25 avril 2013 - Soleil et pourcentages dans la Vallée Verte
111kms en 5h21, D+ 2678m, coef 2,41
Météo: soleil, chaleur étouffante
La fin d'une série, 'deja'... avec la pluie annoncée dans les quelques jours à venir et ma reprise prochaine du boulot, j'ai fini mon gros coup de collier du mois d'avril où j'ai enfin eu la bien belle combinaison temps libre + météo clémente.
Pas assez motivé hier soir, j'ai finalement préparé mes affaires ce matin, et suis parti en voiture assez tard. Résultat, je m'élance anormalement tard: 10h50. Pas grave, je sais que je pars sur une distance légèrement moins longue que ces derniers temps... sauf que la difficulté, elle, est bien relevée.
En réfléchissant à ce parcours que je voulais difficile mais pas trop long, j'avais d'abord tracé une boucle de 130kms qui partait dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Finalement, cherchant à corser un peu l'addition, je me suis orienté vers une boucle de 111 bornes, mais en inversant le parcours, c'est à dire en prenant la boucle dans le sens des aiguilles d'une montre, ce qui me permettra d'affronter le col de Cou, le col du Feu, le col des Arces et le col de l'Avernaz chacun par leur versant le plus exigeant - volontairement.
Départ de Douvaine, ce qui me permet de tourner un peu les jambes avant de commencer le long col de Cou. Sauf que dès les premiers hectomètres, je trouve une route à travers les vignobles qui a l'air peu fréquentée par les voitures... et ça grimpe bien dès le début. Dejà, la vue sur le Léman derrière moi vaut le détour.
Après un replat et un beau faux plat descendant, puis montant, me voilà à Bons en Chablais; c'est d'ici que commencera la boucle en question. Je m'égare un petit peu à cause d'un bug du GPS, mais retrouve ma route; la D903 à gauche, puis la route de Fessy.
Arrivé à Fessy, je prends à gauche, et c'est parti pour l'ascension du col de Cou. La première d'une série de 7 ascensions aujourd'hui, mais surtout: la plus longue en distance (7kms à gravir). La première rampe atteint 9%, mais je ne m'affole pas trop, je sais que ce col est surtout exigeant au début.
Profil de col trouvé sur alpes4ever - un site à visiter absolument... très complet et utile pour les cols du 73, 74 et de Suisse
De fait, ça grimpe costaud au début. Puis après une épingle sur la gauche, la route entre dans la forêt... dommage, je ne vois plus le Léman. Mais l'ombre fait du bien... il fait deja 20° à l'ombre !
Peu de voitures sur ce col, c'est plutôt agréable. Mais l'effort est intense, même si j'essaie d'en garder sous la pédale comme je peux. De longs passages en danseuse me permettent de me relâcher en montant à mon rythme. Au bout d'un moment, la route replate (et descend même sur 30m - photo ci-dessus) et c'est pas plus mal ainsi, j'avais besoin de respirer. Mais ça repart ensuite direct.
Plus haut, la route rejoint la D12, pour couvrir le dernier kilomètre jusqu'au col - sur une chaussée fortement dégradée. Autant, sur ce que je viens de grimper, la route était très granuleuse, mais là il y a carrément d'énormes trous sur la chaussée. Je rattrape un cyclo et franchis mon premier col de la journée: le col de Cou (altitude 1113m).
Arrêt minute pour la photo-panneau et je file dans la descente. Je scrute mon GPS pour ne pas rater la route que je dois prendre à gauche pour filer au col suivant (ce qui m'arrivera malgré tout à TROIS REPRISES aujourd'hui, me forçant à chaque fois à faire demi-tour pour grimper une vingtaine ou centaine de mètres après avoir raté une bifurcation... faut croire que je sais pas lire un GPS).
Je prends la D246 qui grimpe sec, sans aucun replat, sur ma gauche. C'est reparti pour du 9%... au début j'essaie de passer en force car je sais que la montée est courte (une petite bosse en fait)... mais c'est quand même trop long, je me résouds à m'asseoir et à remettre quelques dents. Rapidement, me voilà dejà au col des Moises (altitude 1118m)... pas vu de panneau là haut.
Maintenant c'est une belle descente pentue et technique qui m'attends. La première section consiste en quelques épingles dans la forêt. La seconde, plus rectiligne, m'amène à travers champs vers le bas de ces coteaux.
Une fois en bas, c'est vers le village d'Orcier que je me dirige. Après une nouvelle hésitation quant au chemin à suivre, me voilà sur la trace GPS et je m'oriente vers une autre montée exigeante, celle du col du Feu. Le profil et la description trouvés sur Alpes4Ever m'effraient un peu !
Je pars sur un bon rythme, car je me rappelle que la première section est la moins exigeante (6%). Puis après le virage sur la droite sur la D36a, je remets un max de dents, et passe en 30x24. J'ai décidé aujourd'hui, pour m'entrainer un peu, de n'utiliser le 30x28 vraiment qu'en dernier recours... j'ai trop tendance à l'utiliser sinon.
Effectivement, ça grimpe bien. Mais je suis chaud, maintenant, et finalement, je m'en étais tellement fait une montagne de cette grimpée, qu'elle se passe bien. Je double une cyclotte à 3kms du sommet, et profite du panorama sur ma gauche... on revoit le Léman par intermittence à travers les arbres...
Puis de nouveau la route s'oriente sur la droite... et bientôt, me voilà au col du Feu (altitude 1121m)... un cyclo me regarde m'approcher avec attention - il devait s'agir du copain de la cyclotte doublée plus bas, qui pensais la voir arriver...
Je ne souhaite pas m'arrêter, mais j'hésite sur l'itinéraire à suivre d'ici. Petite confusion car la route sur la droite indique le col des Arces, qui est mon prochain col. Je commence à monter et m'arrête finalement. Je viens de comprendre que cette route m'emmène direct au col, mais que j'avais décidé de descendre à gauche jusque dans la vallée pour prendre ce prochain col depuis sa base, tout en bas.
Demi-tour donc, et je descends sur la très pentue D36. Le panorama est superbe, mais je ne m'arrête pas pour prendre de photos, je veux rouler.
Arrivé en bas à Lullin, je prends à droite, sur la D22. Faux plat montant, il fait chaud. Je relance enfin sur le plateau de 39, que je n'ai que peu utilisé jusqu'à présent ! Puis plus haut, je prends à droite sur la route du col des Arces. Ici, ça va monter sec.
Il y a beaucoup de pente, c'est dur ! Au début ça monte en tournant un peu, puis après un moment, la route s'oriente pour de bon, à travers les alpages, vers le col. Mais les pourcentages, rarement en dessous de 9%, font mal aux guibolles. Mais je suis encore résolu à ne pas utiliser le 30x28, donc je monte soit en poussant fort sur les pédales, assis, soit en grimpant debout sur les pédales, de manière plus souple. Mais c'est vraiment dur. Pourtant, j'ai sorti mon arme fatale: le lait concentré sucré (et un tube familial, qui plus est) !
Quelques mètres d'ombre pour terminer la montée, c'est pas du luxe ! Me voilà au col des Arces (altitude 1160m).
Pas de pause au sommet, je veux enchainer. La descente est très pentue également... ce col se mérite, quel que soit le côté d'où on y monte. Puis ensuite, la descente devient plus rectiligne et perd de la pente... je guette, de nouveau sur la gauche, la route à suivre.
Après la D12 en descente, c'est la D22 qui me fait grimper depuis Habère Poche. La montée qui m'attend est autrement plus facile que les 3 précédentes ! La pente dépasse très rarement le 6%. A 13 ou 14km/h j'ai l'impression d'être 'facile'... mais je n'en oublie pas ma difficulté il y a 15 minutes dans le col précédent ! Je profite de la facilité de la pente pour boire un coup et m'alimenter. Mais finalement, en arrivant rapidement au col de Terramont (altitude 1098m), je décide carrément de faire la pause sandwich. Et de remplir une gourde à une fontaine à la propreté douteuse... mais bon il fait chaud, il faut bien boire !
Après une pause bien méritée, je descends puis tourne à droite plus bas. La route remonte pendant quelques centaines de mètres... le paysage est superbe ici. Puis je fais le tour d'une 'butte' au niveau des Mouilles, avant de descendre... et c'est en descente que j'arrive au col de Jambaz (altitude 1027m).
Maintenant, je me paie une belle tranche de descente, toute rectiligne, plein sud (via Mégevette). Au début, les gorges dans lequelles je roule m'abritent du vent et ça file vite... plus bas, avec le vent de face je suis obligé de pédaler.
Puis juste avant d'atteindre Onnion, je bifurque sur la D190b sur la droite, qui monte sec dès le début. Voila le plat de résistance du jour, après des amuses-bouche deja bien corsés ! Il s'agit de la montée vers le plateau Joux-Plaine. En traçant mon parcours je n'ai pas trouvé de profil altimétrique précis sur internet, mais j'ai bien vu qu'il s'agissait d'une longue montée, et que les pourcentages allaient faire mal. Heureusement, le panorama sur le Mont Blanc, qu'on pourrait presque toucher du doigt, aide à faire passer la pilule.
Quelle chaleur ! Je continue à beaucoup boire. Je repasse sur le 30x24... et rapidement, me voilà dejà sur le 30x28. C'est un vrai calvaire qui m'attend sur cette méchante montée. Mais en haut, il y a le point culminant de la journée, et également un nouveau col à empocher: le col de l'Avernaz !
C'est dur, vraiment dur. Je reprends une 'dose' de mon dopant naturel semi liquide, puis je m'acharne. Mais rapidement ça devient le supplice... je n'avais encore jamais tant souffert cette saison. Enfin, si - sur le BRM300 ça a été dur... mais c'était plus de la fatigue physique et mentale, là je suis juste asphyxié par l'effort et la chaleur... il fait plus de 30° et il n'y a pas du tout d'ombre. Je suis un peu à l'arrêt... après une longue rampe à droite, je dois affronter une série de 4 lacets serrés, et enfin, la section la plus exigeante (en rouge foncé ci-dessus) une longue section à 10% constants, toute droite en plus. J'avance à 7km/h (j'ai fait pire !) mais au ressenti... je suis à deux doigts de mettre le pied au sol.
ENFIN ! Le col de l'Avernaz (altitude 1234m)... j'ai vraiment reçu, dans cette montée ! Le plateau de Joux Plaine est superbe ceci dit. Je peux reprendre mon souffle et par sécurité, continuer à boire de l'eau et du lait concentré.
Pas besoin de faire de pause en haut; je me reposerai dans la descente. Celle-ci est rendue technique par quelques gravillons... toujours mal placés, dans les virages. J'y vais tout doux, pour faire 'durer' la descente... j'en ai grand besoin !
Arrivé à Bogève, je fais un mini détour en montée pour passer par le col du Perret (altitude 960m) - pas vu le Vincent du même nom là haut :)
Il faut ensuite un peu tricoter dans le village avant de repartir sur une mini route vallonnée à flancs de colline.
Je garde à droite à deux reprises pour une courte ascension seulement - ici les pourcentages sont moins méchants, ça passe bien mieux. Et voilà le col de Ludran (altitude 935m); celui là, il est cadeau.
Encore une belle descente de l'autre côté de la colline. Rapide, celle-ci. J'arrive ensuite à Boëge, où je fais une seconde pause sandwich + remplissage des bidons à la fontaine du village.
La dernière difficulté du jour: il va falloir se hisser jusque dans le creux pour retomber sur Bons en Chablais
Je me vide un bidon d'eau glacée sur la tête, ça fait du bien de faire un retomber la température. Puis je remonte en selle pour cette dernière ascension. Simplement de l'ordre de 5kms faciles. En partie à l'ombre en plus.
Finalement cette montée passe bien; elle n'a vraiment rien à voir avec le col de Cou, le col du Feu, ou encore le col de l'Avernaz, en termes de difficulté ! Et puis j'ai de nouveu de l'eau fraiche dans les bidons, ça change tout. Le col de Saxel (altitude 943m) est dans la poche... dixième et dernier col franchi de la journée.
Je me laisse glisser de l'autre côté. Le panorama sur le Léman, et le Jura derrière, est à couper le souffle. On distingue même la Faucille ou encore la Barillette au loin. C'est ici la plus longue et belle descente de la journée.
Arrivé en bas, je rejoins Douvaine par Sciez et Ballaison, via la petite montée à 4-5% (quand même !) que je passe en force debout sur les pédales, pour me cramer les jambes. Je dois avoir le visage sacrément crispé par l'effort, à entendre un marcheur qui m'encourage en criant !
Openrunner 2400790:
Profil altimétrique:
Conclusions:
· 10 nouveaux cols dans la poche... je passe la barre des 300 ! Evidemment, pour les valider auprès du Club des Cent Cols, il me faut encore franchir respectivement 2 cols de +2000m d'altitude (pour les 200) et 7 cols de +2000m (pour les 300). Ce qui j'espère sera fait cet été après la fonte des neiges là haut !
· C'était pas 'du sang, de la sueur et des larmes' que je m'étais promis aujourd'hui... mais pas loin. Je ne suis vraiment pas très bon sur l'enchainement de côtes à forts pourcentages. Voila un bon entrainement qui m'y aidera un petit peu. A ce propos - je crois que chaque saison il y a UNE grosse sortie sur laquelle on s'arrache plus que d'ordinaire, qui nous fait ensuite passer des sorties ultérieures moins exigeantes un peu plus facilement... j'espère que celle de 2013, c'était celle-ci ! Je ne suis pas rentré carbo comme sur le BRM200 de 2012, mais croyez moi, sur le col de l'Avernaz je ne faisais pas le fier...
· 34 min de pauses cumulées sur 5h20 de vélo exigeant, ça aussi ça fait partie de l'entrainement. Je n'ai pas eu l'impression de forcer l'allure ni de me serrer la ceinture au niveau des pauses pour autant.
· Voilà, je vais maintenant souffler un peu. Puis aviser pour le BRM400... en fonction de la météo. S'il fait beau le we du 4-5 mai... il n'est pas impossible que j'essaie de m'y frotter !