30 juillet 2023 - (VTT) Valloire > Serre Che par les Rochilles et le col du Granon
77.9km en 7h32, D+2385, coef 3
Météo: conditions idéales, ni trop de vent (un peu), ni trop chaud
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30/07/2023 VTT Oisans XXL - Baptiste F.'s 77.5 km bike ride
Valloire > col des Rochilles > Nevache > col du Granon > Serre Che. Toutes les transitions sur des petits singles techniques notamment dans la Claree. Une journée énorme mais crevante, surtout ...
Voilà un parcours et un mini séjour prévu de longue date ! Je dépose Cyrian à sa colo d'été à Valloire en fin de matinée ce dimanche. Ayant posé mon lundi, et profitant de la fête nationale suisse mardi 1er aout, j'ai donc 3 jours pour moi, avec une vraie raison de venir à Valloire. Inspiré des parcours de Will sur son blog, je vais aller faire 3 jours très différents les uns des autres.
D'abord dimanche, un gros parcours VTT en haute altitude, exigeant, chargé d'un sac à dos de montagne rempli de mes affaires pour trois jours. Lundi, une journée sensée être moins difficile physiquement, en VTT de descente et enduro sur les pistes de Serre Chevalier (principalement Villeneuve, où le bike park est plus développé), et mardi, un retour par l'ancienne route du Galibier, et une descente sur Valloire par le vallon de la Lauzette, là encore une découverte signée Will (merci pour l'inspiration). Cette fois là, déchargé de la majorité de mes affaires que j'aurais laissé aux parents à Monétier les Bains et que je récupèrerai prochainement.
Voilà en guise d'introduction. Donc, après avoir déposé Cyrian avec son cousin Léo à sa colo à Valloire, je descends le vélo du porte-vélo et me leste de ce lourd sac de montagne. Prêt pour le départ, vers 11h30. J'ai installé la petite sacoche de guidon pour absorber une partie des affaires à trimballer... ce qui me permet aussi d'avoir à manger et le téléphone (pour les photos) à portée de main. Je commence par environ 6km de route (principalement) sur la D902, plein sur jusqu'à Plan Lachat. Compter un peu moins de 9km. Je roule doucement et observe les montagnes alentours... c'est une route que je connais par coeur mais dont je ne me lasse pas. Je réalise à quel point mon sac à dos est lourd, et je sue à grosses gouttes tout en me faisant doubler par les cyclistes en vélo de route. A Plan Lachat, changement de décor en tournant à gauche, à l'extérieur du lacet 'fatal', celui qui annonce d'habitude le passage le plus exigeant, et le plus aérien de la route du Galibier.
Très rapidement, je dois pousser un peu, j'ai choisi un petit bout de sentier plutôt que la large piste caillouteuse, que je récupèrerai pas tellement plus loin. Ca me vaut aussi la traversée d'un torrent à pied, dans 40cm d'eau glaciale... chaussures détrempées, ça me me met dans le bain (litéralement aussi). Puis je récupère la fameuse piste caillouteuse, celle qui me mènera jusqu'au sommet. J'en ai donc pour plusieurs kilomètres depuis ici ! Quelques randonneurs éparses ici et là, avant de retrouver le calme et de me retrouver solo pour un moment. Seule petite hésitation lorsque je franchis cette barrière indiquant un passage contrôlé sur piste militaire... alors que justement une voiture de berger est en train de refermer la barrière derrière eux... en fait cette règle est uniquement applicable aux véhicules a priori, pas de souci.
Longue et lente ascension vers les hauteurs, tout en profitant de jolis points de vue sur le petit lac des Mottets, mais aussi (et surtout) sur la route du Galibier, Plan Lachat et au sommet les granges du Galibier, sous un angle que je ne connaissais absolument pas. Dépaysement garanti.
Cette piste caillouteuse n'est pas pentue, mais son revêtement fait parfois de gros cailloux et d'ornières creusées n'est pas toujours aisé, ça rend l'exercice quand même un peu fatigant. Pas triste d'arriver au col de la Paré (altitude 2412m), juste après avoir passé une petite barraque de type militaire, juchée à gauche de la piste, sous le pic de l'Aigle, majestueux. Sous mes yeux, les barraquements des Rochilles, un poste militaire hérité de l'époque de la ligne Maginot semble-t-il, construits dans un petit vallon plat. Derrière, ça remonte, et assez fort (mais ça passe en selle), pour atteindre le col des Rochilles (altitude 2496m), atteint sur un virage à droite qui dévoile en contrebas le superbe lac du Grand Ban, entouré de verdure mais immédiatement surplombé par plusieurs pics rocailleux. A cette altitude, c'est minéral, c'est le caillou qui domine !
Je descends à gauche du lac, et vais faire un aller-retour au col de la Plagnette (altitude 2525m), sur un petit sentier herbeux qui me forcera à pousser. Petite photo au sommet, le coin est superbe, notamment avec le point de vue sur le lac. Retour au lac, et je pars pile en face, chercher le col des Cerces (altitude 2574m).
Les barraquements des Rochillees, le col des Rochilles, le lac du Grand Ban, le col de la Plagnette et le col des Cerces
Celui-ci est plus compliqué d'accès, plus de pente et uniquement des rochers et des cailloux, ce qui sous entend pousser tout du long. La récompense, c'est un point de vue superbe des deux côtés, et une redescente quasiment uniquement en selle, en étant prudent bien sur, sur ce même sentier dans le sens descendant.
En direction de l'est maintenant, je vais passer entre les deux lacs, c'est à dire contourner le lac Rond en franchissant à pied la 'prairie' entre les deux. Récupérant le sentier sur le rivage nord du lac, je peux un peu rouler, mais de la boue se colle aux roues alors que j'arrive au niveau de la 'bascule' sur la vallée de la Clarée, au niveau du Seuil des Rochilles (altitude 2459m). A partir d'ici, je suis sur un GR, et donc un passage long de descente irrégulière, cassante, où on ne peut presque rien passer en selle. La présence de pas mal de randonneurs accentue un peu cet effet (mais honnêtement c'est trop technique pour descendre sur le vélo).
Rapidement, voilà la source de la Clarée et le petit lac du même nom.
Puis un passage dans l'herbe et d'une zone humide, sur un petit 'pont' construit à partir de pierres. D'ici, le GR va repartir en descente pendant longtemps, avec franchissements de rochers, resserrements du sentier, lacets, pente importante. Beaucoup de poussage ici, je confirme qu'il vaut mieux passer en descente si c'est avec un vélo, sinon c'est la grosse galère !
La vue se dégage sur la vallée de la Clarée, cette vallée perdue, isolée, principalement car hormis ce GR, elle n'est qu'un long cul-de-sac depuis l'est. En arrivant au refuge des Drayères, je constate qu'enfin je vais pouvoir remonter en selle pour descendre sur une longue piste caillouteuse au devant. Mais auparavant, je profite de la présence d'une fontaine au refuge pour remplir ma poche à eau d'eau bien fraiche (et qui le restera !). Après avoir discuté 2min avec un VTTiste italien, je repars en descente. Pas le passage le plus fun, ça secoue beaucoup cette piste de cailloux, mais au moins, j'ai l'impression d'enfin avancer un peu.
J'arrive ici à Laval, où la route bitumée refait son apparition. Sauf que j'ai décidé de ne pas chercher de raccourcis ni la facilité aujourd'hui, mais une vraie aventure VTT. Je bifurque donc à droite, traverse un petit pont, pour aller chercher le GR qui descend tout le long de la vallée.
Ce sentier se révèlera magique. Très changeant, parfois très technique et pentu, mais joueur et vraiment sympa. A partir d'ici, je serais beaucoup gêné par les randonneurs, derrière qui je patiente avant qu'ils ne s'écartent... et c'est bien normal, la montagne appartient à tous ! D'ailleurs on a souvent des sourires et des échanges sympas, quand c'est fait avec courtoisie (et parfois, humour).
Ce sentier longe le torrent de la Clarée, ici transformé en rivière. Le chemin propose des passages caillouteux, où je dois souvent mettre le pied au sol pour passer entre des rochers bas. Parfois pousser ou même porter. Mais globalement, ça passe en selle. Du vrai VTT, quoi. Au passage d'un ébouli, je passe sans trop faire gaffe un passage de sentier 'fermé', un peu scabreux donc de porter le vélo dans l'ébouli sur 5m, mais je n'avais pas envie de me faire redoubler par le groupe de randonneurs dépassé à l'instant, en faisant demi-tour.
Un bout de bitume emprunté avant Fontcouverte, et un autre après, aussi. J'ai perdu la trace du GPS par moments. Vers Névache, je reste résolument sur ce sentier, désormais marqué du sigle jaune 'parcours VTT', sur la droite de la rivière. Ca navigue entre bouts de forêts de résineux, tapis d'aiguilles de mélèzes, et bouts de rocaille. Un petit pont en bois pour enjamber un bras de rivière, quelques rondins ici et là pour 'soutenir' un bout de sentier et permettre aux VTTistes les plus techniques de passer en selle (pas moi !). Ca replate globalement, un faux plat roulant qui me fait oublier l'effort.
Plampinet derrière moi, encore un peu de bornes et c'est le virage à droite, si fatidique et pourtant tant attendu ! Il est temps de gravir le versant 'opposé' du Granon, la porte de derrière. Car si le versant ouest est bitumé (là où Vingegaard avait remporté le Tour de France l'été dernier), le versant est auquel je m'attele à l'instant est fait d'une large piste (sur la fin, 'militaire') tout du long, pas du tout bitumé.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça grimpe fort, TRES FORT, même ! Quasi dès le début. Longue série de lacets plus ou moins resserrés qui me mettent à mal. Le sac commence à plomber mes lombaires, le cardio commence à trainer la patte, et les jambons sont usés.
Je franchis ça comme je peux, tout doucement, tout à gauche sur mon mini développement de VTT mono-plateau. Je souffre en grimaçant, non sans profiter des paysages sublimes. Je cherche des yeux le Mont Chaberton et ses tourelles fortifiées (en ruines partielles) sur son sommet, sans vraiment réussir à l'identifier... pourtant je sais qu'il est là.
Par contre, vu la pente, je gagne vite en altitude ! Et d'ailleurs, voilà bientôt le hameau du Granon. Il signale l'arrivée proche dans les alpages. Un lacet à droite qui permet de souffler un court instant. Par contre je vais rendre les armes quelques minutes plus loin, forcé à faire la pause pour reprendre mon souffle. Que c'est dur ! D'autant plus avec ce satané sac, dont dépassent mes genouillères pour le VTT de descente, demain.
J'ai avalé la fin de ma barre de pate d'amande, bu un coup, reposé le cardio... alors je remonte en selle pour finir l'ascension... doucement. Encore quelques lacets, la pente est exigeante mais les paysages se découvrent alors que j'émerge de la 'ligne' de forêt... et voici un lacet à gauche, avec un panneau indiquant que j'entre sur la piste militaire... et en prenant ce lacet, la piste replate quasi totalement. Je me trouve maintenant sur un facile faux-plat montant, avec vent dans le dos... l'effort est beaucoup plus simple, et le restera jusqu'au col.
Je retrouve les paysages découverts ici il y a quelques années en VTT, un jour où j'avais collectionné les cols mais aussi crevé plusieurs fois, et n'avais pas pu réparer, et donc du pousser mon vélo TRES longtemps, et redescendre la route du Granon sur la jante!
Là c'est beaucoup plus plaisant. La lumière du soir, soleil couchant, est superbe, le jaune foncé est de rigueur.
Je prends un plaisir phénoménal sur cette longue et lente 'arrivée de sénateur' au niveau du col. L'échancrure dans la montagne étant visible plusieurs kilomètres en amont, on a le temps de gouter à cet effort retombé, les jambes qui tournent facilement et les paysages sur ma gauche.
Voilà le col !
D'ici, je n'ai plus qu'à me laisser retomber dans la vallée. Au début je pense pouvoir m'engager sur un sentier... celui-ci se révèle pentu, technique... trop, pour moi. Alors je remonte un bout dans les champs et sur un bout de piste après un chalet d'altitude, pour retrouver la route bitumée, que je descends sur quelques kilomètres.
Plus bas, je la quitte à droite, à travers un champs, en suivant les marques de passages de 4*4. Cela me fait arriver sur une belle piste caillouteuse qui, à l'aide de nombreux lacets, me fera arriver jusqu'en bas à la Salle les Alpes. Une bien belle descente, facile, dans l'ombre qui tombe, tout ce qu'il me fallait à ce moment de la journée.
En bas, je tombe sur un itinéraire flêché en jaune comme tout à l'heure dans la Clarée... je le suis un moment, impeccable. Très sympa, les passages en single dans les champs et dans la forêt !
Du vent de face depuis les Guibertes jusqu'au Monétier les Bains... dur dur. Mais je finis par arriver !
Ce soir, resto italien en famille pour récupérer.