28 septembre 2019 - Mont Noir par St Pierre de Cherennes
56km en 2h30, 1364m de D+, coef 2.43
Météo: parfaite (pas trop chaud, soleil, douceur, pas de vent)
Beaucoup de mes post de blog commencent par 'ça faisait longtemps que je n'avais plus (...)'. Celui-ci ne vas pas faire exception !
Ca faisait bien longtemps que je n'étais plus grimpé au col du Mont Noir, dans le Vercors, par la route de St Pierre de Cherennes. Vraiment longtemps !
Ce col, dans le Vercors, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, et le comparer à tout ce qui se fait de mieux sur la planète vélo, et... il n'y a rien à dire c'est mon col préféré. Bien sur il n'a pas l'altitude d'un Izoard, ni le côté mythique d'un Galibier. Mais il est calme, 'anonyme' comme je dis souvent, sur des routes sans trafic automobile, et en plus il a de nombreux vesants. 5 en tout, à ma connaissance, sur des routes bitumées. Chaque versant a ses particularités, chaque versant propose des panoramas assez différents, je trouve. Mais tous ces 5 itinéraires arrivent au même endroit, au col du Mont Noir, à 1421m d'altitude, dans la forêt des Coulmes.
Un truc que j'aime dans ce col, c'est aussi son style, sa dégaine. Aucune fioriture inutile au sommet, puisque le col se trouve dans une forêt, avez ZERO panorama. NON ! Car les panoramas, c'est sur le chemin du col qu'on s'en débecte, pas au col même. On a donc tout le loisir de profiter de paysages changeants, parfois de la pierre, souvent de la forêt, en grimpant... puis on arrive en haut, on met la veste et on part en descente... en soi, il n'y a pas de raison particulière de faire la pause en haut.
Voilà pour ce qui est de l'apologie du Mont Noir. Maintenant, passons au plat principal ; l'approche de la chose. En d'autres termes, pour grimper sur le dos du Mont Noir, il faut monter. Et pour monter, il faut appuyer sur les pédales. Genre appuyer plutôt fort, sinon t'es pas prêt d'arriver en haut.
Départ en milieu de matinée de l'Albenc. Passage par Vinay et sa Poste, pour envoyer mon inscription au CLM de Paladru, dans pile une semaine !
Puis descente sur l'Isère, remontée sur la grosse route jusqu'à Cognin les Gorges, puis Izeron. De là, je prends la route parallèle qui me fait grimper dans la forêt, pour me hisser à St Pierre de Cherennes. C'est ici que la vraie montée débute, avec un beau lacet, puis un premier mur du genre 'rectiligne et pentu-dans-ta-gueule' qui me fait changer de rapport. Ouais parce que ce Mont Noir c'est du solide, faut y aller franco pour le dominer.
Alors je sue, certes, mais je profite aussi du paysage qui se découvre sur ma droite, puis ma gauche. Puis quelques lacets encore, et des vaches. Les falaises dominent le coin. Les couleurs d'automne commencent à s'installer, j'adore toujours septembre à vélo. En septembre on récolte toujours ce qu'on a semé l'été. Bon alors OK, j'ai pas semé grand chose. Mais bon quand même, j'ai refait de l'intensité sur le home trainer, 2-3 bonnes séances récentes en prévision du CLM à venir. Bref, les sensations sont pas mal en fait. Puis voici le hameau du Faz. Je l'attendais avec impatience, c'est le seul replat de cette longue ascension !
Seulement, ça repart fort derrière... et ma chaine saute dès que je m'approche des plus petits développements sur mon Scott. Zut. Je déraille un premier coup, remet tout en place, m'essuie la graisse noire sur l'herbe (et puis sur les jambes, et puis sur le nez sans faire gaffe). Puis je re-déraille 20m plus loin. Rebelotte. Bon bah sur mes 10 vitesses, il y a 3 pignons qui refusent de tenir, alors je grimperais en force le reste de l'ascension.
Dans la forêt, enfin ! Ca serpente doucement, ça grimpe un peu moins fort. Le bitume n'est pas trop mauvais, et voici bientôt le carrefour de la Patente. Tout droit, encore un peu de grimpée très irrégulière, un petit replat, et le carrefour de la patte d'oie. Encore un petit kilomètre en pente douce, ponctué d'un beau lacet à gauche, et voici le sommet.
Comme prévu, rien à voir en haut. Alors je mets le coupe vente et m'engage dans la descente sur le col de Romeyere. Cette section de route est mauvaise, le bitume avait en partie été refait pour le passage des pros sur le Critérium du Dauphiné (il y a un an ou deux... je ne sais plus ?) mais honnêtement on ne voit pas la différence... c'est juste mauvais, piégeux, casse-gueule. Alors on est content d'arriver à Romeyere.
Puis ensuite c'est la descente vers les Ecouges, son canyon aux volumes XXL, sa cascade bien en eau... et son tunnel noir. Noir c'est noir, le seul espoir c'est d'avoir une loupiotte. Moi je n'ai que ma mini lampe 1 led rouge, arrière. Je la tiens dans la main, mais l'éclairage est bien trop faible pour y voir quoi que ce soit. Alors je longe doucement la paroi de droite en orientant l'éclairage faiblard contre ce mur... et je m'oriente en mi-aveugle comme ça, jusqu'à franchir le coude sur la droite de l'autre extrêmité du tunnel, où la 'lumière à la fin du tunnel' (à comprendre au premier degré) me permet de nouveau de voir où je vais ! Un peu glauque cette traversée. Puis une belle descente technique à souhait jusqu'à St Gervais, où je n'ai plus qu'à remonter à l'Albenc. Pas envie de rajouter de fioritures aujourd'hui !