1er mars 2013 - En longeant les Bauges et la Chartreuse
204,5 kms en 7h46, D+ 1658m, coef 0,81
Météo: nuageux, froid.
Le Fort de l'Ecluse, qui donne sur le Rhône: un passage qui vaut le détour !
Voila un parcours que je connais maintenant bien, via un itinéraire qui s'accomode en fonction de la météo et des envies. Il s'agit de rallier mon lieu de résidence à la maison (Ain) de mes beaux parents à l'Albenc (Isère). J'ai deja parcouru ce parcours nord-sud à 3 reprises (lire ici, là, et encore ici), ainsi qu'une 4è (lire ici), écourtée pour raison de souci mécanique. La météo de la saison froide actuelle m'empêche de grimper trop. J'oublie donc le passage possible par le col de Richemond au dessus de Bellegarde, ou encore un passage via la Chartreuse (col de Couz ou col du Granier), que je me réserve pour les beaux jours. Mais ce coup-ci, j'ai envie d'un gros changement sur l'itinéraire habituel, à savoir: passer par l'est puis le sud du massif de la Chartreuse, et non par le centre ou le nord. Le parcours va donc me faire longer le massif des Bauges puis celui de la Chartreuse via notamment la vallée du Grésivaudan.
Comme souvent, le bassin genevois est pris dans la brume
Départ après 8h30 de St Genis Pouilly. Passage habituel par St Jean de Gonville avant d'aller explorer un peu plus la 'pointe' que forme l'extrêmité du territoire suisse en son point le plus au sud-ouest, loti entre les départements de l'Ain et de la Haute Savoie. Cette fois ci c'est à Sous Saint Jean que je tourne à gauche et entre en Suisse, via la Tuilière et Dardagny.
Comme la dernière fois, il va falloir descendre au niveau du Rhône, avant de remonter de l'autre côté. Au niveau de le Moulin, me voila deja au niveau du fleuve Rhône, mais je ne le traverse que plus loin, après avoir traversé le village de La Plaine, puis grimpe de l'autre côté immédiatement via La Printanière et Avully sur une belle piste cyclable bien propre et sécurisée (où j'enchaine un petit détour de 3kms après avoir mal suivi le GPS... si, si, c'est possible !) . A Chancy, je rejoins l'itinéraire du début du mois, qui me fait grimper à travers bois sur les coteaux du Léman, au sud du fleuve. Arrivé à Valleiry, je prends à droite sur la très roulante mais trop fréquentée D1206, ce jusqu'à Vulbens (où il neigera légèrement pendant 5 minutes).
Sur le territoire suisse... mais pas pour longtemps
A partir de là, je découvre pour la première fois la D908a, une route au caractère 'touristique' dans le sens où elle n'est en aucun cas le lien le plus court entre les villages majeurs du coin. Tout au contraire ! Elle serpente un peu, et va trainer du côté sud des gorges de l'Ecluse / du Rhône, lesquelles mènent à Bellegarde sur Valserine. Sauf que je ne connais absolument pas ce côté sud - une belle trouvaille.
Tout d'abord, approcher des gorges...
Puis passer dans ces même gorges... et observer le fort de l'Ecluse
Où la route descend...
... puis remonte sur 2km jusqu'à donner ce joli point de vue sur le chateau d'Arcine
Les kilomètres à suivre sont bien vallonnés et agréables. Les courtes montées où il faut relancer doucement alternent avec des faux plat roulants où les 35kmh sont atteints sans le moindre effort... Je passe au dessus de l'Autoroute 'Blanche' sur la D908a. C'est ensuite la D14 qui m'emmène sur une belle descente via Challonges.
... 'et au fond coule une rivière' (un fleuve plutôt)
Cette belle et longue descente me mène jusqu'au niveau du Rhône. Ici c'est le confluent 'les Usses' que je traverse: juste au nord de Seyssel.
Seyssel derrière moi, je suis la D991: c'est ici une section que j'emprunte presque à chaque fois que je fais le parcours Ain-Isère, entre en gros Seyssel et Saumont, après Serrières en Chautagne. Ca roule très très vite, avec des passages à 45-48km/h sans avoir à même forcer outre mesure. Les sensations sont bonnes; je trace tout droit à Saumont, contrairement à d'habitude - ce coup ci je vais longer le lac du Bourget sur sa côte est, via Aix les Bains.
Ce n'est que la seconde fois que je roule ici; la première c'était avec Brigitte et Jérôme l'été dernier (voir ici)... Au km90, je tourne à gauche et quitte définitivement le bord du lac pour légèrement grimper, jusqu'à Brison Saint Innocent (D48). C'est sur la place de la mairie que je m'arrête pour manger un morceau. La pause est courte, car il me reste de la route ! La D991 m'amène, et me fait traverser, Aix les Bains. La ville comporte beaucoup de chantiers en ce moment (notamment vers la gare) et la traverser n'est pas très marrant. Heureusement je finir par tomber sur une piste cyclable (mal dégagée... mais c'est mieux que rien).
Cette D991, je vais la suivre encore bien longtemps, jusqu'à Chambéry ! Elle est très rectiligne, ce qui représent l'intérêt de me faire approcher assez 'rapidement' de mon point d'arrivée. Mais par contre, elle est ennuyeuse ! Je continue à longer le massif des Bauges sur ma gauche. Après une belle remontée à 8% sur 800m, j'entre dans Chambéry.
Voila enfin de quoi rompre la monotonie du parcours: j'ai prévu un passage rapide au col de Saint Saturnin, qui n'a encore jamais vu mes roues. Je cherche, et trouve sans trop de difficulté, la route qui tourne à gauche, grâce au GPS. La montée commence au niveau de la Croix Rouge Dessous.
Ce col va se révéler aussi court que... pentu ! Compter peut être 2kms de montée, mais de montée à vous scier les jambes :)
Là, je réalise qu'il va falloir aller taper dans ces gorges à droite !
La difficulté réside dans cette portion: une longue portion à 11% avec un court passage à 12%...
Heureusement, sur la fin ça se calme bien !
Et me voilà en haut: 263è col franchi depuis 2011... le col de Saint Saturnin (altitude 409m)
Je ne le sais pas encore, mais à partir d'ici, on peut presque deja considérer que le plus 'beau' de l'itinéraire du jour est deja derrière moi. Au km110 je traverse Bassens, puis St Alban Leysse, et enfin Challes les Eaux. C'est à ce moment là, à Challes les Eaux, que je réalise que j'ai mal aux jambes et que ça n'avance plus comme je le voudrais. Aie... car il me reste encore pas mal de route à faire !
La D1090 me fait traverser Chapareillan, et j'entre bientôt dans la vallée du Grésivaudan. Je peux dire clairement que sur cette sortie 'le Grésivaudan ma tuer' (oh marre!). La route est rectiligne, et - comme je le craignais - très fréquentée... pas très marrant de se faire doubler par des camions si régulièrement... surtout à un moment où la fraicheur physique n'est plus trop présente.
Voilà le Granier au loin, qui sert de 'porte' à la vallée du Grésivaudan
Enfin bon. La D1090 a au moins l'avantage d'être facile à suivre !!! C'est tout droit tout le long. Chapareillan puis je longe Pontcharra, traverse Le Touvet, La Terrasse, Crolles, Bernin, Saint Ismier, Montbonnot, Meylan, et la Tronche, avant d'arriver à Grenoble même.
Le funiculaire du Touvet, haut lieu de sports aériens !
La section décrite ici est la plus emmerd... de la journée. Deja, le revêtement est très très mauvais, et je peste contre cette route granuleuse, couverte de nids de poule. De plus, comme je traverse un certain nombre de villages, les feux tricolores sont légion. Avec des jambes deja au bord de l'épuisement, ça a de quoi flinguer tout le reste: à commencer par le moral. Puis à St Ismier, je réalise d'un coup que j'ai trop chaud. Et de faire... le mercure qui tournait entre 1° et 7° depuis le début de la journée, vient de grimper en flèche à 17° !!! Je quitte la veste thermique et me retrouve en maillot respirant + maillot manches longues - c'est bien suffisant. Il faut dire que le soleil vient ENFIN de sortir franchement, pour la première fois aujourd'hui. Je m'applique à bien boire, à bien m'alimenter (un peu trop tard, ai-je envie de dire...). Tout est prétexte à une courte pause: prendre une photo, m'étirer un peu les cuisses... je n'en mène pas large, je suis cuit.
Un peu de soleil en ce vendredi après midi, qui rend très bien sur les monts de la Chartreuse !
A Meylan, une superbe piste cyclable m'emmène en descente vers la ville de Grenoble... ce qui me rappelle par la même occasion que, c'est vrai, Grenoble a été élue meilleure ville pour cycles de France ! Si, si... Et elle le mérite, je trouve. Ca va mieux moralement maintenant.
Meylan... je passe à deux pas de mon foyer d'étudiant... d'il y a 11 ans !
Arrivé au pont de l'Ile Verte, devant le CHU de Grenoble, je vais suivre l'Isère à droite. C'est donc sur les quais que j'atteint Porte de France... au milieu de travaux énormes qui rendent la circulation assez difficile ! L'une des caractéristiques du vélo en ville... je double les voitures ! Yipee...
Aie, l'entrée de la piste cyclable des bords de l'Isère est complètement bloquée en raison des travaux. Qu'à cela ne tienne: je demande à un cycliste où je peux rejoindre cette voie verte. Ce dernier me propose très gentiment de le suivre, puisqu'il s'y rend aussi. Effectivement il faut un peu zigzaguer au milieu des travaux, mais ça se fait bien.
Je remercie bien mon guide cyclo temporaire puis repart de plus belle sur la voie verte. Encore 35kms et ça sera plié.
Malheureusement, je vais me taper un méchant vent de face sur les 15kms à venir (environ jusqu'à Voreppe). Je rame complètement, et suis frustré de mes 22-23km/h alors qu'en temps normal ça doit filer à au moins 27-28 ! Mais j'essaie aussi de me raisonner en me disant que ça ne peut pas être QUE le vent contraire, c'est probablement aussi les jambes qui ne tournent plus rond (ni carré, comme certains vélocistes me l'ont dit !!!).
Le Néron encore bien recouvert de neige...
Encore une dernière pause, pour un petit coup de téléphone à passer (une bonne excuse pour s'arrêter 2 minutes !), puis je peux repartir une dernière fois. Tout en roulant, je vais progressivement remettre gants et bonnet, que j'avais quittés il y a une heure ou deux. Les cuisses sont douloureuses en fin de parcours, il faut vraiment que je pioche. J'alterne à l'occasion avec un petit passage ou deux en danseuse, pour relacher un peu le dos. Me voila à la sortie de la voie verte de St Quentin sur Isère, je sais qu'il ne me reste plus que 7kms de voie verte. Puis enfin s'offre à mes yeux la barrière tant attendue, qui signalise la fin de cette voie pour cycles. OUF. Je n'ai plus qu'à remonter dans l'Albenc via la montée de la D35... et j'arrive à bon port, mais dans un état physique assez lamentable.
Parcours (openrunner 2272298):
Conclusions:
- Deux déceptions importantes aujourd'hui: la météo, qui s'est révélée bien moins bonne que ce que les prévisions annonçaient, et aussi le parcours, sur des routes un peu ennuyeuses et trop droites.
- La barre des 1000kms est dépassée aujourd'hui... assez largement puisque j'y étais deja presque :)
- Un nouveau col, le troisième nouveau 'franchissement' pour moi en 2013.
- Une belle et longue sortie de plus de 200kms, qui me permet de remplir mon contrat pour mars dans le cadre du jeu dodecaudax (lire conclusion d'un l'article précédent ici)... mais pourquoi est-ce que je termine une fois de plus sur les rotules ?! Je ne bois clairement pas assez d'eau (2 petits litres sur cette sortie), mais je ne crois pas que ce soit la raison. Je pense manger suffisamment (même si c'est un aspect à améliorer, notamment en termes de répartition sur la journée). Me limiter à penser que "c'est encore le début de la saison, et que ça ira en s'améliorant" me frustre un peu, car on ne peut pas faire plus plat comme parcours ! Est-ce que je roule trop au-dessus de mon rythme naturel? 26kmh de moyenne sur 200 bornes, c'est pas mal pour moi... mais en même temps le parcours était très plat. A essayer: faire plus de pauses, peut être ?!!
- Me voila lancé sur un beau défi des 3*200kms en une semaine. Partie 1/3 de validée ! La partie 2/3 est prévue au sein du chouette BRM de Grenoble demain 03.03.2013 en compagnie des copains du Team Mont Ventoux (et autres !)...