19 mai 2012 - Triplé au Mont Noir
136.95kms en 8h03, 3666m de D+, coef 2.67
Météo: pluie puis soleil et chaleur.
Un parcours à bosses aujourd'hui ! Je vais me rendre trois fois au col du Mont Noir (Vercors) par trois versants différents... sur les 5 existants.
Présent pour le week end en Isère, je vais pouvoir grimper les pentes de mon 'col préféré', le Mont Noir, pour la première fois en 2012. Rendez vous est pris avec Brigitte ce matin, pour 6h30 à Cognin les Gorges, au pied de cette belle ascension. La météo est incertaine et j'avoue avoir eu du mal à anticiper... résultat je pars surhabillé et surchargé d'affaires... en cuissard long, et en haut, un maillot long respirant, maillot long et veste de vélo.
Départ alors que le jour se lève... tout juste !
Je pars de l'Albenc à 5h45 ! C'est de loin mon départ le plus tôt de l'année... il fait encore un peu nuit. Mais j'ai l'éclairage qu'il faut, ainsi que le gilet jaune de sécurité. Je suis plutôt en avance donc je fais un petit détour via Bouchetière et Vinay, un mini bout de route que j'avais découverte lors du BRM 200kms en mars. Puis arrivé à Vinay au niveau du rond point de l'autoroute, je descends, traverse l'Isère, et emprunte un bout de D1532 jusqu'à Cognin.
J'y retrouve Brigitte - après avoir papoté un peu, nous prenons la route et commençons immédiatement l'ascension vers Malleval via les gorges du Nan.
Ce versant n'est peut être pas le côté le plus difficile pour se rendre au Mont Noir, mais dès la première rampe, il faut se frotter à du 9%. Nous adoptons donc un rythme raisonnable qui nous permet de discuter en roulant... ce qui devrait aider à surmonter l'effort. Alors que la météo se doit d'être assez mauvaise selon les prévisions, il fait pour le moment bon (10°) et le ciel n'est pas trop menaçant.
Nous continuons d'avancer aux alentours des 9-10kmh et bientôt, nous voila dans les gorges du Nan et sa route suspendue, creusée à même la roche. Chaque passage ici est un vrai régal !
(photo prise par Brigitte)
Après environ 50min de montée, les choses changent ! Le ciel se couvre, devient très sombre... et rapidement il commence à pleuvoir. Nous avons la chance d'être partiellement abrités par les arbres qui bordent la route pendant un moment, mais vers Malleval, la pluie commence à se faire plus importante. Petit arrêt rapide pour mettre les kways, puis nous repartons. Finalement, la pluie ne durera pas plus de 15-20 minutes... et nous pourrons terminer sous un ciel plus clément.
Les rampes qui mènent au Pas du Pré Coquet, je les redoute souvent. C'est assez 'loin' dans la montée pour y arriver avec les jambes entamées, les pentes y sont parmi les plus difficiles de ce versant du col du Mont Noir, et en plus il n'y a que peu d'ombre (pour les jours de grosse chaleur... ce qui n'est pas le cas aujourd'hui). Mais aujourd'hui ça semble bien se passer. Peut être que notre rythme adopté, relativement raisonnable, aide !
Après une mini pause au Pas du Pré Coquet pour ouvrir/enlever les vestes, je sais que nous sommes presque arrivés. Il nous reste environ 200m de D+ à gravir et nous serons au Mont Noir... une première pour tous les deux en 2012.
Passage au carrefour de la Patente, puis au carrefour de la 'pate d'oie'. Après ce petit replat, il y a une dernière petite rampe à gravir... et nous y voila !
Nous allons maintenant descendre par le col de Romeyere. Brigitte va devoir rentrer chez elle pour raisons familiales, mais moi j'ai encore du temps devant moi. Et comme le temps s'est dégagé (premiers rayons de soleils francs observés au niveau du col du Mont Noir), je viens de décider de tenter une seconde montée au Mont Noir par un autre itinéraire.
Il fait très frais dans la descente ! J'ai les pieds mouillés, et les gants longs et le bonnet en sous casque ne sont pas de trop ! Passage sans s'arrêter au col de Romeyere, puis nous nous engageons vers les gorges de la Bourne. Passage par Rencurel, la Balme de Rencurel, où nous tournons à droite. Prudence dans la descente des gorges car la route est encore très humide. Quelques bons kilomètres de descente plus loin, nous nous arrêtons une minute à Choranche.
Nous allons décider de monter directement à droite direction Presles par la route 'poids lourds' plutôt que de continuer la descente direction Pont en Royans pour que je débute ma montée via la D292. Je ne suis jamais passé par cette portion... qui rattrape la D292 peut être un ou deux kilomètres plus loin. C'est ici que nous prenons une route différente et que je laisse donc Brigitte rentrer chez elle. Elle descendra à Pont en Royans alors que moi je continue à monter vers Presles, par la jolie route empruntée récemment avec Rodolphe.
Cette seconde ascension du jour est en principe plus facile. J'ai décidé de passer par Fontaine de Pétouze, c'est à dire en quittant la D292 juste avant le village de Presles. Ceci me permet de souffler sur des pentes beaucoup plus faciles pendant quelques kilomètres (voir entre km 8-10 ci-dessus). Ensuite, la route forestière est assez régulière (mais, je le sais, le revêtement de la chaussée y est très mauvais !) et ce jusqu'au carrefour de la Patte d'Oie, où je rejoins la route deja empruntée sur le dernier kilomètre avant le Mont Noir.
Passage sans m'arrêter au niveau du col de la Croix de Toutes Aures
Visiblement, le bout de parapet qui avait été emporté par un éboulement au niveau du 'goulet' qui mène au plateau de Presles a été réparé, et la roche sécurisée. On voit ceci-dit, sur la photo ci-dessous, le bout de falaise qui est tombé il y a un mois et quelque...
Une fois sur le plateau de Presles, je tourne à droite. Route très solitaire, je n'y ai croisé que deux voitures, et plus loin, deux campeurs !
Petit arrêt à la Fontaine de Pétouze, où je peux remplir mes bidons. C'est également l'occasion de souffler 3-4 minutes... c'est ici que je sens pour la première fois de la journée que le rythme faiblit un peu... les jambes commencent à tirer.
Cette petite route forestière, je ne l'avais empruntée qu'une fois, et en descente. C'était au cours d'une de mes grosses sorties en 2011... c'était à cette occasion que j'étais allé au col de Pra l'Etang, qui se situe à quelques hectomètres d'ici seulement...
Après un moment d'effort assez soutenu, j'arrive à la Patte d'Oie, où je tourne à droite. Un petit bout de plat et un dernier 'coup de cul' plus loin, et je suis au col du Mont Noir. Record égalisé avec ma sortie d'octobre 2011, à savoir, deux Mont Noir dans la journée, par deux routes différentes.
La météo est au beau fixe désormais. Les jambes sont certes entamées, mais elles tournent encore assez bien (la pause à la Fontaine de Pétouze a fait le plus grand bien). Je vais donc tenter une troisième ascension. Je décide de faire demi tour au niveau du col, et de retomber par la route empruntée en montée ce matin avec Brigitte, via Malleval et les gorges du Nan.
Petit coup d'oeil en arrière: l'arrivée au pas du Pré Coquet... une rampe pas facile !
Descente rapide mais prudente. Me voila bientôt à Malleval.
Entrée, et traversée des gorges... c'est toujours aussi magique ici... et en plus le ciel s'est dégagé et maintenant on peut profiter de la vue !
Peu après, me voila deja de retour sur le plancher des vaches à Cognin. Je tourne à droite direction Grenoble via la D1532, et descend jusqu'à St Gervais, où je fais une courte pause pour enlever la veste coupe vent et les gants longs, m'alimenter un coup... pour être prêt pour cette troisième ascension du jour !
Cette troisième ascension commence par le col de Romeyère, qui se trouve à peu près aux deux tiers de la montée. J'ai effectué cette première partie de grimpée récemment - j'avais rencontré JP Battu par coincidence au niveau du col justement !
Cette montée entre St Gervais et Romeyere est assez exigeante. Elle est très régulière, constamment au-dessus de 7% de pente, jusqu'à peu avant le tunnel des Ecouges, où la pente peut prendre jusqu'à 3-4 degrés de plus que ça ! Puis ensuite, il restera la dernière mais horriblement longue ligne droite jusqu'au col de Romeyere.
Autant la fin du col du Mont Noir sur ma deuxième ascension s'était bien passée, autant je sens après 3-4kms sur cette troisième montée que les jambes ne répondent plus. Je tourne à environ 7-8km/h (ce qui pour mois est toujours un indicateur de fatigue avancée), et il fait chaud. Je bois, je mange en roulant... mais ça n'aide pas. Je tente alors quelques passages en danseuse... ce qui soulage les cuisses mais je n'arrive pas à tenir la position pendant très longtemps sans que cela me cuise les jambes. De retour en position assise... je suis un peu à la dérive. Arrive alors le passage avant le tunnel des Ecouges... je suis maintenant à 6,5km/h et monte à la hargne et dans la tête... mais les jambes ne répondent définitivement plus !
Passage lent à travers le tunnel des Ecouges, avec l'éclairage vélo nécessaire. Le tunnel ne m'a vraiment jamais paru aussi long ! C'est une très lente progression dans un noir partiel... puis je ressors du tunnel, traverse le canyon des Ecouges, et me voila sur la partie indiquée en vert sur le profil ci-dessus... 2.5 longs kilomètres tout droit ! J'ai trop chaud et suis cuit. L'arrivée au niveau du col de Romeyere est une récompense... je m'accorde une pause. Où je mange de nouveau quelques abricots, une banane, et boit le reste de mes bidons d'eau. Après quelques étirements, je reprends la route.
De retour en selle, les pourcentages sont plus difficiles. Je crois pouvoir dire en toute honnêteté que je n'ai jamais réussi à 'bien' grimper ces quelques kilomètres entre Romeyere et le Mont Noir de toutes façons. Mais là... je fais un peu l'escargot ! A mi montée, soit à quelques 3 kilomètres du Mont Noir, je suis de nouveau forcé à m'arrêter. Je doit en plus m'être alimenté trop tard et les forces me manquent un peu. J'enlève encore une couche de vêtements, ce qui va beaucoup aider; je devais être en surchauffe... en plus d'être cramé bien sur !
La fin de cette montée sera une lente progression autour de 7km/h... l'arrivée au col du Mont Noir est un soulagement... et une belle victoire également ! Voila un objectif d'atteint... que la météo m'avait empêché de réaliser en 2011.
Après une courte pause là haut, je décide de redescendre une nouvelle fois par les gorges du Nan. Cette fois ci c'est pour une raison logistique: je suis trop cramé pour redscendre par St Pierre de Chérenne ou les gorges du Nan qui me 'déposeraient' trop loin de mon point d'arrivée (l'Albenc), et passer par Malleval me permettra de remplir les bidons... il fait chaud et je suis à sec.
Troisième passage par le Pré Coquet de la journée (seconde fois en descente), puis arrêt à Malleval pour boire un coup. Il ne me reste plus qu'à retomber sur Cognin via les gorges. Je tourne ensuite de nouveau à droite, descend par la D1532 et tourne à gauche pour passer à Vinay. Dernier petit bout de montée de la journée pour arriver au rond point de l'autoroute. Juste après ce rond point, je suis le nez dans le guidon et quelqu'un crie mon nom...
Demi tour pour retrouver Franco ! Je l'avais rencontré au cours du BRM 200kms et nous avions bien sympathisé... voila une belle rencontre, à nouveau par coincidence ! Un petit quart d'heure de papotage plus loin (qui me permet d'apprendre que Franco a pris BEAUCOUP plus de pluie que nous ce matin !) et nous reprenons notre route respective... à bientôt j'espère :)
Le retour à l'Albenc n'est qu'une formalité, surtout que la pause avec Franco m'a permis de souffler. Passage via Vinay et l'Allègrerie, et retour à la maison.
Conclusions:
- 3666m de dénivelé positif sur la journée... c'est le maximum que j'aie jamais grimpé !
- Intéressant de voir les comparaisons sur le site www.salite.ch qui recense et compare de nombreuses montées en Europe... Selon, eux, ma première montée comporte 1151m de D+ et a un indice de difficulté de 112.73. La seconde (calculs faits moi même car montée non recensée sur ce site) comporte 1137m de D+, et me semble plus facile en raison d'un certain replat avant et après Fontaine de Pétouze, et la troisième comporte 1239m de D+ et a un indice de difficulté de 121.55. Je peux donc dire que j'ai terminé par la plus dure de ces trois montées !
- Malgré ce petit 'calcul' de pente et de difficulté, il faut noter que j'ai évité le versant qui me parait le plus difficile pour se rendre au Mont Noir, à savoir la montée par St Pierre de Chérenne et le Faz (que 'salite' recense à 123.74 de difficulté). Je l'avais fait à plusieurs reprises (notamment ici et là) l'année dernière ceci dit.
- Une autre version de cette sortie sur le blog de Brigitte: ici.
- J'ai beaucoup discuté fréquence cardiaque avec Brigitte... visiblement ma fréquence max, que j'ai évaluée à 186BPM, est assez basse. Mais comme je l'expliquais, au cours d'une pause de 3-4min à vélo, je redescend à 'seulement' 120-125BPM. Je ne connais pas mon rythme au repos, mais sur une longue descente, je bat à 115BPM. Autrement dit, je semble avoir une plage cardiaque qui reste relativement haute au repos, mais qui monte rapidement à l'effort.
- Le graphique ci-dessous montre ma fréquence sur ces 8h de vélo. On voit clairement que sur la première montée je suis assez 'tranquille'. Sur la seconde ça monte beaucoup plus haut. Et dans la troisième... les jambes étant cuites, je n'arrive pas à pédaler à un rythme assez modeste pour faire monter le coeur !