22 juin 2013 - Le Cormet de Roselend via le col du Pré
110kms en 5h46, D+ 2747m, coef 2,5
Météo: soleil, chaleur
L'année dernière j'avais découvert l'opération "Un jour, un col". Cela consiste en la fermeture de grands cols alpins au trafic automobile à l'occasion d'une demi-journée, pour que la route soit réservée aux cyclistes. J'avais adoré cette belle sortie avec Franco et David au col de l'Iseran (on avait ajouté le Mont Cenis... histoire de).
Cette année, je vais me frotter au versant ouest du Cormet de Roselend. J'étais déjà monté là haut (pas loin des 2000m d'altitude au sommet... quand même) mais en aller-retour depuis l'autre côté. Je ne connais donc pas la section inférieure de ce col sur le versant ouest.
Je retrouve Vincent et Christophe à Albertville après un nouveau lever aux aurores pour s'y rendre en voiture. On part à vélo depuis le parc des Jeux Olympiques de 1992 - la dernière fois que je suis passé devant la vasque de la flamme, c'était pour aller faire ce qui reste à ce jour le plus beau tour à vélo de ma vie !
J'avais croisé Cricri trop rapidement il y a une semaine à l'Ardéchoise... on se rattrape ce week end.
Départ juste avant 8h, puisque tout le monde est arrivé en avance ! Cricri ne le sent pas de faire une grosse bosse avant de s'attaquer au col du Pré et au Cormet de Roselend. Il décide donc d'escamoter l'ascension du 'col des cyclotouristes' (col non homologué comme tel, mais qui vaut le détour !). Il file dans la vallée depuis Albertville vers Beaufort, alors que Vincent et moi nous attaquons à cette première bosse costaude qui part dans les 13-14% juste après avoir traversé l'Isère.
Bientôt, nous voilà à Conflans. La pente est méchante mais il fait frais et nous venons juste de commencer... ça passe bien finalement. Pas de pause pour entrer dans la cité médiévale de Conflans... pourtant l'idée me titille, j'y ai passé un super week end il y a un an. Ca fait très moyen-ageux et mériterait d'être plus connu !
Cette première bosse fait tout de même... 12kms et 1000m de dénivelé positif ! Vincent, qui a clairement mieux étudié le parcours que moi (et pourtant c'est moi qui l'ai tracé sur la carte... allez comprendre) m'explique que selon lui il y a 4 versants pour arriver en haut, et qu'on se coltine le plus exigeant ! Ca explique les pourcentages, souvent au-dessus de 8%. Et surtout, ça explique que cette grimpée... soit si longue ! Je ne m'attendais pas à ça. Mais les jambes sont bonnes.
On discute en grimpant... et on profite des paysages. D'abord la vue sur Albertville (et de l'autre côté de la vallée, sur les pentes du col de Tamié), puis ensuite nous entrons dans la forêt. On dirait presque la Chartreuse ici !
Petite pause au niveau du Fort du Mont. L'entrée ressemble comme deux gouttes d'eau au fort de Tamié, justement (une belle petite visite touristique à faire dans le coin, le fort de Tamié !). Le temps de prendre deux photos et on repart.
Petit coup d'oeil à travers la porte derrière les douves - le fort du Mont ne semble pas aussi bien entretenu que d'autres forts dans la région...
Je pensais être presque au sommet, mais que nenni ! Ca grimpe encore un moment. L'état de la route se dégrade fortement sur les 3 derniers kilomètres... et ça continue à grimper sec, de l'ordre de 8% au moins. Puis de fil en aiguilles, nous voilà enfin en haut !
J'ai un peu froid en attaquant la descente. Preuve que j'ai déjà bien sué... c'était une montée exigeante. Et puis nous sommes à l'ombre, ça joue aussi.
La descente se fait sur une chaussée parfois très largement défoncée. Pas super pour rattraper le retard que nous avons sur Cricri, qui doit avoir déjà commencé l'ascension du col du Pré !
Rhôooo l'attitude du coursier ! Même pas un regard jeté au collègue ! Ben je saurais m'en rappeler tiens
Nous re-voilà sur la départementale qui relie Albertville à Beaufort - autrement dit, celle où nous allons essayer de revenir sur Cricri qui est devant. Sauf que le gars doit avoir un paquet d'avance; là où nous retombons sur cette route, Albertville est indiqué à... 4 petits kilomètres ! Autrement dit Christophe a une heure d'avance sur nous. Oups. C'est beaucoup plus que je ne l'avais imaginé.
Arrivés à Beaufort, on fait la pause pour remplir un bidon d'eau. Il commence y avoir quelques cyclos... nous ne serons pas les seuls à monter au Cormet de Roselend par le col du Pré, bien que la majorité semble opter pour la montée 'classique', selon moi moins difficile, du Cormet par la route sous le barrage.
Puis au coeur du village on tourne à droite pour suivre la direction d'Arêches. Ici commence la montée du col du Pré, qui nous amènera au-dessus du barrage et lac de Roselend. J'ai déjà été là haut mais en A/R depuis l'autre côté, et bien que je sache que ce col est très exigeant, je l'ai clairement sous estimé. N'y allons pas par quatre chemins - c'est l'ascension la plus difficile que j'ai faite jusqu'à présent cette saison.
Ca commence par une série de petits lacets bien pentus, sous le cagnard qui commence à taper sévère. On se fait doubler par des voitures de course Lotus et Porsche - il y a un évènement automobile sur les routes du Cormet jusqu'à 11h, heure à laquelle la route sera fermée pour que les cyclos en profitent au calme. Mais c'est une vieille Kangoo qui me fiche la frousse - elle double en venant d'en face et n'hésite pas à rouler à l'intérieur du virage, sur notre côté de la chaussée... je dis pas qu'il n'y a pas quelques noms d'oiseaux qui ont fusé ! Puis on continue notre bonhomme de chemin.... bientôt nous sommes à Arêches.
Un petit SMS de Cricri m'informe qu'il est à 1km du col du Pré - j'estime à 45min son avance à ce stade. Zut, c'est encore beaucoup; le risque c'est qu'on le fasse attendre trop longtemps. Les kilomètres à 8, 9 puis 10% vont maintenant s’enchaîner...
Je fais la montée à mon rythme, Vincent est juste derrière, mais en me retournant à l'occasion je le vois pas loin; pas de souci on va gérer notre ascension chacun à son rythme. En prenant une épingle à gauche, Vincent m'encourage un coup, alors je le chambre en disant qu'il faut 'appuyer plus fort sur les pédales'.
Mais quelle chaleur ! Les derniers kilomètres, parmi les plus pentus de la montée, seront plus durs. On entre dans la forêt et du coup il fait plutôt un peu moins chaud. Mais je transpire quand même tout ce que je peux.
Et enfin me voilà au col du Pré (altitude 1703m). La dernière section était vraiment pentue ! Un petit bout de plat et un chouilla de redescente plus loin, et je fais la pause sandwich en attendant Vincent... avec sous les yeux, un des panoramas les plus chouettes des Alpes françaises ! Rien que ça.
Maintenant que Vincent est ici, on poursuit notre chemin via le barrage de Roselend et la remontée super sèche, mais à laquelle je m'attendais, étant déjà passé ici, jusqu'au col de Méraillet (altitude 1605m).
Nous voilà au col de Méraillet, où nous sommes accueillis par la (petite) organisation par un coup à boire... le sirop de menthe bien sucré passe bien, alors j'y reviens plusieurs fois. Vincent sort le tupperware de salade de riz du sac ! Je m'attendais à ce qu'il allume le barbecue aussi, mais apparemment il n'a pas amené les chipos....
Donc on repart. D'ici il nous reste 6,5kms jusqu'au sommet du jour, le fameux Cormet de Roselend. Et il y a pas mal de cyclos sur la route... probablement plus qui descendent que ceux qui montent... on arrive un peu tard. Mais plus une seule voiture ou autre moto stupide qui fasse ronfler son moteur et nous fasse partager les douces senteurs de leurs gazs d'échappements.
Un jeune au maillot 'cyclo Albertville' nous double, je m'accroche et vois que Vincent semble décidé de monter à la cool... on se reverra là haut bien sur. Le gamin (il est vraiment jeune !) roule costaud et me décroche au bout de 5 minutes. Je maintiens un rythme légèrement au-dessus de mon rythme naturel, et le souffle et le coeur en prennent un coup. Mais quel pied de pouvoir grimper là haut au tempo !
Sur les 3 derniers kilomètres j'accélère carrément, je sais que la fin sera plus roulante en plus. Je donne tout ce que j'ai dans les guibolles et arrive bien essoufflé, tout là haut au Cormet de Roselend (altitude 1968m).
Zut, y'a plus rien au ravito... même pas le bon Beaufort dont ceux qui descendaient du Cormet de Roselend (alors qu'on y montait) nous disaient s'être régalés. Bon tant pis.... je me contente d'un sandwich tout pourri sorti du sac...
Après la photo traditionnelle, on va redescendre. Ici, le ciel est couvert et il fait frais. Cricri a bien géré son effort et a fait la pause 'binouse' à un bar sous le col, il ne nous a attendu "que" 15 minutes apparemment. Ouf. Il n'a pas l'air trop congelé mais on va pas traîner au sommet quand même.
On va faire une longue descente prudente jusqu'au lac en-dessous, puis empruntons la route 'classique' pour retomber sur Beaufort. Non sans faire pleins de pauses photos tout le long !
Il ne fait pas froid en descente, le k-way et la feuille de journal glissée dessous suffisent amplement (j'ai piqué l'idée à Franco qui m'en avait passé une feuille au Ventoux sur la dernière redescente).
Retour à Albertville... ça descend presque tout le temps.... mais avec le vent dans le nez. Les jambes sont bien usées quand même. Il fait très chaud en vallée ! Et le soleil cogne fort... j'ai pris de bons coups de soleil d'ailleurs !
La sortie se termine comme elle avait commencée; devant la vasque olmpique, à côté de la halle olympique des JO de 1992, en discutant, et avec le sourire.
Conclusion:
- Pas loin de 3000m de D+ et un beau coef grimpant de 2,5,
- Le col du Pré... je m'en rappellerai... dur dur. Ca grimpe vraiment sec, et pendant longtemps en plus !
- Voilà une belle sortie qui en promet d'autres très montagneuses, si tout se passe bien, courant juillet. D'ici là, pause forcée vélo à cause du taf.
- Accéder aux articles de Vincent (ici) et Cricri (là).