10 septembre 2020 - Chambotte et Grand Colombier
88km en 3h50, D+ 2033m, coef 2.28
Météo: soleil, chaleur, vent de nord
Jour ferié dans le canton de Genève: Jeune Genevois ! Je veux en profiter pour pédaler un peu, mais l'envie et les idées ne débordent pas... ça sent la fin de saison, la forme est en berne, le temps dédié à pédaler va en s'abaissant (et aura été décevant cette saison... mais j'y reviendrais)... cercle vicieux... moins je roule, moins bien je roule, moins j'ai envie de rouler.
Alors pour changer les habitudes et me secouer un peu, je pars en voiture et me gare à Seyssel. Ca permettra de m'éviter les routes vues et revues de Bellegarde, qui en plus n'ont pas grand chose d'intéressant à vélo.
Je pars sur les gorges du Fier, et pour la suite on verra... une nouvelle fois, je pars sans savoir où je vais aller. Pas de parcours dans le GPS, mais une vague idée d'aller au Grand Colombier par Virieu le Petit.
Le GPS a beaucoup de mal à capter dans les gorges du Fier, puis une fois la liaison satellite refaite, je peux de nouveau suivre mes données sur l'écran du compteur. On se sent perdu sans !
La suite, c'est une série de faux plats par Vallières du Fier. Des routes où je ne suis passé que très peu. Plutôt en sens inverse d'ailleurs... une bosse me rappelle un super souvenir de Dodecaudax avec Yann il y a une paire d'années (2015) !
Puis Rumilly bientôt. D'ici, j'ai prévu d'aller soit au col du Sapenay, soit encore mieux, au col de la Chambotte. Il faut dire que je ne suis passé à ce dernier qu'une seule fois, en 2012, et en aller-retour. Je n'avais donc pas pu découvrir la route en balcons, donnant de beaux points de vue sur le lac du Bourget.
Une belle montée par Massingy d'abord, puis une belle redescente. Je semble être dans le bon 'coin' pour aller taper la Chambotte ; petit coup d'oeil rapide à la carte sur le GPS, et je sais désormais quel chemin suivre.
Une petite bosse dans les champs à jouer à 'ne pas se faire rattraper par le tracteur qui me suit', puis je bifurque à gauche sur une belle descente, à la Grangerie (pas loin de Cessens). Je crois que je suis sur les terres de Patrick A., ce qui n'est pas sans me rappeler un magnifique BRM 300 il y a des années.
A St Germain la Chambotte, je tourne à droite pour aborder cette montée... qui se révèle en fait très courte... je l'avais oublié. Peut être 2.5km de montée, avec un beau replat au milieu... je bascule de l'autre côté sans pause ; la pause, je la fait 200m plus loin avant un tunnel creusé à-même la roche, puis encore un peu en-dessous au niveau d'un beau lacet. Le lac du Bourget déroule ses yeux bleuâtres sous mes yeux... pas mal !
Comme il y a des années lors de mon premier passage à ce col, qui dit Chambotte dit Grand Colombier ! He oui... c'était le jour où j'avais grimpé le géant jurassien pour la première fois, rattrapant Cricri et Franco sur son sommet (nous n'étions pas partis du même endroit).
Je me laisse glisser dans la vallée, rallie Culoz. J'avais comme idée de grimper le Grand Colombier par Virieu le Petit, pour précéder les pros qui y passeront dans 4 jours, et aussi parce que je n'ai fait ce versant qu'une fois à ce jour... ça m'aurait permis de basculer sur Anglefort par le sommet sans avoir à faire d'aller-retour au sommet... mais je n'ai pas trop envie, ni les jambes à vrai dire !
C'est donc par le classique versant de Culoz que je vais grimper, et les lacets qui ont rendu cette montagne célèbre auprès des cyclistes de tout horizons, depuis une dizaine d'année. Ca grimpe fort dès le début, mais j'essaie de mettre du rythme. Ca part fort dans les tours, mais je n'ai clairement plus le moteur post confinement, que j'avais graduellement bâti sur le home trainer à coup de méchantes séances de SST sur les mois de novembre à avril ! Alors bon... je fais ce que je peux, quoi.
Les lacets arrivent bientôt, ça grimpe fort avant, très fort pendant, encore plus fort juste après... puis ça se calme (un peu)... sur la longue ligne droite qui est enfiiiiiiiiin suivie d'un replat, puis d'un faux-plat descendant. J'essaie de garder du rythme pour faire tomber mon PR sur cette montée, mais j'avoue que je relâche bien, quand même... ça fait tellement mal ces pourcentages exigeants sur une montée total de 17km.
Le carrefour en patte d'oie ; la descente vers Anglefort à droite, direction le sommet à gauche. Je repasserais ici en descente. S'ensuit bientôt la partie que j'ai toujours trouvée la plus difficile, partie rectiligne, longiligne, plein sud, aux pourcentages réguliers infâmes. Je double un paquet de cyclistes ici, notamment des néerlandais... prêts pour le passage du tour dimanche, certains avec leurs mobile-home en bord de route.
Ouf... le carrefour de la Sapette ; ça tourne à droite, un dernier coup de cul et un bout de descente qui fait du bien aux poumons. Il fait chaud, je lutte, je sue à grosses gouttes. C'est pas l'impression de voler qu'on aimerait trouver sur un vélo... plutôt une ascension pataude, difficile, au courage.
Ca repart bientôt en montée, sortie des bois. Les champs, les vaches, les peintures 'Roglic', 'Cofidis' et autres ont pris possession des lieux ; plus de barrière canadienne ici depuis quelques années. AU niveau du long lacet gauche/droite, des barrières ont déjà été installées par les organisateurs du TDF des deux côtés de la chaussée. Roglic a ici déjà son fan-club slovène présent au bord de la route, à grand renforts de drapeaux et poster de leur star de maillot jaune.
La dernière partie du col, 2.5km, consiste en un bout de montée, un replat, un autre bout de montée où la vue à droite se découvre, un court bout de faux plat descendant, et le mur de l'arrivée au sommet, bien pentu comme il faut, et litérallement recouvert de peintures pour le TDF. Ici, les cadors du classement général se feront la guerre dimanche, sur ce qui me semble être la plus belle étape du Tour, cette année.
Arrivé au sommet, je m'écroule sur le cintre du vélo pour reprendre mon souffle. Verdict, mon PR sur cette longue ascension tombe, mais je ne sais pas combien de temps j'avais mis lors de ma sortie de 'déconfinement'; le segment n'avait pas été enregistré. Bref, c'est dejà ça de pris, mais 'peut mieux faire' !
D'ici, demi-tour, je retombe sur mes pas. Descente chaotique sur Anglefort... cette route est vraiment piégeuse ! Arrivé là, je retrouve un bon gros vent de face lorsque je reprends ma lente progression vers le nord. Quelques montées en tobogans sur cette, avant de bifurquer à droite pour une belle descente sur Seyssel, où la voiture me tend les bras.