30 novembre 2011 - A moi la Drôme provençale !
127,5kms en 6h42, D+ 2592m, coef 2,03
Météo: soleil, froid le matin, doux l'après midi, vent gênant.
Ayant adoré les collines drômoises avant hier sur un joli circuit en matinée, j'ai décidé de remettre ça mais à la journée, ce mercredi 30 novembre. Je suis cette fois en solo au départ de Saillans à 7h40. Il fait encore un peu nuit mais le gilet jaune et le feu rouge arrière suffisent pour ma sécurité. A mon départ il fait 4°, mais c'est rendu plus froid au 'ressenti' par un petit vent frisquet. Vent qui va d'ailleurs me gêner sur la majorité de la journée.
Sur la D93, je pars en direction de Pontaix / Die sur quelques kilomètres. C'est une route que j'avais empruntée dans l'autre sens il y a plusieurs mois sur une sortie écourtée... peu avant de ne PAS réussir à monter au col de Fonteuse puis de CASSER un rayon.
Après 3-4kms depuis Saillans, je prends un pont qui enjambe la Drôme sur la droite, en suivant la direction St Benoit en Diois / St Nazaire le Désert. Me voila sur la D135, et ce pour un bon moment puisque je vais la suivre sur environ 35kms !
La route s'élève tout doucement... on ne parle pas encore de montée ici mais plutôt d'un très sympa faux plat montant hyper roulant et idéal pour se chauffer et se réchauffer ! Les premiers rayons du soleil sont là mais ils n'entrent pas dans la vallée... à vrai dire ils n'ont même pas encore atteint le haut des montagnes à ce moment là.
Un peu plus loin, la route s'élève un petit peu plus, et prend la forme d'une gentille montée à flanc de colline. Ou plutôt de montagne - ici les massifs sont quand même assez hauts et n'ont rien à voir avec les mini collines d'avant hier ou de celles du côté de Romans ! Au km 11, je passe à proximité du très sympathique village de Saint Benoit en Diois, juché sur une petite pente au milieu de la vallée. Typiquement drômois !
Le jour se lève... doucement ! Mais la bonne nouvelle c'est que les 'bancs de brouillard' annoncés par météo france ne sont pas du tout présents... une super journée s'annonce !
Vignes et coteaux... je me trouve en région de cultivation pour la célèbre 'clairette'... On voit également les premiers rayons du soleil tutoyer les hauteurs.
Je laisse St Benoit en Diois derrière moi...
... pour entrer dans des petites gorges avec des tonnes de roche suspendues au dessus de la route. JOLI.
Me voila dans la vallée de la Roanne... et ses eaux ultra claires qui coulent tranquillement au fond. Une vallée que j'ai repérée... pour ses paysages mais aussi parce qu'elle comporte de nombreux cols !
Je ressors des gorges, et ça monte un peu plus... Voila deja 11kms de parcourus et j'arrive au premier col de la journée: le col du Tavard (altitude 557m). Un col facile à franchir pour commencer, idéal pour poser de bonnes bases pour la journée à venir. Ce sera le second col le plus bas en altitude de la journée, sur un total de 15 cols à franchir. Intéressant à noter puisque le plus bas sera... le dernier. Autrement dit, je monte doucement, passe un col bas... puis en fin de journée, je redescend tranquille sur un col encore plus bas pour me retrouver à la voiture garée à Saillans.
Une nouvelle pancarte d'essuyée: la 159è depuis mai ! Après un très rapide arrêt pour la photo traditionnelle, je me remet en selle pour une courte, mais froide, descente. Il y a un peu de brume contre le versant opposé du vallon dans lequel je me situe. Mais rien qui ne me gêne bien heureusement.
J'arrive bientôt au hameau de Pradelles... simplement quelques maisons collées les unes contre les autres, une chapelle, une mairie, une fontaine, une petite auberge... ça me rappelle les nombreux petits hameaux traversés dans l'Ardèche début novembre. J'en profite pour remplir un bidon, même si je n'ai encore presque rien bu. Je ne sais que trop bien qu'il vaut mieux prévenir que guérir... être en rade d'eau comme ça m'est arrivé notamment du côté du col du Granier dans la Chartreuse (certes un jour de grosse chaleur...), c'est à éviter !
Après Pradelles, la route descend un peu puis remonte rapidement. Je suis de nouveau provisoirement dans d'étroites gorges et ici la température est glaciale... bien que n'ayant pas de thermomètre sur mon compteur vélo, je suis sur qu'il faisait moins de 0°. Mais je me suis bien couvert, donc c'est tout à fait supportable. Un peu plus loin, j'entre dans Saint Nazaire le Désert. Un drôle de nom pour un joli petit village baigné de soleil ce matin.
Un drôle de pont au revêtement en métal en entrant dans le village... attention aux cyclistes qui liraient ceci... c'est très glissant lorsqu'humide !
Après un court arrêt pour prendre quelques photos, je peux remonter en selle et ressortir du village sur la droite. Puis juste à la sortie du village je tourne pour monter à gauche via la D135 toujours (direction Volvent / col des Roustans). Ici la montée en est une. Pas très pentue, mais il faut deja presque mettre tout à gauche. Je monte doucement... la journée sera longue et je préfère m'économiser comme à mon habitude sur ce genre de raid solitaire. En étudiant le profil altimétrique de ma sortie du jour, on voit que j'ai aujourd'hui 4 ascensions principales:
- Celle qui me mène au col des Roustans via 3-4 autres cols,
- Celle qui me mènera au col de Planlara,
- Celle qui me mènera au col de la Pertie, et enfin
- La plus difficile, celle qui m'emmènera au col de la Chaudière
... en plus d'un grand nombre de courtes montées qu'il ne servirait à rien de décompter. Je me situe maintenant dans ma première montée sur 4 donc... qui est également la plus longue en distance (ayant commencé pas loin de mon départ du jour !)
Arrivée au second col du jour...
... le col de Guillens (altitude 802m). Un joli col facile sur une très belle route... malheureusement grimpé à l'ombre alors que le soleil baigne le versant opposé de ses rayons ! Très courte redescente puis remontée... et me voila deja au col du Portail (altitude 805m).
Le col de Guillens ici sur la gauche, vu depuis la route menant au col suivant, le col du Portail...
Après une portion relativement plate, la route redescend rapidement avant de remonter sur le village de Volvent. Je traverse le village sans m'arrêter... car juste au-dessus j'aperçois deja le col suivant: le col de Vache (altitude 887m).
Une fois la photo au sommet prise, je reprends la route. Je me situe encore dans ma première longue ascension de la journée et je préfère ne pas gaspiller de temps ! La descente est très courte... et la montée qui suit asez pentue par endroits (mais jamais au-delà de 8-9%).
Encore un bon quart d'heure d'efforts et me voila au col des Roustans (ou 'Roustants' en fonction des différents ortographes observés), situé à une altitude de 1030m, qui clôt ma première longue ascension aujourd'hui. Pas mécontent d'être là haut... il y a beaucoup de soleil, il fait bon, et la vue derrière moi est magnifique.
J'ai une bonne portion de descente à effectuer maintenant... mais prudence la route est humide. Je lève quand même un peu le nez du guidon... on ne voit pas des paysages de la sorte tous les jours !
Bifurcation à droite sur la D627. Mais je reviendrai à cet embranchement plus tard; je vais simplement monter faire 3 cols en aller retour depuis ici...
Le premier col en A/R est assez pentu. La pente avoisine les 9% par (courts) moments. Mais la montée est courte et me voila deja au col de la Croix (altitude 907m). Malheureusement, aucun panneau ne semble indiquer l'emplacement du col. Un chasseur est ici aux aguets, je ne traine donc pas. La route redescend sur 100m, tourne sur la droite après un lacet, puis devient plate. Elle remonte ensuite vers une petite ferme / auberge au fond de ce vallon.
Dans le creux à droite se situe le prochain col... ça monte assez fort !
Après un premier puis un second lacet, la route devient plus droite. Mais continue à monter fort. Pour la première fois de la journée je commence à sentir la fatigue s'installer. Pas une bonne nouvelle, il me reste encore beaucoup de route, de pentes et de cols à passer aujourd'hui ! Alors que mon compteur indique bientôt 48kms parcourus aujourd'hui, je m'arrête pour prendre la photo de la pancarte du col de Chamauche (altitude 1037m)... deja mon 7è col aujourd'hui !
La route descend ensuite, puis remonte, redescend, etc... puis après un dernier bout de montée avec sur ma gauche un panorama absolument incroyable avec vue sur litérallement des dizaines de collines et montagnes, j'arrive au col de Planlara (altitude 1037m également... je suis donc descendu autant que j'ai monté depuis le col précédent !).
Je décide de faire une pause de 2 minutes ici, le temps de manger un sandwich tout en reprenant mon souffle. Puis je peux maintenant faire demi tour et revenir sur mes pas jusqu'à l'embranchement D135/D627, soit en repassant par le col de Chamauche et le col de la Croix. Je tourne à droite sur la D135 que je retrouve ici juste au dessus du Pas de l'Echelle (ou se trouve une jolie via ferrata) et du tout petit village de Chalançon.
Quelque part entre le col de Chamauche et le col de la Croix, en descente...
Le Pas de l'Echelle...
Et l'église de Chalençon, surplombée de falaises. Sympa non ?
Je peux maintenant entamer une vraie belle descente rapide sur la Motte-Chalencon, veste coupe vent ouverte tellement il fait bon. Ce qui me permet de réguler la température, après la légère surchauffe en montée sur les 3 cols précédents. Me voila maintenant à la Motte-Chalencon.
Je bifurque à droite sur la D61 en direction de Cornillon-sur-l'Ouie. Portion de route très roulante où le vent ne me gêne pas trop. J'arrive rapidement à l'embranchement suivant 'à ne pas manquer': je prends à droite sur la D173. Et ici, ça monte franchement. Les jambes me semblent lourdes, la pente un peu trop irrégulière et méchante à mon gout... ça sent le coup de pompe. Mais bon je poursuis mon bonhomme de chemin à mon rythme, tant bien que mal.
Devant moi: je m'apprête à entrer dans des gorges assez profondes, et plongées dans l'ombre...
Sur ma gauche: je m'éloigne de Cournillon...
J'entre maintenant dans les gorges et la pente devient moins sévère. Peut être que le passage à l'ombre me fait du bien aussi: il fait presque un peu trop chaud. Et je fais face à un problème qui "n'arrive qu'à moi" (et ce n'est pas un auto-compliment !): je suis trop couvert, et n'ai pas de place dans le sac à dos pour enlever un ou deux couches 'isolantes' (j'en ai 5 sur le dos en tout !) car j'ai pris une polaire 'au cas ou'. Résultat je suis plus ou moins forcé de garder toutes mes couches... Alors il y a deux manières de voir les choses: sois je suis prévoyant et c'est bien. Soit je suis mal renseigné (sur la météo) et un peu parano sur les températures froides de saison, et là je suis un peu c.... BREF.
A l'approche du hameau d'Arnayon, ça va un peu mieux. J'ai même eu le temps de gérer des SMS en pédalant pour organiser des questions de logement et déménagement pour ce we... on appelle ça le multitasking jusqu'au jour où on tombe et où on appellerait ça de la bêtise :)
Je bifurques maintenant à gauche (ou plutôt, en face) sur la D570. La photo ci-dessus en explique l'intérêt... un nouveau col à franchir, une nouvelle fois en aller / retour depuis cette bifurcation. Et ce col, sur une petite route déserte, va se révéler court mais difficile ! Les pentes sont rudes, au delà du 10-11% par moments. J'ai trop chaud, maintenant autant ne plus m'en cacher. Je tombe le bonnet et les gants et ça va deja beaucoup mieux.
Après un moment d'effort assez intense, j'arrive au col de la Pertie (altitude 972m) - un col qui m'aura vaguement rappellé le col du Pialou (en Ardèche) franchi avec Brigitte & Cricri début novembre, c'est à dire un col pentu, court, passé en aller-retour. La photo, qui montre le côté du col d'où j'arrive, prouve d'ailleurs que la route 'replonge' fortement après le col !
Redescente prudente, car la route est couverte de graviers par endroits, et je peux reprendre ma progression sur la D173 sur ma gauche. La montée est ici aussi assez irrégulière et ici de nouveau, je sens par moments les limites de mes forces, qui m'obligent à lever le pied.
Une superbe région en termes de paysages... mais aussi intéressante en termes de géologie ! Il y a d'ailleurs un 'parcours géologie' dans le coin. On voit au fond de la vallée les gorges franchies il y a 35 minutes environ...
Un peu plus loin sur cette montée irrégulière, me voila au col de Pré Guittard (altitude 914m). Mon chemin continue par une portion très roulante qui fait du bien aux jambes.
Je passe le col de Geail (altitude 920m) sans voir de panneau indicateur... dommage. La route redescend alors, traverse Gumiane, remonte un petit coup et descend pour de bon... et je m'arrête plus loin au col Lescou (altitude 829m), qui donne une très belle vue sur les montagnes avoisinantes, et la route qui le lie à St Nazaire le Désert. Mais c'est bien à gauche par la D336 que je vais poursuivre ma descente !
La descente qui suit est très rapide. La route est lisse, propre et dégagée. Une bonne portion agréable qui permet de relaxer les jambes tout en profitant du soleil - veste de coupe vent toujours ouverte. Arrivé au village de Bouvières, je fais un petit crochet sur la gauche pour aller remplir mes bidons d'eau au lavoir devant l'église. Puis je peux ensuite continuer via la D70 en direction de Crupies.
Un panneau trouvé entre Bouvières et Crupies, que j'ai trouvé extrêmement provocateur ! 4 cols indiqués, aucun que je n'aie gravi auparavant... il faudra que je revienne ici ! Quand on devient chasseur de cols... on ne se refait plus !
La portion qui suit est ennuyeuse. Ce long faux plat en descente jusqu'à Crupies est rendu énervant par la qualité déplorable du bitume (ça 'accroche' beaucoup !). Je traverse Crupies puis continue par une route plus plate jusqu'à Bourdeaux. Un village que j'avais traversé avant hier avec Brigitte. Et cette fois ci, je parviens à prendre une photo des ruines médiévales qui surplombent le village !
Traversée rapide de Bourdeaux, puis à la sortie du village je peux tourner à droite pour emprunter la D156. C'est la route qui mène à mes 3 derniers cols aujourd'hui, mais surtout au difficile col de la Chaudière, qui se situe à deux pas des 'Trois Becs', haut lieu de randonnée dans la région. C'est la dernière de mes ascensions 'majeures' de la journée, mais clairement la plus difficile !
Il y a 14kms depuis la bifurcation jusqu'au col, mais comme on me l'avait indiqué, les premiers kilomètres sont presque plats. Arrivé à Bézaudun sur Bine, la pente s'élève assez fortement... pour ne plus trop donner de répit jusqu'en haut !
Au début ça va...
Avec les moutons on se croirait même presque en Angleterre... c'est tout plat quoi !
Mais à partir d'ici...
...ça va monter beaucoup plus !
Avec des passages très courts, notamment dans les lacets, au delà (selon moi) de 11-12%, entrecoupés de courts 'replats', cette montée me donne du fil à retordre. Prise individuellement, elle est exigeante mais abordable. Mais là après plus de 105kms et au moins 2000m de D+ sur la journée... les jambes sont aux abonnés absents. Je suis en nage tellement j'ai chaud, mais je refuse de m'arrêter. Je ne veux pas perdre mon rythme... et puis de toutes façons où pourrai-je mettre les couches que j'enlèverai ! Un cycliste qui descend me regarde galérer en montée, habillé comme s'il faisait -12° avec un drôle de regard... m'en fiche, le but comme d'habitude, sera d'aller au bout !
Je m'accroche et me contente d'un petit rythme à 8-9kmh. Je ne m'arrête même pas prendre la photo au panneau indicateur du col de Gourdon (altitude 953m), qui se trouve sur la route du col de la Chaudière.
Passage au col du Gourdon...
Le col de la Chaudière... j'y suis presque !
Après un bon gros effort, me voila enfin en haut, au col de la Chaudière (altitude 1047m). Etre ici c'est non seulement avoir vaincu le 'plat du jour', mais aussi atteindre enfin le point culminant de ma sortie. Et enfin... me trouver finalement juste au-dessus de Saillans qui se trouve au pied du col, de l'autre côté !
Il fait frais en descente, et l'autre versant est à l'ombre en plus. Avec une route humide, je suis prudent. Je passe par le col des Rechats (altitude 512m), 15è et dernier col de la journée, le plus bas de la journée dont je parlais en début de compte rendu. Il ne me reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'à Saillans, en terminant la descente à travers les vignobles de clairette de Die.
Au centre de la photo: la vallée qui mène au col de Fonteuse par la route partiellement non goudronnée qui m'avait empêché d'arriver au col il y a quelques mois ! Ce n'est que partie remise...
Me voila de retour à Saillans. Je n'ai plus qu'à traverser la Drôme (le fleuve, pas le département !) et de pénétrer dans le centre ville pour y retrouver la voiture.
Carte (parcours openrunner 1340827):
Profil altimétrique:
Conclusions:
- 15 nouveaux cols franchis aujourd'hui... portant mon total depuis mai à 173. Avec un total de 56 cols, la Drôme devient le département où j'ai fait le plus de franchissements !
- Une belle journée, mais difficile. Après des parcours plus longs qu'accidentés sur les semaines passées (voire sur le mois de novembre en tout), j'ai trouvé cette sortie vélo difficile. J'aurai peut être préféré moins de difficulté mais quelques kilomètres en plus... surtout qu'il y avait la place; je suis rentré à la voiture avec encore 2h de lumière du jour devant moi :) Mais les jambes, elles, n'en pouvaient plus !
- Une nouvelle fois, je découvre une région que je ne connaissais pas... et ça vaut le détour ! Je conseillerai ce parcours à tout centcoliste (ou centcoliste en devenir) à qui il reste des cols à faire dans le coin :)
- Mais toutes les bonnes choses ont une fin ! Je commence un nouvel emploi lundi, je déménage samedi... a priori je ne roulerai plus dans la Drôme de sitôt :( Mais attention à ne jamais dire 'fontaine je ne boirai plus jamais de ton eau' !!!