2 juin 2012 - Grand Colombier et col de la Biche
129,3kms en 7h10, D+ 3215m, coef 2,48
Météo: soleil, grosse chaleur
Lever à 5h ce samedi 2 juin pour partir en voiture à 6h. Vers 7h j'arrive et me gare à Rumilly (Haute Savoie). J'ai deux heures pour rallier Culoz (Ain, juste de l'autre côté du Rhone), ce pour quoi il va me falloir franchir une petite colline. A 9h, je dois rejoindre Christophe & Franco à Culloz, pour grimper ensemble un col qui me tient à coeur depuis longtemps: le Grand Colombier.
Voila de quoi s'occuper pour quelques heures ! Indiqués en rouge: les 6 cols du jour (tous nouveaux pour moi)
J'ai acheté une nouvelle roue Aksium hier soir juste avant la fermeture du vélociste... sinon j'aurai du annuler cette sortie d'aujourd'hui. Seul souci, le type a monté la cassette sur la roue, mais pas ajusté les réglages au niveau du dérailleur... résultat la chaine 'frotte' partout et j'ai beaucoup de mal à passer certaines vitesses.
Après avoir tourné un peu dans Rumily, j'en sors par la D910 direction plein sud. C'est une route qui alterne plat et faux plat descendant, et elle est très rectiligne. Voila bien le genre de route gonflantes quand on est cuit et qu'il fait chaud.. mais en début de journée, elle n'est même pas trop fréquentée donc c'est très bien pour tourner les jambes. J'entre rapidement en Savoie.
Après être passé par Albens, je me trouve à La Biolle, où je tourne à droite direction St Germain la Chambotte sur la D991b. La route grimpe un peu, et je contemple face à moi la première légère difficulté du jour. Il va falloir passer de l'autre côté avant de retomber au bout du lac du Bourget direction Culloz et l'Ain.
A St Germain la Chambotte, je tourne à gauche. Ici commence la dernière portion de montée vers le premier col du jour, le col de la Chambotte. Au kilomètre 20, j'approche du but. Je ne croise pas la moindre voiture, et pour cause... la route est barrée plus loin, du côté où elle redescend sur le lac du Bourget.
Mais ce n'est pas un souci pour moi, qui vais chercher ce col en aller-retour. La route continue à grimper à travers champs, puis en bordure de forêt.
Le col se situe peu après la maison que l'on aperçoit dans la moitié gauche de la photo...
Après un virage à 180° sur la gauche, j'entre dans un petit hameau: la Chambotte. Encore 2-3 coups de pédales, et me voila au niveau du col de la Chambotte (altitude 650m).
Photo prise à la redescente. Voila pour le col numéro 1 (voir profil ci-dessus)
Juste au-dessus, derrière la maison que l'on voit sur la photo ci-dessus, commence la montée vers le belvédère de la Chambotte. N'ayant absolument aucune vue sur le lac du Bourget depuis le col même, comme je pensais que ce serait le cas, je me dis que depuis le belvédère on devrait y voir quelque chose ! C'est parti - je continue sur cette montée...
... qui propose des pourcentages souvent aux alentours de 9-10% avec des pointes à 11% dans les virages ! J'y vais doucement mais je ne peux pas m'empêcher de me demander si ces forces dépensées ne vont pas me manquer sur les pentes du col du Grand Colombier plus tard dans la journée ! Un kilomètre plus loin, me voila arrivé... mais la route est une impasse, fermée au bout par le grand portail d'un restaurant ! Résultat - je ne peux pas accéder au moindre panorama. Il va me falloir laisser le vélo ici et marche 2-3 minutes à pied sur un sentier à travers bois, assez escarpé, pour pouvoir enfin admirer le lac. En face de moi... l'Abbaye de Hautecombe, que j'avais admirée depuis très exactement l'autre côté du lac, il y a 6 jours.
Je peux maintenant faire demi-tour. Je réalise à ce moment que j'ai pris du retard à tricoter au-dessus du col, et que cela me met probablement en retard pour mon RDV de 9h à Culoz. Aie - j'arrête maintenant de trainer !
Photo prise dans la descente entre le belvédère et le col de la Chambotte. En face... le Grand Colombier. Donnez moi encore une heure... j'y reviendrai !
Passage par le col de la Chambotte en descente, puis je poursuis jusqu'à St Germain la Chambotte, où cette fois ci je prends à gauche, en direction de Cessens via la D58. La route remonte légèrement, traverse un champs à plat, puis recommence à grimper. Rien de méchant cependant... aux alentours de 4% ça passe bien.
Plus loin j'embranche à gauche sur la D54 pour poursuivre vers Cessens toujours. Le col du Sapenay est indiqué ouvert... bien évidemment.
Grand soleil et ciel bleu au programme aujourd'hui... mais ça va se transformer également en grosse chaleur sur l'après midi
A Cessens, je tourne à droite sur une route qui monte fort... avec des pourcentages au delà de 9% ça grimpe bien. Un message de Christophe sur le portable me fait réaliser que lui et Franco sont deja à pied d'oeuvre. En roulant, je leur répond par SMS de commencer sans moi, et que je les rejoindrai plus haut. Après échange d'autres SMS, je comprends que comme je l'avais prévu, ils souhaitent monter au col de la Biche après le Grand Colombier. En fonction de notre rythme respectif, je leur dit qu'on se retrouvera soit au sommet du Grand Colombier soit sur le col de la Biche à la faveur d'une pause.
Je double un cyclo un peu lent, et essaie d'accélérer un peu... je suis décu de comprendre que je risque de faire une bonne partie du Grand Colombier seul. Mais c'est moi qui suis en retard, je ne peux donc en vouloir qu'à moi même.
Passage au col de Cessens (altitude 797m) sans m'arrêter... pas vu de panneau indicateur de toutes façons !
La route est plus plate maintenant. Incident du jour un peu après: il y a un rallye automobile et la route semble être fermée au traffic. Mais le type de la sécurité me laisse passer, donc je me dis qu'il doit encore rester du temps avant que le rallye à proprement parler ne débute.
La route remonte de plus belle. Je passe devant 3-4 point 'radio/sécurité' du rallye mais personne ne me fait signe... de toutes façons maintenant, comme il n'y a aucune autre route où je puisse m'orienter, il faut bien que je traverse la portion de cette 'spéciale' avant que la course ne commence. Sans oublier de m'alimenter, je garde un bon rythme. Arrivée au col du Sapenay (altitude 897m). Il s'agit de mon 200è col franchi !
Peu après, un mec d'un point sécurité du rallye m'arrête - l'air de dire 'mais qu'est-ce que vous foutez là?'... je lui explique que ses collègues m'ont laissé passer... il m'indique de poursuivre ma descente mais avec prudence car les voitures des commissaires ne vont pas tarder à passer (dans le sens contraire de la direction que j'emprunte) ! AIE AIE AIE. Je continue ma descente avec prudence, et je croise effectivement plus loin deux motards avec girophares. Puis une voiture de commissaires qui me confirme que j'ai le temps de passer avant que cela ne commence. OUF.
Lorsque j'arrive au début de la spéciale, un type dans la voiture ouvreuse, pas encore partie me dit d'un ton qui me déplait tout particulièrement que "si j'étais passé dans deux minutes il me bloquait ici". Et depuis quand on laisse des gens s'engager sur le parcours sans leur dire quoi que ce soit, et ensuite on les bloque au milieu.???? Quelle organisation pourrie !
Bref. Me voila de l'autre côté, et en sécurité. La descente se poursuit avec une vue imprenable sur le lac du Bourget.
Au milieu de la photo, sur la droite du lac: le petit 'massif' où se trouvent le col du Chat et le Mont du Chat
Quant à lui... il continue à me fixer, à me toiser de toute sa hauteur. Je sais que d'ici un quart d'heure, les jambes vont chauffer !
Indiqué en rouge... le col vers lequel il va bientôt falloir grimper. Tout en bas à gauche, le village de Culoz d'où commencera l'ascension
Arrivé en bas à Lachat, je tourne à droite et quitte la D54 pour la D58. Un bout de descente plus loin et je retombe sur la D991 que je remonte un moment vers le nord. Me voila sur une portion plate et ça fait du bien de tourner les jambes sans difficulté ! Je tourne à gauche sur la D904. Je traverse le fleuve Rhône et quitte la Savoie par le même occasion. En entrant dans Culoz, je suis dans l'Ain.
Au coeur du village, je tourne à droite: voila enfin la D120 qui grimpe vers ce col réputé si difficile ! Une première pour moi. Voila ce qui m'attend... un col au profil altimétrique effrayant... auquel se frotteront également les coureurs du Critérium du Dauphiné et du Tour de France en juin et juillet, par ce même versant.
Deja au coeur du village sur la première rampe, la route monte à 9%. Plus loin... ça va se corser très rapidement ! Sur une épingle qui tourne à droite un peu plus haut, le compteur indique deja 12% alors que je ne suis pas à l'intérieur du virage !
Panorama grandiose depuis les pentes du Grand Colombier... une autre des raisons pour lesquelles ce col est si connu! Vue sur l'Ain, la Savoie, la Haute Savoie, le lac du Bourget et le fleuve Rhône. Pas mal non?
Vers le kilomètre 5 de l'ascension, me voila dans la portion qui m'aura parue la plus difficile. Au coeur d'une série de tous petits lacets, la route est très pentue, le pourcentage oscille entre 10 et 12%. Il fait très chaud. L'effort est difficile et les jambes chauffent. Je suis au dela de 180BPM, soit quasi à 98% de ma fréquence maxi.
Ci-dessus - une photo qui vaut son pesant d'or. Je l'ai prise au coeur de ce passage que j'ai trouvé ci-difficile. Ca n'a pas l'air pentu ???... je vous invite à aller vous frotter à cette cochonnerie.
Plus haut heureusement, je sais qu'un vrai gros replat m'attend. Et il va faire du bien. D'un seul coup tout va redevenir possible, tout va rentrer dans l'ordre. A l'occasion de ce replat, je me trouve à l'ombre enfin. Le rythme cardiaque peut retomber un peu et je reste à mouliner à faible vitesse pour récupérer.
J'en profite aussi pour m'alimenter... la montée va être encore longue et il faut pouvoir faire durer l'effort. Je reviens sur deux cyclistes arrêtés peu après avoir passé l'embranchement avec la route d'Anglefort. Ils redémarrent à mon niveau et on commence à discuter un peu. L'un d'eux est de Romans sur Isère. L'autre... est torse nu, en petit short, et... pieds nus sur pédales plates ! Et il est très très à l'aise... il accélère devant, revient sur nous en descente 2-3 fois... il tient la forme le monsieur. L'autre semble plus de mon niveau et monte assez doucement.
Après avoir discuté un moment côte à côte, ce second décroche et prend du retard. Pourtant je suis à rythme constant autour de 7km/h. Dommage, j'appréciait la compagnie et ils étaient bien sympas... Après peut être 3kms accompagné, je suis de nouveau seul.
Au carrefour de la Sapette, la route remonte sec sur 200m, puis replate. Après un petit bout de faux plat descendant, elle remonte tout doucement. Ca fait du bien de pouvoir mouliner de nouveau... toujours en 30*27 est il besoin de préciser ?! Un échange de SMS avec Christophe me laisse savoir que lui est sur le point d'arriver, mais que Franco redescend pour finir la montée avec moi... une seule montée ne lui suffit pas, voyez vous !
Effectivement peu après, l'ami Franco est garé sur le côté de la route à m'attendre. Je ne m'arrête pas, mais il me rejoint illico. Me voila en très bonne compagnie pour en finir de ce Grand Colombier.
Presque naturellement, je viens de ré-accélérer aux alentours de 10km/h. La présence de Franco et la petite discussion que cela permet m'aident à détourner mon attention de l'effort. Nous sortons de la forêt et nous trouvons dans un paysage beaucoup plus 'montagnard'. Après avoir traversé un champ, la route tourne à droite. A la faveur d'un replat, j'ai l'occasion d'admirer les massifs montagneux sur ma droite.
Franco, toujours aussi à l'aise en montée !
Franco m'indique qu'on approche du sommet... Encore 400m à 10% et ce sera la délivrance. Une délivrance filmée par Christophe qui nous attendait au sommet.
(vidéo prise par Christophe)
... enfin, nous voila en haut ! Col du Grand Colombier (altitude 1500m). Une montée difficile... l'un des cols les plus durs que j'aie jamais franchi. Si ce n'est LE plus dur.
Le dernier virage et l'arrivée:
Photo prise par Christophe
En haut, un club cyclo est présent. Une fois que j'ai repris mon souffle et mangé un morceau, je les vois arriver un à un... l'un d'eux arrive complètement cramé en haut, à bout de forces. Il s'écroule sur son vélo pour reprendre son souffle... il faut dire que le pauvre est monté avec un pédalier compact...
Le Grand Colombier, mon 201è col... pas mal pour commencer ma troisième centaine !
Après un bon bout de discussion, nous pouvons amorcer notre descente sur l'autre versant. La descente sera prudente car la pente est forte, et la route comporte de petits trous par moments.
Plus bas, nous nous arrêtons à l'embranchement de la D120 avec la D120c. Ici se trouve le col 'La Selle' (altitude 1175m), que nous passons donc en descente. Nous poursuivons la descente à droite. Nous sommes sur une route ombragée et on peut entendre un ruisseau qui coule en contrebas. Il fait frais et c'est agréable !
Au niveau de La Selle - la route sur la gauche (que nous n'avons PAS empruntée) indique des pourcentages de 19% ! Ca doit être quelque chose en montée...
Nous poursuivons en direction de Virieu le Petit, mais vers Rabatel, nous tenons la droite sur la D120. Nous sommes au coeur du Bois du Forestel. La route remonte presque immédiatement. Après une petite hésitation d'itinéraire (malgré le GPS de Cricri et le mien!), nous prenons à droite. Sur une route qui monte fort. Petit arrêt à un lavoir pour remplir les bidons et nous reprenons notre route. La pente est de plus de 11% et les jambes chauffent à nouveau.
On voit qui est 'facile' et qui ne l'est pas ! (photo prise par Christophe)
Juste après, nous nous trouvons sur un mur de 15%. Franco part devant, et au moment où je me met en danseuse pour essayer de grimper jusqu'au virage 50m plus haut où la route semble moins forte, je vois Christophe qui ralentit derrière... comme nous venions d'en convenir, chacun va gentiment monter à son rythme en gérant son effort physique.
Le (méchant) mur en question (photo Christophe)
Rapidement, je les perd tous les deux de vue, et me retrouve seul. L'effort est soutenu car la pente est forte. Je déteste ce genre de longues lignes droites, à gros pourcentages (11% ici). J'ai très chaud et je lutte pour ne pas m'arrêter. Je roule par moments en dessous de 6km/h... mais à la faveur d'un lacet sur la droite, la pente va devenir moins forte et je reprend doucement mon souffle en roulant tranquillement.
Une fois de plus, je vois Franco revenir vers moi. Il me croise alors qu'il me reste un petit kilomètre. Il va rejoindre Christophe... moi je termine seul. La fin est plus facile, moins pentue. Le coeur est monté moins haut qu'au début (mur à 15%) et que sur le Grand Colombier (voir fréquence cardiaque, image ci-dessous). Me voila arrivé au dernier col du jour, le col de la Biche (ou Golet de la Biche), altitude 1310m.
Je suis content de pouvoir respirer en haut ! J'en profite pour m'étirer un peu, manger un morceau. Quelques minutes plus tard, voila Franco qui arrive - comme il l'indique, il est monté DEUX FOIS :) Christophe le suit une minute derrière.
Après avoir discuté un moment tous les trois, on part dans la descente... sauf que mauvaise nouvelle, après un kilomètre de descente, la route traverse un étroit vallon... et remonte à 11% sur peut être 400m de l'autre côté ! Les jambes chauffent.
On s'est fait avoir... ça remonte juste en face ! 'la surprise du chef' comme dit Franco. Moi PLUS FAIM !
Arrivés sur le plateau d'en haut, nous avons droit à un court kilomètre plat puis la vraie descente commence.
Le Mont Blanc juste en face. Au niveau de la croix, au milieu de la photo: le début de la VRAIE descente (cette fois)
La descente est assez forte, et la route est mauvaise. Il fait de plus en plus chaud au fur et à mesure de notre descente. En retombant dans la plaine en bas, il fera étouffant.
Arrivés en bas, nous allons nous arrêter pour boire un coup et discuter un dernier moment. C'est ici que je laisse mes deux compagnons pour poursuivre ma route seul direction Rumilly. Eux sont garés plus au sud... Je tourne donc à gauche et retombe sur Seyssel... un bout de descente que j'avais deja fait il y a quelques temps (lire ici).
A Seyssel, je traverse le fleuve et entre de nouveau en Haute Savoie.
Je savais qu'il me restait une 'bosse' à grimper avant de retomber en descente sur Rumilly. Mais je ne m'attendais pas à une telle bosse! Environ encore 400m de dénivelé positif à grimper sur environ 10kms, ça s'est révélé plus difficile que prévu !
Le compteur indique autour de 30°, la transpiration me pique les yeux... je suis bien claqué ! Cette montée me parait interminable. Pourtant, les pourcentages, souvent autour de 4-6% sont tout à fait abordables. D'ailleurs, pendant la première moitié de cette longue montée de 10kms, je roule autour de 12km/h, bref je suis encore bien. Mais les efforts, ça se paie... et vers la fin ça devient difficile ! Puis à hauteur de Clermont, la route redescend enfin... délivrance.
La route redescend par à-coup mais je sais qu'il ne me reste plus beaucoup de distance. La D910 me ramènera à bon port via la Côte et Vallières.
Carte (parcours openrunner 1700699):
Conclusions:
- Un beau parcours jalonné de deux grosses difficultés aujourd'hui. Le col de la Biche est à prendre au sérieux !
- La barre des 200 cols franchis est passée... j'en suis maintenant à 203. Mais selon les règles du Club des Cents Cols, il me faut encore 5 cols au-dessus de 2000m d'altitude pour valider les 200.
- Plus de 3000m de dénivelé positif sur la journée... je suis rentré assez cuit.
- Et surtout je retiens l'accompagnement... un beau groupe très sympa, même si malheureusement mon retard a fait que j'ai fait la majorité du Grand Colombier seul. J'espère que nous pourrons rouler ensemble à nouveau prochainement !