14 octobre 2012 - Chalais, Placette, 1000 martyrs, Lachard
133.4kms en 6h27, D+ 2486m, coef 1.86
Météo: ciel chargé, pluie, froid
Malgré l'arrivée du Scott il y a quelques temps, le mulet (MBK) n'a pas à rougir de sa saison !... les feuilles, si :)
Il est rare que je fasse du vélo deux jours de suite, mais j'ai de nouveau aujourd'hui une journée de libre ce dimanche, et avec l'hiver qui approche à grand pas, je ne vais pas laisser filer l'occasion. Une seule idée en tête à mon départ de l'Albenc à 10h30: grimper au monastère de Chalais au-dessus de Voreppe.
Je n'y suis allé qu'une fois (lire ici) la saison dernière, mais j'avais oublié mon appareil photo et je veux donc retenter la (difficile) expérience. N'y allons pas par quatre chemins: je ne connais qu'une grimpée qui soit plus difficile que l'ascension à Chalais, il s'agit de la montée à la dent du Chat, au-dessus du lac d'Aix les Bains (lire ici). Autrement dit, Chalais est réellement une grosse montée à ne jamais prendre à la légère, à ne pas sous estimer quelle que soit sa condition physique.
J'emprunte la piste cyclable récupérée à St Gervais, le long de l'Isère. Celle-ci est deja bien recouverte de feuilles mortes par endroits... mais elle est complètement praticable quand même. Je roule à bon rythme autour de 28-30km/h pour me chauffer et me réchauffer. Passage à côté de Poliénas, Tullins, Moirans. C'est au niveau de Voreppe que je quitte la piste cyclable, devant l'angle formé sur l'Isère par le Bec de l'Echaillon.
Passage dans le centre de Voreppe...
J'entre dans le centre-ville de Voreppe, et repère sans problème la petite route qui monter vers le monastère de Chalais. C'est ici que commence le supplice !
Avant de mouliner dans cette montée, j'avais deja pas mal 'mouliné' dans ma tête à propose de cette montée. A savoir: à quoi dois-je m'attendre ici, quels sont mes avantages et désavantages aujourd'hui en comparaison avec ma première montée là haut ?!
Les +
- Avec une saison et demi de vélo 'sérieux' depuis ma première ascension à Chalais, je suis sensé avoir beaucoup progressé,
- Il fait aujourd'hui très frais, et la première fois où j'étais grimpé là-haut, il faisait bien chaud - il fait donc aujourd'hui la température idéale pour monter,
- Ma première ascension avait été précédée d'une montée au col de Clémencière, alors qu'aujourd'hui je suis encore 100% frais,
- J'ai deja grimpé Chalais, je connais la montée, et je peux donc mieux gérer mon effort.
Les -
- J'ai roulé hier, et il est rare que je roule deux jours de suite. Lorsque cela arrive, je suis généralement peu en forme le second jour,
- La raclette gargantuesque que j'ai mangé hier soir au resto avec des copains, jusqu'à plus d'1h30 du mat, ne joue clairement pas en ma faveur !
- Ma première ascension là haut, je l'avait faite en 30*27. Aujourd'hui pareil... sauf que cet été, mes gros dénvivelés, je les ai fait en 30*28 avec un Scott plus léger de 3kgs !
Sur la première section, pas trop pentue, je me gave de lait concentré sucré - voila mon EPO pour passer cette difficulté. 5 bonnes minutes plus tard, je passe le virage sur la droite qui pour moi marque le début des longues sections coriaces de l'ascension. Forcément, à partir d'ici, les photos vont se faire plus rares: j'ai besoin de me concentrer sur l'effort !
A partir d'ici "ça va
envoyer du paté" diraient certains !
La première rampe atteint deja 14%. Puis 'replat' à 12%. Puis arrive le terrible 'S' à 16% (indiqué 17%) , là où il y a un terre plein sur la droite de la route pour que les véhicules longs puissent faire demi tour. J'avais beaucoup souffert ici, et aujourd'hui encore l'effort est violent. Je me dresse sur les pédales par moments, mais au niveau ressenti, l'effort passe mieux assis en selle. Arrivé au sommet su 'S', la route reste très pentue et j'ai du mal à trouver un rythme au niveau de ma respiration. La route serpente un peu avant un passage à 8% qui permet de souffler. A partir d'ici, ça ira mieux pour moi.
Evidemment ça ne rend pas
grand chose en photo... mais ici il faut s'accrocher !
Il doit me rester 3 / 3.5kms, quasiment en permanence à 12%. Et c'est ici que je vais voir la différence avec ma première montée ici. Autant, la première section, très pentue, m'a semblé aussi difficile que la première fois. Mais cette seconde section, et notamment l'interminable ligne droite en sous bois à 12%, qui mène jusqu'à la seule épingle de la montée, passe bien mieux aujourd'hui. L'effort reste violent et je "pédale avec les oreilles" (lire l'explication ici), mais à un rythme régulier autour de 6.7 / 7km/h, j'avance à mon rythme et arrive à me stabiiser à un seuil d'effort acceptable. Je n'ai pas le cardio aujourd'hui, mais je pense que je pourrai encore pédaler un bon moment comme ça.
Ceci dit, lorsque j'amorçe la courbe sur la gauche qui me mène, je le sais, à l'épingle en question que forme la route, je suis content de sentir que j'approche du sommet.
Peu avant l'épingle à
droite - en pleine lutte, mais c'est quasi fait !
La voila l'épingle - et ça
repart de plus belle...
'Replat' de quelques mètres avant la dernière grimpette
Je franchi l'epingle. Ici, la chaussée est dans un état encore pire ! Court passage le long de la falaise, avec vue imprenable sur les environs. Puis remontée dans les bois avant d'atteindre l'emplacement du col de Chalais. Me voila au sommet. Court aller-retour jusqu'au monastère pour prendre en photo ce lieu si particulier.
Pour moi, voici l'un des trois 'graals' de la Chartreuse, en termes de vélo, avec le col du Coq et le très réputé aller-retour au Charmant Som (ce dernier , je ne l'ai encore jamais fait à vélo) !
En haut, j'ai rapidement froid. Il y a pas mal de vent, et avec la transpiration et quelques 10-12 petits degrés, ça caille.
A gauche: l'Isère, que j'ai longée il y a une heure. A droite: on distingue la route du col de la Placette... tiens tiens, si j'allais taper dedans maintenant ?!
Je remet vite ma veste thermique et amorçe ma descente. Court arrêt photo au niveau de la falaise, pour également manger un sandwich, deja, et profiter du paysage. Puis je redescend... prudamment, mais rapidement quand même... ça fait drôle de voir la différence de temps entre la montée et la descente... c'est encore plus important que d'habitude, comme différence !
Me voila de retour à Voreppe... où je réalise n'avoir croisé que trois vélos: deux en descente, un en montée (le type était presque arrivé). Il me reste de l'énergie et je n'ai pas envie de rentrer... un parcours avec ses différentes alternatives commence à se dessiner dans ma tête.
Point de vue 100% bucolique
sur le début de la montée à Chalais. Ne pas s'y tromper, cette montée est plus 'mécanique' et violente que 'juste bucolique' !
Je commence par grimper vers le col de la Placette. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, je ne l'ai jamais grimpé de ce côté ! Forcément, je ressent l'effort fourni juste avant, et je ne ferai pas une montée très rapide. Mais globalement ça va. J'arrive en haut entamé, mais je sais qu'il me reste des forces. Apprenant à ce moment par SMS que ma 'fenêtre vélo' s'est agrandie de quelques heures, j'envisage de faire encore un bout plus long que prévu à ce moment.
Je redescend du col de la Placette, et me voila sur ce que j'appelle le plateau de la Chartreuse. Passage express par St Joseph de Rivière, puis peu après je tourne à gauche et quitte la D520 pour suivre la direction de Villette à travers champs, sur une portion que je ne connaissais pas.
Après avoir traversé ce petit village commence la montée vers le troisième col de la journée... le col des 1000 Martyrs bien sur. Ce col est une évidence, tellement je l'ai grimpé sur les 10 - 12 années passées... sauf que... la dernière fois c'était en aout 2011 ! Incroyable que je n'aie pas pris/eu l'occasion de repasser depuis plus d'un an...
La grimpette par ce versant est l'une des plus faciles je trouve. Les pourcentages sont abordables, les paysages magnifiques (surtout que certains arbres ont perdu leurs feuilles, et sur la première rampe, cela donne une encore plus belle vue dégagée sur le massif de la Chartreuse sur ma gauche). La D28 me mène doucement mais surement à Miribel les Echelles. Les jambes sont usées, mais pour le moment répondent encore présent. J'en profite pour faire deux trois passages en danseuse à grimper plus en force. Me voilà à Miribel.
C'est ici que commence la section la plus difficile de cette troisième ascension. Juste après avoir laissé le cimetière sur ma gauche, il y a un bon raidard, en deux temps, avec passages au-delà des 8%. Puis ensuite, ça se calme. Seul souci, le vent s'est levé depuis un moment et je le prend violamment de côté, puis de face. Voila un élément dont je me serai bien passé... et je dois reconnaitre qu'à ce moment de la sortie, le ciel devient menaçant et je me demande si un déluge ne va pas s'abattre sur moi ???
Aie... le ciel est chargé
maintenant :(
Arrivée au col des 1000. Ca fait plaisir ! J'adore ce coin, il me rappelle mes premières grimpettes, encore à VTT à l'époque. Je me remet une couche pour la descente et m'élance vers St Sixte. Puis je change d'avis; pourquoi ne pas prolonger un peu l'effort en rajoutant une montée? Je me dirige donc jusqu'en bas - à St Geoire en Valdaine.
La première ici depuis
presque 14 mois !
Je traverse le village en montée, puis tourne rapidement sur la gauche pour tirer au plus droit vers St Sulpice des Rivoires. Cela passe par une belle montée de peut être 2kms, avant de redescendre sur le village à proprement parler, où je tourne à gauche en récupérant la D82j. Le nouvel élément que je dois prendre en compte, c'est la pluie qui tombe ! De grosses gouttes qui tomberont pendant peut être 10 minutes et qui vont bien me mouiller.
Plus bas, je tourne sec à droite au niveau du Mollard. C'est ici que commence la 'route de la montagne', l'un des raidards les pires que je connaisse. J'en avais notamment parlé ici (voir profil). On touche presque au 20% sur certaines sections - le type de mur où le but est simplement d'arriver en haut sans mettre le pied à terre ! Et ce n'est pas chose aisée. Heureusement, les arbres ont protégé la chaussée de la pluie en partie, et donc ce n'est pas trop glissant. Car:
- Passer ce mur assis en selle - impossible car la roue avant se soulève, et puis de toutes façons, je ne suis pas sur d'avoir les 'watts' nécessaires pour franchir ça assis !
Passer ce mur debout sur les pédales: oui mais si la roue arrière glisse, alors c'est mort !
Arrivé en haut, je remets la veste non pas tellement pour le froid, mais pour ne pas être trop mouillé. L'eau commence à glisser dans mes chaussures, le long des jambes... argh.
Cette fois-ci, avec la pluie et la fatigue engendrée par toutes ces bosses, je dois tirer au plus court pour rentrer à l'Albenc. Ce qui commence par essayer de visualiser l'itinéraire le plus approprié.
La D1075 me conduit tout droit à Chirens, où je tourne à droite. La D50a puis la D50, des routes que je connais les yeux fermés, me conduisent à la Ravignouse, le Rivier d'Apprieu, puis Rives. Je passe devant la gare, puis tire tout droit... et bientôt me voilà à Beaucroissant.
Je tricote un peu dans le centre du village et poursuis mon chemin via la route des Etangs. Celle-ci me mène jusqu'à Izeaux, où je tourne à gauche pour grimper la D73b. Ayant une bonne idée de la géographie locale, je sais avoir le choix entre l'itinéraire (1) la Forteresse, col Chatain, Cras ou celui (2) La Forteresse, col Lachard, Vinay. C'est ce dernier que je vais choisir, aimant beaucoup la grimpée roulante du col Lachard.
Ceci commence par une montée vers St Paul d'Izeaux qui va faire très mal aux jambes. Ambiance forêt, ramasseurs de chataignes et bogues sur la route... je la croyais plus courte cette montée tout de même. Finalement, cette D73b va enfin me déposer à l'entrée de la Forteresse... d'ici il ne me reste plus qu'à atteindre Lachard, et c'est gagné. Mais les jambes sont lourdes...
Cette dernière bosse de la journée va relativement bien se passer. Il recommence à pleuvoir deux trois gouttes, mais ce n'est rien. Après être sorti de la forêt, je franchi avec délectation l'épingle à droite, et me voila au sommet. Le MBK peut être fier de son week end sportif.
Je remets une dernière fois la veste, et descends... Quincieu, Serre Nerpol, et dejà voila Vinay. Je tourne à gauche, et la D1092 me ramène tout droit à la maison.
Carte (parcours openrunner 2028234):
Profil altimétrique:
Dans l'ordre: col de Chalais, col de la Placette, col des 1000 martyrs, col Lachard
Conclusions:
- 280kms, 5000m de dénivelé... voilà un week end bien rentabilisé ! Par la même occasion, je fais un bon rapproché en vue de 'ma' ligne de Karman. Par contre... plus de vélo pour moi pendant presque 2 semaines a priori pour cause d'engagements autres...
- Aujourd'hui, quatre franchissements de cols que j'avais deja à mon tableau de chasse, mais que j'ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir (notamment Chalais et le col des 1000 !).
- Deux jours après - j'ai encore des courbatures... j'ai effectivement du aller piocher ce dimanche 14.10 !