15 mai 2021 - Vercors pluvieux, Vercors heureux
Voilà une courte sortie inattendue, mouillée, froide, mais plaisante...
On annonçait une météo 'correcte' ce matin, et abominable cet après midi, avec pluie drue, vent et orages en fin d'après midi. J'avais donc prévu de sortir ce matin... sans idée en tête, mais probablement quelque chose de pas trop long ni trop grimpant.
En me levant, je vois qu'il pleut. Il pleut pas mal en plus.
Alors je tourne en rond une heure, me demande ce que je vais bien pouvoir faire.
Je finis pas me décider à aller tourner les jambes sur la piste cyclable de long de l'Isère, pour y chercher un parcours facile, ainsi que des souvenirs à la pelle d'aller-retour sur cette piste cyclable à l'occasion de nombreux BRM grenoblois ! Tant pis s'il pleut... je serais mouillé, mais sur du plat, je n'aurais pas froid. Et puis j'espère aussi profiter des arbres le long de la piste pour être au moins partiellement abrité du vent.
Départ en courant de matinée, je descends vers St Gervais, où se situe l'entrée de cette piste cyclable. Mais voilà... les 2km qui relient l'Albenc à ici font face au Vercors, et aux majestueuses falaises des Ecouges. Ca me fait de l'oeil ! Alors bon... je n'ai pas d'éclairages sur le vélo, donc je sais que je peux pas franchir le tunnel des Ecouges (en coude et non éclairé = il fait 100% noir dedans, impossible le franchir sans lumières...
Alors je fais un pacte avec moi même... je grimpe là haut... si une voiture arrive derrière moi au tunnel, je leur ferais un signe pour leur demander s'ils peuvent 'éclairer' mon passage du tunneL... sinon demi-tour et j'irais faire mon court aller-retour sur la piste cyclable.
Alors je pars dans cette belle et difficile montée, direction le col de Romeyère depuis Saint Gervais. Ca grimpe costaud. La pluie m'a deja bien trempé. bientôt les chaussures seront pleines d'eau. Mais j'adore ce coin... je me fais super plaisir.
Alors bon, ça ne monte pas super vite. Mais j'ai la montagne pour moi, et je profite de la fraicheur. Presque aucune voiture ne vient à mon encontre. AUCUNE ne me doublera. Bref, calme, pluie et effort régulier... je suis 'dans la zone', dans ma bulle, je prends du plaisir à rouler sous la pluie, à être dans le moment, à oublier un peu les tracas du quotidien, quoi.
Les deux derniers kilomètres arrivant au tunnel sont difficiles, vraiment pas aisée cette portion, surtout lorsque le bitume devient rapeux et piégeux, probablement à cause des roches qui tombent souvent sur la route. Me voilà au tunnel ! Pied à terre.
Je reprends ma respiration en surveillant du coin de l'oeil si un bon samaritain en voiture n'arrive pas pour m'aider à passer ce tunnel. Non, rien. Bon, tant pis, j'ai mon portable, alors le temps de trouver comment on l'allume en mode 'torche', et voilà, je pars traverser le tunnel avec le portable dans la main droite !
C'est que je n'ai plus envie de faire demi-tour moi, maintenant ! Je me dis que je peux grimper au Mont Noir depuis le col de Romeyère et me faire une belle descente sur les gorges du Nan et leur route creusée dans la falaise, celle que j'avais grimpée avant hier...
Arrivé de l'autre côté du tunnel, je trouve ma place pour prendre quelques photos rapides et ranger le portable à l'abri dans deux sacs plastiques enroulés sur eux-même, au milieu d'une troupe de motards dont certains m'applaudissent... c'est que je dois en avoir, une drôle de tête comme ça... quelque part entre le chien mouillé et le faon surpris par des phares au milieu de la nuit ! Brrr ça caille un peu maintenant.
Allez, je repars. Encore environ 5km entre les Ecouges et le col de Romeyere, sur une pente régulière, mais qui a tendance à s'adoucir à l'approche du col. Souvenirs d'être passé ici quand j'étais collégien ou lycéen à tenter des 'records de vitesse' en descente, à l'aide de mon vieux compteur filaire... j'ai pour mémoire roulé à 83km/h à bicyclette ici !! Des risques un peu stupides je dois dire...
Voici le col de Romeyère... à partir d'ici, je suis en sens inverse sur mon itinéraire d'avant-hier. Cette grimpée là, ce bout là, ne me réussit jamais. Je pioche toujours un peu de ce côté du Mont Noir. Il faut dire qu'il en reste encore pas mal, de la montée pour aller au sommet. Un peu de brume, beaucoup de pluie, du vent et du froid.... je serre les dents, avec les jambes dures de la veille et de l'avant-veille...
... puis je finis par atteindre le haut. Vite, on remet le k-way, on tire le buff un peu plus sur les oreilles, et hop c'est parti pour la longue descente via la patte d'oie, la Patente, le Pré Coquet, Malleval, les gorges, la statue de la vierge, et sur Cognin. Brrrrr qu'il a fait froid.
D'ici, je rentre au plus simple sur l'Albenc par Vinay. Pour me réchauffer, j'accélère dans la remontée douce sur Vinay. C'est aussi pour vider le reste des forces, puisque je sais que je ne roulerais pas demain. Ouahhhhh rarement j'ai senti des cuisses "bloquées" comme ça. Non pas cramée comme le lendemain d'un 200 ou 300, mais juste complètement coincées... ça ne tourne plus. Pas de douleur à proprement parler, en fait. Mais ça mériterait juste de mouliner un moment pour que ça revienne, quoi.
Alors je rentre peinard à l'Albenc, où une douche chaude m'attends... ainsi que des enfants, et des cousins, sur-excités ! Voilà qui clot un super week end isérois.