3 février 2013 - En Bourgogne 'à la moyenne' avec Benny
218kms en 7h38, D+ 1486m, coef 0,68
28.5km/h de moyenne roulée, 25.4km/h en comptant les pauses
Météo: temps couvert, froid humide, neige légère par moments
A l'invitation de Yann, je me rends à Morbier (Jura) de bon matin, d'où nous faisons voiture commune jusque Lons le Saunier. C'est d'ici que nous nous élançons à 9h pour un second '200 bornes' commun cette saison (après le tour du Léman du premier week end de janvier).
Il fait froid mais nous allons nous réchauffer très rapidement. En effet, nous partons sur un parcours extrêmement plat, à l'exception des 20 premières bornes où il nous faut franchir une belle petite bosse. La D217 nous emmène sous une neige fine nous fouettant le visage à Audisey, où commence la montée en question. 150m de montée plus loin et Yann me largue deja... ça annonce une journée sportive dans sa roue (il a fait le 1000 du sud... ça en jette quand même !). Je force un peu mon allure au début pour ne pas le perdre du vue, puis me ravise rapidement... sachant la distance à couvrir aujourd'hui, mieux vaut en garder sous la pédale ! Je monte donc à ma main, et de fil en aiguille, au sommet d'une première côte de 3kms, le bonhomme est là à m'attendre. C'est reparti pour une séquence en duo, sur du plat puis une série de montées où nous resterons groupés la plupart du temps. Je remarque cependant qu'à chaque fois que 'Benny' se met debout sur les pédales, ce n'est pas la peine de s'accrocher car le garçon grimpe vite.
Kilomètre 20, nous voila au sommet de cette côte, et surtout... au point culminant de la journée. Les routes sont encore bien humides mais il ne neige plus. C'est une belle descente sur la D44 puis la D34 qui s'offre à nos yeux roues. Celle-ci nous emmène à Beaufort, où nous retrouvons la plaine... désormais il nous reste 200 bornes de plat, comme le dit Yann. Mouais...
Sommet du jour: mais ce n'est pas un col
Arrivée à Beaufort à travers les vignobles
La D34 nous emmène vers le nord-ouest de manière assez rectiligne et nous entrons en Saône et Loire. Nous sommes maintenant dans la Bresse et nous allons traverser une succession de jolis petits villages avec fermes typiques aux murs de briques et à colombages. Ces traversées de villages permettent de rompre la monotonie des champs traversés... nous sommes dans une région 'campagnarde' et en dehors d'une rivière par-ci et d'une église par-là, il n'y a pas grand chose pour mettre fin à cette série infernale de champs, de champs, et de champs. La route 'plate', se révèle en fait être une série de faux plats montants et descendants. J'ai en tête notamment des entrées de villages qui semblent toujours être en courte montée, comme si chaque village du coin avait été fondé au sommet d'une petite pente (comme une colline basse). Ces villages traversés se nomment Flacey en Bresse, Chantemerle, Sagy, St Martin du Mont. Plus loin, nous entrons à Louhans. Deja pas loin de 50kms avalés en mode relais. Contrairement à notre sortie commune autour du Léman, je m'applique à prendre ma part de relais. C'est un exercice au gout nouveau pour moi, surtout dans ces conditions (en partant sur une longue distance) et je suis en terrain complètement inconnu en termes d'effort; je ne sais pas à quel point je 'paierai' ces efforts intenses en fin de sortie.
Nous traversons Louhans de part en part et continuons vers le nord-ouest sur la D978. Au bout de 2h de route, nous affichons un beau 30km/h de moyenne roulée, malgré la belle bosse du début. Une première pause de 5 minutes et une crème de marrons plus loin, et nous sommes bons pour remettre le couvert.
Montret, Saint Germain du Plain, les bornes continuent à défiler. Nous passons ensuite à Ouroux sur Saône, où je suis venu il y a des mois rendre visite à des 'beaux' cousins... malheureusement nous ne passons pas au centre du village et je ne reconnais pas du tout les lieux, donc pas la peine d'essayer d'aller frapper à leur porte pour passer le bonjour ! Les feux tricolores me permettent de reprendre mon souffle. L'effort 'passe' encore très bien mais je reconnais que nous grimpons les quelques 'courtes' bosse que l'itinéraire nous propose de manière trop rapide pour moi: le cardio montera même à 182BPM à un moment... pas loin de ma fréquence max, c'est dire.
Nous traversons la Saône par la D5a et entrons dans Chalon sur Saône. De ce que j'ai vu de cette agglomération... ce n'est pas très très joli... j'ai trouvé la ville très grise avec son port aux bateaux en mauvais état, ses tours de 'quartier' grises et ses larges routes... Nous décidons de faire la première grosse pause ici. Arrêt boulangerie, un coca pour moi, et une petite discussion assis sur un banc. Oui mais il fait froid ! Le vent semble se lever doucement et 15min plus tard je suis content de vite reprendre l'effort. Brrr. Il me faudra presque 20 minutes pour que mes doigts ne soient plus engourdis. Malgré les gants. Il fait environ 5°, et l'air me parait très humide. Ceci explique celà.
A ce stade de la sortie, je continue de prendre mes relais comme il faut et nous filons à bon train. La D19 nous emmène plein nord; nous sommes à l'extrême ouest de notre itinéraire. Puis, en l'espace de 20 minutes, les jambes commencent à chauffer et je tire la langue. Evidemment, Yann est toujours aussi à l'aise... nous avons un bon vent de face en arrivant à Beaune (entrée dans le département de la Côte d'Or), et suite à un gros relais de peut être 10 minutes de Yann, je suis obligé de lui demander de lever le pied: je n'arrive plus à suivre. Il faut dire que le cardio est à 174BPM, seuil d'effort 'intense' pour moi, et que je n'arrive plus à le faire redescendre... pas bon signe ça ! Heureusement, je sais aussi que Beaune représente le point de mi-parcours, et également l'endroit le plus éloigné de notre point de départ, Lons le Saunier. Nous tournons à 90° (voir carte ci-dessous) et désormais le vent est mi-dos/mis-côté (de la gauche), donc moins difficile à combattre.
A l'occasion d'une pause un plus loin, je me refait la cerise, et les prochains 60 kilomètres passeront bien mieux. Car si nous avons du lever le pied en raison de mon coup de bambou sur les 20kms passés, le rythme va reprendre en intensité. Et de nouveau, je peux prendre des relais. Nous traversons d'abord une jolie forêt à un rythme raisonnable, où nous pouvons aussi discuter un peu, en roulant à deux de front. Voila aussi ce qui m'aura permis de me 'remettre'... rouler en discutant, voila qui me correspond bien.. et qui prouve que le rythme me convient aussi.
La D20 nous emmène d'ouest en est, jusqu'à Saint Jean de Losne, où nous effectuons de nouveau un tournant à 90° sur notre droite pour filer plein sud... et nous entrons de nouveau dans le Jura. La D988 s'oriente ensuite un peu vers l'est... de quoi nous ramener de manière TRES RECTILIGNE vers Lons le Saunier. Et de la route droite... on va en bouffer maintenant !
A Saint Aubin c'est la D468 que nous prenons... Nous franchissons la rivière du Doubs avant d'atteindre Chaussin. De nouveau la route file plein sud. Les relais de Yann gardent en intensité autour de 35km/h alors que les miens tombent doucement à 30, puis 28km/h. De Chaumergy à Bletterans, c'est la D33 que nous empruntons. Je dois de nouveau demander à Yann de lever le pied, et pendant 30 minutes c'est lui qui roule devant... je ne suis plus en capacité de prendre un relais. J'avoue même (si, si!) avoir pris un relais dans le but de ralentir un peu le rythme car derrière à 35km/h je pouvais simplement plus ! Alors que devant à 28-30km/h ça allait beaucoup mieux :)
Sur les 30 kilomètres de la fin, je distingue deux phases. Dans un premier temps, nous devons affronter une série de montagnes russes, une succession sans fin de courtes remontées, face à la pente, avec des inclinaisons de 5-6% sur 150, 200m qui cassent bien les pattes. A deux reprises on fait même un peu la course dans ces montées... c'est tuant au niveau du souffle et les jambes chauffent, mais ça permet de briser la monotonie d'un rythme trop régulier sur des routes pas folichonnes... Une dernière pause s'impose... on s'assied par terre 5 minutes. Puis on repart, une dernière fois.
Les montagnes russes...
La dernière pause... on est bien entamés !
Eux aussi ils sont cuits - ils sont à deux doigts de prendre le bus pour rentrer :)
La seconde phase, c'est la phase où la nuit tombe. Nous avons tous les deux un gilet jaune et les diodes rouges à l'arrière, et Yann me lâche pour de bon. Il est 100, puis 200, puis 300m devant moi. Une montée en deux à-coups a mis fin à ma réserve de forces... je suis lessivé. Cramé comme j'avais pu l'être sur le BRM 200 l'année dernière. A l'occasion d'une descente qui se termine sur un grand rond point, je vois Yann faire deux tours de rond point pour m'attendre... et il m'accueille, une fois que je l'ai rattrapé en se marrant; "oh t'as plus rien dans le moteur là, Baptiste" ! Euh... ben non, j'ai plus rien ! Je fais du 15km/h sur le plat, du 12km/h en montée. J'ai mal aux pattes. C'est dur le vélo ! Puis nous entrons enfin à Lons le Saunier. Yann a compris que je suis vidé, il se met tranquillement derrière moi pour que je puisse finir à ma main. Et comme la devise le veut, "j'ai fini" ce parcours... j'ai fini en sale état et bien cuit, mais je suis allé au bout. Une belle victoire en soi. Nous passons devant la 'tour Vache qui Rit' qui me rappelle des souvenirs d'enfance à Lons, avant de rejoindre la voiture qui nous attend.
Carte (parcours openrunner 2224268):
Profil altimétrique: du plat, du plat et encore du plat... mais du plat qui fait mal aux pattes !
Conclusions:
- Deja, merci à Yann pour toute l'organisation, le tracé du parcours... pour avoir pris 2/3 des relais sur la journée (et les plus énergiques !) et... de m'avoir attendu sur la fin ! Lire sa version des faits: ici.
- Une nuit après, je n'ai pas trop de courbatures, à part dans les épaules... par contre j'ai toujours faim ! J'ai du bien taper dans mes réserves hier !
- Difficile de boire sufisamment en hiver... même pas 2l sur toute la journée, c'est clairement pas assez...
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Et voila, contrat rempli pour le 'dodecaudax' de février ('jeu' où on
essaie de faire une sortie de 200kms sur 12 mois à la suite)... je me suis inscrit sans y croire entièrement... mais c'est rigolo d'essayer.