25 octobre 2019 - Tu fais quoi, vendredi soir ?
178km en 6h, D+950m
Météo: bah c'est la nuit... donc froid
Tu fais quoi vendredi soir?
Bon quand t'as des potes barrés comme ça, on te propose plus souvent des plans dingos à vélo que d'aller boire des coups au bar du coin? Hein, Yann ?!
Alors quand Yann me propose de faire un 'Léman nocturne', qui est devenu une espèce de tradition annuelle, je saute sur l'occasion ! Surtout que les enfants ne sont pas là cette semaine, et donc qu'il n'y a pas à s'occuper d'eux ce vendredi soir. Et double banco, je suis de week end en famille en Isère, donc pas de vélo possible - nickel, je 'vole' un beau 'tour de flaque' au week end en le plaçant là où il ne s'y attend pas, le vendredi soir après le taf.
Malheureusement, comme l'année dernière, Tom ne peut pas se joindre à nous. Ca sera donc le duo magique plutôt que le trio infernal. A 16h45 je file au vestiaire me changer. J'emporte mes affaires à la voiture, garée sur le parking du bureau dans Genève, et installer les éclairages sur le Canyon, qui m'a sagement attendu pendant la journée dans le coffre.
17h, je peux commencer à roulotter direction le pont du Mont Blanc, j'ai RDV à 17h45, je suis donc TRES large. J'en profite pour faire une deux photos du jet d'eau, magnifique depuis les quais de Genève avec ce beau ciel bleu. Ensuite je fais deux trois tours du 'parc' histoire de ne pas me refroidir. J'ai mis le cuissard court, les chaussures d'été, il n'y a que en haut que j'ai mis un maillot manches longues en dessous du gilet réfléchissant. Ca pourrait cailler un peu cette nuit. On verra bien ; je l'ai joué prudent en prenant un petit sac à dos avec un éclairage de rechange pour l'AV/AR, et un maillot manches longues.
Je finis par m'asseoir sur un banc pour attendre Yann. Il arrive à l'heure prévue, j'ai donc attendu 20min environ. On repart illico, mais j'oublie de ré-enclencher mon GPS. Tant pis pour les stats.
On repart tout doucement en discutant, sur la voie cyclable des quais, le long du lac. Il n'y a pas grand monde sur la promenade, et c'est rare. Puis la montée qui nous emmène au petit rond-point qui nous fait sortir de Genève, en tournant à gauche.
On roule doucement, en file indienne pour ne pas gêner les nombreuses voitures qui nous doublent. Les gens sont pressés de rentrer chez eux, prudence.
Puis Hermance, la petite montée où je trouve dejà que Yann roule vite. Faut dire que cette année j'ai fait TRES PEU de longue distance, avec seulement 4 sorties de plus de 200 de 200km, au lieu des 15-20 que je faisais traditionnellement. C'est dire comme j'ai réduit la voilure en termes de longue distance. Désormais, je fais surtout de courtes sorties pêchues, et l'effort est bien différent, je sais que je risque de sacrément piocher ce soir sur la fin de cette longue boucle. Même si je sais bien que je ne ferais pas plus de 175km environ.
Chens sur Léman, Thonon, un bout de grosse route alors que la nuit est tombée. Les éclairages sont allumés, tout va bien. Puis une petite hésitation à un carrefour pour aller sur Evian. Pas d'erreur de parcours ici, mais ça sera la seule fois de toute la soirée ; après, à chaque fois qu'on hésitera à un embranchement, on prendra la mauvaise direction ! C'est dire si on est perdus... il faut dire que faire ce tour en sens inverse des aiguilles d'une montre, c'est assez rare, et on n'a pas nos repères... alors en plus de nuit... pas facile.
Au bord du lac après Evian, il y a étonnamment beaucoup de trafic auto, en sens inverse uniquement. Et heureusement car ça défile. Les phares dans la figure, on a eu mieux. Là, on met du rythme et les relais sont longs mais appuyés, autour de 35-36km/h de moyenne. J'arrive à garder de la vélocité histoire de ne pas brûler les jambons trop vite. Yann lui, il est facile comme d'hab'.
Bout du lac, on tourne à gauche, puis Noville et bientôt la pause à la station essence 'jaune' aux portes de Villeneuve. Une bonne pause au chaud de peut être 30 minutes, avec l'habituel sandwich et yop !
Mais alors que la discussion va bon train, je commence à trembler de froid. C'est incontrolable, j'ai même du mal à parler ! C'est le contre-coup froid-chaud, et c'est assez désagréable. Alors je tourne un peu court à la discussion et accélère le départ, pour vite retrouver un peu de chaleur corporelle dans l'effort. Non sans avoir auparavant mis un buff sous le casque, et mon maillot manches longues en plus. Légèrement ouvert sur le haut, ça sera parfait pour faire la seconde moitié de cette belle boucle nocturne.
Comme l'an dernier, le retour on le fera très cool. Mais avec un peu de vent de dos par moments, ça avance facile. "C'est velours" comme dirait l'autre.
Montreux, pas de feux rouges mais de chouettes feux oranges clignotants, impeccable pour garder notre rythme. Vevey, deux feux rouges. Barf.
Puis c'est la belle riviera et le calme plat, que très peu de voitures qui nous doublent désormais. Nuit noire, froid ambiant, on discute pas mal, faut dire qu'on ne se voit plus que deux fois par an avec Yann désormais, à l'AVM et sur le Léman nocturne traditionnel.
Bon quelques relais 'cool' pour se partager le gateau, nous font arriver à Lausanne. Encore une hésitation à une intersection, je dis de prendre à droite et on se retrouve à grimper une belle bosse. Et c'est là que je vois que la fatigue s'installe... j'essaie de passer sur le gros plateau... mais je finis par coincer. Alors je mouline un peu, et ça fait du bien. Puis on prend à gauche pour retomber sur la route du port de Lausanne, via une belle descente pentue... petite piqure de rappel, (y en avait-il vraiment besoin?), que Lausanne est une ville toute en pente.
Puis on reprend notre rythme pèpère, en discutant de manière continue... Morges est derrière nous. Encore de longs passages dans un noir épais, quelques couches de brume ici et là... il fait froid et le maillot manches longues n'est pas de trop ! Rolle, on approche de la fin.
A Gland, mini pause. Yann est garé ici, je lui dit au revoir et profite de la pause pour changer la batterie de mon éclairage avant. Sauf que... ahah... la seconde batterie est morte. Oups. Faudrait pas que je me retrouve dans le noir ! Heureusement j'ai un éclairage à piles dans le sac à dos. Je l'installe sur le cintre et repart solo pour la dernière heure de pédalage. Finalement mon premier éclairage tiendra jusqu'à Genève.
Rapidement arrivé à Nyon, le rythme est encore bon. Au-delà, je lève un peu le pied. Il y a pas mal de travaux, des graviers, et des plaques d'égouts légèrement sur-élevées qui pourraient causer une chute si mal appréciées... alors je suis super prudent. C'est aussi une manière de se garder un matelas de sécurité vis à vis de la fatigue et d'un potentiel manque de vigilance.
Aux portes de Versoix, il y a encore ces déviations liées à ces fichus travaux qui n'en finissent plus. Alors je me retrouve sur une espèce de voie verte coincée derrière une usine et qui passe par des mini ruelles ou les bars sont remplis.
Tout ça me fait arriver sur le haut de Genthod, où je passe parfois, mais en sens inverse, en vélotaf le soir.
Alors je prends le chemin inverse et j'entre dans Genève à minuit. A 00h14 je suis devant la voiture, au boulot. Ne me reste plus qu'à rentrer, prendre une douche. Je me fais un plat de ravioles pour combattre la faim qui me tenaille. C'est le froid, je pense, qui m'a joué des tours. Et je réalise aussi que je n'ai mangé qu'un petit truc à 1h de l'arrivée à Genève, hormis le sandwich et yop à Villeneuve.
Puis... dodo. A refaire, merci Yann !