Début mars 2019 - Ca Zwifte
Du vélo virtuel à plusieurs niveaux…
Après une courte transition, me voilà de nouveau à bosser à plein temps. Ce qui rend ma complainte perpétuelle ‘je n’ai pas assez de temps pour pédaler’ encore plus vraie qu’auparavant. C’est dur le vélo, mais c’est aussi dur de ne pas pouvoir en faire !
Plusieurs changements se sont mis en place sur l’hiver 2018-2019. Tous ont plus ou moins été guidés par mes nouvelles contraintes. Le skating, lui, a été une vraie, belle découverte. 6 séances cet hiver, c’est très bien pour une première saison. C’est difficile, très technique, physiquement exigeant, et je suis une quiche, mais j’y ai pris un plaisir infini. Au point d’envisager l’achat de mon propre matériel pour ne plus avoir à louer, ce qui est aussi bien une contrainte financière qu’une ‘excuse’ pour ne pas aller skier.
Le dernier changement dans ma pratique évoqué récemment était sur le home trainer. J’en ai fait encore plus que de normale, et j’y ai trouvé encore plus de plaisir que ces années passées. Tout ça grâce aux idées et conseil de mes deux mentors ‘techniques’, Thomas et Vincent. A un moment où le moral et l’envie flanchaient, ils m’ont poussé à tester les séances de ‘Sweet Spot Training’ (SST). Je ne rentrerais pas dans les détails du SST ici, non seulement parce que je ne m’y connais pas suffisamment, mais aussi parce que je ne souhaite pas que ce blog devienne un espace de pseudo science de l’entrainement – mais en gros au niveau du ‘ressenti’, ça consiste en des séances d’entrainement juste en dessous du niveau d’intensité maximal sur 1h. On ressort de ces séances lessivé, mais sans pour autant avoir trop mal aux jambes après avoir récupéré. Ce qui justement permet de faire ce type de séances 2-3 par semaine au besoin. J’ai fait 24 séances de ce type, durant chacune 1h à 1h10 en tout, depuis la mi-décembre. J’ai retrouvé le plaisir et l’envie de m’arracher sur le home trainer. Les très rares sorties sur vélo en extérieur m’ont déjà démontré les bénéfices de cet entrainement : je roule plus vite (ce qui est sympa), mais surtout avec moins de fatigue ressentie (ce qui est d’autant plus sympa) dès que je lève un peu le pied.
Après 1 mois et demi d’aller-retours entre l’Angleterre et la France, un colis de 25kgs est enfin arrivé à la maison vendredi dernier. Un nouveau home trainer (le Tacx Neo Smart), connecté celui-ci, et avec capteur de puissance intégré. Il me permettra désormais d’avoir des données beaucoup plus pointues sur mon entrainement. Mais il me permet également de me connecter à Zwift, la plateforme virtuelle d’entrainement à vélo. Une fois tout cela connecté à l’ordinateur, je peux visualiser un avatar de cycliste à l’écran (il me représente), qui roule plus ou moins vite dans un environnement 3D à l’écran en fonction de mon effort réel. Et surtout, je peux rejoindre la communauté des sportifs présents sur Zwift pour s’entrainer, rouler ensemble, et faire la course.
Premiers tests ce week end.
Une course de 23km dans ce monde virtuel. Moi qui ait horreur du concept de course dans le monde réel, en partie (mais pas uniquement) pour les risques associés, quelle excitation ressentie de se trouver dans les starting blocks à l’écran, en attendant le compte à rebours ! Nous sommes 145 cyclistes derrière notre écran, à prendre part à ce départ… mais l’effort, lui, est bien réel lorsque les premiers kilomètres défilent à l’écran ! J’avais lu auparavant que les départs sont toujours exigeants, mais que le rythme se calme généralement après quelques bornes… heureusement, ça me permet de profiter des roues pour rentrer dans le groupe de tête. Mais l’effort est trop intense, et j’ai du mal à m’accrocher aux meilleurs. La longue montée qui intervient aux 2/3 de la course me sera fatale et je laisserais une quinzaine de coureurs disparaitre au loin devant moi. Je bascule au sommet, maintiens l’effort dans la descente (où mon home trainer réduit automatiquement la résistance qu’il m’impose au pédalage) et sur les faux plats menant à l’arrivée. Je suis revenu sur le 13ème, et m’accroche à lui, prend quelques relais dans les 5 derniers kilomètres… lance le sprint à 600m de l’arrivée mais me fait littéralement bouffer par lui, qui avait clairement de meilleures forces, et un sens tactique accru, par rapport à moi.
Et voilà, 14ème sur 145, ça claque pour un début ! Même si en soi, ça ne veut rien dire, ce que je retiens, c’est que cette compétition simulée m’a poussé à vraiment tout donner dans l’effort… voilà un bon mécanisme d’entrainement !
Dimanche matin, rebelotte. Cette fois-ci, sur 31km. Nous sommes plus de 330 au départ. Le niveau est plus relevé, puisque dès le départ je laisse filer de très nombreux cyclistes et me retrouve autour de la 200ème place. Puis de fil en aiguille, je trouve de petits groupes qui reprennent des égarés sur la route, et remonte autour de la 140ème place. Mais l’effort est terrible, au bout du 2ème des 4 tours de circuit, je suis au bord de l’implosion. Au sommet de la courte mais difficile montée qui intervient à chaque tour à environ 2km de l’arrivée, je déraille ! Si si, je veux dire, dans la vie réelle, dans mon garage. Il faut dire que j’utilise mon vélo Specialized sur le HT, et que le dérailleur avant est mort (à changer je pense). Du coup le passage du petit au gros plateau me fait dérailler ! Je remet vite la chaine et repart.
Fin du 3ème tour, rebelotte, je me fais larguer après avoir déraillé (mais note du coin de l’œil que mon avatar à l’écran continue de rouler… en roue libre, puisque je suis en descente !). Je suis autour de la 140ème place, le groupe d’environ 10 éléments auquel je m’accrochais est parti devant. Je suis en chasse-patate une nouvelle fois – il est clair que je n’ai aucune idée de comment gérer une course, alors je lutte tout le 4ème tour à essayer de les rattraper. Ils semblent ralentir puisque je les reprend pendant la dernière bosse – et on ramasse encore 3-4 cyclistes en route. Je suis dans les roues, au taquet, et je donne tout en anticipant le sprint à 900m de l’arrivée… mais ça fonctionne, contrairement à la veille… et je passe en tête du groupe, 126ème sur 300.
Un anonyme parmi les anonymes, mais là encore… QUEL PIED ! Je viens de faire la course contre des inconnus, pour une pseudo ‘course’ qui n’en est pas vraiment une. Mais je suis là, couvert de sueur, à essayer de reprendre mon souffle, avachis sur mon vélo dans le garage. Les pulsations cardiaques sont montées pas loin de leur maximum… bref c’était un vrai effort ultime, réel. A en juger par la douleur aux jambes sur le reste de la journée, je suis allé puiser loin dans mes forces. Et quel intérêt de vous raconter une course qui n'a jamais vraiment existé vous demandez-vous? Ben justement, pour attester du fait que 'c'est pour de faux', mais c'est quand même un peu vrai aussi !
Bref, je ‘Zwifte’.
Et tout ça, dans la vie réelle… ? Ca donne quoi ? Je ne doute pas que m’entrainer intensément n’aura pas remplacé les sorties au long cours lorsqu’arriveront les premières randonnées de 100 ou 200 kilomètres ‘en extérieur’ ! Et justement, ce dimanche se profile un BRM 300km. Là on parle d’un truc qui m’a pris une douzaine d’heures en 2017 , pas juste 1h de roulage à fond dans mon garage.
Verdict dimanche. Un bon petit groupe est prévu théoriquement avec Jean Luc, Thomas et Nico. Advienne que pourra, j’espère que ça se passera bien ! On va faire le tour du Vercors, et puis on verra.
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