11 aout 2012 - Le Team Scott au pays du reblochon
145,71kms en 7h42, D+ 3389m, coef 2,32
Météo: soleil, chaleur étouffante
Petite explication - ce 'Team Scott' en question, c'est simplement la blague du moment. Puisqu'il y a deux semaines, j'ai investi dans un vélo neuf Scott, et... il se trouve que David aussi ! Or, comme Franco était deja équipé en Scott...
Le Team Scott au grand complet !
Le parcours du jour est inspiré de la randonnée Cyclo-Reblochon, que j'aurai peut être souhaité faire en juillet, mais n'ayant pas pu, nous nous en inspirons. Nous ajouterons 3 cols au parcours 'Reblochon Fermier', mais enlèverons, à ma demande, le col de Tamié, recouvert de graviers la semaine dernière.
Je me lève à 4h50 ce matin, pour partir à Thônes (Haute Savoie) en voiture avec le vélo dans le coffre. J'arrive à 6h40 et comme le team est deja au complet, à 6h50 nous sommes deja en selle. Nous descendons plein sud sur la D12. La route s'élève presque immédiatement mais la pente n'est pas méchante. Les stats indiquent une montée de 8kms vers le premier col du jour, avec 268m de D+ à gravir, et un pourcentage moyen de 3,4%... c'est idéal pour se chauffer doucement.
Peu avant d'arriver au col, nous serons stoppés par la première 'difficulté du jour'... une difficulté assez inattendue.
Quelques minutes plus tard, nous franchissons sans nous arrêter le col du Marais (altitude 833m), premier col de la journée. Après une courte descente, nous tournons à gauche au niveau de Serraval sur la D162. Celle-ci monte immédiatement. Il fait très frais ce matin, et il faudra attendre quelques kilomètres de grimpette sur cette route sympa qui traverse des bois, et sans le moindre trafic automobile (surtout à cet horaire, j'imagine !) pour que je ne m'arrête pour retirer mon coupe vent.
Après le hameau Le Bouchet, la route monte un peu moins fort. Nous nous trouvons au fond d'une combe, et allons donc remonter la vallée sur l'autre versant, dans le sens inverse, avant d'en sortir, par le haut. Un petit bout de descente plus loin, et nous franchissons deja le col de l'Epine (altitude 947m) - à ne pas confondre avec celui au-dessus de Chambéry.
La descente à venir fait à peu près 7kms et je la trouve splendide ! La pente est relativement forte (en descente, heureusement !), le soleil brille sur le versant opposé de la montagne, le ciel est bleu, l'air du matin est très clair... je ne m'arrête pas pour prendre des photos, mais ce n'est pas l'envie qui me manque :)
Arrivés au pied de cette descente, à Marlens, nous tournons à gauche pour emprunter une belle piste cyclable qui longe la D1508. C'est cette même piste que j'ai empruntée il y a une grosse semaine, mais sur une portion en amont, avant Faverges (où j'avais tourné à droite vers le col de Tamié).
Le village de Marlens - et derrière, la bosse que nous venons de descendre depuis le col de l'Epine
Après quelques kilomètres très rectilignes, nous allons suivre cette piste cyclable qui tourne sur la droite le long de la D1212. David a mis un bon coup d'accélérateur là... il doit être pressé de grimper à nouveau ! Puis nous quittons d'un coup cette route en prenant la D103 à droite. La route s'élève immédiatement. Les pourcentages vont osciller entre 5 et 8% pendant quelques kilomètres. Cette montée est assez exigeante, mais heureusement nous ne faisons 'que commencer' et donc les forces sont encore présentes. D'ailleurs, Franco en profite pour déconner dans mon dos alors que je prends des photos 'en aveugle' !
Une fois sortis de Martod, David fait une micro-pause. Je monte doucement avec Franco sur les 5 minutes qui suivent, jusqu'à ce que David revienne, silencieux comme un chat, dans nos roues (moi, une accélération comme ça, ça me fait généralement souffler comme un boeuf !).
Après deux petits lacets dans les champs, nous n'allons pas tarder d'atteindre le point culminant de cette ascension. Nous avions le choix d'aller chercher le col du Vorger en aller-retour, ou alors (et nous avons choisi cette seconde solution bien sur) de faire une petite boucle pour éviter un simple A/R ennuyeux, mais cette boucle nous fait en réalité passer bien au-dessus du niveau du col (900m d'altitude pour un col à 707m !).
Nous amorçons la descente sur la D63. La route est belle est très isolée, c'est chouette. Après un petit virage à gauche, c'est donc en descente que nous franchissons le col du Vorger (altitude 707m).
Nous avons un bon petit bout de descente à faire, dans laquelle je m'énerve du couinement de mes freins à l'avant. Heureusement ce bruit soulant finira par disparaitre plus tard dans la journée. De retour le long de la D1212, sur du plat. Je plaisante avec David en voyant des cyclos au loin devant nous... la dernière fois qu'on avait roulé tous les trois on s'était fait chauffer les jambes avec de bons gros relais sur les derniers kilomètres... mais là il est encore un peu tôt au vu du menu du jour !
Rapidement, c'est la D118 à gauche qui voit nos roues. De nouveau, dès qu'on sort du milieu de la vallée, c'est pour grimper sur le coteau. Ici la montée est moins sèche, mais par moments on atteint quand même le 9% ! Après une petite pause à une fontaine pour se rafraichir, nous allons atteindre le col de Montessuit (altitude 640m), et retomber de l'autre côté.
Après être tombés dans le petit vallon derrière le col, nous nous trouvons sur la D925 que nous allons suivre sur 12-13kms jusqu'à Beaufort. De nouveau nous allons accélérer et David restera de nombreux kilomètres devant: je ne prendrai pas de relais pour ne pas trop griller de cartouches... mais clairement, le David est affuté ! Nous sommes passés du pays du Reblochon au pays du Beaufort... est-il besoin de préciser ?... Les pavés sur les ralentisseurs dans le centre sont désagréables et nous amorçons notre montée vers le col des Saisies en tournant sur la D70 juste après Beaufort.
Ce sont 15-16kms de montée qui nous attendent. David continue de nous 'promener' en nous faisant passer par Hauteluce, un itinéraire non seulement joli, mais aussi plus isolé du trafic routier. Dès le début de l'ascension, Franco me montre du doigt les Saisies, au loin (loin, très loin !) sur notre gauche. Mais avant d'arriver tout là haut, nous allons chercher Hauteluce et sa profonde combe, sur notre droite !
Les Saisies, tout au fond, en haut à droite !
Bientôt au fond de la combe, avec Hauteluce à gauche
Hauteluce franchie, le Mont Blanc veille sur nous !
Je reste dans la roue de Franco sur toute la seconde moitié de cette montée. Il imprime un rythme raisonnable que je puisse suivre, souvent autour de 10km/h, et cela me permettra de terminer l'ascension avec le reste du groupe !
David joue au yoyo derrière nous, il semble tranquillement prendre chaque kilomètre à un rythme différent... puis se cale avec nous pour m'accompagner dans les 2 derniers kilomètres rectilignes, qui me seront très difficiles ! Nous nous arrêtons dans les Saisies (col des Saisies, altitude 1633m) pour manger un morceau. En descendant du vélo, je ne me sens pas bien. J'ai roulé un peu au-dessus de ma fréquence cardiaque de croisière sur les 5 derniers kilomètres, peut être 175BPM au lieu des raisonnables et habituels 163BPM, et je le paie. Puis... IL FAIT CHAUD ! J'ai beaucoup souffert du soleil dans la fin de cette ascension.
Heureusement, le pique nique tiré du sac me remettra sur pieds ! Nous repartons doucement, franchissons le col à proprement parler, et amorçons une descente prudente direction Flumet... mais la chaussée est réellement mauvaise ici alors prudence.
Courte pause à Notre Dame de Bellecombe pour remplir une nouvelle fois les bidons d'eau, puis nous terminons notre descente à Flumet.
Nous prenons tout droit à travers ce petit village, et c'est ici que commence l'ascension vers le col des Aravis, seconde grosse difficulté du jour.
Après une première portion de montée dans des petites gorges avec des porucentages raisonnables, la route est de nouveau plate (voir photo ci-dessus). Mais bientôt, la route va grimper à nouveau. De nouveau, David nous indique qu'il fait une micro-pause et qu'il nous rattrapera plus haut. Mètre par mètre, je ne peux que constater que Franco part au devant. Lorsque David me double au niveau de la Giettaz, je lui dit rapidement que je vais monter à mon rythme et qu'on se verra en haut. Si je cherchais à m'accrocher, vu mon niveau de fatigue et la différence de niveau avec mes partenaires du jour, je risque d'exploser complètement... autant monter doucement, à mon rythme si je veux tenir la distance.
Il est là, dans le creux en face !
Cette montée va m'être difficile. Il fait étouffant: je me verse de l'eau sur la tête et bois une petite gorgée toutes les 2-3 minutes. Je suis usé, et je sais que nous passons bientôt les 3000m de dénivelé sur la journée... pas étonnant que je sois crevé !
Les deux derniers kilomètres sont hard. Je dois avoir 5 minutes de retard sur eux deux, à en juger à l'oeil sur la distance qui me sépare de David que je vois au-dessus de moi à la borne du dernier kilomètre. Ils reviendront en arrière pour m'accompagner sur la fin de ma montée. Nous voilà enfin au col des Aravis (altitude 1486m)
J'ai eu très chaud dans cette ascension, ça a été vraiment dur. Mais la bonne nouvelle c'est qu'à partir d'ici, ça va aller mieux pour moi. Après la pause au sommet, on retombe sur Les Etages/Les Converses, où nous tournons à gauche sur la D16. Celle-ci grimpe fort, jusqu'à au-delà de la barre des 10%, puis après un petit lacet à droite, ça monte moins fort. Plus haut, nous tournons à gauche pour aller chercher le col du Merdassier (altitude 1500m)... un nom qui ne s'invente pas !
... puis avant le col du Merdassier, ça se calme
Puis nous retombons sur nos traces pour franchir le col de la Croix de Fry (altitude 1467m) sur la D16. Un petit bout de discutaille et il ne nous reste plus qu'à nous laisser glisser sur Thônes. Fin d'une belle sortie costaude et ETOUFFANTE !
Carte (parcours openrunner 1873398):
Profil altimétrique:
Conclusions:
- Une belle sortie avec plus de 3000m de dénivelé positif, qui me permet de franchir la barre des 60 000m de D+ sur la saison. La ligne de Karman... est toujours très loin, au vu de l'été qui avance à grands pas !
- 8 nouveaux cols franchis: 4 en Savoie et 4 en Haute Savoie.
- Bizarre, après ma bonne résistance à la chaleur sur ma sortie sur (et autour du) Mont Ventoux il y a quelques temps, de voir que j'en ai beacoup plus souffert aujourd'hui ! Pourtant la sortie était plus difficile au Ventoux, plus longue, et il avait bien fait 5° de plus (35° contre un bon 40° au Ventoux) !
- Merci à mes deux compères de m'avoir attendu et soutenu... la prochaine fois, faudra envisager les tendeurs, pour me tracter :)
- La version de David sur son blog.