareil mardi quand j'ai fait un peu plus de 60 bornes.

Mais justement c'est au retour de cette boucle au-delà de Divonne les Bains en sens inverse de certaines de mes routes 'retour' du vélotaf, que je fais une courte pause à côté de la piste cyclable qui longe la deux-voies reliant St Genis Pouilly à Collonges. Ici on est juste sur la frontière France-Suisse, et tous les 100m il y a une borne pour symboliser la ligne.

Je m'arrête donc sans trop réfléchir à 15m de cette borne où un petit vautour est posé... le temps que je m'approche, il s'est envolé bien sur. Je veux prendre une photo de la borne, avec en tête un petit 'sujet' pour le blog, et donc l'occasion d'illustrer ça ici... sauf que je n'ai plus de batterie sur le téléphone. Bon bah pas de photo.

Mais ça me fait réfléchir tout ça... la borne et le sujet de 'borner' à vélo. Un mot que je n'utilise pas souvent, mais qu'on retrouve beaucoup dans le milieu cycliste. Borner, c'est faire du vélo, faire de la distance, s’entraîner. Pour moi ça a une connotation négative, ça fait un peu 'rouler pour rouler'. Sans but. Et pourtant, ceux qui bornent, ils en ont des objectifs ! C'est justement pour se préparer à ces objectifs sportifs qu'ils bornent. Ils s’entraînent. Ils roulent. Ils pédalent. Ils suent. Je devrais 'elles et ils', hein bien entendu !! J'en connais des femmes qui font du vélo, et mieux que moi !

Mais revenons à notre sujet. Les bornes. Plein de choses me viennent en tête à leur sujet. On 'fait des bornes', on fait de la distance à vélo quoi. "T'as fait combien de bornes ce week-end?". Mais pourquoi on pédale? Qu'est-ce qu'on chasse comme ça ? A un moment ou pas mal de choses changent autour de moi, et moi avec, je me demande un peu ce que je fous ici, par -1° à faire du vélo, dans la grisaille ? Je n'y trouve pas de plaisir en ce moment. Alors je me 'maintiens' en forme. C'est toujours ça de pris. C'est bon pour la santé, je m'aère les neurones comme j'aime à le dire. Mais surtout comme un pote sportif me dit sur whatsapp à mon retour à la maison, 'on le fait parce qu'on est comme ça, on monte sur le vélo et on roule'. On a attrapé le virus du vélo et ça devient machinal. On le fait un peu comme on respire. Et ça fait quand même globalement du bien.

Une autre réflexion qui me taraude en ce moment, pourquoi toujours repousser ainsi le nombre de bornes qu'on va franchir, dépasser ? Faire de la distance, pourquoi faire ? Ces 'bornes' dont on parle, ce sont bien des marqueurs de distance, des indicateurs de lieux. A chaque fois qu'on fait un kilomètre, on franchit une 'borne'. On peut la saluer, la remarquer, ou pas d'ailleurs. Je me rappelle encore de mon tout premier parcours de 200km, un tour du lac Léman où au bout de 70km je me sentais vraiment épuisé ! Et depuis m'est venue l'envie de repousser ces limites, de compter plus de 'bornes'. Le mois suivant, je faisais mon premier Brevet des Randonneurs Mondiaux (BRM) en mars 2012, là encore 200km, mais avec quelques bosses. Je m'en rappelle comme l'un des parcours où j'ai terminé le plus 'cramé'... j'étais vraiment pas bien à la fin ! Mais la compagnie d'une belle bande de copains et leur partage d'envie, d'expérience, m'a donné envie d'y revenir et donc de repousser les bornes, les distances.

Un an plus tard, je me lançais sur ce BRM 300km, fini main dans la main avec Franco & Robert du club de Tullins (Isère), dans des conditions dantesques de froid et de gros vent.

Et pourtant.. malgré la difficulté... on y revient à ces BRM ! La même année en 2013, je me lance sur un BRM 400km... là on montre vraiment d'un cran en difficulté, car il s'agit aussi de passer une nuit entière à vélo ! Mais les bornes passèrent, les kilomètres défilèrent, mes forces disparurent... mais je finis par atteindre mon graal en milieu de matinée le 'lendemain matin' du départ... dans un trio magique avec Franco & David.

De 2014 à 2017, je referais bien de la longue distance, sans toutefois vraiment pousser plus loin les 'bornes'. Les parcours de 200km deviennent plus réguliers. En 2014 je fais un 400. En 2015 je fais un 300 et un 400. En 2016 je franchis encore une grosse étape avec un 400km en montagne, mené tambour battant et avec une nette impression de progrès.

En 2017 et 2018, je me mets au BRM 300km organisés depuis la banlieue de Mulhouse par le Cyclo-Club Kingersheim. Puis en juin 2018, l'envie devient trop forte, je m'inscris au BRM 1000km 'Trirhena' en montagnes suisses, allemandes et françaises.

Voila comment on se met à la longue distance, en deux mots !

De la parfaite inutilité de faire du vélo

Donc voila, on fait du vélo, on 'borne', on franchis de plus en plus de bornes, on repousse ses propres bornes... et on avance. Sans vraiment savoir où on va.

Et vous... vous les voyez comment les bornes à vélo ?

Je profite de ces pensées désordonnées pour souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d'année ! See you in 2019.

Commenter cet article
D
Bonjour,<br /> Les bornes à vélo, et le vélo sans compter les bornes.<br /> Pour moi ce sont des moments d’évasion. De l’air !<br /> Pour dépasser les bornes, dans cette époque de manufactures où tout est calibré, indexé sur le matériel, l’efficacité rentable, la pensée unique.<br /> J’en passe et des télévicons.<br /> A contre roulant de cette société qui anonymise, se créer un « autre monde ».<br /> Quand le mensonge prospère, peut on tricher seul sur la route ? <br /> <br /> Ce besoin - cette nécessité - d’aller plus loin, de voir celui qui se trouve derrière le miroir.<br /> Cet autre qui vous pousse vers des limites que l’on ne pensait pas accessibles – cette petite voix : « t’as vu, je l’ai fait ».<br /> Sur le vélo, avancer ne dépend que de moi. Je suis seul maître à bord.<br /> Un jour, je lutte contre le vent ; un autre ce dernier est mon allié. Je peux le haïr ou l’aimer, qu’importe il existe, me fait exister plus intensément. <br /> <br /> Cette sensation de se sentir plus vivant. Les sorties : des amplificateurs de vie. <br /> Une drogue ? Il y a de cela, mais une substance qui libère. <br /> Et de l’écrire, j’ai « Besoin de vélo » ! (excellent livre de Paul Fournel). <br /> <br /> Merci pour vos reportages - de terrain - qui me mettent dans la tête les paysages de par chez vous. <br /> <br /> Bien à vous, soyez heureux car : il faut que « ça roule ». <br /> <br /> DUBOIS Jean Michel<br /> Cambrai<br /> <br /> <br /> N B : J’ai eu l’occasion de rouler dans votre région, c’est magnifique ! On en oublierait de regarder la route.<br /> <br /> P S : Cette courte impression est peut être un peu pompeuse ?
Répondre
C
Pas du tout pompeuse cette note - au contraire elle est rafraichissante ! C'est vrai que rien que pour 'prendre l'air', c'est une bonne raison de faire du vélo. Cet air soit pollué à la ville, soit 'pollué' au boulot ou en période de stress. Et "être le seul maitre à bord"... que c'est bien trouvé ! Je vais où je veux, et la route est mienne. Elle n'est pas mon alliée, du moins pas souvent, au vu de l'effort qui continue à m'être difficile. Mais elle est vecteur de découverte, de nouveauté, intérieure et extérieure. Chaque coup de pédale m'emmène autre part, et me fait me retrouver aussi ! De joyeuses fêtes.... si tu repasses par chez moi fais moi signe !
B
Les endorphines ? C'est un peu négatif comme réponse.<br /> Se déplacer par ses propres moyens. <br /> Le bien être ? perso j'aime faire du vélo ( pas quand il fait trop froid ou venté comme un peu tout le monde). J'aime aussi courir. C'est une sensation intérieure. Le cerveau vient en second, il ne fait qu'accompagner, parfois il s'éclipse totalement et ça me plaît comme ça.<br /> Arvi !
Répondre
C
Les endorphines font partie du package, je les prends avec bonheur ! Oui, se déplacer par ses propres moyens, je te rejoins là dessus ! Le vélotaf a un côté grisant tout particulier. J'en garde de bons souvenirs sur cette saison 2018 où j'en ai fait beaucoup, pour la seconde année de ma vie seulement. Courir doit être euphorisant aussi, et doit avoir un côté 'entrer' et se 'retrouver' au coeur de la nature particulièrement appréciable.
B
Intéressant ce sujet ... auquel je réfléchissais en revenant du ski à Chamrousse, tout en bornant ... en voiture. <br /> J'en ai fait aussi des bornes à vélo ! Et l'année où j'en ai engrangé le plus, j'ai vraiment pris plaisir à faire grimper ce fichu compteur, c'était incompréhensible aux yeux de presque tout le monde ;-) Pourtant moi aussi j'en ai fait plein de ces sorties sans attrait, où il n'y a pas de magie, pas de rencontres, où le ciel est bas et où le vent semble toujours contraire. Je trouvais une justification aux sorties les plus hostiles (contre-productives, auraient clamé les vrais sportifs). <br /> Au fond, je crois que j'avais plaisir à ... dépasser les bornes. A être encore là, quand les autres avaient regagné le canapé et allumé la cheminée. A être déjà là, à l'aube. A faire quelque chose d'extra-ordinaire, avec une condition physique très ordinaire. <br /> J'ai beaucoup moins donné dans ce genre là cette année, mais j'en garde une sorte de nostalgie, comme si j'avais franchi une borne frontière pour arriver dans un pays méconnu !
Répondre
C
Beaucoup de choses similaires dans ton message et mon article, mais une me parle particulièrement: 'arriver dans un pays méconnu'... c'est tellement vrai. Et ça traduit tellement bien l'idée du dépassement du soi mental et physique, et du dépassement de bornes, de frontières... de patelin anonyme en village méconnu, on finit toujours par arriver au-delà de chez soi, et c'est incroyablement satisfaisant de le faire à vélo ! Des bises!
F
he oui mon Baptiste ,a chacun sa (cam) si j'ose dire,la notre tu l'explique trés bien dans ton cr ,que de souvenirs ses brevets ,pour moi ils mon permis de realiser un PBP et toi bien sur ce beau trirhera 1000,alors que tu est encore a l'aube de ta pratique,j'imagine que tu as des projets plein la tête,<br /> oui je sais difficile pour toi de jongler avec la vie de famille ,mais bon apparement cela n'a pas l'air d'avoir d'impact sur tes perf <br /> moi je roulotte toujours un peu,petite saison cette année avec le changement de vie ,pas dit que je refasse des brevets un jour ,j'attend de terminer les travaux de la maison pour voir comment et quelle direction je vais donner a la pratique que je vais pousuivre bien sur ne serait-ce que pour garder un semblant de forme et la santé comme tu l'indique si bien<br /> en attendant je te souhaite ainsiqu'a toute ta petite tribue de passer de bonnes fêes de fin d'année
Répondre
C
Salut Franco ! Génial de te voir 'passer ici' ! Ca me rend triste de te lire dire qu'il est improbable que tu refasses des brevets un jour... même si je le respecte, bien sur. Car c'est bien sur ces BRM qu'on s'est rencontrés et qu'on garde les souvenirs 'ensemble' les plus forts !! Notamment ce premier BRM 400 ! Mais bon... tu as de quoi explorer dans ta 'nouvelle' région (pas si nouvelle en fait !) et surtout... il n'y a pas que le vélo. Bien du courage pour ces travaux à la maison, j'espère qu'ils ne te bouffent pas la santé...<br /> De bonnes fêtes chez toi aussi.. et à 2019 j'espère !!! Ca me manque grave de rouler avec toi !

Archives

À propos

Cyclotourisme en Rhône Alpes / Suisse