20 octobre 2011 - Si j'avais su, j'aurais pas v'nu (au Mont Noir)
102,1kms en 5h27, D+ 2780m, coef 2,72
Météo: brouillard, bruine, et 30 secondes de grêle. Grand froid (proche de 0°).
Un drôle de titre... qui s'explique par les conditions météo de la journée...
Hier soir, j'ai appris sur le site web de Bison Futé que plusieurs 'grands cols alpins' étaient fermés à partir d'hier 18h en raison d'importantes chutes de neige. Pas étonnant au vu de la quantité de pluie qu'on a eu ici en Isère, et qui était nécessairement neige là haut en altitude. Encore moins étonnant, au vu de la date avancée - souvent ces cols (Galibier, Izoard, Croix de Fer, Glandon, etc) ferment plus tôt dans la saison. Moi qui songeais sérieusement à aller faire le doublé Glandon-Croix de Fer ce 20 octobre, c'est grillé. Et cela confirme, comme je le craignais, que ma validation des 100 cols dans le respect des conditions du club des cents cols devra attendre le printemps, puisqu'il me reste au moins 3 cols à + de 2000m d'altitude à franchir.
Résultat, je vais me rabattre sur un autre objectif de ma 'boite à idées' de sorties vélo - un triplé au col du Mont Noir. Le col du Mont Noir, qui culmine à 1431m d'altitude (ou 1421m selon les sources) est l'un des cols les plus hauts de la région en Isère. C'est d'ailleurs, à ma connaissance, le plus haut col sur route bitumée de tout le Vercors. Un de ses particularités: on peut s'y rendre par 5 chemins différents:
- Par St Gervais, via le col de Romeyere,
- Par Cognin les gorges, via le Pas du Pré Coquet,
- Par St Pierre de Chérenne,
- Par Presles, via le col de Toutes Aures, et
- Par Rencurel, via le col de Romeyere.
(Photo prise à mon second passage de la journée)
L'objectif est donc de monter au col trois fois sur la journée, en passant par trois itinéraires différents. J'avais deja fait cela par deux versants différents, mais en escamotant une bonne partie de la montée sur mon second passage - aujourd'hui je souhaite faire la totalité de la montée, et aller 'essuyer le panneau' là haut à 2, voire idéalement, 3 reprises. Pas une mince affaire puisque cela me mènerais au-delà de la barre des 3000m de D+ cumulé sur la journée, chose que je n'ai faite qu'une fois dans la saison.
Départ de l'Albenc à 9h45. Passage à Vinay, où j'évite le centre, puis descente et traversée de l'Isère. J'emprunte une nouvelle fois la D1532 sur la droite, traverse Cognin les gorges, Izeron. Plus loin sur la gauche, je peux commencer ma première montée, via St Pierre de Chérenne et la D31. C'est la montée que j'estime la plus difficile des 5 listées ci-dessus, et c'est d'ailleurs volontaire - je souhaite tout de suite me 'débarrasser' du plus difficile.
Début de la montée à 10h08
La pente est tout de suite très raide, avec des passages au-delà de 10%. Arrivé à St Pierre de Chérenne, je poursuit ma route - enchainement de lacets, avec un pourcentage toujours soutenu. C'est là la difficulté de ce versant du col, les pourcentages sont assez 'méchants', chose que je redoute par dessus tout en vélo :"(
La pente proposée est celle montrée ci-dessus, à part les 2 premiers kilomètres où j'emprunte un pssage différent, plus court, et donc plus pentu que sur le diagramme.
Replat en arrivant à le Faz
J'entre rapidement dans une épaisse couche de brume, qui se transforme pour moi en brouillard. Le temps est très frais, et il y a du vent, parfois fort. Il fait assez froid, mais l'effort produit en montée fait que je ne le sent pas du tout - pour le moment ! Arrivée au Faz, où il y a un replat puis une courte descente. J'entre ensuite dans la forêt, où les arbres ont pris des couleurs d'automne en quelques jours seulement ! Les fortes pluies d'hier n'y sont d'ailleurs probablement pas pour rien. La fin de cette ascension, par ce chemin, est beaucoup plus facile une fois le hameau du Faz derrière soi.
Passage par les deux carrefours habituels, le carrefour de Patente, puis le carrefour dit 'de la Patte d'Oie', et me voila en haut au col du Mont Noir. Premier passage de la journée, une montée effectuée en 1h35 exactement. Les jambes ne répondent pas super aujourd'hui. Est-ce le froid ou est-ce simplement la longueur et difficulté de cette ascension...? Je n'en sais rien !
Me voici là haut pour la 7è fois depuis mai. Et pas la dernière, j'espère ! Car il faut savoir que la route forestière qui permet de se rendre au col est fermée l'hiver (non déneigée). Je me couvre bien pour la descente, car les deux derniers kilomètres m'ont frigorifié. Les plantes et les arbres sont fortement gelés, et le vent souffle un peu comme un blizard qui pousse les couches de brume... ambiance sport d'hiver ;)
Et je fais bien de me couvrir car je vais prendre un coup sur la tête en descendant. Les températures doivent frôler le 0° à cette altitude à ce moment de la journée, sans prendre en compte le vent qui fait chuter la 'température ressentie", comme le dit si bien météofrance... Ils annonçaient 7° en plaine, alors au dela de 1300-1400m d'altitude il fait "un peu frisquet" ! Je fais la descente très lentement pour limiter le facteur vent car je suis assez glacé comme ça. Passage par le col de Romeyere, pour la 8è fois de l'année, sans m'arrêter. Je tourne à droite direction Rencurel.
Coup d'oeil en arrière - le Mont Noir est pris dans les nuages... ça ne fait pas vraiment envie aujourd'hui !
La descente vers Rencurel, sous Romeyere
A mi-descente, je ne sens plus mes doigts de pied (malgré les - certes fines - surchaussures) et les doigts prennent cher aussi. Je tremble sur le vélo ! Arrêt rapide à Rencurel pour remplir un bidon à la fontaine du village, puis je poursuit ma route direction Pont en Royans via les gorges de la Bourne. Je souffre vraiment du froid et profite de la faible inclinaison de la pente pour pédaler un peu, et essayer de me réchauffer. Et je pense tout bas "si j'avais su, j'aurais pas v'nu"... il fait tout simplement trop froid pour monter si haut en altitude ! Une fois Choranche et Choranche les Bains derrière moi, je m'arrête à l'endroit où la route (D292) remonte sur ma droite. C'est le début de ma seconde grimpette de la journée.
Après avoir longtemps hésité, je me décide à finalement tenter le coup pour une seconde montée là haut. Ce versant m'étant inconnu, il m'intéresse plus ! Et des photos d'Olivier B sur son blog ont achevé de me convaincre - ici les panoramas sont superbes. A partir de là... il n'y a plus qu'à pédaler !
Début de la seconde montée, 12h40 (deja !)
Par ce versant, la montée est plus facile: moins pentue bien que moins longue que ma première ascension aujourd'hui. Cela s'explique par le fait que la débute à une altitude légèrement supérieure.
Et très rapidement, ce sursaut de motivation, après avoir hésité à rentrer à la maison par le plus court des chemins, va se révéler une bonne décision. Retombé sous les 300m d'altitude, la température est beaucoup plus supportable. Et surtout.. ça remonte, donc l'effort reprend et je me réchauffe très rapidement ! Cette route est assez 'reculée' et offre des vues superbes sur les montagnes avoisinantes... ça vaut le détour vraiment !
Après 5kms (presque pile) d'ascension, petite pause pour la photo traditionnelle car je me situe au col de Toutes Aures (encore un, après celui au-dessus de St Etienne de St Geoirs et celui de St Vincent la Commanderie dans la Drôme), altitude 560m.
Ce col, reconnu par le club des cents, est mon 93è col franchis depuis mai. Puis me voila de retour sur la selle à poursuivre la montée. Celle-ci se passe de tout commentaire... les photos parlent d'elles-même !
Des falaises, du calcaire et encore du calcaire... nous sommes bien dans le Vercors !
Une fois arrivé à une altitude qui permet de bien voir le panorama alentours, on peut apercevoir l'emplacement du col de Meselier au loin... pointé du doigt. J'avais gravi ce col il y a un mois jour pour jour, un jour de beau temps...
Après le passage d'un joli tunnel creusé dans la roche, la route tourne à gauche en passant une sorte de petit goulet (voir photo ci-dessous). La route est maintenant presque plate, à deux pas du village de Presles.
Entrée dans Presles, où je décide de varier les plaisirs en tournant à gauche direction "Les Guinardières". Un petit kilomètre plus loin, me voila au col
Redescente sur Presles, où je tourne à gauche pour poursuivre ma seconde ascension. Ici, le temps semble se dégager sérieusement. La preuve, tous les 'monts' alentours sont dégagés de toute brume. Mais je sais aussi qu'avec le vent d'aujourd'hui, le temps est très changeant et que la brume peut revenir. La suite me donnera malheureusement raison...
Arrivé à Le Faz pour la seconde fois de la journée, remplissage express d'un bidon puis je poursuis ma route direction le Mont Noir. Et c'est ici que tout va un peu s'écrouler. Les jambes d'abord. Il fait froid de nouveau, et je sens que je n'ai plus le coup de pédale que j'avais sur l'heure écoulée. La météo ensuite: il fait très froid de nouveau, malgré l'effort, il y a beaucoup de vent, je suis de nouveau dans la brume... et je vais même me coltiner 15 secondes de grêle ! Et la motivation, enfin: dans ces conditions, rien n'est très facile. La 3è montée au Mont Noir, à laquelle je songeais sérieusement il y a encore 30 minutes, vient de tomber à l'eau. Je décide donc de finir mon ascension mais ensuite de retomber au plus court dans la vallée de de clore la sortie.
Passage rapide par le carrefour de Patente...
... puis celui de la Patte d'Oie...
... et me voila, au bout de 1h59 d'effort, au col du Mont Noir pour la seconde fois de la journée. 2h d'effort qui incluent deux trois pauses ainsi que le détour par le col de la Croix Bernard. Mais ça reste un temps assez long pour une grimpette beaucoup plus facile par ce côté. On sent que j'ai pris mon temps dans la première partie avant Presles (monter 'à la cool' étant ma devise), puis ensuite que j'ai du 'piocher' un peu pour terminer.
Je ne m'attarde pas trop là haut, et une fois bien couvert (4 couches de vêtement en haut), j'entame la redescente sur le col de Romeyere. Arrêt rapide pour la photo - un arrêt à double objectif:
- Me réchauffer un peu ! Il fait moins froid que sur ma première longue descente de la journée, mais ça caille encore.
- Immortaliser ce 9è passage au col de Romeyere, qui devient par la même occasion le col que j'ai le plus franchi cette année... pas très étonnant puisqu'il se situe juste au dessus de St Gervais, village situé à proximité de l'Albenc...
Je poursuit ensuite ma descente. Je n'ai toujours pas d'éclairage digne de ce nom sur mon vélo pour passer le tunnel des Ecouges, et je vais devoir passer comme la dernière fois avec le portable en mode torche coincé dans la bouche. Un gros 4*4 me double dans la longue ligne droite avant le canyon des Ecouges - je lâche les freins malgré le froid pour le rattraper et espérer profiter de ses phares. Malheureusement, une fois entré dans le canyon juste avant le tunnel, une bosse de la route fait 'sauter' le vélo et je perd une gourde... et suis obligé de m'arrêter pour la récupérer sur la route. Tant pis... ayant perdu cette opportunité d'avoir des phares dans le grand noir, je passe avec le portable/torche. Sans encombre heureusement.
Je continue ensuite ma descente et là - très bonne rencontre 'mi-surprise'. Je tombe sur Olivier B en train de monter Romeyere. Une rencontre anticipée puisqu'il savait que j'étais dans le coin aujourd'hui... c'est lui qui m'avait donné l'idée de monter au Mont Noir par Presles et j'avais espéré un moment qu'il m'y emmène. Il a la gentillesse d'interrompre son effort en montée. Petite discutaille et photo traditionnelle avant que chacun reprenne son chemin.
Mon tour se termine via St Gervais, la montée au dessus de l'autoroute direction l'Albenc. Ici, il y a de nouveau quelques rayons de soleil, et surtout, la température est bien meilleure.
Carte du tour du jour (openrunner 1284992):
Profil altimétrique:
Conclusions:
- Une belle journée, mais très froide. Clairement, je ne me rendrai plus en si haute altitude de si tôt.
- Deux Mont Noir au lieu de trois espérés... cette sortie a un fort goût d'inachevé.
- Deux nouveaux cols en poche, mon total depuis mai passe à 94.
- Une belle rencontre pour finir, en espérant tailler un petit bout de route ensemble un jour, qui sait!? A un rythme modéré bien sur...